it makes me that much stronger (adriel)

Me balader à l'université me fait vraiment... bizarre. Je ne suis partie que quatre mois mais c'est énorme quand on y pense. J'ai loupé un semestre et je me demande bien comment je vais réussir à m'en sortir en cours de multimédia avec six mois de cours en moins. La police s'est arrangée avec le doyen pour que je puisse tout de même reprendre les cours en milieu d'années, comme ça. Complètement dingue. J'aurais jamais accepté à sa place. Je ressers ma veste sur ma nuque avant d'attraper un coup de froid. Il faisait vraiment plus chaud en Espagne, où j'étais il y a encore quinze jours. Je continue ma marche en pensant à tout, à rien. Ce chemin, je l'empruntais énormément lorsque j'allais à l'infirmerie pour mes dépistage de drogue. C'était devenue une habitude, plusieurs matins par semaine. Je soupire en passant devant le bâtiment. Ça ne me rappelle pas que de bons souvenirs. Alors que je continue mon chemin, je me sens toute étrange. Comme suivie. La police m'a juré qu'il n'y avait aucun problème à ce que je revienne, que j'allais être tranquille et que je pourrais avoir la vie normale d'une étudiante de vingt-deux ans. Est-ce qu'on peut vraiment avoir une vie normale après ce que j'ai traversé ? Je regarde derrière mon épaule et ne vois rien. Ce qui me tracasse encore plus. J'avais arrêté de regarder par dessus de mon épaule après un mois en Europe. Quinze jours ici et ça y est, je suis redevenue complètement paranoïaque ? Je sors mon portable de ma poche et fais semblant de regarder mes messages. Semblant oui parce que je me sers de la vitre comme de miroir. Je reconnais le visage d'un jeune homme que je vois souvent ces derniers temps. Je déglutis et tourne à droite après le centre médical. Je me cache dans un coin et attend...

(Invité)

it makes me that much stonger
— kyla

Une journée comme les autres à la fac. Je sors de cours et je traverse les couloirs, me demandant ce que je vais bien pouvoir faire pendant ces heures devant moi. Je ne comptais pas rester seul, je m'ennuierais beaucoup trop. C'est alors que je vois au loin un visage familier. Enfin, je ne la connaissais pas mais c'était la jumelle de Delilah et j'avais appris qu'elle avait fait la même chose que moi, se faire passer pour morte. Alors j'étais intrigué, je voulais voir comment elle s'en sortait, comment elle vivait ça. Du coup, j'avais décidé de la suivre. Cela faisait déjà plusieurs semaines que je la suivais, pour voir ce qu'elle faisait, pour voir si elle reprenait une vie normale ou non. C'était complètement con de faire ça mais en même temps, je ne me voyais pas aller la voir en mode "hey, on s'est fait passer pour mort tout les deux, on devient amis ?" Ce serait encore plus étrange. A mes yeux en tout cas. Alors je commence à la suivre, au moins, ça allait m'occuper un petit moment. Elle passe derrière un bâtiment et je fais de même, pensant qu'elle avait continuer sa route, qu'elle ne se doutait de rien. Mais quand je passais derrière le bâtiment, je me retrouvais face à elle. Et son regard me faisait comprendre qu'elle m'attendait. Merde, j'étais grillé ? Adriel, il était temps d'improviser. « Oh, pardon. Je ne faisais que passer, je ne pensais pas tomber sur quelqu'un. » Putain, Adriel, c'était quoi cette excuse de merde ? Elle allait vraiment gober ça si elle m'avait grillée ? Je la regardais, perplexe. Je faisais quoi ? Je partais ou j'attendais une réponse ? Je restais immobile pour le moment, parce que je m'étais pas préparé à ça au final.

(Invité)

Rentrer à la maison. C'est ce que j'ai voulu plus que tout au monde quand rien n'allait en Europe. Mais maintenant que je suis là, je ne sais pas très bien comment réagir. Être heureuse et souriante me semble totalement impossible. Surtout que je déteste mon appartement pourri en centre ville. Ils m'ont trouvé un truc, c'est bien, mais je ne suis vraiment pas à l'aise. Je ne dors pas la nuit et le moindre bruit me fait sursauter, me fille la chair de poule. Je soupire légèrement et passe une main sur mon visage. Allez, ça va finir passer, comme tout. Je vais m'adapter, kiffer mon quartier et retrouver mes amis. J'y crois. Je veux y croire. De toute façon, il est hors de question que je retourne en Europe ou chez mes parents à Miami. C'est ici ou rien. C'est le deal que je me suis imposée de moi à moi. Prendre sur soi et retrouver une vie digne de ce nom. Sauf que je me sens suivie et me planque dans un recoin avant de faire face au jeune homme que j'ai sur le dos. Je racle ma gorge et croise les bras au niveau de ma poitrine pour lui montrer que je ne le laisserais pas passer. " Bien sûr " Lançais-je en levant les yeux au ciel. " C'est pas la première fois que j'te vois. Qu'est-ce que tu me veux ? " Demandais-je, amère, en colère, prête à lui sauter à la gorge. " Et me dis pas que tu me veux du bien " Parce que mon genou dans les burnes, ça ne lui ferait vraiment aucun bien. Je le dévisage et inspire/expire en tentant de me contrôler. Intérieurement, je suis une vraie feuille, je tremble comme pas possible et je déteste ça... Je me sens mal, vulnérable. Il n'y a personne autour de nous, personne pour me sauver ou pour m'attaquer en plus de lui. Je pourrais en faire une bouchée de pain, aucun doute là dessus. Confiante ? Jamais. Entraînée, oui.

(Invité)

it makes me that much stonger
— kyla

Comment dire que je me pensais d'une discrétion hors pair, je pensais vraiment qu'elle ne pourrait pas me griller. Mais il fallait croire que j'avais tort étant donné que je me retrouvais face à elle comme un con à sortir l'excuse la plus conne que je n'avais jamais sortie de toute ma vie. Je devais avouer que je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas comment réagir face à elle. En tout cas, ces réponses me faisaient comprendre qu'elle ne comptait pas se laisser faire et qu'elle avait une grande gueule. En même temps, c'était la jumelle de Delilah, j'aurais pu me douter d'avance qu'elle allait me parler de cette manière-là. « Bon, effectivement je te suis, mais avant que tu ne me frappes, laisse-moi t'expliquer. » lâchais-je en levant les yeux au ciel. Je ne voulais pas lui faire du mal, mais si elle essayait de me toucher, il était clair que j'allais la maîtriser. Quand on se fait passer pour mort pendant deux ans et que des personnes essayent de vous tuez, en général, vous êtes plutôt bien entraînés. « Je suis un ami de Delilah, elle m'a parlé de toi et j'ai appris que toi aussi, tu t'étais faite passer pour morte. J'ai vécu ça, je l'ai fait. Alors j'ai décidé de te suivre pour voir comment tu t'en sortais, pour voir si tu arrivais à reprendre une vie normale car je sais que ce n'est pas simple. Alors ouais, je te veux que du bien. » répondais-je en la regardant. De toute façon, je n'avais pas d'autres choix que de lui dire la vérité alors c'était ce que je faisais.

(Invité)

Quand on a vécu dans le stress de se faire reconnaître comme j'ai vécu les trois premières semaines de mon arrivée en Europe, on se sent vite suivi. Même quand ce n'est pas le cas. Mais lui, j'ai la terrible impression de l'avoir déjà vu quelque part. Derrière moi surement. Parce que son visage ne me dit rien et un visage comme ça, je m'en souviendrais et pas qu'un peu. " Un malade mental, génial " Soufflais-je en serrant un peu plus mes bras sur ma poitrine, comme pour me protéger. Je ne suis pas sûre que ça me protègera de grand chose s'il décide de m'attaquer mais bon, sur un malentendu, ça peut peut être marcher. Mais je lui laisse quand même une chance de s'expliquer, de plaider son cas avant que je le casse en deux. J'adorerais faire ça. Ça me détendrait comme pas possible. Dès qu'il parle de Delilah, je lève les yeux au ciel. Super. Elle me court sur le haricot celle là. Ma jumelle et pas, c'est pas l'amour fou, que voulez vous. Je le laisse finir et attends une réponse à une question que je n'ai pas formulé. " Et ça va alors, je m'en sors bien ? " Rien à foutre de sa réponse. Je veux juste qu'il me lâche la grappe. Même si je suis sûre que ça me ferait un grand bien de parler avec quelqu'un qui a vécu quelque chose de similaire à mon histoire. " T'es donc le toutou numéro 25 de ma frangine " Ma frangine ouai. Soeur ? Jumelle ? Nope, trop gentille pour Delilah que je n'arrive plus à porter dans mon coeur depuis nos 'retrouvailles' plus qu'étranges.

(Invité)

it makes me that much stonger
— kyla

J'étais clairement devenu pro dans l'art de me foutre dans la merde. Je devais adorais ça au final, me mettre dans des situations compliqués dont j'ai toujours du mal à me sortir. Au fond de moi, une petite partie de moi devait me pousser à faire tout ça. So bad. En tout cas, je me retrouvais devant une Kyla énervée comme jamais. J'avais clairement l'impression qu'à tout moment, elle allait me sauter dessus pour me tuer. Alors je lui expliquais la situation, même si je me doutais d'avance que ça n'allait pas la calmer et je voyais effectivement que c'était le cas. « C'est à toi de me dire si tu as l'impression de t'en sortir ou non. » lâchais-je sur le même ton qu'elle. Si elle voulait jouer aux cons, j'étais étrangement très doué à ce jeu là. Je levais les yeux au ciel alors qu'elle me disait être un autre toutou de sa soeur. « Je suis le toutou de personne et elle sait même pas que j'te suis. Elle m'a juste parlé de toi et j'ai pris la décision tout seul, comme un grand. » répondais-je avec un grand sourire. D'ailleurs, j'me demandais comment Delilah réagirait si elle était au courant. M'enfin, de toute façon, maintenant c'était terminé. « Je sais juste que c'est horrible de tout garder pour sois après avoir vécu ça parce que moi, je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer quelqu'un l'ayant fait. Alors si tu veux me parler, me poser des questions, te gêne pas. Sinon, j'te laisse tranquille. » rajoutais-je simplement.

(Invité)

J'essaye d'aller mieux, de sortir la tête de l'eau, de ne plus paniquer dès que je me retrouve dans une ruelle un peu sombre... J'essaye. Mais non, rien n'y fait. Il faut toujours que quelque chose me ramène à ma triste et pauvre réalité. Je n'ai pas confiance en moi et j'ai peur qu'on me retrouve. " J'ai l'air d'aller mal ? Non. Donc tu as la réponse à ta question " Bougonnais-je en me renfrognant un peu plus. Ma soeur l'envoie. Enfin non, elle lui a parlé de moi. Super la nana. Si on finit par me retrouver, ce sera de sa faute ! Parce que je fais tout pour qu'on évite de savoir ma vie, de savoir ce que j'ai vécu. Je lève les yeux au ciel. " Et donc tu décides tout seul, comme un grand, de passer pour un psychopathe " Bien. De mieux en mieux. Si je n'avais pas froid, je l'applaudirais et le sifflerais même. Oui, rien que ça. " Tu veux que je te demande quoi ? Si on se sent toujours suivi ? Si on finit par se réadapter à la vie qu'on avait avant ? Ouuuuh, encore mieux ! Est-ce que je vais faire ces cauchemars encore longtemps ? Je doute que t'ai la réponse, étonnement " Ouai parce que chaque personne réagit différemment. " Mais non, ça va pas. Merci de le pointer du doigt " Je ne le reverrais surement plus jamais alors je peux bien me 'confier' à lui. Ça ne va pas, je ne dors pas de la nuit. Bref, une jolie vie de merde en somme.

(Invité)

it makes me that much stonger
— kyla

Il y avait une chose que Delilah s'était bien caché de me dire, c'était que sa jumelle avait réellement un caractère de merde. En même temps pour faire ce genre de choses, se faire passer pour moi, il fallait avoir un vrai caractère. Comme le mien qui n'était pas très facile non plus. « Parfait alors ! » m'exclamais-je ironique quand elle me disait qu'elle n'allait pas mal. Je sentais que c'était faux, car après avoir vécu ça, on ne pouvait pas tout d'un coup se sentir mieux. On le cachait évidemment, mais au fond, on le vivait très mal. C'était ça, la réalité. « Ouais, j'ai bien aimé. Je me sentais un peu comme un agent double, tu vois ? » rétorquais-je avec encore plus d'ironie que la première fois. Si elle voulait que je sois con avec elle, alors je le serais. C'était à elle de voir si elle voulait le gentil Adriel, ou le méchant Adriel. Je l'écoutais et je ne pouvais pas m'empêcher de lever les yeux au ciel. Je trouvais déjà que Delilah avait un caractère de merde, au final, c'était un ange face à sa soeur. « Effectivement, je n'ai pas la réponse, je ne connais pas ton histoire, je ne connais pas ta façon de fonctionner. Par contre, ce que je sais, c'est que ce n'est pas en étant méchante et en repoussant les gens qui veulent t'aider que tu vas réussir à t'en sortir. » répondais-je en soupirant. Pour une fois que j'essayais de faire une bonne action, à ma manière certes, mais ça restait un geste gentil et gratuit, il fallait que je tombe sur un cas compliqué qui n'avait pas l'air décidé à se laisser faire. Génial.

(Invité)

Je ne suis pas d'humeur. Le jeune homme a l'air de ne me vouloir que du bien mais j'ai du mal à y croire. Ça ressemble plus à de l'harcèlement qu'à quelque chose d'autre à l'heure actuelle. Et ça me fait flipper. Si je dois me méfier même des gens que je ne connais pas maintenant, je ne suis pas sortie de l'auberge. Parfait alors. Oui, c'est ça. Je lève les pouces avec un léger sourire, tout ce qu'il y a de plus faux culs. Et ça me fait rire, intérieurement. Je sens que c'est un adversaire de taille... Je le regarde de haut en bas et ris légèrement quand il parle d'agent double. " Personnellement, les agents, je les préfère en costume " Oui, je fais partie de celles qui aiment les hommes en costume, qui trouve ça vraiment sexy... Et j'avais été servie pendant mes quelques semaines parmi les pompiers ! Sans compter les liens étroits que j'avais avec quelques flics. Ils n'étaient pas souvent en tenu mais l'insigne, le pouvoir qu'ils dégagent... Il m'en faut peur pour m'émoustiller en ce moment. Je finis par balancer une ribambelle de question au jeune homme. " Parce que tu vois beaucoup de gens qui veulent m'aider toi ? Si tu me suis, tu as du voir que les amis, c'est pas ce qui m'entourent le plus " Parce que je suis morte, que je me suis envolée dans la nature et qu'ils sont tous choqués, déçus et je ne sais pas quoi. Ma soeur aurait pu me soutenir mais non, elle et moi, ça le fait pas mais alors pas du tout. Et ça le fera surement jamais. Dommage. Ou peut être pas. On a jamais attendu l'une sur l'autre pour vivre alors pourquoi commencer maintenant ? " J'ai été envoyée en Europe par les flics pour me protéger. Et là haut, j'ai vécu l'enfer. Alors, diagnostique ? " Soufflais-je. Et il s'appelle comment celui là au fait... ?!

(Invité)

it makes me that much stonger
— kyla

Mon dieu, miracle, je venais de lui faire décrocher un léger rire. Peut-être qu'elle se détendait un peu et qu'elle voyait que malgré mon comportement de psychopathe qui la suit, je ne lui veux pas de mal. « La prochaine fois que je te verrais, je ferais attention d'être en costume alors. » disais-je accompagné d'un clin d'oeil. J'étais sexy en costume en plus. Enfin, j'étais toujours sexy de toute façon, même avec un sac poubelle sur la tête, j'étais sûr d'être sexy. On est narcissique ou on ne l'est pas, hein. Je soupirais à la suite de ses paroles, je devais effectivement avouer que je ne l'avais pas vu avec beaucoup de personnes. Mais bon, j'étais comme elle au début. On pouvait pas dire que mes amis m'avaient accueillis les bras grands ouverts, sauf Effie. Et je ne comptais pas le nombre de gifles que je m'étais pris. « Il faut que tu leur laisses le temps de te pardonner et de bien comprendre que tu n'es pas morte, c'est tout. » rétorquais-je en haussant les épaules. Maintenant, cela me paraissait simple, car j'avais laissé du temps à mes amis, à ma soeur et ça avait marché. Ils m'avaient pardonné et c'était à peu près revenue à la normal. Même si parfois, j'me reprenais cette erreur en plein dans la gueule. Mmh, elle avait donc vécu l'enfer. Cela n'allait pas être simple avec elle, je le sentais putain. « Diagnostic, tu dois comprendre que plus personne ne te veut du mal, que tu es saine et sauve, que tu peux reprendre une vie normale et que tu recommences à vivre exactement comme avant. Tu dois oublier le passé mais ça se fera avec le temps et si tu arrêtes d'avoir un caractère de merde avec les gens qui veulent t'aider, aussi, en passant. » répondais-je avec un petit sourire hypocrite.

(Invité)

(Contenu sponsorisé)