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ft Diamantika.
Ne regarder qu’elle ? ça faisait des mois qu’il ne regardait qu’elle. Cody s’accordait un instant de répit, paumé dans ses pensées, injuriant silencieusement l’injustice de ses sentiments. C’était étrangement quand ils n’avaient plus le droit de se toucher et qu’ils se perdaient, que Kovache et Bleeker se rapprochaient le plus. Il était un bout de ferraille et elle un aimant doté d’une telle puissance magnétique que même au travers d’un mur, elle parvenait à l’attirer. Mais une fois à proximité l’un de l’autre, ils se retrouvaient face à une paroi, une muraille qu’ils ne pouvaient traverser. Pourtant, Cody le connaissait ce phénomène. En économie, on l’appelait le coût marginal. Sur une courbe de coût, plus on se rapproche de l’infini, moins le coût marginal a de valeur. Cody et Diamantika, même combat. Quand ils s’éloignaient, chaque baiser s’avérait être une mine d’or, chaque soupir une pépite. Puis ils se rapprochaient et les couleurs devenaient ternes, chaque mot perdait de sa significativité et les caresses ne résumaient qu'à un main dans la main dans la rue. Et ce n’était pas juste. Pas juste de devoir se déchirer pour mieux se recoller, pas juste de se détruire pour mieux se reconstruire, pas juste de se saouler, de se droguer, pour se retrouver dans une chambre d’hôtel miteuse la veille d’un grand départ à goûter à un bonheur qu'ils croyaient perdu. Pas juste. Cody condamnait le tribunal de grande instance de leurs émotions, parce qu’il se foutait clairement de la gueule des amants divorcés. Cody leva les yeux vers Dia, la bouche entrouverte, muet face à la jeune femme. Il ne savait plus quoi faire, il était impuissant – enfin pas tout à fait – et ne comprenait pas tout à fait où cette soirée les mènerait. Elle se rapprocha de lui, enserrant ses cuisses entre les siennes alors que son excroissance durcissait violemment contre sa peau. « Mais qui parle, Dia ? Toi ou la Dia de ce soir ? » Il ne souhaitait pas qu’une dernière fois ne soit formulée que par les vestiges d’une surconsommation de drogue. Enserrant sa taille de ses bras, Cody emprisonnait Kovache contre son bassin, superposant les meilleurs amis sans les faire réellement se rencontrer. Il violait le désir, attendant d’être rassuré sur les intentions de la jeune femme. Ses lèvres, pulpeuses et assoiffées de se shooter à leurs respirations saccadées, se déposèrent tendrement sur son front, avant que Cody ne frotte lentement son nez contre Diamantika. Ce n’était pas humain d’aimer quelqu’un à ce point et de ne pas parvenir à formuler leur bonheur. Les amants maudits, c’était eux. Condamnés à s’aimer comme des fous aveugles, sourds et schizophrènes, chacun aux commandes la Wrecking Ball de Miley Cyrus et disposés à s'en foutre plein la tronche au moindre mot de travers.
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