✹ the past always comes back (ellia).

Il y a même pas deux jours, j'ai posé mes valises à la mather house. Je pouvais revenir directement chez mon frère, mais j'avais besoin de prendre du recul et surtout d'encaisser cette réunion familiale qui a été un vrai enfer. Passer plusieurs jours dans cette maison qui était la mienne durant toute mon enfance n'est plus possible. Je n'ai rien dit à Ozias car j'allais voir notre père qui ne veut rien savoir de lui. Il doit penser que j'ai pris la fuite ou encore je que dors chez un mec pas fréquentable du tout. Par moment il devient trop protecteur envers moi et agit comme si j'étais sa fille. Heureusement que je ne le suis pas car je serais consigné à résidence jusqu'à mes trente ans si il pouvait le faire. Deux jours loin de l'appartement et d'autres jours en Allemagne, il va me demander des explication. Posant mes clés sur le meuble d'entrée, je n'entends rien alors il ne doit pas être là. De toute façon, vu l'heure il est sûrement avec des potes je ne sais où. Je viens juste de balancer ma veste sur le canapé -on oublie pas les bonnes habitudes- que quelqu'un sonne à la porte. C'est en traînant des pieds que je vais ouvrir la porte sans vraiment regarder qui s'y trouve. Un mec de toute évidence « Ozias n'est pas là, revient... » plus tard ? Ouais c'est ce que je voulais dire avant que monsieur ne tourne sa tête et que nos regards se croisent. Elliot ? Beaucoup d'hommes sont passés dans ma vie et dans mon lit, mais comment oublié un homme pour qui on avait des sentiments ? Surtout qu'à l'époque c'était un vrai connard. « Qu'est-ce que tu fais là ? » un ton froid ? Non juste un peu. J'ai juste eu du mal à digéré le fait qu'il se tape plus d'une femme à l'époque. Maintenant, c'est révolu vu que je m'amuse très bien d'eux.

Elliot devait voir Ozias aujourd’hui. Il avait à lui demander quelque chose en particulier. Il avait besoin d’un cobaye pour une des expériences qu’il souhaitait réaliser dans le cadre de son cursus et il ne voyait pas cette expérience menée à bien sans avoir son meilleur ami pour valeur de référence. Aussi, il s’était mis en route pour l’appartement de son meilleur ami sans toutefois l’avertir, car s’il savait pourquoi il venait, Ozie lui dirait d’aller se faire voir. Mais même s’il n’en avait pas l’air, Elliot accordait beaucoup d’importance à ses études. Arrivant devant la porte du domicile de ce cher Ozias, il appuya généreusement sur la sonnette durant de longues secondes, il savait que ça l’agaçait. A comportement puéril, réponse puérile, c’était ça qu’il aimait avec son meilleur ami ; ils étaient de grands enfants. Mais quand la porte s’ouvrit enfin, alors qu’il avait fait volte-face pour parer un jet d’objet ou autre, il avait entendu une voix féminine s’extirper de la silhouette présente en face de lui. Quelle douce ironie ! A chaque fois qu’il souhaitait tomber sur elle, la chance ne lui avait pas souri, et alors qu’il s’attendait à se trouver face au frère, c’était la sœur qui se montrait. Se retournant avec le sourire, il ne prit pas la peine de lui répondre, préférant la saluer chaleureusement. « Salut Cornelia ! T’es de plus en plus belle, dis-moi ! » Ce n’était pas un compliment en l’air, il le pensait. Il ne se priva d’ailleurs pas pour la détailler avec insistance, charmé par ses courbes si parfaitement dessinées. Puis, relevant le regard vers son visage, il s’enquit : « C’est donc vrai ce qu’on raconte ? Ozie est ton frère ? » La petite sœur du garçon qui avait partagé ses années de fac, s’il s’y était attendu, il serait venu plus tôt le rejoindre ! « Le monde est petit ! » Qui aurait cru qu’à des milliers de kilomètres de Londres, il la retrouve, elle qui autrefois n’avait pas eu suffisamment de grâce à ses yeux, préférant papillonner à droite et à gauche. Aujourd’hui, même s’il n’était pas question qu’il se prive, il la voulait, elle. « Tu me fais pas entrer ? Tu sais je connais cet appart comme ma poche ! » Fanfaronna-t-il. Les nombreuses soirées passées ici depuis son arrivée lui avait presque offert le droit de s’y sentir chez lui.

C'est une blague ? Il y a une caméra caché quelque part c'est ça ? Pourquoi est-ce que des milliers de kilomètres ne sont pas suffisant ? Des mecs, ils y en a un tas dans sa vie et pourtant il se retrouve devant la porte de chez elle ? Enfin celle de son frère ? Le monde est bien trop petit et c'est à croire que son frère connait tous les mecs qu'elle a fréquenté par le passé ou alors "aimé" en quelque sorte. « Si tu le dis. » dit-elle d'un air désintéressé. Il y a des années qu'elle ne l'a pas vu et là il se pointe comme une fleur ? Bon, il n'y a jamais rien eu entre eux, mais elle y a cru. Mec mignon, adorable avec elle, mais faut croire qu'il la considérait plus comme une "petite soeur" et puis vu toutes les filles qu'il se tapait à l'époque. « C'est pas la nouvelle de l'année non plus. C'est juste mon frère, pas une affaire d'état. » limite cette nouvelle doit faire la une de tous les journaux. Appuyé contre la porte, elle le regarde de haut en bas et il n'a pas changé. Peut-être un coup de vieux, mais sinon c'est le même et ce regard... Un regard qui les fait toutes craquer. « Fait ce que tu veux, je m'en fiche. » un soupir, elle a eu du mal à avaler le fait que plusieurs filles soit dans ses bras alors qu'elle n'a jamais eu aucune chance. Ozias ne va pas tarder et puis le voir ici ça lui évitera de devoir s'expliquer sur son absence de plusieurs jours et de devoir se prendre la tête.

Elle ne semble pas vraiment enchantée de le voir. Il faut dire que le temps a passé depuis la dernière fois qu'ils se sont vus. Il l'avait toujours appréciée, c'était une fille toute mignonne par le passé. Le poids des années l'avait rendue un peu plus rustre, mais peut-être avait-elle quelque chose à lui reprocher dont il n'ait pas conscience. Il ne se démonta pas pour autant, continuant: "T'es pas obligée de te la jouer humble tu sais! T'es sexy, assume!" Il arborait un sourire radieux. Il était bien content d'être tombé sur elle plutôt que sur Ozie, et pas seulement pour cette histoire de pari, bien que son objectif lui reste en tête. Elle est froide, distante, et si elle espère se débarrasser de lui de cette façon, c'est mal le connaitre. "Moi je trouve ça surprenant quand même. Limite je t'ai connue avant ton propre frère, c'est drôle!" Il avait connu Ozie un peu plus tard. Jamais il n'aurait cru se retrouver dans un tel cas de figure. Il se demande comment elle a accueilli la nouvelle. Ca a dû lui faire un choc. Quoiqu'il n'était pas sûr que ça l'intéresse d'apprendre qu'il avait un frère ou une soeur. Comme d'habitude, si ça devait lui arriver, il s'en foutrait royalement. Pas chaleureuse pour un sou, Cornelia est si peu avenante que ça devrait l'inciter à foutre le camp, mais Elliot n'a jamais fait ce qu'on attend de lui. Raccourcissant la distance entre eux en faisant un pas vers l'avant, il se penche vers elle pour lui souffler: "Je t'ai connue plus sympathique, Van Rosen!" Et il passe tout près d'elle pour rentrer dans l'appartement, allant se servir dans le frigo comme s'il était chez lui. "Tu veux une bière?" Demande-t-il alors qu'il constate qu'il n'a rien à se mettre sous la dent et qu'Ozias n'a pas fait les courses depuis un siècle. Revenant vers la jeune femme sur qui il ne peut se priver de poser un regard, il se mordille la lèvre inférieure avant de reprendre plus sérieusement: "Alors qu'est-ce que tu étudies?" Faire la conversation, c'est chercher la confiance de l'interlocuteur, c'est aussi s'assurer d'en savoir plus sur elle.

Il insiste sur le fait qu'elle est sexy. Bien sûr qu'elle l'est et la blondinette le sait très bien. Ce n'est pas pour rien qu'elle en joue beaucoup avec les hommes et ça depuis des années. Elle se montre inaccessible, car elle est vraiment un mystère pour la gente masculine. Pourtant, elle s'amuse très bien avec eux quand elle en a envie et ne se prive de rien. Toute folie est bonne à prendre au grand désespoir de son paternel qui ne comprend plus sa petite fille qu'il adorait tant par le passé. « T'en fais pas pour moi, je sais très bien que je suis sexy. » dit-elle sans ironie car elle sait qu'elle plait. Secrètement, elle espérait que monsieur s'en aille et retourne à ses occupations de mec pour pouvoir ranger tranquillement sa valise qui se trouve au plein milieu du salon et surtout pour éviter que son frère ne gueule car elle ne range jamais rien. Il ne comprend pas sa façon d'être et qu'elle se retrouve parfaitement dans tout son bordel. « On va dire que je n'avais pas de frère à l'époque. » le monde est bien petit et elle en est consciente en le voyant devant la porte de l'appartement. Si seulement son frère savait qu'à l'époque elle avait le béguin pour lui et surtout qu'elle l'a connu, il va devenir rouge. Interdiction de touche à ses potes et ça, elle l'a très bien compris malgré les nombreuses avances qu'elle peut avoir quand ils passent chercher Ozias. « Que veux-tu, l'époque de quand j'étais jeune et conne. » dit-elle avec ce grand sourire forcé et un peu hypocrite sur les bord. Certes, il ignore qu'elle avait quelque chose pour lui à l'époque, mais il l'a toujours traité comme une petite fille, une petite enfant et rien de plus. « Non merci, fais comme chez toi... On dirait. » il ne perd pas de temps pour aller dans le frigo qui est totalement vide vu que c'est à Lia de faire les courses cette semaine . Se laissant tomber dans le canapé, elle attrape une pub pour commander des pizzas et regarde ce qu'elle peut prendre. De toute façon, il ne va pas rester des heures ici n'est-ce pas ? « Les dents, faut croire que j'suis doué pour les enlever. » dit-elle sur un ton neutre sans aucune émotion et en rajoutant sans compassion « J'sais pas, mais j'me ferais un plaisir de t'utiliser comme cobaye, histoire de voir si j'suis pas trop rouillé. » surtout pour lui rappeler qu'un dent ça peut faire mal et qu'elle aussi.

Elle passe du tout au tout. D'un certain dédain à une remarque hautaine et prétentieuse. Elle a changé depuis le temps. C'est tout ce qu'il remarque. Si elle s'est embellie avec l'âge, elle semble s'être ternie après l'adolescence. En conflit permanent contre le monde entier. Pour autant, Elliot ne la perçoit pas de cette manière: lui tout ce qu'il voit, c'est qu'elle a du répondant et qu'elle l'intrigue toujours plus. Sûr de lui, il la complimente une fois de plus, la regardant dans les yeux sans pour autant dire le fond de sa pensée. Elle est à même de deviner. "C'est tellement plus attirant une femme avec du caractère." Comme si elle avait besoin de ça pour être encore plus attirante. Mais elle ne semble pas rentrer dans son jeu, et Elliot préfère avancer prudemment, sans se dévoiler pour capturer sa proie. Il est comme un guépard tapis dans les hautes herbes, attendant patiemment que la gazelle s'approche pour lui bondir dessus. Toutefois, il a bien en tête que son meilleur ami est des plus protecteurs avec elle. Elle est majeure dans tous les cas, donc elle fait ce qu'elle veut. Les menaces d'Ozie, elles lui passent au dessus. "Ce qui est complètement irrationnel. Tu avais un frère mais tu ne le savais pas." Une chance pour lui, sinon ils ne se seraient jamais revus. D'ailleurs, n'était-elle pas la raison du départ d'Ozias? Il était surement là pour elle. C'était un mystère qu'il finirait par comprendre. Au sourire hypocrite de la jeune femme, Elliot se contente de s'avancer vers elle, et de lui tapoter la joue en disant: "C'est mignon, tu fais ta rebelle maintenant?" Au fond, elle est toujours cette petite qui était adorable mais souvent un peu trop dans les pattes des plus grands. Elle a juste des atouts en plus. Jamais il n'aurait songé à faire quoi que ce soit avec Cornelia il y a plusieurs années. Ca aurait été malsain. Les choses étaient différentes à présent, elle avait le corps d'une femme et l'esprit suffisamment aiguisé pour faire des choix réfléchis. Il arbore ce sourire malicieux, alors qu'il s'éloigne d'elle, mais pas de bière à l'horizon, et il soupire: "Pas une bière dans le frigo, il est malade ton frère?" Il se jette lui aussi dans le canapé à ses côtés, comme une évidence. Alors qu'elle lui explique qu'elle est étudiante en dentisterie de la façon la plus improbable qui soit, le jeune Grimes se plait à rebondir sur ses propos: "Moi je suis doué pour retirer tout autre chose!" Et il pose sur elle un regard empli de suggestions salaces. Si elle ne répond pas à ses avances, elle se plait à essayer de l'effrayer, ce qui ne marche pas le moins du monde. "Ca se négocie, je suis pas donné. Qu'est-ce que tu as à offrir?" C'est lui qui fixe les règles. Pas elle. Et puis, penchant la tête jusqu'à l'oreille de la blondinette, il lui souffle: "Remarque, une dentiste qui touche à une dentition parfaite, elle n'est pas douée!" Une petite pique qui devrait lui montrer qu'il peut la faire sortir de ses gonds, pour voir ce qu'elle a dans le ventre.  

Le pauvre, si seulement il sait dans quoi il se lance en jouant avec la jolie Van Rosen, il risque de vite tomber sur le cul. Elle n'est pas facile à avoir et si elle ne décide pas de l'être, c'est game over. Il continue son baratin en lui disant tout pleins de compliment, mais rien ne la touche. En réalité, elle sait comment il agit et sans grande surprise il est toujours le même. « Faut croire que je ne savais pas encore que mon père n'était qu'un gros connard. » et le mot est faible. Elle ne veut plus rien savoir de lui. Il n'a pas voulu rencontrer Ozias en disant même que ce n'est pas possible, qu'il a toujours été fidèle envers sa femme et ses enfants. Des conneries, encore et encore qui sortent de la bouche de son paternel. Dans le fond, une chance qu'Ozias a frappé à sa porte car sinon elle n'aurait jamais vu son grand-frère et sa vie n'aurait pas pris un si grand tournant. Grâce à lui, elle vit éloigné de l'Allemagne et elle peut connaître son frère en toute liberté. « Va jouer ailleurs Elliot. » dit-elle en enlevant rapidement sa main de sa joue. Elle ne veut pas jouer et c'est une grande première. Il ne le sait pas, mais elle a eu mal. C'était difficile pour elle d'être regarder comme une enfant, une pauvre petite chose innocente alors qu'elle a toujours voulu avoir le regard qu'il offrait à toutes ces femmes. « C'est mon tour de remplir le frigo et j'étais pas là, donc non tu vas devoir faire sans ou alors tu peux toujours t'en aller et te prendre une bière dans un bar en attendant Ozias. » une façon délicate pour lui dire qu'il peut s'en aller, elle ne va pas lui en vouloir. Posé dans le canapé, elle a vraiment faim et avec sa valise en main, n'a pas eu le temps de s'arrêter pour faire des courses. Elle veut se commander à manger, mais elle le voit se jeter dans le canapé c'est que monsieur n'a pas l'intention de s'en aller « C'est vrai ? Et si tu allais montrer tes talents sur quelqu'un d'autre ? » dit-elle en le regardant avant d'attraper son téléphone pour appeler et commander de quoi manger. Enfin, c'est ce qu'elle compte faire, mais faut croire qu'elle va offrir quelque chose pour pouvoir l'avoir comme cobaye ? Comme si il était sa dernière chance. « Déjà, je n'ai rien à offrir et pour finir, c'est toi qui devrais avoir l'honneur que mes mains se posent sur toi. » se laisser faire par un mec ? Ce temps est bien révolu l'ami. « Détrompe-toi, avoir des dents blanches n'est pas signe de perfection et ta dentition est loin d'être parfaite. » dit-elle très près de son visage avant de se retourner et de se lever « Je suppose que tu mange là aussi ? » histoire de commander assez sachant que son frère ne va peut-être pas rentrer seul « Tu connais Ozias depuis longtemps ? » demande la blondinette à son égard. Histoire de savoir les fréquentations de son frère. Il parle d'elle, mais lui n'est pas mieux.

Quelle ait des états d'âme par rapport à son père, lui passe au dessus. Il ne s'y intéresse pas. Après tout, il n'est pas là pour la psychanalyser. Et puis, il ne sait rien de son père et il ne veut pas le connaitre. Tout ce qu'il trouve à redire en haussant les épaules, c'est: "Fallait pas l'idéaliser!" Les petites filles ont toujours tendance à voir en leur père l'homme parfait, mais au fond, ils sont tous pareils. Elliot n'est pas une exception. Le grand amour, c'est pour les idéalistes, pas les réalistes. D'ailleurs, il croit que Cornelia n'est pas de celles qui cherchent le prince charmant. Il ricane le jeune homme, parce qu'elle s'agace de son comportement puéril, mais il adore ça, la voir le repousser comme si elle voulait se donner bonne conscience. Et il la contredit, comme toujours: "J'ai pas envie d'aller jouer ailleurs!" Non, il a jeté son dévolu sur elle, et c'est elle qu'il veut. Personne d'autre. Elle se justifie sur le frigidaire vide, et elle essaie de se débarrasser de lui en l'envoyant au bar du coin. Mais c'est mal le connaitre de croire qu'il préfère une bière à sa compagnie, alors autant lier les deux: "Tu viens avec moi, alors?" Il espère presque qu'Ozias ne débarquera pas de sitôt. Surtout que s'il apprend qu'il a taquiné sa soeur au point de se montrer suggestif, il risque de s'en prendre une. Il peut toujours essayer, mais Elliot préfère éviter de lui cogner dessus. Quant à Cornelia, elle joue les moqueuses, et l'Anglais se tourne un peu plus vers elle, poiur lui suggérer: "Je crois que tu peux révéler mes talents les plus fous!" Il ne peut être plus suggestif dans son ton, et le sourire qu'il lui offre, il en fait généralement tomber plus d'une. Sa mimique se fait d'autant plus large alors qu'elle lui tend une perche sans le vouloir. "Ah bah tu vois, je savais qu'on pourrait s'entendre! Tes mains sur moi, ça me va!" Si elle savait ce qu'il s'imaginait. Mais il la connait, il sait qu'elle n'est pas facile à convaincre, encore moins à persuader, alors quelque chose lui dit que ce n'est pas comme ça qu'il la fera craquer. Cependant, elle a beau prétendre le contraire, elle joue avec lui. Elle s'est approchée de lui pour le critiquer à sa manière, et il était presque tenté de l'embrasser pour la faire taire, mais il s'abstient, préférant en savoir plus sur ses allégations. Il a toujours eu une hygiène bucco-dentaire impeccable. "Et qu'est-ce qu'elle a de dérangeant ma dentition, madame la dentiste?" Et contre toute attente, elle lui propose de façon dissimulée de rester manger. Il se serait imposé de toute façon. Elle doit bien le savoir. "Puisque tu le proposes! On mange quoi?" Puisqu'elle s'est levée, Elliot en profite pour s'allonger de tout son long sur le canapé, mettant ses bras sous sa tête pour s'en servir de coussin. Le sujet de conversation bifurque sur sa relation à Ozias, et s'il n'en est pas satisfait, il répond sans ton particulier, comme désintéressé par la question. "Depuis ma première année de fac à Oxford! Donc pas mal d'années déjà! Pourquoi?" Pense-t-elle que son frère a de mauvaises fréquentations?   

L'idéaliser ? Ça fait bien des années que ce n'est plus le cas. C'est vrai, durant un temps c'était un peu l'homme de la maison avant qu'elle n'ouvre les yeux contrairement à sa soeur sur les agissements de mon père. Il est loin d'être le père modèle de l'année et encore moins d'être un exemple à suivre. Encore aujourd'hui, elle a du mal de voir sa mère encore marié à cet homme. Elle ignore tout des agissements de son époux et Cornélia ne veut pas voir sa mère souffrir même si l'éloigner de lui serait la meilleures des choses. Malheureusement pour la blondinette, ça va être dur de se séparer de ce mec qui est pire qu'un pot de colle. Il n'a pas envie de s'en aller tant que son frère ne serait pas rentrer. Pour la première fois, elle veut bien prier pour qu'Ozias ramène ses fesses, mais avec la chance qu'elle a c'est peine perdu. « Avec toi au bar ? Même pas en rêve. » et puis quoi encore ? Lia n'a pas que ça à faire d'aller dans un bar avec lui et ne veut surtout pas y aller. Si elle peut l'éviter un maximum et ne presque pas le croiser, ça serait le bonheur. « C'est vrai ? » dit-elle en se rapprochant de lui en se mordillant la lèvre avant d'ajouter « Désolé, t'es pas mon genre. » et la mademoiselle se lève du canapé pour rester assez éloigné de lui et de ces "avances". Elle est joueuse même un peu trop, mais avec lui elle ne veut pas jouer, elle sait bien trop comment ça se termine avec les mecs comme lui et c'est elle qui mène la danse, le jeu. « Ne parle pas trop vite, ses jolies mains font très mal. » autant qu'il sache à qui il a à faire vu qu'à l'évidence il était au courant que son frère avait une copine, mais elle ne pensait pas qu'il l'aurait reconnue. « Désolé, faut prendre rendez-vous pour une consultation, j'donne pas mon avis gratuitement. » et encore moins pour lui. Si elle peut lui faire payer le prix max et le faire douiller elle ne va pas s'en priver la petite. Juste un petit retour des choses pour le passé. « Pizza et c'est moi qui choisi. » c'est elle qui paye donc elle à le droit de commander ce qu'elle veut et si il n'est pas content, il y a sûrement un resto ou qu'importe plus loin. « Comme ça, voir si tu le connaissait quand on s'est rencontré. » son téléphone à la main, elle attrape le papier et téléphone pour passer la commande. Par chance, dans même pas trente minutes les pizzas seront là. Elle raccroche et pose son téléphone sur le comptoir en le voyant affalé dans le canapé « Fait ce que tu veux, enfin tu fais déjà comme chez toi à ce que je vois. Ça arrive dans pas longtemps. » lui dit-elle avant de prendre sa valise et de filer dans sa chambre. Il vaut mieux pour elle que la valise soit ranger et non dans le passage de son frère.

Elliot contrairement à Cornelia, se fiche bien de la vie sentimentale de ses parents. Ca les regarde. Même s’il est persuadé qu’ils se sont restés fidèles depuis toutes ces années, parce que son père ne jure que par sa mère et ils agissent comme s’ils s’aimaient encore comme au premier jour, en un regard ils se comprennent. Le petit Elliot trouvait ce genre de comportement écœurant quand il était enfant. Et ses parents s’inquiètent quant à sa capacité à aimer quelqu’un d’autre que lui-même. Trop confiant, il ne perd jamais une occasion pour se faire mousser. "Tu sais pas ce que tu rates!" lâche-t-il en haussant les épaules. Il connait du monde au bar, il est toujours capable de mettre l’ambiance en un clin d’œil et que ce soit les piliers de bar ou les femmes ici pour boire un verre, ils repartent tous en ayant passé une bonne soirée à ses côtés. Comme un peu plus tôt, Cornelia s’avance vers lui doucement, usant de ses charmes pour mieux l’envoyer sur les roses et il affiche une moue douteuse face à un tel comportement, sans comprendre son cheminement. "Encore une fois, tant pis pour toi! Des femmes c'est pas ce qui manque!" La rendre jalouse ne marchera pas avec elle, il le sait. Mais n’est-ce pas la seule arme qu’il ait contre elle ? Il est plutôt difficile de l’amener dans ses filets, c’est ce que lui avaient dit ses potes. Il n’est pas du genre défaitiste, le jeune Grimes. Il ne se laissera pas abattre. De toute façon, il n’est pas près de quitter les lieux, il possède une marge de manœuvre confortable. Il cherche alors à la piquer au vif. Elle souhaite peut-être lui faire mal, mais tant qu’elle n’est pas passée à l’action, ce ne sont que des mots. "Tu parles beaucoup, Cornelia." Mais tu agis très peu. C’est un constat qu’il fait, et à peine a-t-il prononcé ces mots qu’il plante son regard droit sur elle, comme pour provoquer une réaction chez la blondinette. A la nouvelle réplique de la jolie blonde, il ricane un bon coup, avant une fois de plus, de la remettre à sa place : "T'es pourtant pas diplômée à ce que je sache. Quand t'auras une secrétaire sexy, tu m'appelleras?" Sous-entendu, si elle ne veut pas de lui, une autre voudra de lui quoiqu’il en soit. Le programme à suivre, c’est la pizza. Elle a beau le prévenir qu’elle choisira, il sait qu’elle ne pourra pas l’avoir à ce niveau-là. Il aime bien trop la pizza pour faire le difficile. "Parfait! Je mange de tout de toute façon." Atteste-t-il en la regardant avec un grand sourire qui veut tout dire. "Non. Et je crois qu’il serait surpris que je te connaisse." Et il le prendrait probablement mal. Alors qu’elle raccroche après avoir commandé les pizzas, elle le prie de faire ce qu’il a envie, ce qu’il ne s’est pas privé de faire et il lui fait un signe de la tête. Mais comme elle disparait de la pièce, il s’étire de tout son long et finit par se lever. Arrivant dans son dos, il s’approche d’elle et lui souffle doucement : "J'ai comme l'impression que ma présence te dérange! Il me semblait pas que c'était le cas autrefois. Je dirais même que c'était l'inverse. Tu étais là partout où j'allais." Il n’est pas dupe, quelque chose coince. Et il compte bien le découvrir.