COKA ≃ LOVERDOSE

C’était puissant. Intense. Fougueux. A côté d’eux, les Avengers étaient des paninis à un club du troisième âge. Les forces de Diamantika et Cody se décuplaient dès lors qu’ils étaient tous les deux. Leurs corps-à-corps créaient de violentes synergies qui les transperçaient profondément. Tous les muscles de Cody (il en a, sisisisisi) vibraient sous les assauts de Dia. Leurs échanges devenaient presque mécaniques, leurs capacités motrices s’accéléraient pendant que toute leur matière grise se dilapidait au profit de cris presque bestiaux. C’était du plaisir à l’état brut. Ils ne contrôlaient plus rien, même pas leurs muscles qui se relâchaient brusquement après l’orgasme. Cody s’écroula sur le drap, allongé sur le dos, fixant le plafond en tentant de reprendre son souffle. Cette fois, c’est lui qui devait avoir les pupilles complètement dilatées comme un mec qui venait de prendre trois rails de coke à la suite. Il était rouge et transpirait et son torse mouvait violemment comme après un match de football. Diamantikachalotéchoué lui retira le peu qui lui restait d’humanité en se servant de lui comme matelas. « Une dernière nuit … » parvint-il à corriger entre deux éclats de rire. Ben wesh, une dernière nuit ne signifiait pas une dernière fois, dans la dernière nuit il pouvait avoir tout un tas de dernière fois wesh. Bon, honnêtement, Cody ne se voyait pas réitérer dans les minutes à venir, complètement vidé – et c’est le cas de le dire mais que Dia n’en profite pas pour en faire une soupe avec son ovule – mais requinqué à la fois. Ça lui faisait du bien, beaucoup de bien, honnêtement. « Tu … » BOUM BOUM BOUM. Cody sursauta et grimaça, regardant Dia un peu pris au dépourvu, avant de comprendre que le voisin du dessous avait un message à passer. « C’EST PAS BIENTÔT FINI OUI ? UNE CHAMBRE D’HÔTEL C’EST FAIT POUR DORMIR. » Cody explosa de rire de plus belle en répondant au VDD ; « Jeunes divorcés ! On consomme la rupture là, désolé ! » Ben quoooooiiii, c’est un nouveau concept wesh. On peut rater un mariage mais réussir un divorce L’étudiant attrapa un oreiller qu’il glissa sous sa tête et tira sur la couverture pour la ramener sur Dia – et donc sur lui-même techniquement. Ils étaient allongés complètement de travers sur le lit mais ça n’avait pas d’importance. Bleeker ne souhaitait pas bouger ses fesses et ne savait même pas s’il était capable. Ben quoi, elle lui avait bouffé toute son énergie vitale la Kovache. Remarque, c’est une bonne technique pour que Cody n’aille pas voir ailleurs ; le crever de fatigue pour qu’il ne soit pas tenté. Lorgnant Kovache, il caressa sa nuque brûlante puis ses épaules et ses omoplates, les massant passivement. « Qu’est-ce que tu as pris ce soir ? » redemanda-t-il, vraiment insistant. Ça lui tenait à cœur ces conneries, ne vous détrompez pas.

Et voilà comment chambouler la tête d’une femme après un si beau moment, faut dire qu'un corps-à-corps avec Bleeker était toujours magique. Sa remarque t'arracha un petit rire parce que tu pourrais bien deviner que par son sous-entendu, il serait tenté d'y avoir plusieurs fois en une dernière nuit, mais là, je crois que tout comme toi, il était vidé, la batterie complètement à plat. Allez-y savoir, c'était peut-être ton plan pour qu'il n'aille pas voir ailleurs, pour qu'il n'oublie pas que se vider avec son ex-femme était toujours plus unique que le faire avec n'importe qui. Non mais c'est clair qu'il n'avait jamais gueulé comme ça au lit, je vous jure on aurait dit un loup et toi, n'en parlons même pas. Mais alors que tu t'installais confortablement contre lui, on frappait violemment à la porte, ce qui fit sursauter Cody et toi en passant. Tu relevais rapidement la tête vers la porte alors qu'un rire s'échappa en écoutant l'échange entre ton ex-mari et cet inconnu derrière la porte. « Non mais attends, je vais lui montrer ce qu'il faut faire dans une situation comme celle-ci ! » Tu te redressais en tirant le drap que Cody venait de faire remonter sur vous pour l'enrouler autour de ta poitrine et l'attacher bien fermement, manquait plus qu'il glisse soudainement face à l'inconnu quoi. Ahemmmm. Tu marchais jusqu'à ta petite valise de rechange que tu avais déposé plus tôt dans la journée, y faisant sortir ton ipad et tes écouteurs. Puis, tu ricanais en balançant un regard complice à ton bien-aimé. Tu n'aimais pas être dérangé comme ça et encore moins lorsque tu passais un très beau moment. Brefouille, t'ouvrais rapidement la porte et tu déposais ton Ipad dans l'une des mains de cet inconnu. « Cadeau des divorcés !. » Oui oui on ne dit pas cadeau des mariés chez Coka. Tu lançais un clin d’œil à l'inconnu qui loucha rapidement sur ton corps enroulé dans ce drap. Le mec ne bougeait plus quoi. Non mais en plus, il matait ta cuisse qui ressortait un peu de la fente du drap. Oupssyyyyy. Tu lui faisais byebye de la main tout en refermant la porte accompagnée d'un large sourire. « BONNE CONSOMMATION...Alors... » Oui oui c'est ça. Éclatant de rire à nouveau, tu retournais vers Bleeker qui avait le zizi en l'air le pauvre. Tu déroulais le drap et vous couvrais à nouveau en te recouchant à plat ventre. « Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai pris quelque chose ce soir ?. J'ai l'air de faire une overdose à la coke ?. » Sans vraiment te rendre compte, tu venais de te griller toute seule. Genre comme s'il avait parlé de coke le mec. Non mais t'arrivais plus à réfléchir avec ce qui venait de se passer de toute façon. T'étais trop bien, trop à l'aise. Tu glissais ton nez contre le sien avant de lui voler un chaste baiser. « J'suis bien là, trop bien, si seulement on pouvait arrêter le temps... » Tu l'arrêterais là, c'est clair.

Euuuuuuuh WTF genre Dia ça lui prenait comme ça de refiler un iPad NEUF un iPad PRO à un inconnu dans l’hôtel, qui plus est un inconnu pervers qui avait écouté leurs ébats. A-BU-SE. Cody suivait Diamantika du regard avec une grimace presque horrifiée, comme si elle venait d’égorger un chaton sous ses yeux ou pire, qu’elle lui annonçait qu’elle était en cloque. Et puis quand elle revint vers lui, le Bleeker était encore sous le choc, si bien qu’il beugua encore pendant quelques secondes avant de lâcher tout simplement ; « Tu n’as même pas voulu m’acheter un Macbook ! » Parce que, je cite, deux points ouvrez les guillemets ’si je t’achète un nouvel ordi, tu passeras tout ton temps dessus et tu me délaisseras’ fermez les guillemets. Aloooors que c’est faux, c’est Diamantika qui avait délaissé Cody mais ne retournons pas sur cette pente glissante, au moins aussi glissante que l’entrejambe de Kovache. OK, cette comparaison est dégueulasse alors je la retire. Et c’est donc là que son ex-femme lui avoua avoir pris de la coke. Enfin non, elle ne l’assuma pas, mais c’était implicite, elle s’était juste grillée toute seule. Cody la dévisagea. Peiné. Non. Il avait même pitié en fait. Il ne savait pas trop quoi dire ni quoi faire, parce qu’une partie de lui se sentait coupable pour l’état déplorable dans lequel il l’avait retrouvé ce soir dans ce nightclub. Il s’en voulait que les choses ne se passent pas aussi bien que prévues, lui qui semblait persuadé qu’ils pouvaient se séparer comme des personnes responsables, être tristes mais ne pas attenter à leur vie comme ça. Et il repensait au fait que pendant qu’Alaska, la veille, était presque en train d’assassiner son bébé, son ex était sûrement de son côté en train de sniffer de la poudre blanche. Voilà le monde que tu laisses derrière toi Cody. Incapable de formuler quoique ce soit, il restait fixer Dia silencieusement. Mais son regard poussif traduisait toute sa déception à son égard. Elle tenta une pirouette pour changer de sujet mais, voyez, le Canadien n’avait plus trop envie lui causer pour cette nuit. « Je suis crevé. Bonne nuit. » fit-il finalement en se dégageant et en se levant pour aller récupérer son caleçon encore un peu trempé. Il fit le tour du lit et se réinstalla sur le matelas pour s’allonger de nouveau. Il n’était pas vraiment question pour lui de rentrer ce soir puisqu’il n’avait plus de lit dans sa maison. Alors même si c’était avec Diamantika, il préférait encore pioncer dans un vrai lit cette nuit.

Non non petite rectification, si tu lui avais acheté un Macbook, Bleeker aurait passé tout son temps à mater du porno, ça va ein, fut un temps où t'avais chopé pleins de magazines de femmes nues dans un carton sous son lit alors einnnn. À moins que ce soit pour en apprendre un peu plus sur le corps d'une femme, tu ne voyais pas à quoi ça pouvait lui servir si ce n'est qu'à mater des filles totalement nues avec des poitrines de Pamela Anderson ou encore d'Alexandra Daddario et tout ça, pour refouler sa vraie nature. Oui parce que ton ex-mari avait un gros appétit pour les petites poitrines. Alors peut-être qu'il essayait de se dissuader qu'il aimait les grosses, mais en fait non non non, il aimait définitivement les Bonnets A et même les Bonnets P-lats. Il y a un dicton qui dit, "à chaque pot son couvercle". La beauté n'est que subjectif et à chaque regard sa beauté. « Parce que t'as pas voulu que j'installe le code parental ! T'sais, c'était important. » Ouai voilà, c'était important de bloquer tous les sites malveillants qui auraient pu lui faire regretter de t'avoir rencontré, de t'avoir aimé et d'avoir supporté ta petite poitrine. Puis attention, vint le moment ou Bleeker activa son mode grincheux après lui avoir avoué inconsciemment que tu avais sniffé un peu de coke. Il croyait que la vie allait être tout beau tout rose pour toi après votre séparation ? Il croyait que t'irais mieux sans lui ?. Bah non, il s'était trompé sur toute la ligne, parce que tu n'irais définitivement pas mieux sans lui et il fallait qu'il l'accepte un point c'est tout. Non mais là, t'avais juste envie de poser tes mains sur son cou et l'étrangler à cause du boudage qu'il était en train de te faire. Sérieusement ? Vous étiez en train de passer un beau moment, tranquillou, libéré et tout ça et monsieur ne pouvait pas s'empêcher de gâcher. Tu soupirais en passant tes mains sur ton visage et en secouant la tête. « Bonne nuit... » Murmurais-tu en te recouvrant entièrement de la couverture et en te recroquevillant sur toi-même. Honnêtement ? T'avais pas envie de te prendre la tête avec lui, pas après tout ce qui venait de se passer. Et donc la seule façon d'éviter une dispute, c'est de céder à son bonne nuit et d'essayer de faire pareil.

Euuuuuuh Kovache ne prenait-elle pas le problème à l'envers lààà ??? Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs heiiiin, on ne fait pas du fromage sans traire la chèvre, on ne fait pas un pull de Noël super chaud avec des rennes de toutes les couleurs sans avoir rasé le mouton, sauf si on se trouve dans le cas d'un pull en fibre synthétique et dans ce cas, Keep Calm le mouton, tu gardes ta laine, pas la peine de courir à en perdre ta laine haleine j’aime beaucoup de jeu de mots. Non mais sérieusement, un mec satisfait au lit n'a pas besoin de passer du temps sur Youporn. Mais ça Dia ne peut pas compreeeendre, elle est comme Hilary Clinton ! Sisisi parfaitement, comme la petite Hilaryyyy, parce que comme dit Donald Trump, pas que je cautionne ses propos mais il me tuuue parfois 'si Hilary n'est pas foutue de satisfaire son mari, comment peut-elle prétendre satisfaire les USA ?' Et ben Diamantika c'était pareeeeiiiil. Elle avait voulu préserver une union entière alors qu'elle n'avait pas été capable de préserver un truc aussi sommaire que leur vie sexuelle, ce pourquoi ils étaient les plus doués normalement. Et voyez, là était tout le problème de leur relation. Ils ne savaient même plus communiquer, d'un côté comme de l'autre d'ailleurs. En effet, juste après que Dia ait avoué pour sa consommation de drogue, Cody abrégea la conversation, blessé et déçu. Allongé de son côté du lit, il trouva facilement sommeil puisque paraissait-il que la rancoeur tenait chaud.

Aux premiers rayons du soleil, Cody se leva et récupéra ses vêtements qu'il enfila. Reboutonnant sa chemise face à Diamantika, il lorgna sans ciller sa silhouette nue et endormie. Il voulait la serrer dans ses bras, poser ses lèvres encore sèches dans le creux de son cou et lui susurrer un au revoir entre deux pressions de ses lèvres sur sa peau. Sauf que l'adieu serait plus réaliste. Il repartait vivre au Canada. Et regardez dans quel état était Diamantika, à se droguer pour l'oublier. Au moins, en disparaissant, elle finirait par le zapper de sa vie et la drogue deviendrait inutile pour cela. Il fit quelques pas jusqu’à la tablette près du lit, tenté d’écrire son adresse au Canada, just in case. La pointe du stylo était pointé sur le bloc de post-it. Il commença à dessiner une boucle avant de se résoudre … Non, il ne lui donnerait pas son adresse. Mais puisqu’il avait déjà commencé à écrire quelque chose, il corrigea en dessinant un zboub à la place sur le calepin. Signature Bleekerienne. Il soupira puis quitta la chambre en silence. La chambre et sa vie. Et, mine de rien, à cette pensée, une boule se forma et se noua au fond de son estomac. Aaaaahhhhh nonnnn fausse aleeeeerrreeee en fait c'est juste qu'il avait la dalleeeee