judandra ∞ back home

Je m'installe du côté droit du lit, ce qui est bizarre, parce que j'ai pris l'habitude maintenant de dormir de son côté du lit. Là où elle est maintenant.  "pourquoi.. ?" Je la regarde et je lui dis, « Parce que j'dors de ton côté depuis que t'es partie. » Je souris un peu, « C'était ma manière de dormir encore avec toi. » Surtout au début, quand l'oreiller avait encore son odeur. J'ai eu du mal à m'y faire mais j'ai fini par m'habituer. J'essaie de dédramatiser la chose en tirant sur la couette comme un gamin pour avoir plus de couverture parce qu'il fait froid sans couverture. Je tire, je tire et ça la tire sans faire exprès tout contre moi. Les rires s'arrêtent et je la regarde dans les yeux. Mon coeur se stoppe d'un coup, et reprend ses battements à une allure folle. J'inspire et je lui souris légèrement, passant ma main sur sa hanche puis dans le bas de son dos pour la garder contre moi. Tu penses qu'on peut.. rester comme ça ? Pour dormir, j'veux dire. Pas dormir chacun de son côté côté quoi. Je lève légèrement la tête pour poser mon menton au niveau de son front, resserrant mon bras autour d'elle. Je ferme les yeux et j'inspire. J'aurais pu l'embrasser mais j'veux pas faire un pas de travers. Elle veut pas prouver à Jasper qu'il a raison, que j'suis qu'un second choix et je sais pas si c'est encore d'actualité ou pas. J'aurais aimé l'embrasser. J'ai juste peur de mal faire.

 « Parce que j'dors de ton côté depuis que t'es partie. C'était ma manière de dormir encore avec toi. » Je lui souris un peu, il tire sur la couette, me voilà contre lui. C'était une sensation étrange, mais pas désagréable. Il me regarde, nos respirations se mêlent le temps d'un instant, sa main se glisse sur ma hanche, puis dans le bas de mon dos. Je frisonne, souris. J'entends bien cet élan de possessivité derrière ce geste, je le sais. J'attends, j'attends qu'il m'embrasse, qu'il aille plus loin, j'attends cet élan de fougue, et s'il ne le fait pas, je le ferais. Il l'a, cet élan, mais pas celui que j'attends. Je ferme les yeux quelques secondes, j'attends que la pression redescende, et je glisse une de mes mains dans sa nuque. remontant sur sa tête, dans ses cheveux, ce qui lui reste, du moins. Je me recule un peu, recule mon visage, surtout pour pouvoir le regarder, poser mes yeux dans les siens, retrouver cet intimité d'il y a quelques secondes. "j'espère que ça va vite repousser.." tu sais comme j'aime passer ma main dans tes cheveux.

Je me force vraiment à ne pas l'embrasser. J'en ai envie. D'être juste là, contre elle toute la nuit et de l'embrasser, encore et encore. C'est une proximité, une intimité qu'on a perdu depuis des mois maintenant. Tous ces petits gestes, si bons et si doux étaient une habitude l'année dernière, mais ça fait des mois et des mois que ça n'est pas arrivé. On a échangé un baiser dans les derniers mois. On a pas couché ensemble depuis.. quoi, six mois ? On a pas dormi ensemble l'un contre l'autre depuis une éternité. Je sens ses doigts remonter dans ma nuque puis dans mes cheveux. Enfin.. dans mes cheveux rasés, ce qui ne doit pas tellement lui plaire. J'sais à quel point avoir ses mains dans mes cheveux. Elle recule la tête pour me regarder et j'me sens à nouveau submergé par des milliards de sensations différentes. "j'espère que ça va vite repousser.." Je souris très légèrement et j'hoche la tête, me mordant la lèvre, « Ça repoussera.. une fois que le traitement sera terminé.. » Je passe ma langue entre mes lèvres en gardant mon regard plongé dans le sien. Je déglutis et je ris, nerveusement, tout doucement, « J'ai pas envie de bouger mais.. faudrait qu'on éteigne la lumière.. » Peut-être que les choses seront moins gênantes la lumière éteinte ? J'ai l'impression qu'on redécouvre à s'habituer l'un à l'autre de cette manière alors qu'on a pourtant été un couple pendant deux ans quasiment.

Il se mord la lèvre, ce sourire aux lèvres. J'aime, et ces moments m'avaient manqués, réellement. « Ça repoussera.. une fois que le traitement sera terminé.. » j'hoche la tête, alors qu'il passe sa langue entre ses lèvres. Geste anodin, mais pas sur Jude, pas pendant un moment comme ça. Pas là, c'était loin d'être anodin, j'vous assure. « J'ai pas envie de bouger mais.. faudrait qu'on éteigne la lumière.. » Reviens sur terre, lève les yeux vers le plafond, ah oui, en effet. "bouge pas." je me lève, fait deux grands pas à la lumière, éteins et reviens tout contre lui. "Brrrr" le chauffage n'a pas encore eu totalement le temps de chauffer la pièce entière. Je glisse une de mes jambes entre les siennes pour me réchauffer et me remet exactement comme tout à l'heure, peut-être même plus près. J'envoie un message, là, tu vois. Je me remet sous la couverture, demande, "on en était où déjà?" nulle part, je sais. Je teste, je vois où il en est, lui. Taquinerie, bien plus sérieuse quand même.

Elle sait que je sais. Elle sait que j'ai compris. Elle arrive à analyser chaque mimique que je peux faire, chaque geste et j'suis capable de faire la même analyse par rapport à elle. "bouge pas." Elle va éteindre la lumière et je ne peux pas m'empêcher de sourire en l'entendant venir se remettre contre moi. Venir se caler même encore plus contre moi. Elle passe une jambe sur moi, j'enroule mes bras autour d'elle pour la serrer encore plus fort. Il fait noir, mais pas complètement. Certaines lumières de la ville éclairent un peu la chambre et passent à travers les rideaux. Je mets pas de volets parce que j'aime pas dormir dans le noir complet, ça me rassure pas. Et ça, depuis que j'suis petit. "on en était où déjà?" Je me mords la lèvre, je sens son souffle contre mon visage. « On en était à cette situation où on sait pas.. jusqu'où on peut aller l'un envers l'autre ? » Je murmure, comme si j'pouvais réveiller quelqu'un alors qu'il n'y a que nous deux. J'approche mon visage, jusqu'à coller mon front contre le sien et je ferme les yeux. « Ça m'a tellement manqué.. rien que d'être là, contre toi. ». Je souris, « Comment c'est possible après l'année horrible qu'on a passé..? » Enfin, le lit horrible que j'ai passé en partie. Elle a été bien avec Jasper, j'présume. Disons alors, après l'année qu' "on" a passé. Nous en tant que duo, en tant que couple. On s'est fait beaucoup de mal et on arrive encore à être bien ensemble. On arrive encore à s'aimer.

Il me colle un peu plus contre lui, et ça glisse un sourire sur mes lèvres. Je lui demande où nous en étions, savoir ce qu'il en pense, le tester un peu par rapport à tout ça. « On en était à cette situation où on sait pas.. jusqu'où on peut aller l'un envers l'autre ? » Je souris, hoche la tête comme si je m'en souvenais. Une sorte de "ah oui, c'est vrai" en hochement de tête. « Ça m'a tellement manqué.. rien que d'être là, contre toi. » je le vois, son sourire, même dans le noir, presque le noir, je dirais. « Comment c'est possible après l'année horrible qu'on a passé..? » haussement d'épaule. "J'en sais rien", je sais vraiment pas. Je sais juste que maintenant, on en est là, ensemble, encore et malgré tout. "Jusqu'où on va, Jude ?" est-ce qu'on se met des limites ? Est-ce qu'on reste encore dans le flou ? Est-ce qu'on décide ? Quelles sont nos limites ? Définissons les. "Est-ce qu'on se pose des limites ?"

C'est dingue quand même, non ? On s'est fait du mal pendant un an, elle m'a fait.. du mal comme aucune fille ne m'avait fait mal avant et pourtant, j'ai jamais réussi à ne plus l'aimer. Je n'ai jamais réussi à l'oublier à cent pour cent.  "J'en sais rien" Je me mords la lèvre et je reste silencieux, "Jusqu'où on va, Jude ?" Je baisse les yeux vers elle, comment ça ? "Est-ce qu'on se pose des limites ?" Je me mords la lèvre, « Comment ça des.. limites..? » Je comprends pas trop sa question. « Tu parles de.. se poser des limites maintenant, ce soir, cette nuit ou.. toujours ? »

Je parle de limite parce qu'il a l'air de dire qu'il nous en faut, qu'on en a besoin, qu'on ne sait pas jusqu'où aller, alors est-ce qu'on devrait décidé ensemble ? « Comment ça des.. limites..? Tu parles de.. se poser des limites maintenant, ce soir, cette nuit ou.. toujours ? » secoue la tête, "non non pas pour toujours." je suis pas folle à ce point, quand même. "tu dis qu'on sait pas jusqu'où on peut aller l'un envers l'autre.. alors qu'est-ce qu'on fait ? jusqu'où on se laisse aller ?" on devrait pas mais pour le moment, on se bloque. Je sais que t'en avais envie, de ce baiser, je le sais. Je le sais et j'en avais envie aussi, et pourtant on est resté là, à rien faire, à en discuter comme si c'était quelque chose de fou qui allait se passer.

Je ne comprends pas trop sa question alors je préfère lui demander cash ce qu'elle entend par "se donner des limites" et surtout, des limites pour combien de temps ? "non non pas pour toujours. Tu dis qu'on sait pas jusqu'où on peut aller l'un envers l'autre.. alors qu'est-ce qu'on fait ? jusqu'où on se laisse aller ?" Je me mords la lèvre en la regardant et j'hausse les épaules, murmurant, « J'veux juste.. faire les choses bien avant.. » Avant qu'on ne recouche ensemble. J'me souviens comment tu m'as fais galérer pour t'avoir Leandra, au tout début. Pas de sexe avant le troisième rendez-vous, tu m'as imposé cette règle et j'veux pas qu'on la brise pour cette deuxième chance. Je ris légèrement, « Juste qu'on garde nos vêtements toute la nuit si tu vois ce que j'veux dire. Parce qu'on est deux aimants et qu'on aime le sexe et encore plus le sexe ensemble. Par contre.. » J'approche mon visage du sien, et mes lèvres des siennes, murmurant, « J'ai vraiment.. vraiment.. envie de t'embrasser.. » Et ça me tue de ne pas poser mes lèvres sur les siennes.

Je sais pas si on doit se poser des limites, si on peut, si on veut le faire. On est pas le genre, les limites ça ne nous connait pas. « J'veux juste.. faire les choses bien avant.. » ça veut dire quoi, faire les choses bien ? Prendre son temps, recommencer tout comme au début ? Repasser par nos rendez-vous, nos timides échanges par sms, nos croisades par hasard dans le bus, et danser timidement au bal ? C'est ça, faire les choses bien ? C'est compliqué, Jude, surtout quand t'es malade et que les sorties sont rares. Je préfère que tu te repose, c'est plus sur. « Juste qu'on garde nos vêtements toute la nuit si tu vois ce que j'veux dire. Parce qu'on est deux aimants et qu'on aime le sexe et encore plus le sexe ensemble. Par contre.. » Je rigole en l'entendant pour sa première phrase. Ce n'est pas moi qui dira le contraire, et tu le sais. Mais promis, en parti parce que t'es malade, j'veux pas te fatiguer. « J'ai vraiment.. vraiment.. envie de t'embrasser.. » il se rapproche, et la pièce reprends ce lourd silence. Bon sang, j'en ai envie aussi. "Et depuis quand tu te retiens quand t'en as envie ?" je souris en coin, j'ai pas envie qu'il réponde, j'en ai vraiment pas envie parce que je sais la réponse, je sais qu'elle nous mettra mal à l'aise. Je glisse une main doucement dans son cou, et sépare la distance entre nos deux lèvres. D'accord, je reconnais, ça fait du bien. Une explosion dans l'estomac, c'est l'effet.