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Haunted - Amanda & Echo

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Haunted
Amanda & Echo

L'esquisse sembla prendre forme. Bien qu'elle ne donne pas encore ce qu'Echo avait en tête, celle-ci sembla satisfaite et se dit que ça suffirait, pour l'instant. Confortablement installée face à son chevalet dans la salle d'art plastiques, la jeune femme faisait courir le fusain depuis bien plus d'une heure, n'ayant pas remarqué que la plupart des étudiants quittaient l'université pour rentrer chez eux ou à leur dortoir. Les doigts tâchés de noir et le regard légèrement fatigué, elle préféra laisser tomber pour cette fois. Un silence agréable l'entourait et elle resta un instant, figée sur son œuvre. Les traits semblait de plus en plus net et cela la fit sourire. Peut-être qu'elle pourrait le lui offrir. Echo n'avait pas la prétention de croire que ses œuvres étaient magnifiques mais elles avaient au moins le mérite d’être unique. Noah la pensait unique et étrange mais ce qu'elle trouvait unique et étrange, c'était plus ses œuvres qu'elle-même. Elle observa, un instant, les mains posés sur ses jambes croisées avant qu'elle n'effleure les lèvres vivement dessinées, comme si elle s'était sentit pousser par la passion, l'amour et la colère. Les yeux n'avaient encore une couleur mais elle savait qu'ils seraient d'un bleu presque similaire aux siens. Ses doigts passèrent à la chevelure faits de traits fin, rapides et presque flous. L'orangé serait parfait pour reproduire le roux teinté d'or qu'elle arborait depuis toujours. Ses lèvres tremblèrent un instant, les souvenirs affreux d'une enfance détruite refaisant peu à peu surface. Elle se rendit compte qu'elle y pensait peut-être un peu trop souvent en ce moment. Elle qui, pendant trop longtemps, avait voulu oublié qu'elle avait été une enfant candide, naïve et trop innocente. Attrapant un torchon, elle s'y essuya les doigts vivement, rageuse d'être soudain trop humaine. Il avait tout brisé, tout piétiné sans aucune pitié, réveillant l'enfnt perdue qu'elle était. Serrant les dents, elle jeta le tissus au loin avant de le voir s'envoler mollement jusqu’au sol, froissé, tâché, plus noir que blanc. Repoussant ses cheveux, elle se leva et rangea vivement ses affaires dans son sac et sortit de la salle y laissant le visage trop souriant de sa sœur poursuivit par la mort.

Ses pas la menèrent jusqu'à un autre couloir alors que, perdue dans ses pensées, elle avait dérivée ailleurs que vers la sortie de l'école. Enfilant la veste qu'elle tenait au bout de sa main, elle remonta la bride de son sac sur son épaule et regarda derrière elle et ne reconnut pas les lieux. Superbe, débile comme elle était, elle avait réussie à se perdre dans l'école qu'elle côtoyait depuis trois ans. Lâchant un juron, elle avança dans la pénombre, seulement éclairée par la lumière de la lune qui filtrait à travers les fenêtres du couloir. Harvard semblait presque effrayant ainsi, baignant dans la nuit. Ou peut-être n'était-ce qu'elle qui délirait encore et toujours ? Soudain, une musique. Une mélodie presque mélancolique et étrange. Elle tenta tant bien que mal de se diriger vers la musique avant de voir une porte entrouverte d'où filtrait la douce romance mélancolique. Echo poussa le plus doucement possible la porte qui se refermer derrière et n'y vit rien sur le moment. Intriguée, elle avança doucement. Elle finit par découvrir la coupable, installée devant le piano. L'étudiante observa, silencieuse et figée. La Quincy devait bien être la dernière personne qu'Echo avait envie de voir aujourd'hui. Elle n'était pas en état de faire semblant, de faire comme si tout allait bien, que Noah n'était rien du tout et qu'Amanda n'avait pas représentée un danger pour elle. Pourtant lorsqu'elle murmura « Amanda ? » sa voix lui parut douce et surprise, jurant avec la colère qui grouillait dans ses veines mélangée à la tristesse qu'elle ne cessait de ressentir depuis l'appel de sa mère à Noël, depuis que sa sœur avait un cancer et depuis que sa vie lui semblait plus merdique que jamais.

Emi Burton
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Haunted.
Quelle vie allais-je mener désormais ? Quelle sorte d’existence m’était destinée maintenant que je n’avais absolument plus personne à qui me rattacher ? Ces questions me revenaient sans cesse à l’esprit tandis que mon corps tentait tant bien que mal de survivre. J’éprouvais un dégoût sans nom pour cette injustice se prénommant « vie ». La nausée me prenait dès que mes pensées devenaient un peu trop négatives et je n’avais de goût que pour le silence et la paix. Je ne mangeais presque rien et malgré l’aide que m’apportait Carlisle, je ne cessais de sombrer. Pourtant, j’essayais de me remettre en question, j’essayais de voir les bons côtés de la vie mais maintenant que j’étais devenue la fille la plus esseulée au monde, il me semblait que plus rien ne pouvait me rendre cette joie que je détenais auparavant. Les seuls conseils que j’obtenais de mon psychothérapeute étaient de trouver la paix au moyen d’une échappatoire. Les longues heures passées sur mon lit, à réfléchir et à ressasser, ne m’avaient conduit à aucune solution, malheureusement.

Les pas lents et alourdis, je marchais le long d’un couloir d’Harvard. J’étais comme un fantôme, j’errais et pourtant, les cours étaient terminés depuis trois bons quarts d’heure. Les yeux dans le vide, je me dirigeai tout droit vers la salle de musique. Je ne savais pas ce que j’allais y faire ni pourquoi j’avais envie d’y aller, mais c’était exactement comme si quelque chose me tirait jusqu’à cette pièce. J’y entrai presque à contre cœur. Ma défunte mère était une férue de musique et jouait très volontiers au piano, m’apprenant par la même occasion dès lors qu’elle en avait la possibilité. Je ne pouvais pas me venter de ce que je savais faire étant donné que j’atteignais de très loin la perfection mais je connaissais quelques mélodies qui m’évoquaient mon enfance.

Arrivée à l’intérieur, je me dirigeai presque immédiatement vers le piano à queue, voulant à tout prix laisser glisser mes mains sur le clavier. Je déplaçai quelque peu la banquette qui se situait en face avant de m’asseoir dessus et de déposer mon sac à mes côtés. Mon souffle commença à s’accélérer légèrement, l’angoisse était en train de ressurgir doucement. Mes mains se faufilèrent sous le couvercle qui camouflait les touches et le relevèrent lentement. Mes yeux débutèrent par caresser les touches noires et blanches délicatement, tandis que mes doigts les effleuraient timidement. L’image de ma génitrice me vint à l’esprit ; c’était douloureux mais jouer allait certainement me permettre d’évacuer toutes ces émotions aussi pénibles les unes que les autres. A la suite, vint le souvenir de mon père qui l’écoutait. Mon défunt père à qui je ne cessais d’adresser mes pensées les plus profondes depuis mon acte. J’étais sûre d’une chose désormais, c’est que plus aucun des deux ne se retrouverait seul désormais. Ils avaient rejoint les étoiles ensemble et même s’il fut un moment où je m’étais persuadée que je devais m’y rendre également, il n’en était plus question aujourd’hui.

J’inspirai un grand coup avant de jouer quelques notes. Le cœur gros, je n’avais qu’une seule envie : Celle de pleurer. Une boule s’était formée à l’intérieur de ma gorge mais j’essayai de me contenir le plus possible. Puis un silence se fit entendre, je réfléchis quelques secondes avant de me décider à jouer. Je n’avais pas perdu la main et les mouvements arrivaient les uns derrières les autres machinalement, facilement. Les yeux embrumés, je suivais les touches à tour de rôle en faisant attention de ne commettre aucune erreur. Lorsque je me sentis plus à l’aise, mes paupières s’abaissaient jusqu’à se fermer totalement.La musique m’emportait presque et à ce moment-là, mes pensées étaient absolument toutes effacées, cachées, je ne songeais à rien.

Cette mélodie était mélancolique et l’espace d’un instant, je me demandais pourquoi ma mère l’aimait tant. Elle ne représentait ni gaieté ni joie, alors pourquoi avoir voulu m’apprendre une telle partition ? Elle, qui de nature n’aimait que les chants entrainants et propices à la danse. C’était tellement étrange. C’était un peu comme si elle me l’avait enseignée pour qu’un jour je sois là, dans cette salle, pour jouer ces notes. Mes doigts courraient sur le clavier et j’étais presque en extase lorsque j’écoutais cette musique pleine de langueur. Soudain, au bout d’une minute, j’entendis un bruit, comme un claquement de porte. Je me retournai instinctivement vers le vacarme et vis apparaître Echo. Elle se déployait dans cette douce pénombre tandis que nous étions dans le noir presque total, éclairées seulement par notre très chère lune. J’étais abasourdie, pourquoi était-elle ici ? Qu’avait-elle à me regarder ainsi ? Elle était complètement bouche-bée et un silence presque gênant s’installa.

Je n’avais aucune envie d’être accompagnée, encore moins par Echo. Je n’avais rien contre elle, mais nous nous connaissions à peine et tout ce que je savais d’elle, était qu’elle n’était pas très bavarde ni très rassurante. En plus de cela, je voulais jouer tranquillement afin d’évacuer toute cette peine qui m’habitait et qui me creusait un peu plus chaque jour, causant toujours en crescendo mon mal-être. Elle scanda mon prénom. La jeune brune avait l’air d’être surprise. Elle s’attendait certainement plus à un Lowell ou quelqu’un d’autre du genre. Mes yeux la scannèrent de haut en bas puis vinrent se plonger dans l’azur des siens. « Ah…Echo. » Dis-je simplement, la déception presque audible dans ce que je venais de lâcher. Je me retournai de nouveau vers le piano et rabaissai le couvercle afin de protéger les touches. Une de mes mains passa dans mes cheveux fraichement coupés –qui m’arrivaient maintenant aux épaules- et replaça quelques mèches derrière mon oreille. Je ne savais quoi lui dire, ni quoi faire. Il fallait que je reste polie malgré tout. Je ne pouvais pas faire hommage à ma mère puis cracher sur l’éducation qu’elle m’avait donnée juste après. Alors, je me redressai et me dirigeai doucement vers l’étudiante. M’approchant d’elle, je dis : « Comment vas-tu ? » Politesse de circonstance. Elle n’arborait pas une mine meilleure que la mienne alors peut-être que cette question était tout bonnement débile. Le malaise se ressenti immédiatement, chez elle comme chez moi. Quelque chose clochait et ça allait devenir certainement insupportable. La si faible luminosité devait y être également pour quelque chose. Je me raclai la gorge péniblement avant d’essayer d’étirer quelque peu mes lèvres, faisant croire à Echo que tout allait pour le mieux.


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Lorsqu'elle peignait, Echo se perdait bien trop souvent dans cette transe qu'elle appelait le « Néant ». Elle ne se sentait plus réellement ici ou ailleurs, juste perdue dans sa tâche, peinturlurant sa toile de frasques sanglantes, tremblante de sa passion, laissant sa colère, son amour, sa passion parfois son désir se déversait sur la toile. Le souffle parfois cour,t elle finissait décharnée et prête à hurler lorsqu'elle finissait sa toile. L’œuvre qu'elle avait laissé dans la salle de classe serait sûrement le dernier portrait qu'elle ferait après celui de Noah. Tout en errant dans les couloirs, elle murmurait ses pensées, ses doigts glacés flirtant avec ses propres lèvres, encore fébrile de ce qu'elle venait d'esquisser. Qu'adviendrait-il d'elle le jour où elle perdrait sa sœur ? Elle eut envie d'hurler et de tomber à terre rien que de penser à ça. Secouant la tête, elle s'aventura sur d'autres couloirs sans s'en rendre compte, laissant les talons de ses bottes résonner en une musique rythmique et sévère. Pourtant une autre mélodie vint briser le son de ses pas. Penchant la tête sur le côté, elle put bien vite découvrir l'auteur de cet air mélodieux et qui lui donnait envie de se replier en boule dans un coin. La lune mordant les murs de sa lueur, elle n'aperçut pas d'emblée la joueuse avant qu'elle ne se tourne vers elle.

Figée, Echo l'observa. Elle oscillait entre colère, envie, attendrissement. Cette fille n'avait rien demandé, ni qu'elle revienne et fracasse son couple, qu'elle apparaisse comme un boomerang dans sa vie pour couper tous les fils qui la reliait à Noah. Elle cilla et laissa la voix douce et chantante d'Amanda combler le vide entre elles. C'était affreusement gênant d'être là sans savoir quoi faire. Resserrant la main sur la bandoulière de son sac, elle s'efforça de rester calme, lisse mais n'esquissa aucun sourire. Elle fut surprise par la question de la Quincy, pensant qu'elles auraient peut-être d'autres choses à se dire. Plus importantes, plus percutantes. Elle fronça légèrement les sourcils, remarquant dans la pénombre le corps amaigri de la jeune blonde et eut un mauvais pressentiment. Echo ne demanda rien. Elle n'était pas l'amie d'Amanda, en réalité. Simplement une fille qui s'était rapprochée suffisamment d'elle pour pouvoir faire du mal à Noah. Elle s'en voulut, comme toujours, chaque fois qu'elle croisait le regard empli d'une innocence qu'elle n'avait plus. Inspirant, elle finit par répondre « Je … Je sais pas si ça va bien mais … Ça va. Et toi ? » Dieu, voilà qu'elles allaient se lancer dans une conversation inutile et qui ne mènerait à rien. Echo n'était pas en état de tenir une conversation pareille avec elle. Elle était trop à fleur de peau. Sa relation avec Noah prenait un tournant chaque fois plus intense alors qu'Amanda, elle, s'était retrouvée sans l'homme qu'elle aimait. Elle n'était qu'une immonde salope. Ce fut là sa dernière pensée avant qu'elle ne balbutie un « Je … J'vais y aller. » Elle se détourna, manqua de percuter un instrument et partit vers la porte. Elle tourna la poignet mais découvrit la porte fermée. La panique monta d'un cran. Elle chercha un loquet des yeux mais ne trouva rien. « Merde, merde … Non, je t'en prie ... » murmura-t-elle d'un ton suppliant. Elle tira sur la porte et poussa mais rien. Elle entrouvrit les lèvres, se demandant si elle avait encore été maudite. Posant son front contre le plat de la porte, elle soupira. Elle prit une grande inspiration avant de taper du plat de la main cette putain de porte « Mais merde à la fin ! » Elle passa une main nerveuse dans ses cheveux avant de se reculer et de revenir vers Amanda, ne la regardant pas directement « Bon, j'crois qu'on est bloquées. » Elle recula jusqu'au mur et se laissa glisser au sol, soudainement épuisée d'en arriver à des situations toujours aussi gênantes et chiantes.  
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Echo avait toujours été la femme qui m’inspirait le moins confiance, je ne savais pas réellement pourquoi car au fond, elle ne m’avait rien fait de mal, mais son air semblait cacher de nombreuses facettes qu’il m’effrayait de découvrir. Cette sensation étrange qui planait entre nous deux à chaque fois que nous nous croisions avait l’effet sur moi d’un vent glacial qui faisait frissonner mon échine instantanément lorsque mes yeux se jetaient sur la jeune brune.

Il me semblait que jamais je n’avais aperçu de sourire à ses lèvres, ni même de mine heureuse. Cette fille devait être certainement assez torturée dans son esprit que pour arborer ce visage sans cesse. Cette pensée me vint dès lors que j’avais interposé son regard avec le mien, dès lors que j’avais arrêté de jouer. Dieu que venait-elle faire ici ? Ne pouvait-elle pas me laisser jouer tranquillement ? Intérieurement, j’avais soupiré si fort qu’elle aurait certainement du remarqué à quel point cela m’ennuyait. Je n’avais plus la force de cacher mes émotions, même les plus détestables.
Puis têtue comme j’étais, non, plutôt, gentille comme j’étais, j’avais dû lui demander si cela allait, même si je devais me douter de la réponse, la politesse était toujours de mise avec moi, c’était ainsi que mes défunts parents m’avaient éduquée et je restais fière de ces valeurs qu’ils m’avaient inculquée, je les honorais toujours, même endeuillée.

Néanmoins, je ne m’attendais pas une telle réponse de sa part, elle me dit qu’elle ne savait pas si cela allait et immédiatement mon cœur se tordit, dans un sens, puis dans l’autre. Elle devait être sacrément mal pour avouer que quelque chose n’allait pas. Mon regard s’intensifia, évitant les larmes par-dessus-tout et, c’est à ce moment-là que je m’étais approchée d’elle. Elle ne bougeait pas, restant fixée, là, comme un piquet. Toute la mécanique de mon esprit s’était activée, les rouages qui le composaient s’étaient mis en route et pourtant, aucune réponse ne venait s’ajouter pour Echo, je ne savais tout bonnement pas quoi dire, ni quel comportement je devais adopter. Alors, un simple « Ça va. » Sortit de ma bouche, lentement avec langueur et surtout, faussement.

Soudainement, Echo fit volte-face en disant qu’elle allait y aller. Je ne la retins pas. Ce n’était pas mon but, je voulais rester seule, avec moi-même et cette peine qui mutilait chaque recoin de mon corps, de mon existence et de mon esprit. Je me tus, indéfiniment, je ne disais rien, je ne voulais rien faire transparaître, la situation étant assez horrible ainsi. Puis Echo arriva à la porte, elle essaya de l’ouvrir mais rien n’y faisait. Je l’entendis jurer tout bas. Il semblait que nous étions enfermées et pourtant, je n’avais pas entendu de verrou. Je soupirai un grand coup, évacuant par la même occasion l’angoisse qui commençait à me prendre d’assaut. La brune commençait à s’énerver, elle tapait et bousculait cette porte, espérant certainement qu’elle s’ouvre. Rien n’y fit, nous étions bloquée là, comble du destin ou malchance de la vie ? Je ne me posai pas plus de question et lorsqu’Echo se retira de la porte pour aller s’asseoir contre un mur plus loin, elle murmura que nous étions bloquées. Alors, ce fut à mon tour de me diriger vers cette porte qui nous retenait cloitrée, ici, ensemble. Je ne savais pas ce qui me faisait le plus peur, rester coincée ici ou bien rester coincée ici avec Echo. J’étais silencieuse, cachant tant bien que mal l’anxiété qui s’était installée en moi. Je pris la poignée dans ma main droite et essayai de l’ouvrir à mon tour, comme si je n’avais pas confiance en Echo, comme si je la trouvais trop bête pour savoir comment fonctionne l’ouverture de la porte. C’était inconscient, je ne la trouvais pas débile à ce point mais mon esprit se sentait obligé d’essayer de nous ouvrir à son tour. Alors, avec force, je tirai, bousculai et frappai le bois qui nous retenait enfermée dans cette pièce devenue trop glauque pour moi. J’y allais fort, très fort, la rage s’était emparée de moi, je ne pouvais pas croire qu’une telle chose pouvait m’arriver, surtout pas à cette heure-ci. « Merde ! » Et là, dans ma tête, tout était clair, si Echo n’avait pas fait éruption, je n’aurais pas arrêté de joué et le concierge n’aurait pas fermé cette porte. Si Echo n’était pas venue, la porte aurait été toujours ouverte et nous n’en serions pas là, à cet instant. Tout était de sa faute. Je ne dis rien, j’étais en colère et ce mélange entre ce sentiment et la douleur qui m’habitait était électrique, mon cœur et mon corps vacillaient, c’était horrible.

Soudain, je sentis une vive douleur dans mon avant-bras droit, c’était lancinant, pas agréable du tout. Je relevai ma manche et regardai. Le pansement qui était raccroché à ma peau blême était en train de se teinter de rouge. « Merde… » répétai-je tout en entourant mon bras de ma main gauche. L’un des nombreux fils qui refermait mon épiderme avait dû sauter… Encore une fois, c’était de sa faute, à elle. Je me mis à la regarder en silence, le visage coincé entre colère et tristesse. Je soupirai un grand coup, essayant d’évacuer au mieux cette angoisse et vins m’installer contre un mur, à l’opposé d’Echo, resserrant ma main pour éviter de me vider de mon sang pour la seconde fois et surtout, éviter que la brune ne découvre ce que je cachais. « C’est foutu… » Dis-je à la jeune femme se tenant assise devant moi. J’avais un goût amer au fond de la gorge, ainsi qu’une boule désagréable qui commençait à se former petit à petit. Je n’étais même pas sûre que nous puissions utiliser notre téléphone dans cette pièce. Le directeur détestait tellement l’utilisation des portables en cours, qu’il avait fait installer des brouilleurs de réseaux un peu partout dans l’université. Je pris mon téléphone, voulant vérifier immédiatement si c’était le cas, et avec déception, le manque de barres en haut de l’écran, me fit perdre tout espoir de pouvoir sortir d’ici avant le jour suivant…

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Prête à défaillir, Echo resta figée. Ses pieds n'avaient plus l'air de vouloir se mettre en mouvement. Les deux jeunes filles n'avaient jamais vraiment pris le temps de discuter et Echo avait toujours su faire semblant auprès d'Amanda, faire comme si Noah n'était qu'une sorte de connaissance et qu'elle voulait juste s'amuser avec lui. Oui, elle avait réussi, jusqu'ici, à faire semblant que Noah ne représentait pas grand chose. Mais à présent, elle n'avait plus envie de mentir, de se mentir et encore moins de mentir à Amanda. Elle ne voulait pas faire comme si elle était son amie, son confidente ou qu'elle comprenait son mal être. Echo aurait pu si il n'y avait pas eu son amour étouffant pour Noah, sa haine contre sa mère, sa peine immense face à la maladie de sa sœur. Et voilà que Marin avait quitté Cambridge pour la rejoindre. Elle était seule, à son tour. Pourtant, elle faisait tout pour s'entourer un maximum de personnes, qui lui importait ou non. Noah, Solveig, ses colocataires, des personnes croisées dans la rue. Peu importait du moment qu'on ne la laissait pas seule assez longtemps pour qu'elle rumine. Et voilà que le barbu d'en haut lui laissait la ''chance'' de passer un moment avec Amanda. Mais elle était la dernière personne qu'elle aurait voulu croiser, voir. Qu'allaient-elles pouvoir se dire ? Rien d'autre que de stupides banalités qu'Echo trouvait agaçante. Elle y répondit d'ailleurs à demi-mot, renvoyant la question par réflexe. Son corps était tremblant, transpirant et prêt à céder sous le poids du remord, de la colère et de la tristesse. Une tension planait entre elle qui mettait l'écossaise mal à l'aise.  Prise de panique, elle se détourna, prête à partir et à laisser derrière elle le visage dévasté d'Amanda. Dévasté ? Oui, il lui semblait que la jeune femme n'avait pas l'air en forme, pas bien du tout même mais elle ne préférait pas demander. Ça ne la regardait pas de toute façon. Sa main se posa sur la poignée mais la porte lui résista. Quoi ? Elle s'affola encore plus, elle ne voulait pas que son karma de merde la noie jusque là. Elle ne voulait pas finir dans une salle, sombre et remplie d'instruments de musique avec pour seule compagnie, l'ex de l'amour de sa vie. Jurant tout bas, elle revint finalement vers le centre de la pièce et déclara que la porte était fermée. Amanda sembla se réanimer, n'ayant pas quitté la place qu'elle avait eu jusqu'alors tandis qu'Echo se laissait tomber à terre, incapable de se battre contre une ridicule porte. La blonde testa à son tour, comme si Echo était moins forte qu'elle et que le loquet ne lui résisterait pas à elle. Mais elle ne fit aucun commentaire, amorphe. Elle se fatiguait pour rien. La Quincy finit peut-être par s'en rendre compte car elle recula enfin, relâchant la poignée. Echo l'observa du coin de l’œil avant qu'elle ne revienne vers elle et déclare ce qu'elle savait déjà. Elle sortit son portable et dû être déçue de ce qu'elle y vit, l'étudiante sachant parfaitement que le réseau, Amanda déclara que c'était foutu. Elle haussa un sourcil, silencieuse. Qu'est-ce qui était foutu ? Leur vie ? Le fait d'ouvrir la porte ? Leur relation ? Ouais, peut-être un mélange de tout ça. Elle sortit une cigarette de son sac et trima quelques instants avant de réussir à l'allumer, ses mains moites éteignant la flamme aussitôt. Ses prunelles curieuses vinrent se poser sur les fenêtres qui longeaient la salle et laissaient filtrer la lumière de la lune. « Je t'aurais bien proposé de sauter par la fenêtre mais on doit être à deux étages au dessus du sol alors … A moins que t'ai envie de mourir, j'vais m'abstenir. » dit-elle simplement, sans un sourire mais sur un ton toujours aussi neutre. Elle n'avait pas envie de créer d'esclandre, de lancer des hostilités qu'elle savait pourtant inévitable. La vérité lui démangeait la bouche mais lui faisait peur en même temps. Il fallait bien qu'elle se l'avoue, elle s'était attachée à Amanda. Un peu, pas trop mais assez pour qu'elle n'ait pas envie de lui faire encore plus de mal qu'elle n'en avait déjà fait. Elle avait envie de réparer une erreur irréparable. La jeune femme ne savait pas si elle serait capable de laisser Noah renouer avec elle, simplement pour … pour qu'il soit heureux. Elle ne savait pas si elle le supporterait vraiment. Tirant une latte de sa clope, elle reporta son regard sur la jeune fille en face d'elle « Alors … Je sais bien que t'avais sûrement aucune envie de rester enfermer avec moi ici mais … va bien falloir tuer l'ennui. Ou alors … je me tais et on reste là à se regarder dans le blanc des yeux jusqu'au petit matin. » Elle sortit son portable de sa poche avant de remarquer, qu'elle aussi, n'avait pas de réseau. Soupir puis elle sortit une bouteille d'eau avant de laisser tomber la cendre dans celle-ci. Puis reprenant de cette voix toujours sans timbre et presque trop calme pour être normale, elle demanda « Franchement, puisqu'on est enfin seules, toutes les deux, sans Noah, sans ami, sans intrus … Tu me détestes ? » Elle haussa un sourcil, prête à encaisser, à tout encaisser si cela pouvait laver cette corde qui leur enserrait la gorge à toutes les deux, les faisant presque suffoquer.
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La blonde et la brune enfermée dans cette pièce absolument avide d’émotions, avide de gaieté et sombre comme les abysses. Je n’avais pas eu l’idée d’allumer la lumière, la luminosité étant assez importante pour pouvoir jouer dans le calme et pourtant, là, maintenant que nous étions toutes les deux enfermées, cette pénombre me faisait froid dans le dos. La pièce était grande et des dizaines d’instruments étaient installés à quelques recoins de la pièce. Au fond, il y avait un grand tableau noir avec, d’un côté, des portées vierges et de l’autre, les restes d’un cours de musique. En dessous, il y avait une sorte d’estrade faite de bois, qui servait uniquement au professeur. J’aimais cette salle, en règle générale, elle était reposante et elle me libérait de toutes les tensions qui me ruinaient la santé, mais cette fois, je la détestais. Je la haïssais parce qu’elle m’avait joué un sale tour qui allait certainement me donner plus de nausées que n’importe quelle autre situation.

J’avais essayé en vain d’ouvrir moi-même la porte et étais partie m’asseoir à l’autre bout de la salle, juste en face d’Echo. Je ne la regardais pas et ne disais rien pour le moment. Mes genoux remontés vers ma poitrine et mes bras les entourant, je regardais les fenêtres qui étaient certainement nos seules issues pour le moment. Un silence pesant vint s’installer une fois de plus, tout ce que nous pouvions entendre était les craquements du plancher aussi vieux qu’Harvard l’était. L’ambiance devenait peu à peu de plus en plus glauque, de plus en plus terrifiante. Cet environnement était peu propice aux échanges mais, à ma grande surprise, Echo commença à parler, encore une fois, après s’être allumé une cigarette. Sauter par la fenêtre était là son idée la plus illuminée ? Quel coup de grâce elle m’offrait, mon cœur se serra d’un seul coup, mes mains se crispèrent autour du tissu qui m’habillait et mes dents cognèrent les unes contre les autres. J’avais envie de lui crier qu’elle était idiote, trop bête pour dire ce genre de chose mais je me retenus, je ne voulais pas attirer les foudres de cette fille qui me semblait de toute façon, assez dérangée pour pouvoir me faire du mal.
A ce moment-là, les mots de Noah résonnèrent dans mon esprit, ils s’entrechoquèrent dans mon cerveau en ébullition. Comment pouvait-il aimer une fille qui lui voulait sans cesse du mal ? Je pris une grande inspiration avant de lever les yeux vers ma rivale. Oui, le mot rivale devait être de mise puisqu’elle m’avait pris ce que j’avais de plus cher ici. « Ça doit certainement être plus efficace que les lames. » Dis-je, les mots sortant péniblement d’entre mes lèvres et le ton hargneux que j’avais démontrait bien toute la difficulté que j’avais à approuver la situation dans laquelle nous étions.

J’avais fait une tentative de suicide, je m’étais ouvert les veines au niveau des deux avant-bras. Certaines plaies atteignaient presque deux centimètres de profondeur et il fallut une microchirurgie pour reconstituer le système vasculaire. Echo n’avait rien trouvé de mieux que de me parler de la mort, encore une fois… Elle n’y pouvait rien, elle ne pouvait pas savoir mais mon cœur se tordait encore lorsque l’on évoquait ce genre de chose.

Je jetais un regard noir à la jeune femme qui me regardait encore une fois, mes mots l’avaient certainement choquée mais je m’en contrefichais, après tout, si je faisais parler de moi, peut-être que l’on me considérerait un peu plus, peut-être que l’on me montrerait plus d’attention.
Echo se remit à parler, je ne l’écoutais qu’à moitié, elle m’invitait certainement à parler ou à faire quelque chose d’autre que de se regarder dans le blanc des yeux. Mais je devais avouer qu’elle avait raison, j’allais devenir folle si nous restions ainsi, sans dire un mot. Je ne répondis rien et soupirai même quelque peu. Mes yeux se mirent à la fixer avant qu’elle ne reprenne la parole et là, elle me posa la question à laquelle je n’avais pas moi-même de réponse. La détestais-je ? Je n’en savais rien. J’avais un profond dégoût pour ce qu’elle avait, pour ce qu’elle pouvait avoir et ce qu’elle pouvait faire avec Noah, mais je ne pouvais pas admettre que je la détestais, je n’étais pas puérile encore moins, une gamine…

J’avalai difficilement ma salive et la regardai dans les yeux lorsque ma bouche s’entrouvrit pour laisser s’échapper mes mots, prononcé lentement et avec le moins de certitude possible. « Je ne te déteste pas. Je déteste le fait que Noah puisse t’aimer. En fait, je crois que je suis jalouse de toi parce que tu as tout ce que j’ai toujours voulu. Je ne dis pas que je suis certaine que Noah était l’homme de ma vie, mais s’il avait pu partager avec moi un petit peu plus du chemin que nous avions construit, je crois que j’aurais été heureuse, bien plus que je ne le suis maintenant. » Je pris une seconde inspiration, mes yeux se détournant de la jeune femme pour se coller contre les vitres assombries. « J’ai simplement l’impression qu’il y a quelque chose de pas fini entre nous mais tant pis… Je ne peux pas le forcer à m’aimer, c’est ainsi, je me suis faite une raison. Je ne connais peut-être pas Noah aussi bien que toi, ou que sais-je… Mais je sais ce dont il a besoin et j’espère que tu lui apporteras. » Je réfléchis quelques secondes avant de reposer mon regard dans l’azur des yeux d’Echo. « Cela dit, je garde un œil sur lui et je t’empêcherai de lui faire le moindre mal. » Finissais-je par avouer. Je ne savais pas vraiment ce qui se tramait dans l’esprit de la brune, ni comment elle concevait sa relation avec Noah dans le futur, mais d’après les dires du jeune homme, elle ne lui apportait pas que du bien, alors j’avais décidé que quoi qu’il adviendrait, j’allais le protéger de tout ce qui pouvait lui porter atteinte. J’étais consciente que je ne pouvais pas le protéger comme un mari le faisait avec son épouse, mais je m’étais fait la promesse que j’allais rester là, dans un coin, tapie dans l’ombre et intervenant au moindre doute que j’avais…

Quelques gouttes de sang se déposèrent sur le sol, le pansement imbibé de rouge commençait à se décoller doucement. Mes doigts se resserrèrent autour de mon poignet mais je n’arrivais pas à stopper l’écoulement, ma respiration était légèrement haletante, je stressais, j’avais peur que ça ne s’arrête pas. Je relevai les yeux doucement vers la jeune brune et dis, la voix tremblotante. « Je sais que ça n’a rien avoir et que c’est absurde mais, tu aurais un mouchoir ? »

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Un genou remonté vers sa poitrine et son autre jambe totalement étendue, clope à la main, Echo était encore une fois l'image même de la nonchalance et de la déchéance. Un délire étrange brillait sûrement dans ses yeux, comme tout le temps, en effrayant certain, en en fascinant d'autres. Aucun sourire ne planait pour l'instant sur ses lèvres. La situation était trop étrange, trop gênante. Elle espérait presque mourir maintenant, cela l'empêcherait peut-être de faire face à la mort de sa sœur et à une discussion inutile avec Amanda. Non pas qu'elle trouva la jeune fille inutile, bien au contraire mais elle n'était pas en état de se la jouer polie. La politesse était pour les gens comme Noah, comme Amanda, tiens. Pas pour elle. Elle n'avait plus l'envie de faire l'effort de paraître celle qu'elle n'était pas, de se donner l’apparence d'une jeune fille paumée mais gentille, droguée mais aimable. Elle était tout cela à la fois avec quelques critères ressortant un peu trop. Elle observa le visage dissimulé par l’ombre de sa voisine avant que son regard ne vienne glisser sur les fenêtres à sa droite. Tout en tirant sur sa cigarette, elle parla de sauter par les fenêtres. Oui, ce devait être une idée si elle avait été suicidaire. Non, elle ne se sentait pas l'esprit assez faible pour mourir de sa propre main. Si son cœur devait arrêter de battre, ce serait naturellement ou à cause d'une autre péripétie perpétrer par son karma de merde. Amanda lui répondit et elle haussa un sourcil. Le sous-entendu était clair … Calme, trop calme, comme amorphe, Echo revint tourner son regard vers la Quincy. « Les lames ? Je pourrais pas te dire, j'ai jamais testé. » Rien de plus. Pensait-elle vraiment qu'elle était curieuse au point de lui demander si elle avait tentée de se suicider ? Cela la rendit malade, soudainement. Savoir qu'Amanda, la jeune et belle fille au grand sourire et dont la douceur emplissait totalement son être, avait pu tenir une lame entre ses doigts fragiles dans le but de se donner la mort lui donna l'envie de se révolter. Elle n'en laissa rien paraître, pourtant et se noya à nouveau dans son mutisme.

L'affreux tic-tac d'une horloge était le seul bruit qui brisait leur échange silencieux. Echo semblait intérieurement prête à péter un plomb. N'avait-elle donc rien à dire ? Elle n'était peut-être pas assez intéressante ? Avait-elle appris les horribles choses qu'elle avait faite pour pousser Noah à la rupture ? Elle en eut la nausée. Echo ne s'était pas reconnue en la personne qu'elle était devenue à cette soirée. Manipulatrice, souillée par la corruption et l'envie de se venger avec pour simple penser et motivation « Noah m'appartient, à moi, rien qu'à moi ... » Elle s'était laissée aller à l'envie de mordre, de tuer, de faire souffrir. Qui ? Noah? Amanda ? Elle ? Tout en même temps peut-être. Elle aimait tellement entraîner les personnes qui l'entouraient dans la merde. Égoïste femme. Cruelle, même. La souffrance avait quelque chose de grisant. Pas celle physique mais psychique. Elle pouvait donner lieu à des pensées que l'on ne réussissait jamais à atteindre lorsque l'on était heureux. Les gens heureux ne connaissaient rien, ils n'avaient jamais goûtés aux frissons que pouvait donner le désespoir, qui excitait les sens à nous en faire pleurer. Son regard perdu s'étendit jusqu'à Amanda, à nouveau. Elle posa la question qui lui démangeait les lèvres, prête à accepter un « Oui, je te hais. » qu'elle aurait totalement mérité. Amanda la verrait alors telle qu'elle était réellement et non comme l'être niais qu'elle s'était amusée à jouer. La réponse de la jeune femme ne se fit pas attendre. Echo l'écouta, le cœur figé, la main crispé sur sa cigarette qui se consumait trop vite et les yeux fixés sur Amanda. Rien qu'elle. Ses mots entrèrent dans son esprit, y tournèrent un long moment pour s'y installer, il semblait, pour toujours. Elle cilla enfin. Le monde avait subitement changé. La brune serra les dents. Elle avait tout brisé et apparemment, Noah lui avait parlé. Ou alors elle l'avait simplement deviné. Plongeant sa clope à peine entamée dans l'eau de sa bouteille, elle baissa les yeux et prit un temps avant de répondre d'une voix qui lui sembla éraillée « Moi, je te déteste. Je te hais, même » déclara-t-elle d'un ton calme, plongeant ses yeux dans ceux de la jeune blonde. Elle lâcha un rire sans joie avant de reprendre « Putain, ouais que je te hais. J'ai fui la ville pour une raison qui me regarde et Noah m'a totalement oublié. Ce n'est pas comme si j'étais inoubliable, comme si on avait vécus beaucoup de choses ensemble. On a passé une seule nuit ensemble, sans baiser, sans s'embrasser. Juste à se hurler dessus et à se susurrer des mots haineux. Ça s'arrêtait là. » Elle prit une pause avant de passer une main dans ses cheveux, de pincer les lèvres et de reprendre « Pourtant … Quand j'suis revenue ici et que j'ai su que tu avais réussi à le séduire, à le faire flancher, j'ai craqué. Et là, oui, je t'ai haïe. Parce que tu représentes tout ce que je ne suis pas. Je ne suis pas gentille, je ne suis pas une jolie blonde aux yeux bleus et à l'allure mignonne, je ne suis pas dans l'entraide ni le sociale. Et Noah a eu l'air d'adorer ça chez toi. Je ne suis rien qu'une junkie, une salope, un brin douce quand j'en ai envie mais ça s'arrête là.» Temps mort puis « Alors … ouais, il m'aime peut-être, il m'aimera peut-être pour longtemps encore mais … Tu n'as rien à jalousé. » Son visage se fendit en un masque douloureux « On ne sera sûrement jamais ensemble et moi, je le détruis peu à peu. Alors observe bien, Amanda, observe le bien parce que notre relation ne sera jamais saine, jamais basée sur un amour propre et sans fissure. » Echo détourna le regard, regrettant d'avoir tant parlé, d'en avoir trop dit. Elle se leva, hésitant à reprendre la parole avant qu'elle ne soit interrompue par Amanda qui lui demandait un mouchoir. Son regard se posa sur la jeune blonde et elle fronça les sourcils en la voyant se tenir le bras. Incertaine, elle se baissa vers son sac et y chercha un mouchoir. Elle s'avança vers elle et s'accroupit avant d'être pris d'un étrange sentiment. De l'inquiétude ? De la panique ? Elle força la jeune femme à enlever sa main de sa blessure et y découvrit ce qu'elle craignait depuis le début. Elle posa les yeux sur le visage blême d'Amanda, un instant puis de poser sans rien dire le mouchoir sur la plaie rouverte. « Continue d'appuyer. » Elle se laissa tomber tout près d'elle, croisant les jambes en tailleur. L’écossaise lâcha un profond soupir. « La mort n'est pas une solution. Je me fiche de ce qui t'as poussé à faire ça, je n'ai pas besoin de le savoir pour savoir que rien ne justifie une tentative de suicide. J'ai tenté plusieurs fois de sauter de me défenestrer et ... » Elle esquissa un sourire « J'ai jamais réussi à sauter parce que … j'ai encore pleins de choses à vivre. J'vais souffrir, je vais hurler ma douleur, j'vais haïr ma vie mais ça vaut vraiment la peine de s'ouvrir les veines ? » Secouant la tête, elle sortit son portable, à nouveau parcourant l'écran des yeux « Tu sais ce qui est le plus con dans l'histoire? C'est que tout en te détestant, je t'apprécie beaucoup. Ne doute pas de l'amour que Noah a pu te porter, ni de l'amour des personnes qui t'entourent. Il n'est pas trop tard. Et bien que ça m'arrache le cœur de le dire, il n'est pas trop tard pour Noah et toi, qu'importe ce qu'il a pu te dire ou ce que tu as pu deviné en le regardant. » Elle releva finalement les yeux sur la blonde. « Bon. Maintenant que l'on s'est tout avoué, trouvons une occupation ou un moyen de sortir d'ici. »  
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La plaie intérieure était bien plus douloureuse que les stigmates laissés par les lames de rasoirs dont j’avais fait usage il y a quelques temps. J’essayais encore tant bien que mal de parvenir à un équilibre psychique qui consistait à avoir assez de peine pour pleurer chaque soir sans essayer de m’ouvrir de nouveau les veines et avoir assez de courage pour parvenir à cacher tout le reste à tout le monde. Pour le moment, j’y parvenais, allant chaque jour un petit peu mieux, sans pour autant rétablir la sécurité au fond de moi. Savoir si je regrettais ou non d’avoir agis d’une manière aussi dure avec moi-même était une chose qui m’étais impossible à juger pour le moment, c’était incroyable comme la mort avait été pour moi l’une des seules solutions, l’une des seules échappatoires à cette vie pathétique, à cette vie complètement inutile qu’était la mienne.

La situation me paraissait presque être un coup absurde du destin, Echo, la fille aimée par l’homme que j’aimais, devant moi en train de me parler quasiment de défenestration et qui me donnait simplement envie de m’évanouir encore une fois. J’étais presque convaincue que si nous étions toutes les deux, face à face, dans cette salle et complètement enfermée, c’est qu’il y avait une bonne raison. Laquelle ? Je ne savais pas encore mais quelque chose me disait que la suite n’allait pas tarder à éclaircir mes interrogations.

L’histoire des lames sortit presque naturellement de ma bouche, sans difficultés et sans remords. Cela voulait tout dire et rien à la fois. Echo pouvait tout bonnement passer et ne rien prétendre, ou bien prendre mes mots au pied de la lettre et s’en préoccuper. C’est la première option qu’elle choisit, en me disant qu’elle n’avait jamais testé. Puis s’en suivit un nouveau silence, bruyant et sourd. C’était angoissant, presque traumatisant. C’était un peu comme si nous nous retrouvions dans cette salle de bain si insalubre et si glauque dans Saw, les chaînes en moins. Peut-être que si nous attendions encore un petit peu, une voix allait nous demander de nous entretuer, ou pire, de nous couper un pied pour pouvoir nous libérer.
Malgré cela, je restai impassible, je ne répondit rien à la jeune étudiante et cherchai un recoin pour pouvoir y déposer mes yeux sans pour autant devoir croiser les siens. Entre mes mains, du sang s’écoulait et l’angoisse me prenait petit à petit sans que je ne montre aucun signe de faiblesse.

Puis vint le moment fatidique qui consistait à parler de Noah… J’avais donné mon explication à Echo tout en la mettant en garde, après tout, je tenais bien plus au jeune homme qu’à n’importe qui présentement et je n’avais aucune envie qu’une fille comme elle commence à provoquer en lui le moindre malaise. J’observai en même temps son faciès, ses yeux et sa bouche. Je voulais capter la moindre émotion, le moindre signe qu’elle allait ou avait vacillé à un moment ou à un autre. Et là, rien, je n’avais absolument rien remarqué. Ce que je lui disais n’avait aucun effet sur elle et je me demandai à ce moment, à quel genre de personnalité psychiatrique devait-elle appartenir pour avoir si peu d’émotions ?
Puis un geste, machinal apparemment, elle éteignit sa cigarette dans l’eau. Quel odeur pénible, la cigarette, je détestais ça. Je me tus et l’observai encore pour finalement entendre qu’elle me détestait. Devais-je être surprise ? Non, je le savais. Je le savais depuis bien longtemps à vrai dire. Cela ne m’étais pas apparu clairement dans mon esprit, ce n’était pas cela, mais je le présentais. Elle était tout ce qu’il y avait de plus faux avec moi et dès que Noah m’avait avoué que cette jeune femme torturée était la cible de son amour, tout était devenu absolument limpide dans mon esprit. Aussi, ses yeux ne quittèrent plus les miens, nous nous lancions une bataille de regard apparemment acharnée et je n’étais pas prête à me décourager. Sa voix avait été cristalline, faible mais ni cassée, ni  peinée. Et, tout en gardant le visage tourné vers elle, je me mis à l’écouter attentivement, sachant pertinemment qu’elle ne s’arrêterait pas là, pas en si bon chemin.

Elle reprit ses paroles, tout d’abord, elles étaient calmes, m’expliquant qu’elle avait fuit la ville peu de temps après avoir passé la nuit avec Noah. Pas de sexe ni d’amour, juste des cris et à ce moment, les phrases d’Echo rebondissaient dans ma tête. Elle et lui, ils étaient les mêmes, ils étaient pareils. Une version féminine et une version masculine. Ils agissaient spontanément mais n’hésitaient pas à user des cris pour se faire entendre… Ils étaient faits l’un pour l’autre, c’était sûr. Qu’avais-je en commun avec Noah ? Rien… La passion des étoiles peut-être, et encore. Tout en lui était différent de moi comme tout ce qu’il y avait en Echo était différent de ma petite personne… J’avalais ma salive, difficilement et péniblement. La muqueuse trop œdématiée pour pouvoir y laisser passer quoi que ce soit. Mon cœur battait rapidement, je n’avais pas conscience de quoi mais il était difficilement probable que cela puisse provenir de ma propre personne. J’en conclus qu’Echo me faisait peur. Et elle, elle continuait, me racontant qu’elle n’était pas comme moi, qu’elle n’était qu’une junkie et une salope. Elle utilisait des mots forts comme si elle regrettait un moment d’être ce qu’elle était et dans ses yeux, je remarquai de la peine s’installer. Son visage montra pour la toute première fois une émotion, une émotion délicate comme de la tristesse. Elle continua en me disant que je n’avais rien à jalouser et elle ne savait pas à quel point je pouvais la jalouser pour ce qu’elle avait… Mais je n’allais pas y revenir, elle semblait écorchée par la relation qu’elle entretenait avec Noah et j’entendis derrière les voix qu’elle m’offrait, presque un appel au secours. Elle finit par m’expliquer que leur lien ne pourrait jamais être basé sur quelque chose de sain et que jamais cela ne pourrait fonctionner entre eux. J’avais envie de prendre la parole mais je préférai le silence. Echo semblait se nourrir de cette plénitude blanche, sans bruit, sans rien. Je la laissai réfléchir sans me préoccuper de la réponse que j’allais lui fournir plus tard. Elle me proposa un mouchoir que je pris et me mis à appuyer mes plaies lorsqu’elle me l’ordonna. Son corps se retrouva près du mien et j’enviais ses formes, ses jambes, ses cuisses… Sa poitrine. Elle était tellement plus plaisante que la petite chose malingre que j’étais devenue… Tellement plus… Tout. Je soupirai et elle continua de parler. Me donnant la morale, sur la vie, sur la mort. Des choses qui ne restaient pas dans ma tête et dicta les mots que je voulais entendre inconsciemment, il n’était pas trop tard pour Noah et moi. Echo, dans sa haine, sa tristesse profonde parvenait à m’attendrir, parfois et ce fut le cas après ses mots. Elle n’était ni égoïste ni horrible. Elle vivait dans la réalité simplement. La réalité de sa personnalité et de celle de Noah et tous deux se complétaient tellement bien que cela paraissait fou.  

Mes doigts continuaient d’appuyer sur mon avant-bras, le sang ne s’écoulait pratiquement plus mais je ne lâchais pas le mouchoir, trop effrayée à l’idée de voir mon propre liquide biologique perler sur ma peau blême. Puis elle finit par dire qu’il fallait que nous trouvions une occupation ou un moyen de sortir. Je ne répondis toujours rien, me laissant le temps de réfléchir aux mots que j’allais bien pouvoir utiliser. Et ma bouche commença à amorcer quelques paroles : « La mort était la seule solution à la douleur que je ressentais intérieurement, le seul traitement antalgique... Mais… Si tu as voulu sauter c’est que tu as pu ressentir la même chose. Je ne vais pas m’étaler sur les raisons qui m’ont poussées à le faire et puis de toute façon, tu n’en aurais rien à secouer, mais j’étais déterminée, je n’avais aucune envie de rester là, à attendre patiemment qu’un jour on arrête de m’abandonner. » Pauvre enfant malheureuse que j’étais. C’était censé lui donner les larmes aux yeux ? Non, j’avais dit ça sans savoir pourquoi, sans en attendre quoi que ce soit et sans me douter des conséquences que cela pouvait avoir.  Peut-être que je voulais me confier ? Mais Echo n’était absolument pas la bonne personne… Le noir me faisait divaguer et, les yeux relevés vers ceux de la jeune brune, je me tus encore une fois, laissant planer quelques secondes entre ces derniers mots et les prochains. « Ne crois pas que c’est à cause de Noah que j’ai voulu me faire du mal. Je suis habituées aux histoires d’amour absurdes et sans avenir. Puis de toute évidence, vous êtes faits pour être ensemble. Ce qui vous manque, c’est l’équilibre… Alors trouvez le et soyez heureux. » Point final. Je laissais le tic-tac de cette horloge bruyante revenir fouetter nos esprits tourmentés…

Je ne bougeais pas, restant dans cette même position et regardant Echo de temps à autres. Il fallait que nous trouvions une solution, alors, je relevais la tête vers les fenêtres une nouvelle fois et dis pour finir : « Tu as déjà fait de l’escalade ? »

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Echo n'avait aucunement l'habitude de laisser paraître ses émotions devant des gens qu'elle ne considérait pas comme digne de confiance. Assez hypocrite et paradoxale de sa part lorsque l'on savait qu'elle avait tout fait – ou presque- pour qu'Amanda lui fasse confiance et la juge digne d'être son amie. Sauf que beaucoup trop de choses avaient changées depuis. Le cancer de sa sœur s'était propagée à un point où il ne lui restait plus que quelques jours à sa sœur. Rien de plus. Elle et Noah s'étaient aussi considérablement rapprochés sans qu'elle ne contrôle vraiment la chose et sans qu'elle le veuille consciemment. Ca s'était fait de façon tellement naturel, qu'elle n'avait pas remarqué qu'ils se comportaient plus comme un couple que comme deux personnes se faisant la guerre. Un mélange des deux peut-être. Elle savait que ce calme amoureux ne dureraient que quelques temps, qu'il ne perdurerait pas sur la longueur. Il aurait été absurde de sa part de croire à quelque chose avec Noah. C'était pour toutes ces choses que quand Amanda laissa planer le fait qu'elle avait pu tenter de se suicider, Echo ne laissa rien paraître. Absolument rien. Qu'y pouvait-elle si la mort avait voulue devenir l'amie d'Amanda ? Rien. Comme elle ne pouvait rien faire pour le fait que Joana mourrait dans quelques jours. Occupant ses mains comme elle le pouvait, déplissant le jupon de sa jupe jusqu'à plonger sa clope dans l’eau pour l'éteindre. Juste pour faire quelque chose et de ne pas péter un câble face au silence qui était devenu le seul obstacle entre elles et les non-dits.

Echo se lança alors. Les vérités fusèrent de la bouche d'Amanda, blessantes sous certains points mais ne procurant aucun plaisir sous d'autres. Elle n'était pas heureuse de savoir qu'Amanda savait pour les sentiments que ressentait Noah pour elle, elle ne sourit pas lorsqu'elle entendit que la jeune femme était jalouse d'elle. Qu'y pouvait-elle ? D'ailleurs, elle ne trouvait rien à jalouser en elle ou dans sa relation avec l'Eliot. Bien qu'ils soient tous les deux très fusionnels, c'était justement cette fusion qui devenait handicapante très souvent. Alors Echo se mit elle aussi à parler, d'un ton calme, elle n'avait aucune de hurler, de briser l'accalmie qui s'était installé entre elles. Mais les mots, eux, étaient assassins et peut-être trop méchants. Elle n'en savait foutrement rien et n'avait jamais su prendre de pincettes, dans tous les cas. Se taisant enfin, elle se dit qu'elle en avait peut-être trop dit. Que c'était sûr, à présent, plus rien ne serait plus jamais pareil entre les deux jeunes filles. Rien qu'elle puisse réellement gérer. Si Amanda se décidait à la haïr, à son tour, elle était sûre de souffrir bien plus encore que maintenant. Amanda ne dit rien, ne préférant peut-être rien dire ou s'en fichant. Echo n'aurait su le dire, n'observant plus le doux visage de la Quincy en face d'elle. Finalement, Echo se releva. Elle passa une main dans ses cheveux, observa le dehors obscur qu’elle pouvait percevoir à travers les fenêtres et finit par revenir vers Amanda, l'entendant lui demander un mouchoir. Intriguée par la demande, Echo s'exécuta quand même avant devenir s'installer près de la jeune fille et de lui conseiller de laisser le mouchoir appuyée. Qu'est ce qui avait bien pu mener une fille comme elle au suicide ? Question idiote mais les gens aux sourires les plus grands étaient souvent ceux qui souffraient le plus intérieurement, elle le savait mieux que quiconque. Prise de l'envie de ne pas rester totalement stoïque face à ses blessures et tout ce qu'elles sous entendaient, Echo reprit la parole, laissant planer dans ses mots l'envie de lui dire « Ne meurs pas, la vie vaut bien la peine d'être vécue. » chose étrange pour une junkie qu'on disait dépressive. Mais elle n'y pouvait rien, elle n'avait jamais eu l'envie de se donner la mort. Peut-être que lorsque Joana partirait, cette pulsion viendrait mais elle n'en était pas sûre. Elle reporta son regard sur Amanda qui l'observait. Le visage de la jeune blonde avait perdu en vitalité, bien que cela n'enleva rien à sa beauté, elle était comme terne et creuse. Echo en eu un pincement au cœur se demandant ce qui avait bien pu causer cet été léthargique. Noah ? Elle ne l'espérait pas. Cela le détruirait sûrement de se savoir responsable de ça et elle ne put s'empêcher de sous-entendre que c'était peut-être à cause de lui. Elle pria que non jusqu'à ce qu'Amanda prenne la parole, de cette voix qui lui sembla vibrée de tristesse, de la lassitude qu'elle entendant parfois dans la sienne. Elle faillait enrager, savoir qu'une fille qui était tout le contraire d'elle-même semblait peu à peu tomber dans le cercle vicieux qu'elle côtoyait depuis des années. « J'en ai ressenti l'envie, oui. J'ai vécu un truc que des tas d'enfants vivent parfois. Ca a forgée la fille que je suis aujourd'hui. Alors, oui, peut-être que ça t’apparaissait comme la solution à tous tes maux, je n'en doute pas mais … Ne … Essaye de ne pas recommencer ... » dit-elle d'un ton un peu maladroit, n'ayant pas envie que cela sonne comme un ordre mais plu comme une demande. Echo n'avait jamais cachée qu'elle était étrangement attachée à la jeune femme. Peut-être parce qu'elle avait compris ce qui avait tant touché Noah quand il l'avait rencontrée, peut-être parce qu'elle ne voyait aucune raison de la détester et que, justement, la haine montait toujours un peu plus à chaque fois qu'elle se rendait compte qu'elle ne serait jamais une parfaite "Amanda". Jamais aussi jolie, jamais aussi douce, jamais aussi saine d'esprit … ne sachant quoi dire, elle continua de scruter le visage de sa compagne de galère avant que celle-ci ne se remette à parler. Les derniers mots d'Amanda la firent sourire, pas par moquerie, simplement … sourire. « Sauf que l'équilibre, je ne l'ai pas et lui non plus. De plus, je ne prévois pas de rester en ville toute ma vie et je ne le vois pas lâcher tout ce qui l'a construit pour une fille lambda, pauvre et artiste. » Elle secoua lentement la tête avant de la baisser, les mèches brunes retombant sur son visage pâle « Je me suis fait une raison depuis notre première rencontre, on ne sera jamais … Enfin, la fin de tout ça ne sera pas une fin heureuse, sûrement pour ça que je te pousse inconsciemment à te battre pour lui. Avec toi, il aura sûrement cet équilibre dont tu parles, il aura la santé mentale et physique, il aura droit à un amour tendre, doux, sain. » Echo releva la tête en lâchant un soupir « Tout ce que je ne peux pas lui donner. Tu n'as pas à me jalouser, vraiment. Je ne me conçois même pas comme une personne que l'on peut envier de quelconque manière et sans fausse modestie. Je n'ai rien à offrir d'autres que la folie, le chaos et l'enfer. » acheva finalement l'écossaise en reprenant une expression sérieuse, espérant qu'Amanda comprendrait qu'elle n'avait rien de normal, rien d'équilibrée, en soit. Puis la question d'Amanda fusa alors, tombant comme un cheveu sur la soupe. Elle fut un instant déconcertée par le changement brutal de sujet. Elle prit un temps pour réfléchir avant de répondre « Hum, non, je ne crois pas. J'escaladais les arbres et des murets quand j'étais enfant mais … J'ai jamais fait de l'escalade au sens propre du termes. Et toi ? » Elle jeta finalement un œil à son poigne dont le mouchoir était à présent totalement imbibé. Elle en sortit un autre avant de se pencher pour l'aider à appuyer et de poser le bras de la jeune femme sur sa cuisse; tâchant le tissus de sa jupe du liquide pourpre »Laisse moi appuyer. Il va bien falloir qu'on trouve du réseau ou qu'on sorte d'ici, je n'ai aucune envie de te voir te vider de ton sang devant moi, réellement. » déclara Echo sur un ton un poil alarmé.  
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Inconsciemment, je m’étais laissée aller à parler avec la femme étant censé être ma rivale, pire, mon ennemie. Je m’étais confiée et elle avait finalement été l’une des seules personnes au courant de ma tentative de suicide. Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance, je ne savais pas si elle tiendrait sa langue et le simple fait de penser qu’il pouvait y avoir une fuite concernant mon secret me donnait la chair de poule. Je n’avais aucune envie que l’on me voie comme une fille faible et désespérée, comme une fille qui ne tient pas à la vie… Mais surtout, je n’avais pas envie que Noah le découvre, je savais que s’il l’apprenait, la cassure qui s’exerçait sur notre relation allait s’étendre un peu plus encore. Après tout, Echo et moi devions nous serrer les coudes si nous voulions sortir d’ici et plus le temps avançait et plus l’angoisse montait en moi.

Lorsque je finis mes mots, que j’avais expliqué pourquoi j’avais voulu mettre fin à mes jours, Echo me regardait toujours et moi, je relevais les yeux vers elle pour la regarder de nouveau fixement. Elle m’expliqua qu’elle avait vécu quelque chose de dur étant enfant et à ce moment-là, mon esprit s’éclaircit, si elle avait cette personnalité si particulière, si elle semblait n’avoir aucun sentiment, c’était surtout parce que son enfance avait été brisée, par quoi ? J’imaginais les tas de choses qu’elle avait pu subir et ressenti pour la première fois à son égard, de la peine. Viol, coups, harcèlement, je pouvais imaginer tout et n’importe quoi, et même si je détestais (d’une quelconque manière) Echo, je ne pouvais pas rester indifférente à ce genre de révélation. J’inspirai légèrement, essayant par la même occasion d’évacuer la pression qui augmentait de seconde en seconde au fond de moi et posai les yeux sur mon bras qui commençait à s’ensanglanter toujours un peu plus. La jeune brune torturée finit par me dire qu’il ne fallait pas que je recommence, non, qu’il fallait que j’essaie de ne pas recommencer. Mais savait-elle au moins quelle difficulté je ressentais à ne pas me dire : « Tu aurais été mieux dans ta tombe que présentement assise là dans le noir avec elle. » Ou juste à prier que jamais la douleur que je ressentais à l’intérieur ne s’extériorise ou s’amplifie. La seule sensation que j’avais au fond de moi était celle qui ne représentait plus rien, tout en moi dansait avec la mort depuis déjà quelques semaines et bien que les battements de mon cœur avaient perduré, les fourmis et les frissons qui m’animaient autrefois, s’étaient bien éteints, en même temps que mon père.

Finalement, elle continua par m’expliquer, encore une fois, que le couple Echo et Noah ne pouvait pas fonctionner, elle insista sur le fait qu’elle n’était que chaos et enfer, qu’elle n’avait rien à jalouser et qu’elle était pauvre. Je l’avais écouté, sans rien dire, d’ailleurs, je ne savais pas quoi lui répondre. Elle me poussait dans les bras de Noah, réellement ? Mais fallait-il qu’il veuille bien de ma personne avant qu’il m’accepte à nouveau. C’était assez absurde et de toute façon, nous n’étions pas prêts à nous reparler. La dernière fois que nous nous étions vus, il m’avait avoué ne pas vouloir me perdre, ce à quoi j’avais rétorqué que moi non plus je n’avais pas eu envie de le perdre et pourtant, c’est ce qui s’était passé. Je n’avais eu aucune nouvelles depuis, aucun message, aucun signe de vie. Alors, j’imaginais qu’il devait noyer son chagrin inexistant avec des filles plus ou moins volages, jouant avec elles quelques soirs et les lâchant comme de vulgaires jouets dont on ne veut plus. C’était ainsi que je voyais Noah maintenant, un homme à l’âme torturé qui préférait coucher qu’aimer et s’amuser plutôt que travailler. Je ne doutais pas de la bonne personne qui était en lui, mais ce qui stagnait en surface était tellement plus flagrant que le reste que l’imagine que je me faisais du jeune homme avait totalement changé. Malgré tout cela, j’avais réfléchi, j’avais tourné des milliers de fois tout ce qu’il s’était passé entre nous et j’en étais arrivée à la conclusion que je n’arrivais pas à me défaire de lui et de notre passé, j’en avais conclus que je l’aimais et que je ne cesserai de l’aimer temps qu’une infime parcelle de nous subsistait encore dans ma mémoire. Il était douloureux de vivre avec tout cela mais j’étais maintenant habituée et j’aspirais ardemment à ce que quelque chose puisse me rendre au moins quelque peu le Noah que j’avais connu. Je n’avais rien répondu à Echo, trop perchée dans mes propres pensées pour laisser s’échapper quoi que ce soit de mes lèvres asséchées. Je lui avais proposé d’escalader et elle m’expliqua qu’elle n’avait jamais vraiment pratiqué. Alors, je tournai les yeux de nouveau vers la fenêtre et sans que je ne m’y attende, Echo prit mon bras pour serrer un peu plus fort ma plaie débordante. J’avais le bras posé sur sa cuisse et je fus surprise d’autant de préoccupation de sa part. Mes yeux se posèrent sur son visage blême et mes lèvres étaient entrouvertes, laissant passer un souffle chaud et humide. J’étais surprise de sa réaction, elle semblait alarmée, presque inquiète, elle ne voulait pas me voir me vider de mon sang et pourtant, elle me détestait… J’étais donc persuadée qu’elle ne devait pas me haïr tant que ça pour souhaiter une telle chose. « Ne t’inquiète pas, ça va s’arrêter, un point de suture a du sauter… Il en reste plein d’autre. » Déclarai-je tout en jetant un œil à mon bras rougis. « Je me disais que l’on pouvait escalader la façade ou cet arbre juste devant… Je n’aime pas faire ce genre de chose, je déteste même ça… Mais je n’en peux plus d’être ici Echo, il faut vraiment qu’on sorte, je vais étouffer… » Dis-je tout en avalant ma salive quelques fois. J’avais l’impression que ma cage thoracique possédait un étau qui se refermait de plus en plus sur moi… Cette sensation était réellement gênante et je voulais simplement partir d’ici, ou du moins, prendre un peu l’air.

D’un seul coup, je pris la main d’Echo pour la retirer de mon bras et serrer moi-même la plaie sanguinolente. Un « merci » s’échappa de mes lèvres et je me levai directement, me dirigeant vers la fenêtre, la seconde suivante. Je regardai en bas et l’ouvris. « Je crois qu’on peut s’appuyer sur chaque rebord de fenêtre… » Dis-je sans grande conviction. « Enfin… Je ne sais pas, ça fait haut quand même… » Continuai-je tout en soupirant…


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