we are lost, then.. (isarie)

Les choses allaient commencer à changer. Je mettais un point d’honneur à la nouvelle réussite de ma vie et à mon épanouissement personnel. Je n’avais aucunes nouvelles de ma famille en Suède et dans le fond ce n’était pas plus mal, j’avais seulement besoin de vivre ma vie toute seule et de me construire mon propre empire. Quoi qu’il en soit, j’avais décidé de me mettre au sport, quelle bonne résolution pour cette nouvelle année quand on y pense. Au final, tout le monde se promettait et se fixer les mêmes objectifs alors qu’au final ils les lâchaient au bout de quelques semaines. Moi je tenais, et j’allais tenir, c’est ce que je voulais. Habillée de vêtements de sport et les écouteurs bien enfoncés dans les oreilles je vagabondais dans la nature à fond dans mon objectif bien-être. Lorsque mes yeux croisèrent par mes gardes un garçon que je ne connaissais que trop bien et qui avait su faire chavirer mon cœur de nombreuses fois. Je couru vers lui, dans la même cadence que j’avais jusqu’à alors adopté, puis faisant du surplace en courant je lui souriais avec tendresse. « Salut beau gosse. Alors on médite ? » J’avais l’impression d’être étonnement joyeuse tout un coup.

Nouvelle année, nouvelles résolutions. J’avais décidé de faire du sport, cependant je ne mettais pas encore fixé l’objectif d’arrêter de consommer de la drogue, c’était triste à dire mais ces derniers temps ça me permettait tout de même de tenir. « Et oui. Il faut bien s’entretenir de temps en temps. » Je souriais amusé, puis m’installait aux côtés d’Isaac sur le banc. De toute façon j’avais couru assez de kilomètres alors je pouvais m’autoriser une pause dorénavant. « Alors qu’est-ce que tu deviens ? J’ai l’impression que ça fait une éternité que je ne t’ai pas vu… » Je fis une grimace alors que je me décidais à attraper ma gourde d’eau pour en boire plusieurs gorgées, posant par la suite, de nouveau, mes yeux sur le premier amour de ma vie.

Ca me faisait plaisir de le voir, croiser son regard et observer son sourire, dans le fond il était la personne qui me connaissait le mieux, la seule qui était capable de comprendre qui je suis. J’esquissais un fin sourire suite à ses dires, inconsciemment j’étais heureuse de lui faire plaisir, peut-être parce que j’avais tant pu le faire souffrir par le passé. « Je dois t’avouer que je n’aime pas vraiment ce genre de discours… Et tu sais que jamais tu ne me déprimeras, au besoin, je serais toujours là pour toi. » Je plongeais mon regard dans le sien comme pour lui donner mon approbation s’il désirait se confier. J’haussais ensuite avec amusement les épaules. « Pas vraiment plus tu sais. Je me tiens le plus loin possible de ma famille, je continue à sortir et je me suis donnée la résolution de faire plus souvent du sport. Et pas que celui en chambre. » Je lâchais un petit rire amusé, oui il valait mieux en rire qu’en pleurer.

Quand j’étais aux côtés d’Isaac tout semblait plus simple, les mots, les sourires, le rythme cardiaque, les respirations, tout avait sa place précise et ça faisait vraiment du bien. « Personne ne t’empêche d’appuyer sur pause un instant. Tu sais quoi ? Tu devrais partir. Tu devrais partir pendant deux ou trois jours pour apprendre à respirer à nouveau. » Il me semble que j’avais toujours des idées loufoques mais parfois mes idées se montraient particulièrement bénéfique pour notre bien-être intérieur. « Oh non pas du tout. Je n’ai pas vu mes sœurs depuis des lustres. Mon père veut toujours ma mort et ma mère s’obstine à faire l’autruche en espérant que tout ça n’est qu’en réalité, un mauvais cauchemar. » J’haussais les épaules, l’air quelque peu dépité, mais je ne voulais pas forcément parler de ça, je n’en avais pas besoin. « Tu veux dire le sport… ? Ou le sport de chambre ? » Je posais mon regard sur lui, souriant avec amusement.

« Ne pars pas longtemps, quelques jours, même quelques heures si tu préfères. Faire une longue balade, respirer calmement et tranquillement sans que quelqu’un soit constamment sur ton dos. » Je le lâchais un instant des yeux pour enrouler mes écouteurs autour de mon poing afin de ne pas les emmêler. « J’en aurais besoin moi aussi. M’évader l’espace d’un instant pour dire merde à tout ce qui m’entoure. » Je lâchais un léger rire gêné avant de poser de nouveau mon regard sur le jeune homme avant de grimacer lorsqu’il évoqua le sujet de mon père. J’essayais de ne pas trop m’inquiéter, je ne voulais pas faire d’ulcères. « Il n’arrêtera jamais. Et peut-être qu’un jour il réussira, mais pour le moment je ne veux pas arrêter de vivre sous la tyrannie d’un roi qui essaye d’avoir le pouvoir sur mon libre arbitre. » J’inspirais profondément alors que je fus néanmoins soulagée lorsqu’Isaac m’avoua que ce n’était pas du sport en chambre mais du sport en général qu’il faisait. J’ignorais pour quoi mais je ne m’étais jamais habitué à l’image qu’il soit dans les bras d’une autre.