We know everything and we must keep this ○ TORREY

☆ dunster house, talk, keep secret, past

Henry n’a jamais eu le courage d’aller lui parler, il l’a déjà croisé à plusieurs reprises, mais il a tout fait pour qu’elle ne le reconnaisse pas. Il n’a pas envie de lui parler, enfin si, il en a envie, terriblement envie même, mais il ne sait pas comment elle va réagir. Enfin, il l’imagine, c’est aussi pourquoi il n’a pas envie d’aller la voir. Mais voir qui ? Me direz-vous. Voir Torrey, qu’il n’a pas vu depuis plusieurs année maintenant, ils ont rompu le contact quelques mois après leur rencontre lors des funérailles militaires de leur proche, pour chacun reprendre leur vie de leur côté.

Cette fois il est déterminé, car il veut savoir ce qu’elle pense de lui, il ne peut plus attendre pour lui parler. Bien qu’ils ne soient pas dans le même cursus, ils sont dans la même maison, ce qui fait qu’ils se croisent tout de même assez souvent. Après une journée de cours bien rempli, il rentre à la Dunster House, histoire de décompresser de cette journée et de parler à Torrey. Il ne va pas lui balancer un salut entre la poire et le fromage, il va faire ça bien, en lui calmant aussi posément qu’il en est capable.

L’air décontracté, il déambulait dans les couloirs, comme-ci de rien n’était, il avait prévu son coup, il ne voulait pas que tout le monde entende leur conversation, qui d’après lui, serait assez agité. Il n’est pas réellement pessimiste, mais optimiste, il n’imagine pas qu’elle sera très contente de le revoir. Lorsqu’il la vit arriver, sans lui dire un mot, il la prit par l’épaule, ouvrit la porte qui se trouvait à côté d’eux, et l’invita en la poussant aussi délicatement qu’il le pouvait vers l’intérieur.

La pièce n’était pas plus grande qu’un placard à balais, d’ailleurs ce devait surement en être un, au vu des sots et balais qui couvrait une partie des murs et du sol. Il se plaça face à la demoiselle, et dit tout naturellement « Bon écoute, je sais ce que tu vas dire, enfin non, je ne sais pas justement, mais il faut qu’on se parle, on ne peut pas continuer à s’éviter sans rien se dire ! » Henry en avait marre qu’ils s’évitent sans cesse, ils ne pouvaient pas faire comme-ci ils ne se connaissaient pas, avec ce qu’ils avaient vécus ensemble, ce n’est pas possible. A cet instant il ne pensait qu'à une chose : sa réaction, il avait un peu peur qu'elle lui mette une baffe et s'en aille en disant quelque chose du genre "va t'en, ne me parle plus jamais !"

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Henry… Ce mec, je l’avais connu aux funérailles de Brandon. Son frère était mort au combat, tout comme mon mari et il était donc la seule personne à connaitre mon histoire. Bien malgré moi, nous nous étions retrouvés dans la même école, mais aussi dans la même maison. J’avais du mal à le côtoyer. Le plus possible, je l’évitais et je voyais bien qu’il faisait la même chose, c’était mieux ainsi. En fait, sa simple présente me faisait mal. Ça me rappelait beaucoup trop ce jour… La chanson la plus triste que j’ai jamais entendu, le jour le plus noir de l’histoire de ma vie que j’ai compté… Juste le fait d’y penser me retournait complètement de l’intérieur. J’avais 18 ans lorsque j’avais rencontré Henry et pourtant, aujourd’hui, à 22 ans, je souffrais encore autant de sa présence et de l’absence de Brandon. Aujourd’hui, comme toujours, j’étais allé en cours et je m’évertuais à l’éviter à mon retour à la Dunster House. Jusque là, tout allait bien. Je ne l’avais même pas encore vu alors, avec un peu de chance, on ne se verrait même pas! Je marchais lentement et mon regard se perdit dans ces motifs sur le sol. Soudainement, une main se posa sur mon épaule et je relevai vivement la tête. C’était lui. Henry. Il se tenait devant moi comme si c’était la moindre des choses et, sans que je comprenne, il me poussa gentiment dans un placard à balai à côté de nous. Il faisait relativement sombre ici et j’eu le réflexe d’ouvrir la lumière avant de plonger un regard réprobateur sur lui. Je le regardais sans rien dire, attendant qu’il parle le premier. Je n’avais pas envie d’être là et je ne comprenais pas comment lui pouvait en avoir envie. N’avait-il pas mal lorsqu’il me voyait? Ne repensait-il pas à la mort de son frère? Je n’y comprenais rien. « Bon écoute, je sais ce que tu vas dire, enfin non, je ne sais pas justement, mais il faut qu’on se parle, on ne peut pas continuer à s’éviter sans rien se dire ! » Pour ma part, il me semblait clair que l’on pouvait très bien continuer ainsi. Qui est-ce que ça dérangeait après tout? Ça faisait bien trois ans qu’on agissait ainsi, non? Je soupirai. « Qu’est-ce que tu veux Henry? Pourquoi tu fais ça? » Je serai mes livres contre ma poitrine, je ne savais pas où tout ça allait nous mener, mais je sentais que ça ne se passerait pas nécessairement dans le calme. Par contre, j’étais contente qu’il ait prit la peine de nous enfermer dans ce placard… Personne ne devait nous entendre parler de Brandon ou de quoi que ce soit qui s’y rattachait…

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Peu être aurait-il pu attendre un peu avant d’aller lui parler, ou bien aurait-il du ne jamais vouloir lui parler ? Henry aurait fait comme-ci il ne la connaissait pas, comme-ci elle était une élève parmi toutes les autres qu’il croise dans les couloirs. Sauf qu’elle était différente, tous deux savaient des choses sur l’autre qui pourrait les faire tomber, des chose que seuls eux savent, il fallait qu’ils éclaircissent la situation. De plus, Henry ne l’a pas poussé dans ce placard à balais juste pour lui dire un simple salut et lui dire que jamais il ne dira ce qu’il sait. Il y a peu de temps, il s’est rendu compte, lorsqu’il a croisé Torrey pour la énième fois sans lui parler, qu’il ressentait quelque chose de bien plus profond qu’une amitié pour elle. Voilà trois ans qu’ils s’évitent et se comportent comme des inconnus l’un envers l’autre. Cette situation ne peu plus durer, Henry doit avouer à la demoiselle qu’il l’aime. Enfin, il ne le dira jamais de bus en blanc, il lui fera comprendre, car comme beaucoup d’hommes, lorsqu’il s’agit d’amour, tout devient tout de suite plus compliqué. « qu’est-ce que tu veux Henry? Pourquoi tu fais ça ? » dit-elle. Il y a tellement de choses qui l’ont poussé à l’enfermer dans ce placard, des tonnes, ce serait bien trop long de toute les dire. Il avait besoin de voir ses yeux, de la voir de près, comme il y a quatre ans, lorsqu’il s’était connu. Elle lui manquait, il vouait la voir, entendre le son de sa voix, comme au bon vieux temps. Avant tout était bien plus simple, ils n’avaient pas ce secret à cacher sur leur passé, ils pouvaient parler en toute simplicité, s’aider à surmonter la mort de leur proche, mais maintenant ce n’est plus possible, il ne peuvent plus faire comme avant, le passé est passé. « je ne sais pas, j’avais besoin de te voir. Tu te rends compte…ça fait trois ans…trois ans qu’on s’évite comme des inconnus, trois ans que je me dis qu’il faut que je te parle, trois ans ! Une éternité ! » dit-il, un léger tremblement dans la voix. Après ça, il s’assit par terre, sur le sol à moitié poussiéreux du petit espace, qui pouvait à peine contenir deux personnes. Il n avait marre, il était fatigué, c’était la fin de la journée. Peut être que s’il n’y avait pas eu ce cumul de fatigue, il n’aurait pas réagit de la même façon, mais il avait dit la vérité, ce qu’il avait sur le cœur depuis temps de temps ; à présent, il pouvait lui dire, ce qu’il pensait vraiment.

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J’étais nerveuse. Je ne comprenais pas très bien pourquoi il m’avait trainé jusqu’ici, pourquoi il tenait tant à me parler. Il semblait cacher quelque chose, il était… Comment dire… mystérieux. Il m’intriguait même si sa façon d’agir m’énervait. Je n’arrivais pas à le cerner correctement, voilà ce qui, selon moi, m’énervais le plus. Autrefois, je le connaissais. Enfin, j’en avais l’impression. Maintenant, après trois ans, j’aurais pu me retrouver ainsi face à un pur inconnu et ça aurait été la même chose. Je n’étais pas plus à l’aise. Je soupirai. « Je ne sais pas, j’avais besoin de te voir. Tu te rends compte…ça fait trois ans…trois ans qu’on s’évite comme des inconnus, trois ans que je me dis qu’il faut que je te parle, trois ans ! Une éternité ! » Sa voix était chevrotante, était-il ému? J’étais d’autant plus perdue maintenant qu’il avait répondu à ma question. Pourquoi avait-il ce besoin de me voir, de me parler? Il s’assit sur le sol et je suivis son mouvement du regard. Une fois qu’il fut bien sur le sol, je pris un moment à me décider. Devais-je m’assoir avec lui ou le regarder d’ici haut? Mes doigts tapaient tour à tour sur mon cahier de droit, créant un son répétitif dans l’espace restreint de placard à balai où la tension était de plus en plus lourde et où le silence m’insupportait. Je soupirai à nouveau, me retournant pour me laisser glisser sur le petit bout de mur à côté de lui. Henry était là, il semblait fatigué et il regardait dans le vide devant lui. Ses yeux bruns semblaient vide et très animés à la fois. À quoi pensait-il? « Henry je…. Désolé. Je suis désolé de t’avoir évité tout ce temps… C’est seulement que… » Je pris une pause. Qu’est-ce que je pouvais bien lui dire? En fait, comment pouvais-je lui dire? Je déposai mes livres sur mes jambes que je venais d’allonger par terre et mon regard se perdit un moment dans un détail futile sur le sol. « C’est seulement que ta présence est très difficile à supporter… » Je gardais mon regard bien rivé sur le sol, j’avais peur de sa réaction. « Ça me rappelle trop de choses douloureuses… » Je relevai la tête et risquai un regard vers lui. Je sentais que j’avais une boule dans la gorge et j’avais du mal à respirer. Systématiquement, ma main se porta à mon cou où pendaient nos anneaux de mariage à moi et Brandon. Ma main tremblait légèrement et mon regard passait d’un détail à l’autre sur le visage du beau brun près de moi. Jamais je ne m’étais réellement attardé à lui, à son apparence en tout cas. Il était relativement beau, il semblait fort et intelligent. Bref, où en étais-je? Trop de choses douloureuses… Dur réalité. Je serrai un peu plus les anneaux, dans l’attente d’une réponse de la part d’Henry. Mon cœur battait fort et des images des funérailles de Brandon et du frère d’Henry me revenaient en tête. La musique la plus triste que j’avais jamais entendu, le temps grisonnant, tout y était… Je secouai la tête, je devais chasser ses images avant de me mettre à pleurer.

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Après plusieurs instants à la regarder assis, Torrey s’assit à son tour, en face d’Henry. Qu’allait-il faire ? Maintenant, il avait enfin eu le courage d’aller lui parler, de passer par dessus tout ses souvenirs qui le hantent jours et nuits. Cela ne se voit sans doute pas mais il repense sans cesse à son frère, à l’enterrement, à Torrey, à tout ! Il est assez doué pour faire croire que tout cela est de l’histoire ancienne, que son frère est mort pour sauver son pays, mais le souvenir persiste. Le jeune homme n’aime pas embêter les gens avec ses histoires, et puis il n’y a qu’une personne avec qui il puisse réellement parler de ce qui s’est passé, c’est Torrey, elle est dans le même bateau que lui, chacun connaît sur le bout des doigts l’histoire, ils en ont parlée pendant des heures après l’enterrement, ils ont appris à se connaître et à chacun garder le secret de la mort de leur proche. « Henry je…. Désolé. Je suis désolé de t’avoir évité tout ce temps… C’est seulement que… » dit-elle tout aussi chamboulé que lui. Henry n’avait vu ce scénario que dans les films qu’il regardait à l’occasion, mais jamais quelque chose de tel ne lui était arrivé, tout faisait tellement cliché mais aussi tellement unique, le placard à balais, la fille, les retrouvailles. Espérons juste que le film se finisse bien ! « C’est seulement que ta présence est très difficile à supporter, ça me rappelle trop de choses douloureuses » poursuit-elle, cette fois un peu plus sur d’elle. Pour lui aussi, c’est dur, mais il passe au dessus, il fallait à tout prit qu’il lui parle, qu’il la retrouve, avant qu’ils ne sachent plus qui ils sont. C’est vrai, pourquoi s’éviter ? Il faut combattre le mal par le mal, comme on dit, et puis, à deux on est plus fort. Cela fait au moins trois ans que Henry se tait sur ce qu’il s’est passé, certaines personnes savent que son frère est mort, mais aucune à part Torrey n’en connaît les circonstances, il n’a pas envie d’être plein par ses amis, c’est déjà assez difficile comme ça. « je suis vraiment désolé que ça te rappelle tout ça, mais je ne pouvais pas continuer à t’éviter, j’avais besoin de parler à quelqu’un et tu me semblais la mieux placée. » dit-il, puis le jeune homme se glissa vers Torrey pour être sur le même mur qu’elle. Il fit glisser un seau qui le gênait, ce qui fit un bruit incroyablement fort, Henry espéra que personne allait se demander d’où se bruit pouvait provenir.

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Toujours à le regarder comme si quelque chose de merveilleux allait se passer, j’étais anxieuse de sa réponse. Je n’avais pas eu l’intention de le blesser en disant ça, mais c’était la pure vérité et je ne voulais pas lui mentir. « Je suis vraiment désolé que ça te rappelle tout ça, mais je ne pouvais pas continuer à t’éviter, j’avais besoin de parler à quelqu’un et tu me semblais la mieux placée. » J’hochais la tête, compréhensive. Que pouvais-je ajouté à cela? Henry se traina jusqu’à moi et, alors qu’il repoussait un sot qui lui bloquait le chemin, quelques trucs tombèrent dans un vacarme à vous briser les tympans. J’eu le réflexe de pencher la tête, comme si tout allait me tomber dessus, mais rien n’arriva. Je regardai rapidement Henry, la détresse dans le regard. Merde et si quelqu’un était passé tout près et avait tout entendu!? Je fis volte-face, me tournant cette fois vers la dite porte et la fixai un bon moment, haletante. Quand, au bout de cinq ou dix minute –je n’avais plus vraiment la notion du temps et tout me paraissait durer une éternité- rien ne s’était encore passé, je me calmai un peu et me retournai de nouveau vers le beau brun près de moi, réalisant la proximité qui nous réunissait. Il était près, très près de moi. S’était-il approché alors que je regardais ailleurs? Mon regard se planta dans le sien et j’alternais entre ses deux yeux assez rapidement, y cherchant une réponse quelconque. Je n’obtins pourtant rien du tout, il semblait beaucoup plus calme que moi. « Je… Pardon… J’ai eu peur que… enfin tu vois… que… » Je pointais la porte d’un doigt et le reposai sur mon bouquin en soupirant et en rejetant la tête vers l’arrière, l’appuyant lentement contre le mur. Dur journée qui ne semblait pas prête de se terminer…

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Tous deux fixèrent la porte pendant plusieurs minutes, à l’intérieur du petit espace plus aucun bruit ne se faisait entendre, alors que dehors des bruits de pas et de discussions aussi banales qu’habituelles résonnaient. Ils étaient autant terrifié l’un que l’autre. Et si quelqu’un les surprenait, que panserait-il, deux personnes assises l’une à côté de l’autre entre les balais et les produits ménagers, et qui plus est, assez proche l’une de l’autre. Oui c’est vrai, ils sont plus près que tout à l’heure, c’est peut être inconsciemment, mais il l’a fait, Henry s’est rapproché d’elle, pas beaucoup, et tellement doucement qu’elle n’a peut être pas du se rendre compte de ce qu’il faisait, par contre leurs visages plus proche que tout à l’heure à du lui frapper à l’esprit. Le jeune homme ne savait pas réellement pourquoi il avait fait ça, il n’a jamais été réellement doué pour ce qui est sociabilité avec les gens ou la drague, c’est surement pour ça aussi que rares sont celles avec qui il a eu une aventure, contrairement à son cousin Pryam, qui lui enchaine les conquêtes comme on change de chemise. Ils sont un peu l’opposé l’un de l’autre, mais s’entendent très bien ! « Je… Pardon… J’ai eu peur que… enfin tu vois… que… » dit-elle toujours aussi peu sur d’elle. Aucun d’eux ne savait réellement quoi faire, Henry, qui après tout avait prit l’initiative d’aller lui parler. Si seulement il avait réfléchi à quoi lui dire, mais non, il a seulement réfléchi à comment l’aborder et a prendre son courage à deux voir même quatre mains, pour lui dire « hey et si on arrêtait de s’ignorer ? ». La demoiselle avait posé sa tête contre le mur, Henry en fit de même, et la proximité qui rapprochait autrefois leurs visages était à présent fini. Que pouvait-il lui dire, pas qu’il était désolé, il l’avait déjà fait, d’habitude il parle assez mais là, aucun mot ne parvient jusqu’à ses lèvres. Finalement il céda et dit de nouveau « je suis désolé » puis il mit sa tête dans ses mains, juste avant de la relever et de se remettre à fixer le mur d’en face.

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Je ne savais plus quoi faire et j’avais peine à comprendre pourquoi nous étions toujours là, assit par terre, comme deux imbéciles à ne rien dire. Je sentis qu’Henry était tout autant découragé que moi lorsqu’il posa sa tête contre le mur et il finit par briser à nouveau le silence qui, sournois, reprenait sa place entre nous. « Je suis désolé. » Il rejeta la tête dans ses mains et finit par se relever. Je suivis ses gestes du regard et finit par me relever à mon tour. Tenant mes livres au bout de mes bras, contre mon corps, je le regardai un instant avant de baiser les yeux en soupirant. « Je crois que … je vais y aller. » Je le regardai encore un moment, incertaine, et finit par tourner les talons. Évaluant le chemin qu’il y avait à faire entre moi et la porte, je mis un moment à bouger. Un tas de trucs s’entassait ici et là et je ne voulais pas causer un vacarme infernal encore une fois. J’enjambais un saut puis poussai un balai avant de finalement atteindre la porte. Là, je mis la main sur la poigné avant de m’arrêter. « Henry…. » Je me retournai lentement vers lui, le regardant un moment. « J’aimerais que tu ne dises rien d’accord? Garde mon secret et je garderai le tiens … » Je baissai à nouveau la tête, hésitante et finit par me retourner à nouveau vers la porte, tournant la poignée et commençant à sortir après m’être assuré de ne faire mal à personne en ouvrant. Sait-on jamais, un jaune aurait pu passer dans le couloir au même moment et que je lui ouvre la porte en pleine gueule!

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La demoiselle se leva à son tour, et exposa son souhait de partir. Henry n’allait pas l’en empêcher, en tout cas, il n’en avait pas l’attention maintenant, ce serait comme s’il la séquestrait, et il n’a pas envie d’être celui qui a séquestré une fille dans un placard à balais de la Dunster House, en plus de cela, ça baisserait grandement la réputation de la maison. Torrey enjambait tous les trucs qui se trouvait entre elle et la sortie. Henry la suivit, de toute façon que pouvait-il faire dans ce minuscule endroit, bien qu’avec la lumière assez sombre et remplit de produits ménagers dont l’usage ne lui est que très peu familier. Il va remonter dans sa chambre, faire un tour sur son ordinateur et puis voilà. Il va oublier tout ce qui s’est passé, tout ce qu’ils se sont dit, tout ce qu’ils ont pensé, tout ! Elle mit sa main sur la porte, mais avant de l’ouvrir, se retourna vers Henry, dit « J’aimerais que tu ne dises rien d’accord ? Garde mon secret et je garderai le tiens … » le jeune homme ne répondit rien, il fit juste un signe de la tête pour acquiescer. Torrey commença à ouvrir la porte tout en s’assurant que personne n’était dernière, ni que personne ne les verrait, les gens peuvent avoir beaucoup d’imagination parfois. Henry n’était pas très loin d’elle, sans s’en rendre compte, il ferma la porte que la demoiselle avait commencé à ouvrir, lui attrapa le bras, la tira vers lui, comme il l’avait fait lorsqu’il l’avait attiré dans le placard et colla ses lèvres contre les siennes. Il ne se rendait même pas compte de ce qu’il faisait, c’est comme-ci son corps agissait sans que son cerveau ne lui dise rien. Bien qu’il ait fait ça sans rendre compte, il avait attendu ce moment pendant une éternité, il espérait juste qu’elle ne lui mettent pas une baffe, histoire qu’il n’est pas une réputation de looser fini.

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J’allais sortir, tout était clair avec Henry –du moins je crois- il ne devait rien dire, rien du tout, pas un traitre mot à qui que ce soit. En retour, je garderai tout pour moi aussi, c’était là notre entente –enfin, la mienne quoi-. J’avançai le pied pour sortir et, sans que je comprenne ce qui se passait, Henry referma la porte devant moi. Sur le coup, je n’eu aucune réaction, c’était comme si je m’y attendais au fond. Il me prit fermement quoi que sans me brusquer le bras, m’attira légèrement vers lui et me retourna pour que je lui fasse face. Je me rendais à peine compte de ce qui se passait, tout semblait au ralenti, mais en réalité, tout arriva si vite. Il posa ses lèvres sur les miennes alors que j’ouvrais très grand les yeux. Peu était ceux qui avait eu la chance de poser ce geste depuis que Brandon l’avait fait pour la dernière fois. Alors de quel droit osait-il? Je clignai des yeux en posant les mains sur le torse d’Henry, laissant tomber tous mes livres par terre dans un bruit sourd qui ne m’importait plus vraiment désormais. Poussant légèrement sur lui pour qu’il arrête et recule, je ne me sentais même plus la force de me battre. Était-il amoureux de moi? Depuis tout ce temps alors? C’était sa raison de m’avoir trainé jusqu’ici? Je ne comprenais rien, mais lentement mes yeux se refermaient et je lâchai prise. Toute la passion contenue dans ce baiser me donnait le tournis. Mes pieds auraient glissé et je serais tombé que l’effet aurait été le même. Je tombais de haut, très haut et lentement, je répondis à son baiser sans savoir ce que je faisais. Mes mains tantôt à plat sur son torse s’agrippaient désormais à son chandail, le broyant entre mes doigts frêles. Ce baiser n’avait rien d’amoureux pour moi, c’était un simple abandon de la réalité. Je lâchais prise face à tout ce qui m’arrivait, tentait désespérément de laisser le passé derrière moi. Mais je sentais que, là-haut, Brandon nous regardait. Avait-il mal? Mon cœur se déchirait lentement, rouvrant la blessure cicatrisée un peu n’importe comment après toutes ces années. Cette fois, je la refermerais comme il se doit et pour de bon.