this is the time of confidences. (ALASKA)

Elle semblait avoir besoin d'un bon électrochoc pour la faire réagir. C'est ce que tu essayes tant bien que mal de lui procurer. En vain. Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer à mainte reprise. « C'est peut-être un autre style d'électrochoc qu'il te faut. Je ne sais pas encore lequel mais, on trouvera ensemble. » C'est une promesse. Tu ne comptes pas la laisser tomber. Jamais. Tu l'as déjà assez fait jusqu'à présent. Tu t'en veux déjà assez de ton comportement suite à ton coma. Tu ne veux pas envenimer la situation. Cependant, tu essayes de lui apporter tout le réconfort dont elle a besoin dans cette épreuve. Tu ne sais trop quoi faire puisque tu n'as jamais vécu une situation pareille. Tu as simplement survécu à un accident de la route et à un coma. Rien de bien important comparé à une fausse couche. Tu lui fais comprendre qu'elle n'avait pas le choix. La soirée elle la passerait en ta compagnie. C'était non-négociable. Qu'elle le veuille ou non. C'est comme ça. Point barre. Elle stoppe aussitôt la caresse que tu lui avais fait sur la joue. Tu comprends et n'insiste pas. Elle à ses limites, tu respectes ça. Tu l'entends te répondre que c'est parfait pendant qu'elle essaye de rester stable sur la terre ferme. Tu ne sais pas vraiment combien de verre elle a pu ingurgité mais, de la voir dans cet état tu imagines bien la quantité. Tu ne lui fais pas de morale, puisque tu n'es pas mieux dans ton genre. « Est-ce que tagliatelles noix de st jacques sauce champagne, te conviendrait-il ? »

Un électrochoc ? Je commençais à perdre espoir. J'avais déjà vécu tellement de chose malgré mon jeune âge, tellement que je commençais à me dire que c'était comme ça et pas autrement. Ouais, ma vie allait être difficile et ça n'allait pas changer de sitôt alors il allait falloir que je m'accroche pour de bon. Je pinçais mes lèvres avant de sourire à Samaël. Il était mignon, à être là pour moi. Pas facile de s'occuper d'une fille comme moi, surtout quand je traverse des périodes difficiles et que je suis dans une tendance à pleurnicher pour un oui ou pour un non. « Merci » lui glissais-je doucement avant de serrer un peu plus mon étreinte autour de lui. Son accident l'avait tellement changé. Est-ce que moi aussi ce genre de chose m'arriverait ? C'était flippant d'un côté, j'avais peur de me perdre... J'étais déjà gentille non ? Je crois que je devais simplement gagner en confiance. Je passerais donc le reste de la soirée en compagnie de mon colocataire et le programme de la soirée s'annonçait relaxant. Je me levais finalement pour me diriger maladroitement vers la salle de bain. La pièce bougeait vraiment, ou alors, c'était moi. L'alcool et ses ravages... J'haussais les sourcils en écoutant le menu. « Tu sais faire ça ? » lui demandais-je à la fois surprise et amusée. « Je dis oui ! » m'exclamais-je en disparaissant complètement dans la salle de bain. Je faisais couler de l'eau, versant quelques huiles. Du moins, je vidais les flacons qui se trouvaient sur le rebord. Je me déshabillais tant bien que mal pour me glisser enfin dans le bain. Sam viendra me dire de sortir quand tout sera prêt.

Chacun à sa façon de réagir face à plusieurs étapes de sa vie. Mon coma m'a aidé à ouvrir les yeux sur mon ancien moi. J'étais un connard, arrogant, méprisable. Je réalise que je faisais une grossière erreur d'être ainsi avec les gens. Vaut mieux tard que jamais, n'est-ce pas ? C'est pour ça que j'essaye de me racheter auprès de Laska ce soir. Je veux me faire pardonner le minable ami que j'ai pu être ces derniers temps. Je n'avais pas été présent pour elle alors, qu'elle avait vécu pas mal d'épreuves difficiles à surmonter. Je m'en voulais atrocement. Mais, ça ne me sert à rien. Ce qui était fait et fait. On ne peut pas revenir en arrière. Je souris quand elle vient à me remercier. Je resserre légèrement mon étreinte autour d'elle. Je la relâche pour qu'elle puisse se lever du lit pour rejoindre la salle de bain. Elle avait beaucoup de mal, vu l'alcool qu'elle avait ingurgité. Mais, je n'ai pas mon mot à dire ni même la morale à lui faire. « Évidemment. Je suis un très bon cuisinier. » M'expliquai-je en me relevant du lit pour rejoindre l'encadrement de la porte. Quand elle accepte ma proposition, je viens à lui sourire tendrement avant de quitter sa chambre. Je me dirige vers la cuisine pour sortir tous les ingrédients que j'aurais probablement besoin pour ma recette. Je mets de l'eau dans un récipient pour le mettre sur le gaz. Pendant, que l'eau chauffait je viens à laver et sécher les noix de st-jacques soigneusement. Une fois terminée, je fais revenir le tout dans du beurre qui se trouvait dans une poêle. Je viens à assaisonner le tout avant de rajouter du champagne dans la préparation. Et je laissais le tout mijoter dix minutes à feu doux.

Prendre un bain pendant que mon colocataire fait à manger. C'était LE bon plan, mais je ne disais rien, ne voulant pas paraître pour une jeune femme profiteuse. J'étais néanmoins surprise en entendant l’énoncé du menu de ce soir. Il savait vraiment cuisiner ça ? Je n'étais pas très bonne cuisinière parce que je n'avais jamais pris le temps de le faire. J'adorais néanmoins faire des gâteaux et je crois que si j'avais une recette, j'arriverais à faire quelque chose de bien avec plaisir et bien. Je crois même que j'aimerais prendre des cours de cuisine et que j'aimerais m'y pencher un peu plus. « J'avais su ça avant... » m'exclamais-je en riant un peu. J'aurais pu en profiter. Je laissais Samaël partir en direction de la cuisine tandis que pour ma part, je me dirigeais vers la salle de bain pour me faire couler un bain. Je n'avais aucune idée de combien de temps allait prendre la préparation de son plat, cela déterminera le temps passé dans la salle de bain. Je me glissais finalement dans l'eau chaude une fois que j'étais nue, essayant de me relaxer. C'est après plusieurs minutes, que je décidais de me mettre entièrement sous l'eau, fermant les yeux et gardant seulement mes mains sur les rebords pour me remonter plus facilement quand j'en aurais besoin.

J'étais ravi de pouvoir faire la cuisine à ma colocataire. C'était même la première fois que je faisais cela à quelqu'un. Personne n'était au courant de mes talents de cuisinier. Même pas mon frère. Ni même Diamantika alors, qu'elle est ma meilleure amie. Je ne disais pas mes talents pour éviter qu'on me juge sur quoique ce soit. « Tu aurais fait quoi ? » J'aimerais vraiment à savoir ce qu'elle aurait fait si elle l'avait su bien avant tout ça. Bref, je me dirige vers la cuisine pour commencer le repas. Cela faisait déjà dix minutes que j'étais en train de cuisiner, je viens à mettre les tagliatelles dans l'eau bouillante pour les remuer fermement. Pendant ce temps, je retire les noix de st-jacques en le gardant au chaud pour laisser le jus de cuisson continué de cuire. Ensuite, je viens à battre un jaune d’œuf avec la crème fraîche. Dès que ce fut prêt, j'égoutte les tagliatelles en les mettant au chaud le temps que je puisse incorporer le mélange d’œuf avec la crème fraîche dans le jus de cuisson. Je viens à fouetter le tout avant de tout mélanger avec soin. Je viens à dresser les deux assiettes pour que ça fasse présentable. Je mets rapidement la table pour y déposer nos deux assiettes soigneusement. « Le dîner est servi mademoiselle. » Dis-je à Laska qui se trouvait dans le bain. Cela faisait plus d'une demi-heure que je cuisinais pour elle. Or, elle ne répondait pas au bout de dix minutes. Je commençais légèrement à m'inquiéter. Du coup, sans plus attendre je me dirige rapidement dans la salle de bain de Laska. Quand je l'aperçois la tête complètement sous l'eau. Je panique immédiatement, je me précipite vers la baignoire pour la relever aussitôt. « Tu es complètement barge Alaska Hamilton. » Je m'étais fait du sang d'encre pour elle, elle avait réussi à augmenter mon rythme cardiaque en un fragment de seconde.

Prendre un bain allait me faire du bien. En effet, cela allait certainement me détendre, me calmer aussi et peut-être que les effets de l'alcool allaient se dissiper peu à peu. Samaël se proposait de faire le repas de ce soir, nous allions dîner en tête à tête, j'aimais cette idée. Je retrouvais mon colocataire. J'étais surprise par le choix du dîner, je serais incapable de le réaliser moi-même. Je souriais en le regardant. « J'aurais exploité tes talents... » Clairement. Si j'avais su que j'avais un colocataire si bon cuisinier, je l'aurais mis directement en cuisine. Je le laissais partir en direction de la cuisine tandis que je partais en direction de la salle de bain. Je me faisais couler un bain et rapidement, j'étais dans l'eau chaude. Puis, après dix bonnes minutes, je décidais de finalement plonger la tête sous l'eau, me tenant toujours aux rebords pour pouvoir remonter sans problème. Ça faisait du bien de se couper du reste de cette manière. Il y avait quelque chose de serin là-dedans. Sauf que deux mains vinrent m'empoigner pour me faire sortir de l'eau. Par peur, je venais agripper les bras de mon colocataire pour le tenir et... j'ouvrais la bouche, ingurgitant un peu d'eau et me faisant tousser comme une malade une fois la tête hors de l'eau. Je regardais le jeune homme, oubliant presque que j'étais nue, du moins, qu'il pouvait voir ma petite poitrine. « Qu'est.. Qu'est-ce qu'il y a ? » lui demandais-je en panique.

C'est la première fois de ma vie que je vais dîner en tête-à-tête avec une femme. Ça me fait extrêmement bizarre en y repensant. Je lui ai proposé un repas que je pourrais lui préparer. Elle semblait ravi par le choix du dîner. « Tu peux toujours le faire. » Réplique-je avec un sourire. Elle a beau l'apprendre qu'aujourd'hui que je suis un bon cuisiner. Ça n'empêche pas le fait qu'elle puisse m'exploiter pour mes talents de cuisiner à partir de ce soir. Je m'étais dirigé vers la cuisine quand Laska se dirige vers sa salle de bain pour prendre un bon bain chaud. Ça faisait une demi-heure que j'étais en cuisine pour préparer ce délicieux repas pour la jeune femme et moi. Je viens de hurler à travers l'appartement que le repas était prêt à être déguster. Toutefois, quelque chose cloche. Puisque ma colocataire ne répond pas. Je commence légèrement à paniquer. C'est pour cette raison que je prends l'initiative de me rendre dans sa salle de bain. Sur le moment, je ne percute pas que je risque de voir Laska entièrement nu. Ce qui me préoccupe plus c'est d'apercevoir la jeune femme la tête sous l'eau. Depuis combien de temps elle était dans cette position ? Voilà la question qui me turlupine l'esprit. Je me précipite vers elle pour la relever immédiatement pour que Laska sorte la tête de l'eau. Elle m'a foutu une peur bleue. De la voir ainsi, ça m'a fait accélérer mon rythme cardiaque. Une fois, qu'elle fut un peu remise de ses esprits. Je lui désigne un regard qu'elle n'est pas habituée de voir. « Tu me refais plus ça. » M'exprimais-je. Je n'ai pas envie de retrouver une nouvelle fois Alaska dans cet état. Heureusement, que j'ai eu le réflexe de venir voir ce qui se tramait dans cette salle de bain.

Ce n'était pas le genre de truc à me dire. J'allais pouvoir l'exploiter, vraiment ? Non parce que j'allais le faire et j'allais être chiante. Et encore, je crois que je n'étais pas la pire, j'veux dire, nous habitions avec Diamantika quand même. Si elle savait que Samaël cuisinait à merveille, elle allait le mettre en cuisine à vie. Enfin, peut-être qu'elle le savait déjà et qu'elle était une assez bonne amie pour ne pas en tenir compte. Je me dirigeais vers la salle de bain pour me faire couler un bain chaud tandis que le jeune homme allait en cuisine pour préparer le dîner. Ce bain allait me détendre et je l'espérais, dissiper un peu les effets de l'alcool. Ça sentait super bon, ça me donnait faim. Mais, il ne fallait pas que je le dérange, faudrait pas qu'il loupe quelque chose à cause de moi. Je restais simplement dans l'eau et au bout d'un moment, je décidais d'y plonger ma tête totalement afin de me couper du monde quelques instants. Je ne comptais en aucun cas me suicider en me noyant, je voulais juste me mettre totalement sous l'eau. J'avais même laissé mes mains sur les rebords pour remonter plus facilement quand j'allais le désirer. Sauf que deux mains vinrent m'empoigner pour me faire sortir rapidement. Je m'agrippais à Samaël en toussant pour faire passer l'eau que j'avais ingurgitée à cause de l'effet de surprise. Qu'est-ce qu'il y a ? Je mettais mes cheveux en arrière avant de passer une main sur mon visage. Le regard de Sam était inquiet. Un regard que je ne connaissais pas. Je passais alors doucement ma main sur sa joue pour la caresser et le rassurer du mieux que je le pouvais. « J'te le promets, je ne voulais pas te faire peur, j'venais juste de plonger ma tête... » ou presque. « J'vais sortir... Okay ? » Je ne voulais pas qu'il croie que j'étais suicidaire. Pas ce soir.

Si je n'ai pas avoué que j'avais des talents culinaires ... c'est évidemment pour éviter d'être exploité. Surtout que Diamantika ne se gênerait aucunement pour m'enfermer h24 dans la cuisine pour lui faire de bons petits plats. Je n'ai pas envie qu'on soit amis avec moi simplement pour mes plats délicieux. J'ai d'autres points importants qui peuvent servir dans une amitié. Bref. Après avoir cuisiné pendant trente minutes. Je criais à travers les murs de l'appartement que le repas était terminé et servi. J'ai pris soin de faire une belle présentation de l'assiette. J'espère de tout cœur que ça puisse plaire à Laska. Pourtant, je n'avais aucune réponse de la brune. Je me précipite dans sa salle de bain pour voir ce qui se trame. J'étais loin de m'imaginer une scène pareille. Même si je l'ai délaissé depuis mon réveil du coma. Je ne veux pas pour autant la perdre. Elle est mon amie, ma colocataire. Donc de la voir la tête et son corps plongé dans la baignoire de cette manière m'a fait flippé. D'ailleurs, elle le comprend rapidement avec mon regard et mon rythme cardiaque qui s'accélérait rapidement. Je soupire de soulagement quand elle se relève après avoir empoigné mes bras. Je la regarde toussé pour évacuer l'eau qu'elle avait ingurgité par ma faute. Elle me caresse la joue comme pour me rassurer. Mais, ça n'allait pas suffire pour me calmer. « Peut importe, ce qui est fait et fait. » Je ne sais pas si je dois la croire ou non. « Okay. » Lui dis-je en attrapant une serviette qui se trouvait à mes côtés pour lui tendre. « Le repas est prêt, je t'attends dans la cuisine. » Je sors de la salle de bain sans me retourner. Une fois dans la cuisine, j'attrape un verre dans un placard où y mettre du vin dedans. Je m'assois à ma place en buvant le verre en deux gorgées.