Andrea ‡ Why do you hate me?

Mademoiselle Rosenbach avait passé sa journée dans les sous-sols sur une affaire pour le moins délicate. Elle avait l'habitude voir le pire mais il y avait des jours plus difficiles que d'autres. Et aujourd'hui c'était le cas. En sortant du Commissariat, la Solitaire se surprend du froid ambiant. Les jours s'enchainent pour elle sans qu'elle n'y prête vraiment attention. Un coup d'oeil à son portable et un regard alentour. Elle n'a pas envie de retrouver la Dunster House tout de suite. Elle se rend donc dans un bar et décide de commencer comme il se doit la soirée. « Une vodka sans glace. » commande-t-elle de sa voix douce en levant le doigt. La délivrance ne tarde pas à arriver et la Rousse trempe les lèvres dans le liquide brûlant, ignorant pour le moment la compagnie singulière de cette soirée banale.

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Je passe la porte du Drink et souris largement au barman. Il a l'habitude de me voir ces derniers temps. J'avais décidé de ne plus jamais toucher à une seule goutte d'alcool mais c'est plus fort que moi. " Un cocktail à base de rhum, ma pirate ? " J'acquiesce et me pose sur la chaise du bar en attendant ma boisson. Je viens trop souvent ici dans l'espoir de voir Phoenix, dans l'espoir qu'il me file d'autre trucs pour me faire planer. Mais il n'est jamais là. Ce soir encore, je vais devoir me contenter de mon oxycodone qui me brûle le cerveau mais qui me fait un putain de bien fou ! Je sors de cachets de ma boite et les avale sans eau. Quand ça fait neuf ans qu'on prend des cachets tous les jours, plus besoin d'aide pour avaler. Hoplà ! Je remercie le barman et bois une gorgée de ce doux breuvage. Doux breuvage qui m'arrache la gorge au passage. " Vache, t'as chargé le truc " Lançais-je en grimaçant légèrement. Lui se fout de ma gueule. Sympa. Vraiment très sympa. Je me tourne légèrement et reconnais le visage d'une Dunster. Zoïa. Je sais pas trop ce que je pense d'elle. Je me suis arrêtée à ses histoires au bal avec Talya et Priape. À l'heure actuelle, c'est moi qui ait des problèmes avec le Golden Couple. Fuck. " Plus calme qu'une soirée à la DH hein " C'est pas elle qui a embrassé Maxym ? Je sais pas. Cette soirée là, j'étais vraiment pas dans mon état.

Les prunelles azurées se posent sur la nouvelle arrivante. Elle croit vaguement la reconnaître puis se souvient. C'est Andrea avec qui elle avait effectué son bizutage, à savoir saccager la chambre de l'Ex-président Jaune et accessoirement de Priape. Celle qui s'était mue en Miss Rabat-joie lors de la soirée Action ou Vérité, mais elle ne s'en était que peu préoccuper étant donné qu'elle était la compagne de Priape lors de cet événement. « Pour l'instant. » s'amuse-t-elle avec un sourire discret. Parce que vu ce qu'elle venait de s'envoyer, elle allait pas garder ses esprits bien longtemps. « Alors t'es pirate maintenant ? » interroge-t-elle en haussant un sourcil et en alternant son regard entre le barman vacant à ses occupations et la jeune femme. Parce que celle-ci avait largué les amarres pendant plusieurs mois alors c'était peut être cette reconversion qu'elle s'était choisie va savoir ?

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Je souris légèrement. Pour l'instant c'est plus calme ? Ouai, non, on aura pas d'action-vérité bien débile. Soirée tradition mais quand les traditions commencent en coup de poing et tout ce qui va avec, on peut changer. Depuis quelques temps, je me rends compte que j'en ai marre des vieilles traditions, je veux de la nouveauté. Et cette nouveauté, je viens la chercher ici. J'ai promis à Priape de ne plus boire mais vu que je ne lui parle plus vraiment, je m'en fous. " Ouai, j'ai hésité entre prostituée et pirate... Sans jambe, c'est plus facile d'être pirate " Je ris légèrement en buvant une nouvelle gorgée de ma boisson. Mon visage se tord. C'est un peu fort. Je crois que ça plus les trois cachets que j'ai pris, ça va pas le faire mais alors pas du tout. Je ferme les yeux à plusieurs reprises, sentant le liquide me brûler l'estomac et souffle. " Et toi, t'es une sirène ? Ton chant envoute tous les hommes autour de toi ? " Demandais-je le plus simplement du monde.  

Le sarcasme semble être le vieux compagnon d'Andrea et ça tombe bien parce que Zoïa l'a épousé également depuis un moment. Un sourire pince ses lèvres alors qu'elle réplique « Et c'est autrement plus classe, les pirates n'ont pas besoin de quelqu'un entre leurs jambes pour s'affirmer. » Elle observe la jeune femme grimacer à la déglutition de la boisson et prend une mimique amusée, il y a bien longtemps que les alcools forts ne lui chatouillent plus le gosier. La Dunster lui demande d'ailleurs si elle est une sirène pour sa part, elle ne se voit pas comme une femme fatale même si on peut trouver quelques points de ressemblance entre les créatures et elle. « Pour mieux les noyer oui. » réplique-t-elle avec une lueur de défi dans les yeux. Les hommes, pour ce que ça vaut. « Alors, tu étais où depuis tout ce temps ? » demande-t-elle à la jeune femme, parce que les derniers souvenirs qu'elle avait d'elle remontaient autant qu'elle se souvienne quelques temps avant le bal.

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J'ai choisi pirate plutôt que prostituée... Non mais j'ai vraiment sorti une connerie comme ça ? Je me ferais rire moi même si c'était possible ! Mais j'ai vraiment pas la tête à ça. Je suis fatiguée, en colère et... tout ce qui peut être un synonyme de ça. Je ris légèrement et lève mon verre dans sa direction. " Amen ma soeur " Je ris légèrement. Après tout, on est des soeurs Dunster non ? Ouai, je crois que c'est ça, on est frangine jaune poussin ! Trop d'amour et du cutance en nous. Et mon état est pitoyable. Je bafouille, je raconte des conneries et la regarde ... drôlement. Zoïa, la petite rousse qui a fait du mal au petit coeur de ma Tatalylya. C'est ça. Talya. À la poubelle l'amie en carton ! " Ouuuh... Noyer les gens c'est ma nouvelle passion " Soufflais-je en riant légèrement. Oui, je faisais référence à Bonaventure et sa chute dans la piscine de cette peste de CS avait relayé à vitesse folle... " Bah j'étais là, tu veux que je sois où ? " Demandais-je en haussant les épaules. Non mais, question con quoi. Je bois une gorgée de ma boisson et ferme les yeux quelques secondes. " Aaaah tu veux dire pendant mon absence ? " Si c'est pas le cas, pas grave, j'ai envie de raconter ma vie. " J'ai giflé mon mec devant tout le monde au homecoming. Genre la nana elle gifle un Mather comme ça, sans pression aucune. Et je me suis barrée en Afghanistan. Parce que là haut, ils se prennent pas la tête pour des mecs. Et puis, soigner des gens qui ont rien demander c'est cool " Soupirais-je. Et j'avais tenté d'oublier Maxime là haut. Ça avait plutôt bien marché. " Et toi alors ? T'as fais quoi tout ce temps ? " Du bouche à bouche avec Priape ? Non, je crois pas. Enfin, j'en sais rien. Il a bien fais du bouche à bouche avec... Brynn ! Ouai je crois que c'est ça son petit prénom. 

Elle lève son verre de concert avec Andrea et rit doucement. Cette fille est plutôt fun en fait, les souvenirs du ravage de la chambre présidentielle se rappellent à elle. « C'est plutôt une passion saine moi je dirai. » s'amuse-t-elle tout en dégustant sa boisson. De noyer les gens, au moins c'est propre, ça laisse pas de trace. C'est juste l'état du corps qui est dégueulasse. Mais bref, on passera là , ces considérations de légiste. Zoïa tente donc d'être sociable pour une fois. Elle s'étonne légèrement de sa réponse puis opine de la tête quand elle semble comprendre. « T'es pas blonde pour rien toi en fait. » C'est mal de se moquer d'une personne ivre mais c'est tellement facile en même temps. « Fallait pas sortir avec un Mather, faut juste coucher avec, conseil d'une sœur. » Parce que des verts, elle en avait mis un paquet dans son lit en fait, mais fallait pas compter sur eux pour autre chose. Andrea s'était barrée en Afghanistan, elle admirait ça, et ça devait être une mode à la Dunster. « J'ai fait la même, je suis partie y'a deux ans en Syrie. » Et elle avait pris goût à l'humanitaire là bas. «  ça change une vie pas vrai ? » La Zoïa qui était partie, la parfaite Eliot snobinarde, était revenue changée. Elle considérait qu'elle n'était plus la même depuis ça. Sans doute parce que ça correspondait également à l'accident de son frère et du moment où elle avait faillit le perdre.Elle lui demanda ensuite ce qu'elle avait fait elle pendant tout ce temps. « Oh rien de spécial, je suis restée bien sage à mes études voyons. » rigole-t-elle tout en haussant les épaules, on ne va pas tout raconter quand même, si ?

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Je n'ai pas encore énormément bu. Je commence à pas la soirée à vrai dire. Mais les cachets que j'ai pris changent la vie, changent ma vie. Je suis fatiguée, déboussolée et le petit cinéma de Bonaventure ce matin ne me laisse pas indifférente. De quel droit a-t-il était fouillé dans ma pharmacie ? Il me dit qu'il n'a pas fait exprès mais il aurait juste pu laisser le flacon. Non, il a fallu qu'il le prenne, le détaille et vienne me juger. Ah, qu'est-ce que c'est facile de juger ! Et je me rends compte que c'est ce que j'ai fais avec Zoïa depuis des mois. Je ne lui ai jamais réellement laissé de chance de s'expliquer quand j'y pense. Je l'ai pris en grippe parce qu'elle faisait du mal au petit coeur de ma chère amie. Mais tout ça, c'est révolu ! Je vais pas lui en vouloir pendant douze mille ans alors qu'elle avait sûrement ses arguments pour aller au bal avec Priape. Je dis ça je dis rien. Et puis, tout ce qui concerne Talya me laisse un peu indifférente maintenant. J'ai assez souffert à cause d'elle. Je soupire quand elle me dit qu'il vaut mieux coucher avec les Mather. Genre hop, un coup de rein et adieu. " Ouai, j'ai cru comprendre ! Ils sont franchement pas fiables " En fait si. Mais j'ai décidé de tout mettre sur le dos de Maxime ce soir. J'hausse les épaules quand elle insinue que partir en Syrie, en Afghanistan, ça change une vie. Mouai, pas trop mon cas parce que j'ai vécu là haut. " Si on veut. J'ai grandi là haut alors c'était un retour à la maison " Et oui, sous ma chevelure blonde et ma merveilleuse plastique, il y a une afghane qui a vécu de sales moments là haut. " Ah ouai, t'es du genre sage toi ? " Gloussais-je légèrement. Je ne la connais pas si bien que ça, loin de là même, mais je ne la vois pas sage pour autant. Une dunster, ok, mais je crois que la DH rassemble de moins en moins d'intellos. " Depuis le bal tu vas me dire t'as rien fais ? " Chapeau maestro si elle arrive à reste sage si longtemps. Moi j'attends mon prochain coup avec impatience.  

« Par contre ils sont doués au lit en général. » Et je t'en remets une couche sur la réputation des Verts. Il y avait sans doute des exceptions en terme de fiabilité ou de performance au lit mais tant qu'à aller dans les préjugés, autant y aller à fond. Et selon sa propre expérience, les Mathers avec qui elle avait partagé une nuit ne l'avaient jamais déçue. Elle lui avait fait la confidence de son propre voyage en Syrie et Zoïa fut étonnée de la réponse de la Blonde. « Tu n'as pas tellement le physique. » s'amuse-t-elle avec un sourire, mais c'était intéressant, et ça changeait un peu la vision qu'elle avait d'elle fallait avouer. « Tu y as été jusqu'à quel âge ? » Sans doute que son enfance à Philadelphie était bien moins exotique et bien moins spectaculaire en matière de traumatismes. Zoïa sage ? Elle ne savait pas vraiment, elle pouvait l'être totalement comme pas du tout. « Le bal ? » s'étonne-t-elle en écarquillant les yeux. Il ne s'était rien passé de notoire pendant le bal selon elle mais bon. « Non rien de bien extravagant si tu veux mon avis. » conclut-elle pensive. Parce que mettre des hommes ou des femmes dans son lit, ça c'était un peu la routine quotidienne mais quelque chose de vraiment fou, non, ça faisait un moment que ça ne lui était pas arrivée. Malgré les apparences, sa vie était réglée au millimètre et le lâcher-prise rare.

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" Mais comme partout voyons ! Certes, la drogue et l'alcool les aident à s'exciter plutôt rapidement... " Mais les Winthrop n'étaient pas mal dans leur genre ! Je n'avais jamais rien fait avec un Dunster, un Eliot ou bien un Quincy... Même si je comptais clairement rattraper mon retard de rapports sexuels avec les humanitaires de l'université ! S'ils donnent autant de plaisir qu'ils donnent de leur temps aux oeuvres humanitaires, j'allais prendre mon pied mais comme jamais ! Ouuuh, j'en étais toute émoustillée rien que d'y penser. Fais chier que Bonaventure se soit rendu compte de ma petite affaire de drogue... Non mais sérieusement ! " Et ouai ! Mais mon père est américain et ma mère française alors forcément... " J'hausse les épaules. " C'est quand même super raciste ce que tu dis. C'est comme si je disais, Zoïa, t'es rousse donc t'es irlandaise " Je secoue la tête de haute en bas en la jugeant un peu du regard. Mais rien de bien convaincant. Je n'avais pas de sang afghan dans les veines après tout. aaah, du spermatozoïde afghan, ça j'en avais eu après six ans de viol presque quotidien... " Jusqu'à mes seize ans. Ça fait neuf ans que je suis arrivée aux US " Neuf ans aux US, sept ans que j'avais des nouveaux poumons, six ans que j'avais intégré la DH pour une première fois, trois ans que j'avais quitté la DH après avoir perdu une jambe, un an depuis la fusillade où je me suis retrouvée avec une arme collée à ma tempe, neuf mois que j'étais revenue à la DH avant de repartir et de revenir. Pouf, j'avais une sacré chronologie de merde aux US ! Faut dire ce qui est. " Ah. Dommage. Je sais pas, j'me suis dis que le bal, Priape et tout " Je glousse légèrement. " À ta place, je lui aurais sauté dessus ! Non mais j'aurai rêvé me taper Priape. Pourquoi tu l'as pas fais ? " Demandais-je le plus innocemment du monde. C'est l'alcool qui parle, bien entendu. Priape est comme mon meilleur ami et ça s'arrête là. " C'est quand même l'homme trop parfait quoi ! Un peu soumis mais parfait ! " Soupirais-je en buvant un peu plus de mon cocktail mortel...