Où vont ceux qu'on aime quand ils disparaissent tout à coup ♥ PRIALYA

Quand il me dit qu'il n'y avait pas de quoi, ma main serra la sienne, vraiment il ne savait pas à quel point il avait été important. En fait c'était comme s'il m'empêchait de repenser à tout ça, à tout ce que j'avais vécu avant d'arriver à Cambridge rien que par le fait de sa présence. Il éclipsait tout le reste, il m'apportait tellement de bonheur, lui, Mila, notre famille même un peu bancale, que je ne pensais pas aux pires choses qui se soient produites et j'étais sûre que de là où ils étaient, les deux premiers hommes de ma vie étaient plutôt fiers de ça. « Je peux t'en donner non tu crois pas ? Tu m'as trouvé si mauvaise que ça dans le rôle de l'ex amoureuse qui joue la nouvelle meilleure copine qui vit bien la situation ? » On était passés par tellement de phase lui et moi et celle là n'avait été que le début de la fin pour moi. Ca avait été compliqué de le garder près de moi et l'amitié avait été mon moyen mais ça ne m'avait que plus fragilisée. Pas une grande réussite en soi au final, comme la plupart de mes idées pour m'éloigner de lui qui avaient toutes été des échecs cuisants. On s'attirait comme des aimants, il fallait bien arrêter de se voiler la face à un moment donné. « Je tenterai de demander à Isaac alors. T'as peur qu'il se soit foutu d'elle ? » Elle a été agressée par Leevy mais elle n'est pas en sucre quand même ! Je comprends bien qu'il a de l'affection pour elle, si ça se limite à ça tant mieux. « Range ta casquette de médecin et garde ta casquette de petit ami et papa... C'est mieux ! Le lit est grand y'a aucun risque. » Je ne dormais pas au mieux quand j'avais les deux petites avec moi, mais là j'avais besoin de leur chaleur et de ne pas me sentir seule, qu'elles me rassurent par leur simple présence puisqu'elles seraient les seules à pouvoir le faire ce soir. D'ailleurs il était déjà temps pour Priape de filer. C'était trop court mais bon... Je refis signe au serveur de me remettre deux chocolats puis je rependis mes lèvres à celles de Priape, comme si c'était impossible de m'en décoller. Je pris un doux baiser, les yeux clos pour en profiter pleinement puis j'enfouis ma tête dans son cou. « T'en fais pas. » Je le serrai bien fort contre moi avant de relâcher mon étreinte, oui oui il fallait le laisser partir. « Aller file avant que je ne te kidnappe... Je me languis d'être mercredi... Tu vas me faire passer les trois jours les plus longs de ma vie Priape Zacharias ! » Lui dis je en rigolant.

  J’évoquai des cours d’art dramatique histoire de perfectionner mes talents d’acteur, même si je n’étais pas vraiment sur que cela suffise pour feindre apprécier Sienna. Mon interlocutrice se proposa alors comme prof particulière, ajoutant qu’elle avait développé ses talents de comédienne lorsqu’elle jouait le rôle de ma nouvelle meilleure amie. « T’étais plutôt douée j’avoue, j’y ai presque cru quand tu me demandais un compte rendu de mon rencard d’halloween… » avouai-je en repensant à cette époque, à ce rôle que la demoiselle avait essayé de tenir avant de se résoudre quelques temps plus tard à une solution bien plus radicale, me demandant de sortir de sa vie… Bref, c’était plus facile de repenser à tout cela et d’en sourire aujourd’hui, alors que je la tenais dans mes bras. J’appris ensuite le retour de Del et quelques ragots sur son lien avec notre Isou. « Non en fait, j’ai peur que ça soit Del qui se soit foutu de lui plutôt… » me marrai-je après la question de ma petite amie avant de clarifier : « Delilah est une fille super, c’est vraiment une bonne amie à moi, mais crois-moi d’habitude elle est pas du genre à se laisser mettre sur le tapis par qui que ce soit… » L’épisode Leevy avait été le seul où j’avais vu la jeune femme aussi mal, bouleversée et vulnérable. Peut être était-ce aussi pour cette raison que cela m’avait autant touché, que je m’étais à l’époque vraiment fâché contre son agresseuse… Parce qu’habituellement, Delilah était plus le bourreau que la victime, elle n’avait pas un tempérament à se laisser marcher sur les pieds. J’enlaçai ensuite un peu plus ma petite amie contre moi avant de lui voler un nouveau baiser. Il fallait que je retourne auprès de ma coloc. « T’es de nuit ça va passer vite… » Bosser, rentrer, dormir… Et mercredi serait très vite arrivé. Je déposai un ultime petit baiser sur ses lèvres avant de me détacher de la demoiselle et de tourner les talons pour retrouver Andy.


HJ : on archive ?

(Invité)