La seule façon d'avoir un ami est d'en être un (Truneyla)

Depuis que tu étais partie de chez Xaver, l'anxiété t'habitait et ne faisait que s'amplifier. Tu avais beau avoir répondu positivement au message de Thomas, comme il se faisait appeler maintenant, tu étais un peu sur la réserve. Bien sûr que tu avais envie de le revoir mais tu appréhendais ce moment. Tu avais beaucoup de mal à accorder ton pardon toi qui a si souvent été blessée, trahie même par des personnes proches. C'est ça le plus dur pour toi, donner ta confiance à nouveau mais tu es prête à lui laisser une chance, à entendre ce qu'il a à te dire. Il a de la chance que tu arrives à donner des secondes chances et que tu tiennes à lui malgré vos différents. Comme prévu tu faisait un crochet vers le stade d'Harvard avant de rentrer à ton appart, dans ton nid douillet. Emmitouflée dans ta doudoune, tu te dirigeais vers les gradins. Bon se rejoindre en extérieur n'étais sans doute pas la meilleure idée qui soit en hiver mais au moins comparée à la dernière fois, vous ne seriez que tous les deux en paix, et il serait beaucoup plus facile pour toi de parler, de dire ce que tu as sur le coeur en étant sûr qu'aucune oreilles ne traînent autour de vous.

J’avais réussi à prendre sur moi et envoyer un message à Keyla, même si j’allais de mieux en mieux ces temps-ci depuis mon rapprochement avec Alexys. Cela n’empêchait en rien que je sentais toujours un vide en moi à cause de ma dispute avec Key’, on a toujours été ensemble et je sais que j’ai fait une connerie en partant comme cela. Il fallait que je me fasse pardonner. Je partis en direction des gradins du stade, là où elle m’avait donné rendez-vous. Je la vis au loin et je compris qu’elle avait froid tout de suite. J’avais pensé à prendre un petit plaide dans ma voiture, quelle idée de me donner rendez-vous dehors par ce froid. Je m’approche d’elle et dépose le plaide sur elle en souriant. Tu n’aurais pas du me donner rendez-vous dehors, il fait froid. lui dis-je en me posant en face d’elle. J’étais assez gêné de lui faire face, mais il fallait absolument qu’on règle les choses. Elle me manquait beaucoup trop. Tu me manques énormément Key’, je veux vraiment que les choses redeviennent comme avant. Je m’excuse d’avoir été un connard et de t’avoir laisser derrière moi sans même penser à tes sentiments. dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Je voulais lui montrer que j’étais sérieux, qu’elle me manquait vraiment et que je l’aimais.

Pas besoin d'aller chercher bien loin pour comprendre les raisons de ta déception quand au comportement de Trung, enfin Thomas comme il aimait se faire appeler désormais. Tu lui avais dit que tu serais toujours présent pour lui quoiqu'il arrive mais il semblerait que cette promesse lui soit sorti de la tête.  Tu lui en voulais qu'il ne t'ait pas fait confiance quand bien même tu pouvais comprendre sa peur quant à ta réaction s'il t'avait mis au courant de sa volonté de s'éloigner. Car oui peut être que tu l'aurais retenu mais peut être que non parce qu'au fond c'est son bonheur qui t'importait le plus dans votre amitié. Vos retrouvailles n'avaient pas été des plus réjouissantes qui soient. Tu avais été sur la défensive et il te l'avait reproché. Vous cumuliez tous les deux les erreurs et c'est la raison pour laquelle tu avais accepté de mettre les choses à plat ce soir. Tu grelottais un peu sur les gradins mais tant pis le froid est revigorant comme on dit si bien.  Tu devais d'ailleurs faire pitié à Thomas comme il avait décidé de t'apporter un plaid et c'est d'un léger sourire que tu le remerciais." J'ai vécu bien pire qu'un froid glacial. " C'est pas nouveau que de dire que la vie ne t'a pas épargné. Tu entendais la peine dans sa voix quand il prononçait des excuses qui te semblaient plus sincères qu'à son retour. Il t'était alors plus facile de le regarder dans les yeux." Notre complicité me manque aussi mais j'avais besoin de temps pour digérer. J'ai tellement de mal à donner ma confiance aux gens que je me suis vraiment sentie trahie, pensant que je ne comptais pas à tes yeux et j'espère sincèrement que je me trompe sur ce point. " Tu voulais vous donner une seconde chance mais avant tu devais dire ce que tu avais sur le coeur.

J’avais besoin de la voir, j’avais besoin de la présence de Keyla, elle me manquait beaucoup trop et même si je n’avais jamais osé lui faire face, il fallait que je le fasse aujourd’hui. On s’était donné rendez-vous près des gradins alors que le temps glacial nous disait bien qu’il ne fallait pas être dehors. J’avais pris une couverture car je me doutais qu’elle aurait froid et je ne voulais pas qu’elle tombe malade. « Je vais prendre soin de toi dans ce cas-là. » dis-je en la regardant d’un œil rassurant. Je n’avais pas pris soin d’elle mais j’allais le faire à partir de maintenant. Je voulais qu’elle sourît et qu’elle garde toujours son plus beau sourire sur le visage. Je finis par lui expliquer mes tords et mon désir de la retrouver et de la garder avec moi. Je sais que j’ai été égoïste sur les bords mais j’allais être là pour elle. « Tu es la personne la plus importante à mes yeux, je t’ai toujours vu comme la femme de ma vie… J’ai juste pensé à moi avant toi. » dis-je en secouant la tête trouvant ma situation totalement absurde. J’étais un vrai déchet au niveau des relations amoureuses et à croire qu’amicalement parlant c’était la même chose. « Je vais rester là, je vais rester avec toi et prendre soin de toi. Je ne te laisserai plus. » dis-je en l’attirant contre moi avant de déposer un baiser sur son front.

Tu avais pris du recul par rapport à Thomas et à sa volonté de recoller les morceaux entre vous. C'était nécessaire pour toi. Quand tu te précipites, tu as tendance à faire des erreurs. Le temps était donc la meilleure des solutions dans le cas présent mais il semblerait que ce soit trop long pour lui. Pour toi aussi au bout du compte, te rendant compte qu'il manquait quelque chose dans ta vie: lui. Le savoir près de toi à Harvard mais ne pas lui parler avait été l'expérience la plus étrange qui soit, prouvant donc que tu ne pouvais pas rester éloignée de lui plus longtemps. Signe évident d'une amitié immuable. Attentionné, il semblait implacable sur sa volonté de nous vouloir que ton bien. Enfin tu retrouvais le Thomas que tu connaissais et pas cet étranger que tu avais croisé au bar à Halloween. Ce n'était plus la rancoeur qui t'habitait mais bien la tristesse de l'avoir perdu. C'est certain il avait été égoïste, tu ne pouvais le nier." Au moins tu te rends compte de tes erreurs. " C'était un bon début. Le réconfort de ses bras, de son baiser sur ton front t'avait manqué et tu n'avais pas envie de te détacher de lui. Profiter de cette proximité retrouvée." T'as intérêt à tenir ta parole car la prochaine fois, je ne pourrais pas te pardonner. " Marre de donner de nouvelles chances mais tu ne pouvais rien lui refuser à lui.

Je pense que j’avais bien fait de prendre mon temps avant de revenir vers Keyla, j’ai pu réfléchir et me remettre en question. Me préparer à m’excuser et trouver le courage de le faire également. Je me voyais mal continuer sans elle maintenant, j’avais encore pris un coup de couteau dans le dos et je commençais à désespérer sur ma personnalité. J’approuve de la tête à ses paroles, j’avais compris que j’avais été beaucoup trop égoïste et que je n’aurais jamais dû partir sans rien lui dire. C’était une de mes plus grosses erreurs que je ne comptais sûrement pas refaire. « Oui, je suis vraiment désolé Key’ » dis-je en lui faisant un léger sourire aux lèvres. C’était plutôt bien parti pour qu’on se retrouve comme avant. J’allais de toute façon prendre soin d’elle et la remettre sur pied. Elle semblait aller plutôt moyennement et c’était difficile à voir, je n’aimais clairement pas cela même. « Je ne le referai plus jamais, compte sur moi. » dis-je en la gardant contre moi. Je sentais qu’elle en avait besoin et moi aussi. Je remis bien sa couverture avant de caresser ses cheveux doucement, avec tendresse. « Qu’est-ce qui se passe ma belle ? Tu sembles faible… » dis-je en posant ma joue contre son front, la berçant légèrement.

L'absence et l'abandon, deux choses dont tu as horreur mais qu'il t'a pourtant fait subir. Deux choses qu'il a fallu digérer avant de pardonner. Tu as le pardon facile mais ce n'est pas pourtant que tu oublies, que tu rayes un trait si aisément sur le passé. C'est quelque chose qui reste gravé en toi et quand bien même tu acceptes ses excuses à cet instant présent, ce n'est pas sur que tu puisses le faire une deuxième fois s'il vient à reproduire son erreur. Il n'a pas encore regagné toute ta confiance et il doit s'en douter. Il faudra y aller pas après pas mais les bases de votre amitié reste inchangé." Si tu le dis alors je te crois. " Une promesse qu'il devra tenir s'il ne veut pas te perdre à nouveau. Lovée contre lui, tu ne sentais quasiment plus le froid contre ta peau. Enfin tu respirais de nouveau, enfin tu n'avais plus à t'inquiéter pour lui. Un lourd poids en moins sur tes épaules." Non ce n'est rien, je ne dors juste pas très bien ces dernières nuits mais ça ira mieux maintenant. " Ton esprit sera moins tourmenté concernant votre amitié. C'est un soulagement qui te fait décocher un sourire. Tu n'as pas besoin de beaucoup d'amis dans ta vie mais lui était ton essentiel.

Au final, la seule fille qui ne m’a jamais vraiment blessé, c’est bien Keyla. Je sais avoir fait pas mal d’erreur à ce sujet, mais je comptais bien me rattraper en prenant soin d’elle, car honnêtement, elle ne semblait pas aller vraiment bien. Je ne pus m’empêcher de lui demander si elle allait vraiment bien, après tous les choses étaient tel qu’elle pouvait aller mal. Elle me rassure en me disant qu’elle dormait juste mal en ce moment. « Tu as essayé les infusions ? Cela apaise pour dormir. » dis-je en souriant. J’étais en médecine après tout, je pouvais très bien l’aider en quelque sorte même si ma spécialité est bien les enfants et pour faire dormir des enfants, un peu de lait chaud et de miel et ils dorment comme des bébés –on oublie l’alcool avec eux un. « Je t’avoue que j’ai pensé à repartir, mais je ne le ferais pas… Un jour, je trouverai vraiment la vie qu’il me faut. » dis-je en secouant la tête. J’étais clairement blasé de ma vie, là-haut on a pas été très gentil avec moi.

Tout n'était peut être pas encore résolu. Cela vous prendra un peu de temps pour que tout revienne à la normal mais tu ne pouvais qu'être soulagée, rassurée et heureuse que votre amitié ne soit pas parti en fumée comme tu avais pu le craindre lors de vos retrouvailles. A vrai dire tu aurais été incapable de l'effacer de ta vie, de rayer un trait sur lui. Tu n'es pas comme ça. T'as beau en vouloir aux gens quand on te blesse mais de là à les supprimer de ta vie c'est impossible surtout si tu es amené à les recroiser à Harvard." Des infusions ? C'est pas un truc de mamie ça ! Non mais faut le temps que ça passe, le stress des études, notre amitié, ça n'a pas arrangé en fait. " T'as le cerveau en ébullition même en pleine nuit, c'est des choses qui arrivent mais c'est pas insurmontable. T'es increvable de toute manière et tu l'as prouvé à de nombreuses reprises. Il te confiait ses peurs quand à l'avenir et tu relevais la tête pour croiser son regard peiné." Il faut être patient. Tout vient à point à qui sait attendre, j'ai appris ça de mon expérience. Mais j'ai foi en toi, tu trouveras le bonheur, il ne peut en être autrement. " le rassurais tu en prenant sa main dans la tienne. Tu ne pouvais que comprendre ses doutes pour avoir toi aussi traverser des périodes de vides." Tu as assez de forces en toi pour continuer, j'en suis certaine. Alors je t'interdis de baisser les bras. "

J’ai voulu l’aider à reprendre de bonne habitude notamment dans le sommeil. Mais j’ai vite compris que j’en étais la principale cause. Je soupire avant de baisser les yeux, la serrant toujours contre moi pour me faire pardonner d’une certaine manière. « Je suis vraiment désolé pour cela. Je dois vraiment me rattraper. Et sache que les infusions sont pour tout le monde, pas spécialement les vieux. » dis-je avant de rire légèrement. J’en buvais durant les périodes de gros stress à cause des examens. Je ne pus m’empêcher de lui confier mes craintes surtout au sujet de mes relations amoureuses, elle pouvait me comprendre de ce côté-là… Elle a beaucoup vécu elle aussi. « T’as toujours foi en moi, dans n’importe quelle situation… Je ferais quoi sans toi ? » dis-je avec un sourire au coin. Je n’arrivais pourtant pas à me détacher d’elle, comme si son contact m’avait manqué et c’était le cas. Je n’allais bien sûr pas baisser les bras, je ne l’ai jamais fait pour l’instant, même si j’avoue en avoir vraiment envie. « Je vais juste devoir me requinquer un peu… Dis, tu viendrais avec moi au voyage des Mathers… C’est à Hawaï, j’aurais aimé partager ce voyage avec toi comme retrouvaille. » dis-je en remettant bien la couverture sur elle.