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ELIWAN ∇ Heartless

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Le silence de la bibliothèque, le mouvement régulier de son critérium glissant sur ses doigts, tout est concourt à plonger Antwan dans ses pensées. Impossible d’avancer dans son projet d’archi. Le stylo lui échappe des mains s’écrasant sur la table. Il vient placer sa main sur son visage. Réveille-toi Wayans, ca fait une heure que t’as pas avancée. L’étudiant lève sa tête, découvre que le monde ne s’est pas arrêté autour de lui. Les étudiants partent, viennent, changent. Un soupir et le voilà parti de la pièce calme. Écouteurs sortis, il opte pour la marche rapide jusqu’à découvrir la silhouette d’Elizabeth au bout du couloir. Son souffle se coupe, son corps paralysé. Il prie pour qu’elle ne le voit pas. L’image de Maxym s’impose à ses yeux. Il n'a pas revu Elizabeth depuis, l'évitant avec par divers pretextes. Il lui dira. Juste pas maintenant. Le garçon s'enfuit de l'autre côté.

***  

T’as pas de courage Wayans. T’assumes pas c’que t’as fait. La preuve étant qu'il n'a toujours pas envoyé de sms à Lizie ou à Maxym. Il n'a toujours pas dit à voix haute c’qu'il a fait. A personne. Ca rend les choses moins réelles, moins importantes, moins graves. Mais le souvenir de la soirée reste dans sa tête, l’empêche de dormir. Il ne pourra pas regarder sa copine dans les yeux, l'embrasser, en sachant qu'elle ne connait pas toute la vérité. Faut que t'assumes maintenant. Que tu la regardes dans les yeux et que tu assistes au spectacle de son cœur brisé. C'est sa peine. La pire qui puisse être. Pour commencer, il faudrait que sa main frappe enfin cette porte. Celle devant laquelle il attend depuis dix minutes. Wayans frappe par deux fois. Ca ne sera pas une surprise pour Elizabeth qu'il a prévenu de sa présence un peu plus tôt dans la journée.
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Lizie ne comprenait pas vraiment la distance d’Antwan ces derniers temps. Il n’était pas des plus bavards et elle avait cette impression qu’il l’évitait tout le temps. Elle rejetait la faute sur ses études en architecture qui lui prenaient beaucoup de temps. Cependant, la rouquine n’aimait pas du tout ce sentiment d’être délaissée. Il ne s’était jamais comporter ainsi avec elle. Elle ne comprenait pas alors que c’était censé aller bien entre eux. Elle avait un mauvais pressentiment, elle ne sait pas pourquoi. Pourtant, la vie continuait, elle occupait ses journées entre les cours et ses répétitions de théâtre. À la pause de midi, elle reçoit enfin un message de son petit ami, enfin un signe de sa part. Ils devaient se voir en fin de journée chez. A la fin des cours, comme à son habitude, la française était rentrée chez elle, attendant que l’eliot vienne. Finalement, on vient frapper à la porte et la rouquine va ouvrir. « Hey » dit-elle en le laissant rentrer chez elle. Elle s’avance dans le salon avant de se retourner vers le brun et lui demander « C’est quoi cette tête ? T’as passé une mauvaise journée ? »
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Elle ouvre, ne l'embrasse pas, le laisse entrer et se dirige vers le salon. Antwan n'a même pas eu le temps de croiser son regard. Cette rapidité le surprend. L'angoisse saisit sa poitrine. Est-ce qu'elle est au courant de quelque chose ? Paranoia. Le confus s'avance tout de même dans le salon. Il retire sa veste comme s'il allait rester longtemps. C'est un bon acteur. Il pourrait lui mentir plus longtemps, attendre encore quelques temps avant de donner un coup de poing dans leur couple. Deux, trois, quatre jours en plus, c'est rien. Ca leur offre plus de temps ensemble, encore une infime partie de bonheur. « C’est quoi cette tête ? T’as passé une mauvaise journée ? » Une mauvaise semaine, plus des longues nuits d'insomnies. C'est pour ça la tête de zombie qu'il traîne depuis ce matin. « J'suis pas dans mon meilleur jour. » Elle l'aura deviné. Il se demande si elle s'est inquiétée de la distance qu'il a imposé. Il préférerait qu'elle ne l'ait pas remarqué. « Ca s'passe bien toi ? » Cette semaine, les notes des partiels, tous. Wayans retarde le moment. Son coeur commence déjà à se serrer quand il la regarde.
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Elle n'allait pas non plus lui sauter dans les bras, alors qu'elle sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Chose qu'elle ignorait totalement. Elle se contente de l'accueillir chez elle et finir son chemin sur le canapé du salon. Elle remarque qu'il n'ose croiser son regard, ce qu'il l'étonne. Qu'est-ce qu'il avait à faire cette tête d'enterrement ? Lizie n'aimait pas du tout et l'inquiétude commençait à doucement envahir son corps. Il finit par lui répondre qu'il n'était pas au meilleur de ses jours. Elle ne l'avait pas remarqué, pense-t-elle ironique. Elle se contente de répondre d'un hochement de tête. Elle voyait qu'il n'avait guère envie d'en parler en changeant de sujet. Lizie reconnaissait bien là, Antwan qui lui cachait quelque chose. Elle le connaissait par coeur. Elle garde espoir et préfère penser que c'est les partiels qu'il le stressent. L'amour rend naïve la pauvre française. Voilà qu'il lui lance des banalités. « Ca va pour moi. » Répond-t-elle simplement. La rouquine n'aimait pas cette atmosphère, qui l'oppressait. Elle n'aime pas le voir ainsi, alors elle essaye de demander. « Qu'est-ce qui se passe Antwan ? Je t'ai à peine vu de la semaine. » Et elle passe le fait qu'il ne lui avait donné pratiquement aucune nouvelle de sa part. Cela n'était pas passé inaperçu. Il ne fallait pas prendre la rousse pour une idiote. Elle attendait des explications de sa part.
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Ca va pour elle. Il ne peut pas s'en réjouir, il n'y arrive pas sachant qu'il va transformer cette semaine en cauchemar. C'est le plus difficile : savoir qu'il va lui faire du mal, savoir qu'à cause de lui Elizabeth va être au plus mal. Qu'elle va pleurer, se couper du monde, ne plus vouloir se lever le matin, ne plus avoir gout à la vie. La souriante perdra la joie sur son visage. Si seulement il pouvait disparaître de sa vie. Il ne veut pas être responsable. « Qu'est-ce qui se passe Antwan ? Je t'ai à peine vu de la semaine. » T'acharnes pas sur son cas, tu vas précipiter ta chute. Wayans la regarde, hausse les épaules, prépare un mensonge dans sa tête. « C’est à cause du projet d’archi. Je suis en.. » Les mots sortent mais ils ne prennent pas de sens pour Antwan. Il a l’impression qu’il n’a aucune crédibilité et que c’est inscrit en noir sur son front. C’est qu’il est devenu trop honnête avec elle. « Binôme avec une fille que je déteste. » C’est la vérité en plus. Sauf que Sam et son comportement est un souci tellement ridicule à l’heure actuelle. Il se fiche totalement d’elle et de son projet d’archi. « J’ai déconné Lizie. »
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La naïve veut comprendre ce qu'il le tourmente. Mais elle est loin de se douter qu'un drame va se produire. Elle l'écoute attentivement même si elle ne semble pas vraiment convaincu par ses mots. Elle sait que ce n'est pas cette histoire de binôme en archi avec cette meuf qu'il déteste qui le met dans cet état. Elle veut savoir mais elle a peur en même temps. Sa crainte s'accentue quand ses mots arrivent à ses oreilles « J’ai déconné Lizie. » Ses yeux s'écarquillent, son souffle se coupe dans sa poitrine. Elle reste un instant sans parler, aucun mot ne veulent sortir d'entre ses lèvres. Le silence devient soudainement pesant. Elle n'aime pas du tout la phrase qu'il vient de prononcer. Elle a l'impression d'être sur un fil au milieu d'un gouffre, où le vent menace de la faire tomber à tout instant. « Tu... tu as déconné ? » répète-t-elle comme pour s'assurer qu'il s'agissait bien de la réalité, qu'elle n'avait pas rêvé « Qu'est-ce que tu as fait ? » demande-t-elle d'une voix tremblante et incertaine. Elle essayait de contrôler les émotions qui promettaient d'exploser en elle.
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Il ignore comment amener les choses. Dans tous les cas, même s’il essaye d’atténuer les faits, les dégâts seront les mêmes. Tout ne peut pas être peint. Wayans s’est déjà demandé comment transformer un baiser en quelque chose d’assez anodin pour qu’Elizabeth lui pardonne. Du moins, qu’elle ne mette pas fin à leur couple. Il a trouvé une excuse même s’il la trouve ridicule : « J’avais bu. » Deux coupes de champagne, ouais, c’est rien, mais seul Maxym le sait. Sa main passe sur son visage. Ca ne lui donne pas du courage, c’est juste le reflexe qu’il a lorsqu’il ne sait pas quoi dire. T’es bloqué Wayans, tu peux même plus t’enfuir. La voix tremblotante d’Elizabeth n’arrange pas la situation. Sa main plonge dans sa poche. Ses phalanges se referment sur sa ventoline. Il se surprend à espérer une crise d’asthme. Ca serait bien, là, tout de suite, comme ça il a encore le temps de retarder l’inévitable. Elizabeth l’aidera, sera encore proche et attentionnée. Peut-être le dernier moment de tendresse. Sauf que ca n’arrive pas. Pourtant sa poitrine est en train de s’affoler. C’est pas les poumons qui déconnent, c’est le cœur. « J’voulais oublier que Six était malade. » Il déteste ceux qui passent pour des victimes, mais c’est c’qu’il est en train de faire. Rassemble petit à petit tous les éléments qui peuvent le disculper. « J’étais chez Maxym. » Elle a deviné, forcément. C’est pas compliqué. Ce dont elle a peur depuis un an s’est passée. « On s’est embrassé. » Pas de « Je » même si c’est la vérité. Mieux vaut garder quelques éléments secrets. « C'était débile, Lizie. Ca vaut rien.  » enchaine t-il. C'est qu'il pourrait y croire. « J'suis désolé.  » Ca vaut rien, il le sait, mais il ne cessera de le repeter.
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Il la stresse avec ses phrases entrecoupées. Il commence, s’arrête, et elle devine la suite. Cette suite qu’elle ne veut pas entendre. Il l’avoue et Lizie se sent défaillir. Elle est tombée de ce gouffre, Antwan la poussait. Elle se lève sans rien dire. Elle a besoin de respirer, de prendre de l’écart avant d’exploser. Elle tremble de colère et de tristesse à la fois. C’est comme si on l’avait poignardé en plein cœur sans lui laisser le droit de crier alors que la douleur est tellement intense. Elle a l’impression de revivre cet enfer qu’elle avait connu avec Kol. Elle retombe dans son pire cauchemar : celui d’être trompée. N’importe qui aurait pu le faire. N’importe qui. Mais tout sauf toi Antwan. Pourquoi toi ? Pourquoi l’homme dont j’suis tombée amoureuse a fait ça ? Elle se sent brisée de l’intérieur. Tous ce qu’il avait construit ensemble… envolé en un claquement de doigt. Il savait qu’elle pouvait tout surmonter. Tout. Sauf ça. Elle lui avait demandé une seule et unique chose quand ils s’étaient mis ensemble : ne pas se faire du mal. Il avait réussi finalement. Il n’était pas mieux que Kol. Il était même pire. Lui, qu’elle croyait différent… Elle essaye de calmer sa respiration et son cœur qui s’agite à l’intérieur. Elle finit par briser le silence en disant « Comment t’as pu me faire ça ? » Arrête avec tes excuses bidons Antwan. Elles ont aucun sens en plus, elles ne font que t’enfoncer encore plus dans ton mensonge. Elle se retourne et lui jette un regard noir. Tu ne verras plus cette étincelle dans les yeux de la rouquine, qui s’illuminait à chaque fois qu’elle croisait le regard de son amoureux. Elle ne le considérait plus comme tel à présent. Il était juste un traite parmi tant d’autres. Son regard s’était assombri. Son sourire avait disparu. « Je te faisais confiance ! » dit-elle en haussant la voix à cause de cette trahison.
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Elle se lève, silencieuse. Le verdict se fait attendre. Son cœur s’accélère. Le silence est mauvais, il est pesant. Wayans attend d’être jugé. Il a abattu ses cartes trop vite et il est certain qu’Elizabeth ne les a même pas pris en considération. Les faits sont là. Il est coupable. Point. Toutes les excuses qu’il y a autour n’y changent rien. « Comment t’as pu me faire ça ? » Il n’y a pas de colère dans sa voix. C’est de la tristesse. Quand a la déception, elle se lit des les yeux adverses. C’est c’que donnent tes conneries Wayans. Il aurait juré voir le cœur d’Elizabeth se briser jusqu’à « Je te faisais confiance ! » où la colère prend le dessus. La voix se fait plus forte. Lui n’a rien à dire. Il n’a plus de défense. « Je sais. » Il connaissait les conséquences, mais il l’a quand même embrassé. Folie du moment. La discussion qu’ils avaient eu avant a explosé les dernières barrières. Elizabeth avait disparu de ses pensées. Y avait que Maxym. Maintenant ca n’a plus aucun sens. Rien n’est logique dans sa tête. Il arrive pas à comprendre quelque chose qui semblait si sensé l’autre soir. « C’était une connerie. »
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Toutes les émotions avaient disparu sur le visage de la rouquine, pour laisser place à un mélange de tristesse et de colère. Un mauvais ménage. Son cœur battait à cent à l’heure et menacer d’exploser. Elle avait envie de pleurer et d’hurler à la fois. Elle ne voulait pas croire ses gestes. Elle ne voulait pas croire à cette cruelle réalité. Elle avait essayé de rester calme, mais cela lui était impossible dans de telles conditions. Elle avait une de ses envies de le frapper. De lui faire mal comme il lui avait fait mal. Qu’il ressente cette douleur atroce au plus profond de son être. Les paroles de l’eliot l’exaspèrent davantage. « Tu sais ?! Et pourtant tu l’as fait ! Tu me dégoutes ! » Elle avait voulu croire qu’il était fidèle, qu’il était un mur qui ne pouvait céder à aucune tentation. Pourtant il l’avait fait. Elle qui avait cru naïvement qu’il allait la respecter. Lizie en avait marre d’être traitée ainsi. L’amour ne lui procurait que du mal et de la souffrance. « Une belle connerie ! Je te pensais différent, finalement tu es comme les autres ! » ces paroles sont froide, comme son cœur qui est en train de se glacer par cette tromperie. Elle s’approche dangereusement de lui, sa main se serre en un poing. « Mais à quoi tu pensais à ce moment ? je n’arrive pas à croire que tu m’ais fait ça. » Les insultes mouraient d’envie de franchir la barrière de ses lèvres. « J’compte pour quoi moi ? Pour du beurre ? Tu vas embrasser des autres filles quand je suis pas là. » Maxym ou une autre, ça ne changeait rien. Le malheur pour lui, c’est qu’il l’ait embrassé elle et cela rend soudainement la chose plus grave, plus blessante. Lizie connaissait parfaitement ce scénario et ses conséquences. Elle l’avait vécu auparavant, et les gestes ne mentaient pas. Elle se sentait tout simplement trahie.
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