(ff) Louka&Adaline ✗ C'est qui?

Tu aurais voulu aller voir le match de soccer de Louka cette journée-là, mais tu ne le pouvais pas. Tu travaillais toute la semaine à l’hôpital et tu voulais faire des repas pour t’alléger la tâche. Tu te refusais de commander de la nourriture de restaurent ou de servir des repas congelé à ton fils. Tu voulais qu’il ait tous les nutriments nécessaires pour qu’il puisse bien grandir, pour qu’il soit en santé. Comme il était sportif, tu voulais t’assurer que ses repas contiennent tout ce qu’il avait besoin pour qu’il reste en forme. Tu étais à la salle de bain lorsque tu entendis la porte claquer, la voix de ton fils. Il avait l’air de bonne humeur, la partie avait dû être bonne. Lorsque tu eû terminé, tu sortis et alla le rejoindre dans le salon. « Est-ce que tu t’es… » Ta question resta en suspens. Tu le vis regarder un album photo que tu avais dût sortir par mégarde. C’était l’album que tu avais réservé à Skylar. Toutes les photos que tu avais conservées d’elle était dans ce livre. Tu n’avais jamais parlé de ta fille à Louka et maintenant, il te demandait qui était ce bébé. Tu n’étais pas prête à en parler. Oui, tu vivais mieux avec son décès, mais elle te manquait encore énormément. Tu ne savais pas comment faire pour lui expliquer qui elle était. Tu allas alors t’asseoir à côté de lui, posa un bisou sur sa tête. Tu devais être franche avec lui. Il était assez grand pour comprendre et pour savoir. « Tu sais, j’ai eût un bébé avant toi. Une petite fille qui s’appelait Skylar. C’est elle dans son berceau sur cette photo. » Tu t’arrêtas là. Tu espérais qu’il ne poserait pas d’autres questions sur elle.

À la suite de la question de Louka, tu avais l’impression que le monde allait te tomber sur la tête. Tu donnerais n’importe quoi pour avoir quelqu’un qui pourrait lui expliquer ce qui c’était passé avec Skylar lorsqu’elle n’était qu’un petit bébé. Sauf que tu étais seule et que tu devais lui parler de tout cela toute seule. Tu devais trouver le courage de le faire, de te replonger dans ces souvenirs. Tu étais tellement troublée par sa question, que tu ne remarquas même pas qu’il avait encore ses souliers à crampon dans les pieds, qu’il était assis sur le sofa avec ses vêtements tout sale. Il voulait savoir où elle était et elle ne pouvait pas lui mentir. « Tu sais, j’ai eût un accident avant de t’avoir toi. Skylar était avec moi dans la voiture. Les médecins ont réussi à faire en sorte que je puisse m’en sortir. » Tu pris une pause, prit une grande inspiration et ferma les yeux. C’était difficile pour toi de continuer à lui apprendre ce qui était arrivée à ta petite fille… « Mais Skylar, elle est partie au ciel. Les médecins n’ont pas réussi à la garder avec nous. » Des petits mots. Tu espérais que cela ne chamboulerait pas trop ton fils. Tu avais réussi à lui parler de ce qui était arrivé sans verser de larme. Tu devais être à l’écoute de ton fils. De plus, tu t’étais rendue compte qu’il ne savait pas encore qu’il avait été adopté. Sauf que tu jugeais que l’annonce du décès de Skylar était une assez grosse nouvelle pour lui en cette journée.

Tu avais de la difficulté à parler de la mort de Skylar avec Louka. Il était encore jeune et il ne comprenait pas tout. Tu ne voulais pas lui dire directement qu’elle était morte. Tu ne savais pas comment il allait réagir et tu ne voulais pas qu’il soit affecté. Il ne l’avait pas connu et il n’avait pas à vivre de la tristesse à cause de son décès. C’était ton petit garçon, tu voulais le protéger de toutes ces histoires d’adulte. Tu savais qu’il allait falloir avoir cette conversation tôt ou tard avec lui, mais tu aurais mieux aimé que cela se fasse tard que tôt. Tu n’étais pas prête pour cela. Tu ne voulais pas avoir cette conversation. Pourtant, il t’en obligeait. Tu ne pouvais pas refuser de lui expliquer. Il te demanda alors ce qu’elle faisait au ciel. Tu passas ta main dans tes cheveux. « Elle veille sur nous. » Tu soupiras, porta une mèche de tes cheveux dans ta bouche. Tu avais ce tic nerveux depuis que tu étais adolescente et il ne s’était pas atténué avec l’âge. « J’aurais voulu que tu la connaisse, mais elle n’a pas survécu à cet accident… » Tu ne voulais pas prononcer le mot mort. Non, tu ne pouvais pas. Tu allais pleurer. Puis, il te demanda si tu l’avais aimé plus fort que lui. Tu le pris dans tes bras, lui caressa les cheveux. « Non mon loup. Je t’aime aussi fort qu’elle. Vous êtes mes deux enfants. Et je vais continuer à t’aimer toute ta vie. Tu peux en être sûr. » Tu avais tellement peur qu’il se sente rejeté. Tu avais bien fait de ne pas lui parler de son adoption. Tu ne voulais pas qu’il sache immédiatement qu’il n’était pas sorti de ton ventre. De toute manière, cela ne changerait rien à sa vie. Tu étais sa mère, point final.

C’était une conversation que tu redoutais depuis qu’il était tout petit. Pourquoi est-ce que tu n’avais pas pris soin de serrer cet album avait que Louka revienne ? Il n’aurait pas posé toutes ces questions et il n’aurait pas eût à s’inquiéter de tout ce qu’il ne pouvait pas comprendre totalement. Il était encore si jeune… Elle faisait de son mieux pour pouvoir répondre à ses questions. « Oui, elle nous regarde et elle doit rire des bêtises que l’on fait. » Tu lui fis un petit sourire. Ton fils était collé sur toi. Tu t’ennuyais du temps où il avait besoin de toi, qu’il te cherchait partout dans l’appartement parce qu’il était insécure. Maintenant, il grandissait et il y avait ces moments où il aurait aimé que tu disparaisses, mais tu avais quand même une belle relation avec lui et tu t’en comptais chanceuse. Puis, il te demanda si elle aurait été fière de lui. Tu lui fis un autre petit sourire. « C’est sûr que Skylar serait fière de toi. Elle serait fière d’avoir un petit frère aussi gentil et aussi drôle que toi. » Tu voulais le rassurer. Tu avais besoin de savoir qu’il allait bien. Puis, il t’annonça que son ami avait été adopté, qu’il était content de ne pas l’être. Tu ne pouvais pas lui cacher encore… Tu savais qu’il ne te le pardonnerait pas. Il était le moment de lui annoncer. « En fait… Tu sais mon loup, il n’y a pas de mal à être adopter. Je suis sûre que les parents de Duncan l’aiment autant sinon plus que s’il avait été leur vrai fils. » Tu attendis quelques secondes. Serra ton étreinte autour de son petit corps pour qu’il sente tout l’amour que tu avais pour lui. « Tu sais Louka… Tu as aussi été adopté. » Tu pris quelques secondes. « Mais je ne veux pas que tu t’en fasse pour ça parce que je t’aime et je t’aimerai toujours. Tu es mon fils et tu le serra toujours. » Tu arrêta de parler… Tu voulais voir la réaction qu’il allait avoir, en espérant qu’elle ne soit pas trop explosive.

Tu n’avais pas eût le choix de lui annoncer qu’il avait été adopté lui aussi. Tu n’avais pas pu continuer la conversation comme si de rien était. D’une manière ou d’une autre, il allait devoir le savoir tôt ou tard. Tu avais choisi ce moment pour le faire parce que tu savais qu’il allait t’en vouloir énormément si tu lui annonçais beaucoup plus tard, dans son adolescence. Pourtant, lorsqu’il se dégagea de ton étreinte, c’était comme s’il arrachait ton cœur. Tu avais fait de la peine à ton bébé. Tu aurais voulu le garder contre toi toute la journée, toute la nuit. Tu aurais voulu qu’il ait encore deux ans et qu’il te regarde comme si tu étais son idole. Pour l’instant, tu étais devenue un monstre, tu le savais. Lorsqu’il partit en courant, tu ne le retins pas. Tu lui laissas quelques minutes pour évacuer ses émotions tout seul. En même temps, cela te permettais de reprendre tes esprits de chercher comment faire pour lui dire que tu l’aimais plus que tout au monde et que adoption ou non, tu étais son fils. Tu entras alors dans sa chambre. Tu le vis coucher sur le ventre dans son lit. Tu t’assis à côté de lui, sans le toucher parce que tu savais qu’il ne le voulait probablement pas. Tu pris quelques bonnes respirations. « Louka, dis-moi ce à quoi tu penses. » Tu voulais qu’il évacue. Tu voulais que ses émotions ne restent pas à l’intérieur de lui. Tu allais tout faire pour le faire parler même s’il ne le voulait pas.