Suis moi je te suis, fuis moi je te suis [Cameron]

Spoiler:

« Oui, ça me dit bien. Je ne sais pas, pour une première rencontre tu m'inspires un peu confiance. Je te trouve vraiment sympa. »

L’honnêteté de Madison ne surprit nullement le jeune homme puisque lui-même avait pour habitude de déclarer ce qu’il ressentait à voix haute, même si parfois il vexait ainsi d’autres personnes. Une douce vague de chaleur l’envahit néanmoins lorsqu’il entendit de la part de cette jeune femme si attirante qu’elle le trouvait sympathique et que cela ne la gênerait aucunement de le revoir.

Toutefois si elle le pensait digne de confiance, que dirait-elle s’il lui demandait tout d’un coup de rester plus longtemps avec lui ? Les femmes n’aimaient pas que les hommes ne s’intéressent à elles seulement le temps de partager avec elles un lit, et Cameron ne souhaitait pas la vexer en lui donnant cette impression – bien qu’il donnerait en effet n’importe quoi pour passer ne serait-ce qu’une nuit avec elle.

Soudain, le portable de Madison vibra et, après s’être poliment excusée, elle le laissa prendre quelques mètres d’avances afin d’avoir quelque peu d’intimité pour répondre à son appel. Il lui sourit afin de lui assurer que cela ne le gênait pas, et continua sa route les mains dans les poches. Il n’écouta pas ce qu’elle disait, il ne jeta même pas un coup d’œil derrière son épaule ; ayant été éduquée d’une manière stricte et élaborée, ses manières ne pouvant jamais être déplorables aux yeux de ses parents s’il ne voulait pas se faire chasser de chez lui, il savait qu’on verrait d’un mauvais œil qu’il entende « par accident » la conversation d’une autre personne.

Bon, songea-t-il pour s’occuper alors qu’elle discutait avec la personne à l’autre bout de son appel. Je l’amène à un restaurant, oui ou non ?

Il ne se décida que quand la charmante et belle demoiselle arriva tout sourire à sa hauteur. Qu’est ce que son visage ravi était séduisante… Son innocence et son inconscience devant les désirs du jeune homme en face d’elle ne faisaient qu’ajouter à son attractivité.

« Désolée, c'était urgent. En général, je ne décroche pas quand je suis accompagnée mais là, j'étais obligée. »

Cameron lui envoya un sourire rassurant, puis serra des poings afin de contenir sa nervosité surprenant – d’habitude il était de nature détendue, il fonçait parfois tête baissée – tout en se donnant du courage en se disant qu’il trouverait bien une autre femme au monde si jamais celle-ci le refusait, se vexait et ne voulait plus jamais le revoir ;

« Tu veux bien venir manger au restaurant avec moi ? »

Il scruta la réaction de Madison en essayant de décrypter ce que recelaient ses traits si magnifiques, si parfaits. Il avait modérément honte de la rapidité avec laquelle il avait proposé ce dîner, il aurait voulu que sa proposition soit plus classe, moins pressée, ne souhaitait vraiment pas que la belle fille devant ses yeux se rende compte de ses sentiments puissants envers elle. Et pourtant, lui qui d’habitude pouvait dire n’importe quoi d’un ton jovial et s’en sortir sans égratignure venait pratiquement de balancer la phrase d’une voix carrément plus aigu que la normale. Il pria seulement pour qu’elle ne s’aperçoive de rien…