Keep the secret (feldt)

J'avais quitté ma colocation pour rejoindre l'appartement de ma sœur. J'en avais pas pour longtemps, nous habitions le même quartier toutes les deux. Nous n'étions donc jamais très loin l'une de l'autre. C'était devenue essentiel en si peu de temps. Aujourd'hui, j'étais partagée entre la joie et la tristesse. Je me sentais mal pour ce qui arrivait entre Alexander et moi. Je réfléchissais de plus en plus à une rupture. Est-ce que nous étions fais l'un pour l'autre ? Je commençais à en douter, je crois qu'il avait besoin d'une femme qui allait mieux le combler, c'était certain. Il était le probable père de l'enfant de sa demi-sœur. Nous étions dans l'attente du résultat du test de paternité et moi, en attendant, j'avais eu le résultat de ma prise de sang. J'étais enceinte. Voilà où se trouvait la joie dans notre couple. J'attendais un enfant et c'était la plus belle chose qui pouvait m’arriver. J'allais donner la vie. Et, il était évident que je devais partager cette nouvelle avec ma sœur, Feldt. C'est pourquoi je me trouvais sur le pas de la porte de son appartement à toquer, attendant une réponse.

Il me restait 5 mois environ pour finir ma thèse, et j’avais du mal à réaliser la chose. Qu’est-ce que j’allais faire en suite? Pour les sept dernières années, je n’avais vécu que pour étudier, je n’avais pas eu de job, et je n’avais juste aucune idée ce que je ferais par la suite. J’avais du mal à me faire à l’idée que je ne serais plus mather, bien que cela faisait longtemps que je n’en étais plus une dans l’âme. J’avais grandi avec Harvard, avec la Mather House. L’université et la confrérie étaient devenues ma seconde maison, si pas ma première vu les relations conflictuelles que j’avais eu dans le passé avec mon gardien. Je ne savais pas ce que le futur attendait pour moi. Peut-être que je me trouverai un travail au MIT, ou même un poste de recherche dans un de leur laboratoire. Je n’en avais aucune idée. Ma vie était un peu à une intersection, et je ne savais pas quelle sortie prendre. Il fallait cependant, pour le moment, que je me concentre sur mon projet de fin d’études, et vu que je n’avais plus beaucoup de cours, je passais beaucoup plus de temps à la maison, et donc aussi avec mes enfants. Ces derniers étaient entrain de faire la sieste, et j’en profitais pour m’avancer dans ma programmation, quand soudain quelqu’un toquait à la porte. Je ne m’attendais à personne. Je sauvegardais ce que je faisais, et vient ouvrir, trouvant ma soeur sur le pas de la porte. « Hey Alaska ! Vient entre. » Je ne savais pas si elle était là pour une raison particulière, mais j’étais contente de la voir. Depuis qu’elle ne vivait plus à la Mather House, nous pouvions nous voir plus souvent, et cela me faisait plaisir.

« Hey Alaska ! Viens entre. » S'exclame ma sœur après m'avoir ouvert la porte. Je n'avais pas prévenu de mon arrivée, néanmoins, je savais qu'elle n'allait pas me mettre dehors. C'est pour cela que je n'avais pas hésité une seule seconde pour me rendre chez elle. J'entrais donc, la serrant brièvement contre moi au passage et je me dirigeais vers la pièce de vie de son appartement. J'enlevais mon manteau en la regardant. « Il fait tellement froid dehors, c'est affreux.. » m'exclamais-je en me frottant les mains. Mon nez, quant à lui devant être tout rouge. « J'espère que je ne te dérange pas, il fallait vraiment que je te voie pour parler d'un truc. » lui confiais-je nerveusement. « Enfin, j'avais aussi envie de te voir hein, mais disons que cette fois-ci, j'ai une excuse pour venir t'embêter... » m’exclamais-je avec un large sourire. J'étais vraiment nerveuse à l'idée de lui annoncer la nouvelle. Je ne savais pas comment elle allait le prendre, peut-être qu'elle allait me remonter les bretelles ? Je suis enceinte de l'homme qui me rend triste... Enfin bon. Cette nouvelle était le côté positif de ma vie.

En général, je n’aimais vraiment pas qu’on débarque chez moi comme cela, sans rien dire au préalable. Cela n’avait rien à voir avec le fait que je pouvais être entrain de faire des choses pas très correcte -bon si mais pas de cette nature-ci. J’étais constamment occupée entre mes études, et les jumeaux, qu’il me fallait souvent planifié tout avant. Toute fois, bien que ma soeur débarque à l’improviste, je n’allais pas la jeter dehors. Vivre près de ma soeur signifiait que je pouvais la voir plus régulièrement, et ainsi me sentir plus proche d’elle. Je ne le réalisais pas encore. Il y a un an, je n’avais que moi, mes enfants et mon tuteur. Aujourd’hui, j’avais une soeur, quelqu’un qui partageait une partie de mon sang. Ce n’était pas tout les jours faciles, et j’avais eu du mal à l’accepter dans ma vie. À présent, je ne me voyais plus vivre sans elle à mes côtés. Elle était ce qui m’avait manqué après la mort de mes parents. Je la laissais entrer, et prenait son manteau qu’elle venait de retirer. « Tu me le fais pas dire. Je ne sors plus que pour le stricte nécessaire. » Rien à voir avec le fait que je n’aimais pas le froid, mais, c’était dangereux pour les enfants avec toutes les infections qui volaient dans l’air. « J’étais entrain de travailler sur ma thèse, mais t’en fais pas, je peux prendre une pause. » Peut-être que j’en avais besoin d’une aussi, et qu’Alaska était arrivée au bon moment pour me libérer de mon cauchemar. « Ok, dis moi tout. Tu veux un café ou un thé, ou de l’eau? » Lui demandais-je alors que j’accrochais son manteau dans l’armoire avant de rendre dans le salon avec ma soeur.

« Tu me le fais pas dire. Je ne sors plus que pour le stricte nécessaire. » Et bien, je suis dans le même cas et nous y sommes. Stricte nécessaire, je devais voir ma soeur pour lui annoncer une nouvelle de la plus haute importance. C'est pour cela que j'étais venue sans prévenir... En même temps, j'étais tellement stressée que du coup, je n'avais même pas pensé à dire quoi que ce soit. Puis, disons quand même que j'avais l'habitude d'entrer chez les gens comme dans un moulin quand ils m'étaient chers. « J’étais entrain de travailler sur ma thèse, mais t’en fais pas, je peux prendre une pause. » Je pinçais mes lèvres en la regardant. « Je suis vraiment désolée de débarquer comme ça... mais comme tu l'as dit c'est pour le strict nécessaire ! » m'exclamais-je un peu crispée. Je lui donnais mon manteau et je défaisais aussi mon écharpe. « Ok, dis moi tout. Tu veux un café ou un thé, ou de l’eau? » Lui dire tout ? J'ai mal au ventre, je stresse à mort. Je la suivais dans le salon de son appartement. « Un thé s'il te plait ! » Je prenais place dans le canapé et je restais silencieuse le temps qu'elle mette de l'eau à bouillir. C'est seulement quand elle vint s'asseoir à mes côtés que je la regardais de mes grands yeux surpris. « Je suis enceinte » m'exclamais-je d'un coup. J'suis vraiment nulle pour annoncer des choses importantes. Quand il faut que ça sorte, bah ça sort comme une bombe. Malgré le stress à cause de la réaction de ma sœur, je souriais, parce que mine de rien, j'étais heureuse d'être enceinte.

Le froid ne me dérangeait pas, mais je n’en étais pas non plus super méga fan. Le Japon était relativement connu pour ses hivers froids et enneigée, même si le réchauffement climatique avait aussi touché ce magnifique pays. Puis le Tennessee, ce n’était pas trop cela au niveau du froid. J’avais un peu vécu entre le chaud et le froid. Mais depuis que j’avais des problèmes cardiaques, j’étais d’après les médecins une personne à risque. J’allais me faire vacciner, et je faisais attention en sortant. En plus avec les jumeaux, j’avais un tas d’excuses de rester chez moi, de profiter du penthouse, de la vue, et le tout de chez moi. Si ce n’est pas génial ! Enfin, de toute façon, ce n’était pas le sujet d’aujourd’hui. Visiblement ma soeur avait quelque chose d’important à me dire. Je me demandais bien ce que cela pouvait être. Je ne l’allais pas vu depuis un petit moment. Je laissais s’installer dans le salon pendant que je préparais deux tasses ainsi que les différents sortimants que j’avais. Je revenais rapidement rejoindre ma soeur avec mon plateau. J’avais tout juste le temps qu’elle me lâcha la bombe. Enceinte? Genre elle allait avoir un bébé? J’allais devenir tante? « Oh wow ! Félicitations, c’est une super nouvelle ! » J’étais heureuse pour elle. Avoir un bébé, c’était genre le plus cadeau de la vie. « C’est Alex le père je suppose? » Je savais que ma soeur était comme moi, et ne couchait pas avec n’importe qui.

J'avais affronté le froid pour venir voir ma sœur. J'avais une belle motivation pour le faire... Autant qu'on se le dise. Et oui, j'étais enceinte et je m'étais précipitée à l’extérieur pour rejoindre l'appartement de Feldt pour lui partager la nouvelle. Je ne vous cache pas mon anxiété, j'avais peur de sa réaction. Vous imaginez ? Peut-être qu'elle allait me disputer, me dire que j'étais irresponsable et à côté de la plaque. Me dire que j'étais trop jeune pour être maman. Puis, je repensais à mon neveu et à ma nièce et je me disais soudainement que de toute façon, elle n'était pas en posture de me faire la morale. C'était ce qui faisait que j'étais un peu plus rassurée voyez-vous. Peut-être que finalement, elle n'allait pas être en colère contre moi. Je lui demandais un thé et quand elle arriva à nouveau, je lâchais la bombe impatiemment. J'étais enceinte et un sourire s'affichait aussitôt sur mes lèvres. En effet, c'était une superbe nouvelle. J'étais tellement heureuse de partager ça avec Alexander, malgré les quelques histoires qu'il avait pu y avoir. « Oui, c'est Alex le père ! On va être parents ! » m'exclamais-je complètement excitée rien que de le dire.

Il faisait juste trop froid. Je ne sortais même plus sur le balcon, j’avais rentré les coussins des canapés pour pas qu’ils s’abiment il y a bien longtemps de cela. Je n’étais pas quelqu’un qui aimait spécialement l’été parce que j’avais une tendance à devenir une écrevisse. J’aimais beaucoup l’automne et le printemps, les saisons qui changent, où il fait beau et froid en même temps, où les couleurs changent et on pourrait se croire dans un monde différent. Enfin l’hiver quand il y a de la neige aussi, mais y en a pas pour le moment, espérons que ça va tomber tout de même. Je n’étais cependant pas ici pour discuter météo avec ma soeur. Elle avait un truc à me dire, et elle l’avait fait cash. Je venais à peine de m’asseoir sur le canapé, que je me retrouvais devant le fait que ma soeur soit enceinte d’Alex. Je ne savais pas si je devais heureuse ou non. Je l’étais, et j’avais un sourire niais énorme sur le visage. Je me faisais tout simplement du soucis, suite à cette histoire avec la soeur d’Alex. Est-ce qu’elle pourrait lui faire confiance? Elios m’avait brisé avec l’accouchement. Ce n’était pas la même situation. « Si c’est ce que tu veux, et que tu te sens prête, alors je suis contente pour toi ! Ça sera pas une tâche facile par contre ! » Je ne pouvais pas lui dire que c’était mauvais, car je n’étais pas un bonne exemple. J’avais eu des enfants jeunes.

J'avais littéralement balancé la nouvelle à ma sœur. J'étais incapable de prendre des pincettes pour annoncer ce genre de chose. Il fallait que ça sorte parce que sinon, j'avais l'impression que ça allait prendre une autre tournure ou que cela allait me stresser. Je ne pouvais pas le garder pour moi plus longtemps et il fallait vraiment que j'en parle avec quelqu'un. C'était une super nouvelle, c'était vraiment chouette. J'étais enceinte, j'allais être maman et je crois que c'était la plus belle chose qui pouvait m'arriver. Je ne pouvais pas vraiment en parler avec Alexander pour la simple et bonne raison que je n'avais pas vraiment envie de le voir. Notre relation était compliquée et je n'avais pas besoin de ça, j'avais besoin de me sentir bien et en sécurité. De me sentir aimer. J'avais du mal à m'extasier à propos de cette nouvelle quand j'étais avec lui, parce que je ne pensais qu'aux mauvaises choses qui nous entouraient. Regarder le large sourire sur les lèvres de ma sœur me réchauffait le cœur.  C'était exactement ça qu'il me fallait. J'allais être maman, je voulais être heureuse de l'être malgré les facteurs qui pouvaient me donner à penser le contraire. « C'est ce que je veux ! Je sais bien que ça ne sera pas facile mais... Je vais donner la vie, je vais pouvoir donner plein d'amour et je vais avoir un but, une raison de vivre... » C'était définitivement de cette manière que je le voyais. Cela allait être mon bébé et moi, ça c'était certain.

Je pensais que ma soeur voulait tout simplement me parler de ses examens, ou de sa relation avec Alex, ou je sais pas, mais pas cela. Je ne m’y attendais absolument pas, c’était tout simplement un choc. Oui, c’était le bon mot. J’étais abasourdie, sous le choc, je ne savais même pas quoi dire. Je restais là à la regarder avec de gros yeux et la bouche ouverte. J’étais heureuse pour elle, vraiment, mais j’étais également un peu surprise, triste dans le sens qu’il y avait cette histoire avec Alex et sa soeur. Il y avait tant de choses à considérer quand on devenait maman, ce n’était pas juste une chose aussi simple que l’on pouvait le croire. Je gardais ma tasse de thé dans ma main, recherchant les mots que je devrais articuler. Alaska semblait si heureuse, si comblée par cette nouvelle, je ne voulais pas lui briser son bonheur. « Tant que tu es heureuse avec ce choix, cette envie, alors c’est le plus important. Il faudra juste pas que tu le regrettes. » Pas que dans neuf mois, elle arrive en pleurnichant qu’elle ne voulait pas avoir cet enfant, et qu’elle ne pouvait pas s’en charger.