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Hello, it's me - Amanda

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✧ Chez Amanda, 18h. ✧Amanda & Noah


Voilà quelques semaines déjà que la soirée d’anniversaire s’était passé et que tout dans la vie de Noah avait pris un tournant vertigineux. Echo était revenue dans sa vie, comme la peste, la maladie qu’on fuit à tout pris mais qu’on ne peut s’empêcher d’attraper chaque fois qu’on la regarde, qu’on l’observe, qu’on pense à elle.  Il n’avait jamais pris le temps de parler d’elle à Amanda, d’abord parce qu’il ne savait absolument pas quoi en dire, ensuite parce qu’Echo était partie. Un départ qu’il avait pensé définitif et à travers lequel il avait réussit à se frayer un chemin grâce à Amanda. Amanda était tombée comme une plume dans sa vie, une douceur, une légèreté incroyable, un second souffle. Elle aurait été probablement la seule à pouvoir lui faire oublier Echo si cette dernière n’était pas revenue. Et quoiqu’il en dise ou pense aujourd’hui, Noah ne peut décemment pas nier l’intensité des sentiments qu’il a éprouvé, ou qu’il éprouve toujours peut-être à l’égard d’Amanda. Celle qu’il aime appeler « la douceur dans sa vie de guerrier ». En apprenant le retour d’Echo, Noah savait qu’il s’agissait là justement du départ d’une nouvelle guerre, pire encore, d’un massacre. Echo, torturée et folle, surtout quand il s’agit de rendre Noah fou à son tour, n’aurait pas hésité à piétiner toute personne trop proche de Noah. Surtout sa petite amie, si elle l’avait appris. Et ce qu’il s’est passé dans l’esprit de Noah à ce moment là est assez impulsif et complètement irrationnel. Il a été pris de peur : de peur qu’Amanda découvre sa véritable nature malsaine, de peur de voir Amanda souffrir sans ne pouvoir rien y faire, de peur d’avoir à faire un choix entre Amanda et Echo. Choix qu’il est absolument incapable de faire. Alors, pour choisir le moindre mal, il a préféré tout détruire lui-même, embrasser Solveig et laisser Amanda partir. Reprendre sa guerre avec Echo et la laisser se jouer de lui jusqu’à ce qu’elle s’en lasse et le laisse tranquille. Tout était dans un brouillard terrible, un flou dantesque, comme si Noah portait lui-même en son ventre les inscriptions des portes de l’enfer : « Abandonne tout espoir toi qui entre ici ».

Les semaines avaient passées, avec elles un certain apaisement. Après la colère et la rage qu’il avait éprouvé à l’égard d’Amanda, surtout lorsqu’il l’avait vu aguichant Caesar à cette fameuse soirée, la paix était revenue en lui. Surtout grâce à Maëlys et au voyage qu’ils avaient fait ensemble jusqu’au Népal – voyage dont il n’a parlé à strictement personne. En rentrant sur Boston, une de ses premières pensées fut « Amanda, où est Amanda ? ». Il regrettait tellement de choses : la façon dont il lui avait parlé, la façon dont tout s’était déroulé entre eux. Peut-être même de l’avoir abordé à ce festival et de l’avoir entrainé dans tout ce remue-ménage. Egalement de ne pas avoir tenu sa promesse et de lui avoir fait du mal, beaucoup de mal. Noah était perdu niveau sentiment, complètement perdu – il savait bien que ça allait lui refaire quelque chose de voir Amanda. Mais dans sa tête, il ne serait pas tranquille tant qu’il n’aurait pas … présenter des excuses. Tant qu’il ne verrait pas qu’elle est bien. Il suppliait pour qu’elle soit bien, même si c’est sans lui, même s’il doit en souffrir comme un chien, peu importe. Il ne supportait pas l’idée qu’elle puisse avoir mal. Et lui, lui avait fait beaucoup trop de mal déjà.

Quelques jours après leur bref échange de texto, Noah s’était enfin décidé à rendre visite à Amanda. Bien taillé dans son costume, toujours le même air froid, les épaules droites, la démarche lente et impérieuse, il s’approche de la porte de sa chambre, un paquet à la main. Il n’avait pas envie de venir les mains vides, d’autant que Noël avait passé. Alors il lui avait acheté un petit globe terrestre phosphorescent sur lequel on ne voit pas les pays, mais les constellations du ciel. Un rappel de leur première rencontre – il avait pensé à Amanda en le voyant dans une brocante d’Amsterdam.

Le jeune homme s’arrête quelques secondes, le temps de mettre ses idées en place, de prendre son courage à demain et … Toc, toc, toc.







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« Ne t’inquiète pas Papa, tout va s’arranger, j’en suis sûre. » Étaient les derniers mots que j’avais prononcés avant de lui souhaiter une bonne soirée au téléphone. C’était mon père, il n’allait pas bien ces derniers temps. Son travail lui prenait beaucoup de temps et bien que sa place lui conférait de grandes responsabilités, ses supérieurs hiérarchiques ne laissaient passer aucune baisse de régime provenant de sa part. Moralement, cela était très dur pour lui et malgré la distance qui nous séparait, j’essayais tant bien que mal d’être présente au plus possible. De plus, le trois mars approchait à grand pas et chaque année était pareille, mon père sombrait dans une tristesse incommensurable un ou deux mois auparavant. Il était difficile pour lui de tourner la page et il s’était juré de ne jamais se remettre avec une autre femme tant l’amour qu’il avait éprouvé pour ma mère avait été grand. Même si moi j’avais réussi à admettre que la mort de ma mère ne signifiait pas que je devais arrêter de vivre, je m’inquiétais énormément pour mon faux géniteur, la simple idée qu’il puisse avoir pleuré au téléphone me donnait des frissons et me rendait mal au plus haut point. Mes talents de consolatrice n’étaient certainement pas suffisants étant donnée la distance qui nous séparait, mais je n’avais d’autres choix.

Je posai le téléphone sur la table basse du coin salon et soupirai un bon coup afin d’essayer d’évacuer la tristesse qui me berçait depuis quelques heures. J’étais pensive au plus haut point, je n’arrivais pas à me défaire de cette idée, celle selon laquelle j’étais la pire des enfants de rester loin de lui alors qu’il n’était pas bien. Je me sentais coupable et malgré tous mes efforts, je jugeais cela trop insuffisant.

J’étais vêtue d’un jean clair et d’un petit pull bordeaux, aucun artifice, aucun bijou, seule une bague mettait en valeur mes doigts. Je traînais à mes pieds des chaussons roses abîmés par le temps et j’avais attaché simplement mes cheveux par une natte coiffée sur le côté qui entourait mon visage laissé au naturel.

Les fêtes de Noël étaient passées rapidement et bien que cette période était faite pour ingurgiter des tonnes de nourriture bien meilleure que tout le reste de l’année, paradoxalement, j’avais perdu du poids et je m’étais retrouvée les joues creusées et la taille anormalement mince. Mon père m’avait transmis son souci et l’inquiétude était telle que je n’arrivais plus à avaler plus d’un quart d’une assiette. Je m’étais complètement refermée sur moi-même et malgré le soutien que j’avais obtenu de Bonaventure, les idées étaient toujours là, toujours encrées dans mes pensées comme de lourds parasites.

Juste avant le coup de fil, j’avais pris un long bain censé me relaxer, ce qui avait plutôt bien fonctionné sur le moment. J’avais allumé de la musique et laissé une petite lumière tamisée, ce qui fit que mon studio avait été mis presque dans le noir. Muse passait en boucle et je pouvais l’entendre de la salle de bain étant  donné que je ne fermais jamais la porte, trop l’habitude d’être complètement seule.

Soudainement, alors que je revenais de ma chambre, j’entends quelqu’un toquer à la porte. J’étais surprise puisque je n’attendais personne à ce moment-là. La seule personne qui me vint instinctivement à l’esprit était Noah. Mon cœur se mit à battre plus que de raison et je commençais à avoir de grosses sueurs froides au niveau de ma colonne vertébrale. Nous avions échangé un ou deux textos il y avait quelques jours de cela et il me paraissait logique qu’il ne pouvait s’agir que de lui. Je mis un moment avant de me décider à me diriger vers la porte et, prenant mon courage à deux mains, l’ouvrit finalement.

La surprise m’envahi. Noah, Noah était là, devant moi, un paquet à la main. Aucun son ne sortit de ma bouche, ni de bonjour, ni rien du tout. Les lèvres entrouvertes, je cherchais un moyen de me libérer de cette emprise qu’était la stupéfaction. En réalité, je ne m’attendais plus à ce que Noah revienne vers moi. Je ne m’attendais plus à ce qu’il me parle ou qu’il veuille renouer quelque chose avec moi. C’était incroyable comment je pouvais être bouche-bée devant ce jeune homme qui m’avait, au final, beaucoup manqué. Je n’avais pas pensé à lui pendant une longue période, jusqu’à ce qu’il m’envoie un sms. J’avais presque tourné la page mais les souvenirs qu’il m’avait laissé m’empêchaient de retrouver quelqu’un d’autre et d’avoir à nouveau de vrais sentiments amoureux. J’avais le cœur qui battait à cent à l’heure et mes jambes étaient devenues comme du coton alors que mes mains se mirent à trembler délicatement. Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire alors, j’eus un sourire léger et intimidé avant que mes yeux ne se pose dans ceux du jeune homme. « Bonsoir Noah… » Dis-je d’une voix aussi douce et aussi paisible qu’une plume. Mes yeux roulèrent légèrement sur le côté et sans plus regarder Noah, je m’écartai de la porte pour lui laisser assez de passage pour qu’il puisse entrer. « Je t’en prie, entre. » Ajoutai-je sans vraiment prendre en compte le fait qu’il aurait fallu que je l’embrasse d’une quelconque manière pour le saluer… Je ne savais pas comment agir ni comment prendre en compte tout ce qu’il s’était passé entre nous. Cela avait été tumultueux et décevant pour nous deux mais j’étais persuadée que nous pouvions repartir sur de bonnes bases… Cette nouvelle rencontre devait être le début de notre seconde histoire et cette fois, j’étais plus apte à entendre que tout était fini et que nous devions prendre nos distances…

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✧ Chez Amanda, 18h. ✧Amanda & Noah



Les quelques secondes que mit Amanda à ouvrir la porte furent les plus longues de l’existence de Noah. L’écho de son poing cognant doucement la porte résonnait encore dans sa tête. Son corps était de marbre, figé, l’habitude de la retenue, rien ne devait transparaitre physiquement. Mais tout dans son coeur, sa tête et son ventre était agité. Il réfléchissait à la vitesse de la lumière : pourquoi était-il là déjà ? Qu’allait-il lui dire ? Par ou commencer ? De quel droit se permettait-il de réapparaitre aussi brusquement dans sa vie ? Un tas de question qui resterait probablement sans réponse tant elles n’importaient guère. L’essentiel pour les deux jeunes gens, et c’était là le fond du propos, était d’avoir une conversation. Une vraie conversation. Noah ne se souvenait même plus s’ils avaient convenu de se quitter avec des mots, ou bien si ça c'était fait avec un naturel forcé, par la force des choses. Le fait par exemple qu'il ne se soit jamais expliquer pour Solveig. En fait, il lui reste un vague souvenir, très brumeux, d’une fois au café où ils s’étaient énervés violemment. Puis d’une gifle à une soirée. Mais tout était recouvert d’un voile épais qui ne laissait passer la lumière qu’en de rares brèches. L’état semi léthargique dans lequel s’était trouvé le jeune homme, dû à la fatigue, l'alcool, et son système d’auto-défense émotionnel, faisait qu’il ne se souvenait même plus du commencement : pourquoi étaient-ils fâchés ? Plus il y réfléchissait, plus il se disait qu’il était impossible d’être fâché avec quelqu’un comme Amanda, il devait nécessairement y avoir un malentendu, quelque chose de nauséabond et néfaste qu’il fallait vite écumer. Son coeur serré calait son rythme sur celui de l’aiguille de sa montre. Sa main serrée sur le paquet gagnait en moiteur. Ses lèvres se fendirent pour laisser passer un souffle chaud de courage quand la porte finit enfin par s’ouvrir.

Stoïque. Imbécile. Il était là face à elle complètement figé, ne sachant que dire ou faire. Il prit quelques secondes pour réaliser qu’il était face à Amanda. ça lui semblait être une éternité depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus c’était … vraiment étrange. Comme si deux planètes en rotation inverse finissaient enfin par se recroiser dans leur ellipse. Les premières fractions de seconde, ses yeux fixés Amanda mais ne la voyait pas, bien trop occupé à canaliser son énergie et comprendre ce qui était entrain de lui arriver : pourquoi il avait la bouche si sèche, la gorge si serrée, la main si moite. Puis vint le temps de la regarder, toujours dans le silence. Il remarqua son teint plus pâle qu’à l’accoutumé et mis ça sur le compte de l’hiver. Puis ses joues creusées, et mis ça sur le compte de … la tristesse ? Peut-être. Il ne pouvait pas se sentir responsable du mal être d’une personne, pas par mauvaise fois, mais parce que pour lui il était prétentieux de penser ainsi : on n’est jamais qu’un facteur parmi d’autres, jamais la plus petite décimale causant la tristesse. Il essaye de se rassurer tant bien que mal en se disant que l’hiver ne réussissait pas à tout le monde et peut être Amanda ne trouvait elle pas l’appétit dans cette neige fondue qui n’avait strictement rien à envier, bien au contraire, à son pays d’origine. La voix d’Amanda vint caresser ses oreilles. ça faisait vraiment une éternité qu’il ne l’avait pas entendu aussi douce, aussi … candide. Elle lui rappela les mots doux, les compliments, les phrases rassurantes, et même les gémissements d’Amanda. En fait, en la voyant là, debout devant lui, Noah se remémora instantanément toute son histoire avec Amanda et en arriva à cette seule conclusion : pourquoi s’était terminé ? Du moins, pourquoi dans de telles conditions ?

A son bonjour, il acquiesçât d’un signe de tête sans répondre. Plus par pudeur que par arrogance, même s’il préférait que cela passe pour de l’arrogance. Il n’aimait pas se montrer trop humain. Il esquissa un sourire néanmoins qui voulait dire, sans avoir à le dire « je suis content de te voir, merci de m’avoir ouvert ». Après avoir balayer visage et corps de la jeune fille, les yeux de Noah tombèrent enfin dans ce d’Amanda. Et il ressentit une connexion étrange. Comme si elle était brouillée par un mur gigantesque qu’il convenait de détruire. En fait, il se sentait à la fois complètement proche d’elle, comme si leurs deux âmes s’étaient reconnues, « tu te souviens, cette nuit là au phare ». Et à la fois complètement étranger, « qui êtes vous ? Où est mon Amanda ? ». Noah finit par entrer lorsque Amanda lui proposa de le faire : « Je te remercie ». Il fit quelques pas dans la pièce, et comme pour s’habituer, ou bien pour analyser l’espace à la recherche d’indices sur la vie actuelle d’Amanda, Noah regardait tour à tour murs, sols, meubles, avec la discrétion d’un huissier de justice. Amanda finit par refermer la porte et s’avancer vers le centre de la pièce où il se trouvait. Pour briser le silence, la gêne, le malaise, Noah se saisit de son prétèxte de fête et tendit le paquet à Amanda : « Tiens, il m’a fait penser à toi. Joyeux Noël … ». Il ne savait absolument pas comment réagir alors autant attendre que l’atmosphère se décongèle et réfléchir plus tard à comment entamer la discussion.




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Tout, absolument tout était étrange, Noah était étrange, l’ambiance était étrange et pour finir, j’étais étrange. La lourdeur de l’atmosphère se faisait ressentir et m’amenait à réfléchir péniblement. Maintenant que j’allais refermer cette porte, qu’adviendra-t-il des politesses ? Allais-je lui proposer un thé, un chocolat… Un scotch ? Non, je ne pouvais, je n’avais pas de scotch. Je n’en savais rien, mais si je devais être sûre d’une chose, c’était que sa présence provoquait en moi un tas d’émotions. Absolument tout ce que nous avions vécu me revenait en mémoire et laissait dans ma gorge une sorte de goût amère, était-ce cela que l’on appelait « regret » ? Noah avait été indéniablement la personne la plus importante pour moi l’espace de quelques semaines. Quelques semaines qui, comparées à l’intégralité d’une vie ne représentaient rien, mais qui au final, comptaient énormément pour moi.

Mes mains repoussèrent délicatement cette porte trop lourde pour moi et doucement je me retournai vers Noah. Rien n’avait changé, ni sa prestance, ni son air froid et hautain, ni cette indifférence indéniable qu’il portait sur le visage et malgré tout, malgré toutes ces inquisitions, je n’arrivais pas à trouver en lui le mal lié à tout ce qu’il m’avait fait. Je n’arrivais pas à trouver la moindre petite étincelle de la grenade qu’il pouvait être par moment. Au fond de moi, je savais que tout était resté là-bas, sur cette île. Rien n’était mort entre nous et je m’étais convaincue qu’il nous suffisait d’un moment esseulés pour que tout redevienne comme avant. Pour l’heure, je n’attendais rien de ce moment, nous étions là pour nous parler, pas pour reconstruire ce qui avait été détruit.

Je m’approchai timidement du jeune homme, resserrant mes doigts entre eux et prenant une bouffée d’air avant de bloquer ma respiration jusqu’à ce que je me trouve à sa hauteur. Mes mains étaient moites et j’avais le ventre qui se tordait dans tous les sens. C’était la première fois que je me sentais si mal devant lui, j’avais peur, peur qu’il se passe exactement la même chose que lorsque nous nous étions vus au café. Il arborait le même air, je ne pouvais que me sentir en alerte devant tant de froideur et tant d’insécurité. Ma gorge était complètement asséchée par l’angoisse et le fait d’avaler ma salive n’y changeait strictement rien. Qu’allais-je bien pouvoir lui dire ? Ou pire, qu’allait-il me dire ? Je ne savais pas ce qui me faisait le plus peur entre ces deux options.

Finalement, il me tendit le paquet qu’il détenait entre ses mains et me dit qu’il lui avait fait penser à moi tout en ajoutant « Joyeux Noël ». J’avais très envie de rire comme je le faisais habituellement tout en lui disant qu’il était un peu tard pour me souhaiter un joyeux Noël mais rien ne sortit de ma bouche. J’étais complètement abasourdie et je me mis à fixer le paquet durant de longues secondes, les lèvres entrouvertes comme si c’était la plus belle des choses qu’il avait pu faire, comme si je ne m’étais plus jamais attendue à recevoir ce genre de signe de sa part. Pourtant, à l’intérieur, un tas d’émotions s’entrechoquaient entre elles, tantôt de la joie, tantôt de la nostalgie et même de la tristesse mais de tout cela, rien ne ressorti. Mes mains vinrent fébrilement attraper l’objet et durant encore quelques secondes je le fixais avant de relever le visage vers Noah, avec toujours ce même air. Je n’avais vraiment aucune idée de la manière dont je devais réagir, devais-je l’enlacer, devais-je l’embrasser amicalement… A vrai dire, même les réactions les plus simples me semblaient être insurmontables avec lui. Alors, de mes lèvres ouvertes sortit un mot, un seul mot prononcé doucement, lentement, avec toute la fragilité du monde : « Merci ». Mon regard s’encra dans le sien, ne sachant que faire, je regardais alternativement son œil droit, puis le gauche, puis le droit. Lorsque soudain, en arrière fond, se mit à résonner cette musique. Celle qui m’avait tant égaillée la nuit au phare et celle qui m’avait fait tant pleurer lorsque Noah mit fin à notre relation. Là, le regard fuyant, il fallait que je trouve un prétexte pour parler, pour faire quelque chose, je ne sais pas, pour camoufler ce bruit de fond. Alors, je raclai ma gorge péniblement et regardai le canapé plus loin. « Tu peux… T’asseoir, je te sers quelque chose à boire ? Par contre… Je n’ai pas de scotch. » Dis-je d’un air totalement paniqué et alerté. Je ne savais pas pourquoi un tel sentiment m’avait pris à ce moment-là et pourquoi j’avais agis de la sorte, mais cela me mit très mal à l’aise, à tel point que mes joues avaient pris la couleur des coquelicots. Je me précipitai quelque peu vers mon armoire afin d’y prendre des verres et lorsque j’y arrivai, je me rendis compte que moi aussi j’avais un paquet lui et que moi aussi j’avais pensé à lui… Alors, je le pris entre mes mains tout en déposant le sien, le regardai et sans vraiment écouter la réponse que me donnait le jeune homme,  me redirigeai vers lui presque immédiatement. Je lui tendis et avec une once de confiance en moi, dis-je : « Tiens, moi aussi j’ai pensé à toi… » Un tas de choses se cachaient derrière cette phrase, un tas d’émotions, un tas de souvenirs, un tas… de tout. Cela voulait dire : « Regarde je ne t’ai pas oublié » ou « Tu vois, je suis toujours là pour toi » ou encore : « Je ne trahirais pas ma promesse… ». Un silence se fit entendre et Unintented continuait d’être jouée, j’avais le cœur qui battait la chamade sans raison valable et je me mis à fixer les yeux de Noah longuement…

Au fond, je n’espérais qu’une chose : Que tout redevienne comme avant et que nous puissions profiter de tout ce que l’un pouvait apporter à l’autre. Même si des tas de choses s’étaient passées depuis notre dernière rencontre, à l’intérieur, rien n’avait changé.
Peu à peu l'atmosphère se désépaississait doucement, le fait d'avoir échangé ces cadeaux y avaient été pour quelque chose, peut-être. Malgré tout, nous étions certainement sur la bonne voie...

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✧ Chez Amanda, 18h. ✧Amanda & Noah



Noah ne se souvenait plus de la colère que lui avait fait ressentir Amanda les dernières fois qu’ils s’étaient vus. Il savait, dans les faits, que ça s’était mal passé, qu’il y avait eu gifles, insultes, et une envie violente de la tuer sur place. Mais impossible d’en retrouver la raison, la cause essentielle et fondamentale. Peut-être parce qu’elle n’existait pas, qu’il n’y avait pas de raison rationnelle à toutes ces péripéties? Peut-être parce qu’ils s’étaient lancés dans une guerre aveugle et aveuglés par la peur de dire « tu me manque, tu me manque tellement ». Comment avait-il pu s’énerver contre elle ? Etait-il possible de s’énerver contre elle ? Elle qui lui inspirait tant de douceur et de sérénité, tant de calme, tant d’apaisement. Il essayait vainement de se rappeler qu’est ce qui avait foiré à un moment donné ces derniers temps pour fuir l’instant présent, comme pour ne pas avoir à affronter cet instant très gênant, cette atmosphère pesante et les yeux profonds d’Amanda qui semblaient lui parler une langue qu’il ne comprenait plus.

Il devinait non sans mal une certaine mélancolie dans les traits tirés de son visage. Il ne pouvait pas le nier. Même s’il ne pensait pas en être la cause ultime, le fait est qu’il ressentit un violent et douloureux pincement au coeur : iil se rappela sur le vif à quel point il lui était insupportable de la savoir triste ou malheureuse.

Amanda refermait la porte et Noah balayait la pièce du regard pour s’en accommoder. S’habituer au fait d’être ici, se détendre doucement. Même s’il était en apparence stoïque et impassible, à l’intérieur, c’était un capharnaüm insoutenable et difficile à gérer. C’est la première fois qu’il ressenti autant de reconnaissance à l’égard de son père pour lui avoir appris à masquer ses émotions aussi bien. La jeune fille s’approchait lentement, au son de ses pas Noah tourna la tête pour lui faire face. Même s’il était gêné, mal à l’aise, culpabilisant et étrange, il ne voulait pas le lui communiquer et tentait tant bien que mal de maintenir le regard. De faire passer ses longs silence pour de l’assurance. Plus il fixait les yeux d’Amanda, plus il se rendait compte du fait qu’il ne la connaissait plus. Ne la reconnaissait plus. Ne la comprenait plus. Il avait l’impression, lui aussi, d’être un étranger pour elle : elle le regardait comme une bête sauvage effrayante. Et Noah ressenti à ce moment une profonde nostalgie : où était passé leur confiance mutuelle, leur intimité, ce lien si fort qui les unissait en un seul et même corps ? Tout n’avait pas pu disparaitre aussi soudainement, s’évanouir aussi rapidement. Remarquant que ses sourcils se fronçaient malgré lui en signe d’incompréhension, il inspira une bonne bouffée d’oxygène avant de reprendre sa stature droite, robotique. Il décida de faire taire les voix des regrets et de la nostalgie dans sa tête pour se concentrer sur ce qu’il allait dire. Qu’allait-il dire ? Par où commencer ? Il n’en savait rien du tout, et fort heureusement, il avait un cadeau à offrir à la jolie blonde.

Noah tendit le paquet à Amanda et … aucune réaction. Elle était figée sur place ce qui eu le don de mettre le jeune homme encore plus mal à l’aise. Peut-être qu’il n’aurait pas du ? Il n’en savait rien. Il la regardait attendant désespérément une réaction n’importe laquelle - les secondes se transformaient en éternité dans cette pièce. Et, comme pour paralyser le silence il lança : « C’est trois fois rien, je suis certain que ça me fait plus plaisir à moi de te l’offrir, qu’à toi de le recevoir ». Il haussa légèrement les épaules et continuait de la regarder avant d’entendre un « merci » qui sonnait comme une délivrance. Amanda le fixa alors dans les yeux tandis qu’au même moment Unintended passait. Noah, intérieurement, eut envie d’éclater de rire tant la situation était absurde : pourquoi étaient-ils si handicapés là, tous les deux, à faire comme s’ils ne se connaissaient pas ? Il se mordit l’intérieur de la joue pour se retenir mais ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire et, gêné par sa réaction, il baissa les yeux pour regarder ses chaussures un court instant : « Un verre d’eau avec des glaçons ira très bien », dit-il le sourire encore aux lèvres, fuyant son regard pour ne pas partir en fou rire nerveux. Il finit par se diriger vers le canapé lentement, ôta sa veste de costume qu’il posa délicatement sur le rebord du canapé, avant de s’installer, jambes croisées, comme il avait l’habitude de le faire. Amanda semblait chercher quelque chose dans ses placards et finit par revenir vers Noah avec un paquet. Noah se sentit légèrement gêné, surtout touché, et encore amusé : même en silence ils avaient pensé l’un à l’autre, alors pourquoi tant de malaise ce soir ?

Noah leva alors les yeux vers Amanda. Une fraction de seconde, le temps de ressentir une mini étincelle de sincérité le traverser. Il attrapa le paquet dont il ne devinait pas le contenu, et le posa sur le canapé avant de se relever brusquement, de faire un pas en avant et de prendre la jeune fille dans ses bras. Il en avait marre de tourner autour du pot, marre des faux semblant, marre de passer pour un autiste. Peut-être qu’il leur suffisait juste de commencer par là : se prendre dans les bras un instant. Le temps de se souvenir qu’elle était Amanda, et qu’il était Noah.



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Mes yeux ne quittaient plus ceux de Noah, je ne voulais plus me séparer de ce regard si spécial. J’étais là, devant lui, les mains en avant pour lui tendre le petit paquet que je lui avais acheté. Je réfléchissais dans le même temps à ce qu’il m’avait dit, le fait que le cadeau lui faisait plus plaisir à lui qu’à moi mais il ne pouvait pas savoir à quel point cela avait de la valeur à mes yeux. S’il m’avait acheté cet objet, c’était qu’il avait pensé à moi et cela sonnait comme si je valais encore quelque chose pour lui. Au fond, mon cœur battait toujours pour lui et cette simple attention avait réveillé la minuscule flamme qui persistait toujours.

Finalement, il attrapa le paquet se trouvant entre mes mains, frôlant de ses doigts les miens, m’arrachant par la même occasion un frisson qui fit hérisser absolument toute la pilosité se trouvant sur mon corps et le posa immédiatement sur le canapé. Nous nous regardions toujours et j’aimais à croire que ses yeux exprimaient absolument toutes les émotions du monde. Tantôt j’y voyais de l’affection, tantôt de la gêne. Il était incroyable comme ses yeux pouvaient constituer le miroir de son âme et malgré cette mine qu’il arborait, je savais que tout ce qui était en train de se passer entre nous à cet instant précis signifiait énormément pour lui.
Soudain, il se décolla du canapé, avança vers moi et la seconde d’après, mon corps se retrouva contre le sien. La surprise était telle que mes paupières, grandes ouvertes, restaient fixes et ne se refermaient plus durant quelques secondes. Mes lèvres en firent de même et j’inspirai quelque peu afin de me dégager de cette gêne insoutenable. Quelques petites secondes passèrent et mes yeux se fermèrent en même temps que mes bras entourèrent le corps du jeune homme. Mon visage s’enfouit instinctivement contre son torse alors que mes doigts agrippèrent sa chemise à l’arrière. Son odeur… Dieu que son odeur m’avait manqué. Mon cœur se mit à battre la chamade, presque comme la première fois que nous nous étions embrassés et j’avais même l’impression qu’à travers ce pull sans forme, il pouvait le ressentir. Les sensations que je ressentais à ce moment-là étaient parfaitement indescriptibles mais elles me prouvaient une chose : J’étais amoureuse de ce garçon étrange, malgré moi.

Mes bras se resserrèrent autour de lui et avec les forces qui me restaient, j’accentuais notre étreinte. Mon esprit était brouillé, l’acte en lui-même me paraissait tellement beau que quelques gouttes salées embrumaient mes yeux mais je ne devais pas me montrer si faible devant lui, je ne pouvais simplement pas. Alors, je retins l’espace d’un instant mon souffle et d’une voix faible, basse et douce je dis : « Si tu savais depuis combien de temps j’attends ça… » Je me sentais si bien dans ses bras. J’avais l’impression que plus rien ne pouvait m’atteindre, que toutes les peurs qui m’animaient auparavant s’étaient envolées et que grâce à lui, la paix était enfin revenue emprisonner mon cœur. Je voulais que notre embrassade dure éternellement et que Noah reste à mes côtés indéfiniment. Malheureusement, je savais qu’à un moment ou à un autre, il fallait que nous nous lâchions et cette fois, je voulais que ce soit moi qui brise le contact et c’est ce que je fis la seconde d’après en me reculant quelque peu du jeune homme. Mes yeux se redirigeaient vers les siens, cherchant son regard, mes mains se déposant délicatement sur son torse bombé. Je me mis à respirer calmement et mes lèvres s’étirèrent doucement et discrètement. Il fallait que je lui dise tout ce que je pensais, il fallait que je me délivre de toutes ces pensées qui m’avaient torturé pendant des semaines. « Je n’ai pas cessé de penser à toi… » Dis-je tout en baissant les yeux sur sa chemise ajustée. Il était beau, il me troublait, comme à notre première rencontre et j’essayai tant bien que mal de cacher tous ces sentiments qui me rendaient fébrile. « Je suis tellement contente que tu sois venu… » Dis-je avec toujours cette voix douce et paisible. Mes mains se décollèrent difficilement de son buste et avec un léger sourire, toujours présent je dis : « Assied toi, je t’apporte ton verre. »

Il me semblait que la gêne s’était envolée, j’avais l’impression de me sentir mieux maintenant que nous avions quelque peu brisé la glace, maintenant que je lui avais dit ce que je portais sur le cœur. Il fallait qu’il sache à quel point il était important pour moi et qu’au final, je ne lui en voulais pas. Je savais que toutes les choses qu’il avait faites ou dites avaient été animées par des choses extérieures à ses sentiments. Je savais que ce n’était pas dans son intention de me faire du mal, je ne comprenais simplement pas pourquoi et j’espérais au final, qu’il me conte absolument toutes les raisons qui l’avaient poussées à agir de cette manière avec moi.
Finalement, je me redirigeai vers le coin cuisine et servis dans deux verres de l’eau fraîche et y ajoutai dans l’un des deux des glaçons. J’attrapai mon paquet que je calai sous mon coude et pris dans chacune de mes mains un verre. Je me redirigeai vers le canapé où je m’assis aux côtés de Noah avant de déposer les contenants sur la table basse qui jonchait devant nous. Je me détendais doucement et j’étais presque excitée à l’idée que le grand M. d’Aremberg me faisait honneur de sa présence. Je me mordis doucement la lèvre inférieure alors que je mourrais d’impatience d’ouvrir le paquet qu’il m’avait amené. Alors, je le pris entre mes mains avec assurance et regardai le jeune homme avec enfin, un vrai sourire. « J’ai hâte de voir ce qui se cache là-dessous. » Dis-je avec un ton beaucoup plus enjoué désormais. Alors, je me mis à ouvrir le paquet doucement, dévoilant petit à petit une boite avec des images et des inscriptions dessus. Lorsque le papier cadeau fut totalement retiré, je regardais la boîte et me rendis compte qu’il s’agissait d’un petit globe lumineux avec les constellations. Je me mis à sourire comme une vraie gamine, j’adorais ce genre de petit objet, d’autant plus qu’il s’agissait d’un clin d’œil à notre première rencontre. Ça me faisait chaud au cœur et il me semblait qu’il m’avait fallu ce genre de chose pour qu’enfin je puisse ressentir une quelconque joie au fond de moi. « Noah… C’est magnifique… Merci beaucoup. » Dis-je en regardant le jeune homme d’un air égaillé. Je m’approchai de lui pour l’embrasser timidement au coin des lèvres et me retirai presque instantanément. « Vas-y, ouvre le tien. » Ajoutai-je tout en étant excitée à l’idée qu’il découvre ce que je lui avais prévu… D'ailleurs, j'avais eu exactement la même idée que lui. Mon cadeau rappelait notre première rencontre.
J'étais partie avec mon père durant les vacances dans la commune de Lindesnes, ville côtière à quelques heures d'Oslo et là-bas, nous avions visité le phare le plus ancien de Norvège. Evidemment, je n'avais eu de cesse de penser à lui durant cette expédition et il fallut que j'achète une petite boule de verre représentant le phare et la mer du nord. Je n'étais pas sûre que ce genre de chose lui plaisait mais c'était une manière pour moi de lui faire comprendre que cette nuit-là, au phare, j'avais vécu la plus belle des choses...

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✧ Chez Amanda, 18h. ✧Amanda & Noah



Noah était un mélange d’émotions complètement contradictoires : nervosité, amusement, gène, panique, peur. Tout passait dans son ventre comme un mauvais mélange d’alcool ou d’aliment prêt à le faire rendre. Et dans ce vacarme, dans le tumulte de son embarras interne, il gardait la peau livide, la mâchoire saillante et l’air impassible du bourreau, du garde, ou de quelqu’autre personne tout juste bonne à réagir et non agir, comme un automate. Il contrôlait ce qu’il pouvait, concentré sur lui-même plus que sur la situation, comme si cela devenait de plus en plus dur de ne pas se laisser aller au fur et à mesure que les minutes en compagnie d’Amanda passaient. Et puis il y eut cet échange de cadeau. Ils n’étaient pas du tout obligé de le faire. Ils auraient pu, chacun son tour, jouer les fortes têtes et scander avec véhémence qu’ils s’étaient oubliés, qu’ils ne pensaient plus à cette histoire, qu’il n’y avait plus rien. Mais non. C’était tout l’inverse. En s’offrant ces cadeaux ils admettaient avec une réalité presque tragique qu’il y avait quelque chose de pas terminé dans leur aventure, une pulsion du coeur qui les ramenait une fois de plus l’un à l’autre, un mouvement irrépressible des astres sans doute. Comme Persée dans les étoiles. Et c’est cette dernière révélation, que Noah se dit en lui-même comme un secret, qui le fit reconsidérer sa position présente et agir, donc plus réagir, comme un humain et non un automate. Il se leva, à peine le temps de rallumer un quelque chose dans leurs yeux respectifs, et vint prendre la jeune fille dans ses bras.

Sensation étrange. Il eut besoin de quelques secondes pour se souvenir de ses courbes, même s’il trouvait qu’elle avait maigrit, qu’il y avait quelque chose de changer. Le temps, en fait, d’appuyer plus son geste, de plonger sa tête en contre bas dans le cou de la jeune fille et de renifler son odeur. Tout lui revint d’un coup à présent, comme à l’instant où il avait entendu sa voix tout à l’heure. Il restait là, sans bouger, encerclant la jeune fille de ses bras. Elle était petite, il avait oublié à quel point elle était plus petite que lui, ça le fit sourire. Il n’avait aucune idée de ce que ce geste représentait, de ce que ça voulait dire et en réalité … peu importe. Le temps s’était arrêté, non plus par peur, mais parce qu’enfin une des équations irrésolues de l’univers venait de trouver sa solution, son x. Il leur suffisait de se prendre dans les bras, c’était par là qu’il fallait commencer. Il entendit Amanda lui dire qu’elle attendait ça depuis longtemps et lui ne répondit pas, se contentant de la serrer un peu plus fort au même moment. Tout à coup, Amanda rompit cette embrassade et Noah revint, comme une chute, à la réalité. Il la regardait, un peu abasourdie, se demandant si elle n’allait pas le gifler de nouveau. Et lorsqu’il croisa son regard, il s’y perdit, l’écoutant avec attention. De nouveau gêné quand les mains de la jeune fille viennent lui toucher le torse; encore plus quand il reconnait le brin de sincérité si singulier dans sa voix lorsqu’elle se met à parler. Noah ne répondit rien à sa première remarque. Que pouvait-il répondre ? Moi aussi ? Je pense à toi souvent ? Non. Il ne voulait pas s’engager dans cette pente là, celle des sentiments. Il n’était pas venu dans l’espoir de refondre quelque chose avec Amanda. Même si la tendresse était là, vraiment là, il était toujours aussi perdu au niveau de ses sentiments et ne pouvait plus faire comme si Echo n’existait pas. Ce qu’il voulait c’était discuter avec Amanda, c’était enterré la hache de guerre, c’était … il n’en savait trop rien en fait. Tout se mit de nouveau à se bousculer dans sa tête, vite, trop vite, comme s’il suffisait de résoudre un problème pour en voir surgir dix mille autres. Heureusement, la voix d’Amanda, lorsqu’elle lui proposa de s’asseoir, le réveilla un un sursaut du coeur. Et il s’exécuta, sans mot dire, retournant sur le canapé. Son mutisme n’était pas inquiétant - Noah parlait peu, vraiment peu, et n’était pas du tout gêné dans les silences. Du moins pas plus que quand il parlait. Ainsi, il se rassura en se disant qu’Amanda le connaissait et qu’elle ne prendrait pas son absence de réponse comme quelque chose de négatif.

Noah resta un instant sur le canapé, pensif, jambes croisés, écoutant le léger remue ménage dans la cuisine. Il fini par dire assez fort à l’attention d’Amanda : « Je peux fumer ? ». N’entendant pas de réponse, Noah se résigna - peut-être qu’elle ne l’avait pas entendu elle-même. Il attrapa le paquet qu’elle lui avait offert et n’avait vraiment et absolument aucune idée de ce que ça pouvait être. En voyant Amanda arriver, il reposa le paquet sur le canapé et fit de la place sur la table basse pour qu’elle puisse tout installer : « Je te remercie », dit-il avant de boire trois bonnes gorgées d’eau. La bouche sèche, c’était affreux. Puis il regardait la jeune fille ouvrir son paquet, à l’affut de sa réaction, mais sans trop le montrer : « Il n’y a pas de quoi. Tu pourras les apprendre par coeur comme ça », dit-il en désignant quelques constellations du doigt sur la boite. Il regardait Amanda tout sourire et se retrouva tout à coup dans une proximité déconcertante. Elle venait de l’embrasser au coin des lèvres mais … what ? Comment pouvait-on passer du coq à l’âne aussi vite ? Noah déglutis difficilement, partagé entre ses ressentis : appréciait-il ? Voulait-il plus ? Refusait-il tout contact sensuel avec la jeune file ? Il n’en savait rien, et resta figé lorsque la jeune fille s’exécuta avant de se retirer. Noah racla sa gorge légèrement avant d’attraper le paquet derrière lui et de dire d’une voix un peu fébrile et étourdie : « Hmm … oui je l’ouvre », se mettant à arracher le papier doucement. Le paquet était petit et assez lourd. Noah découvrait peu à peu derrière cette forme sphérique, une sorte de boule à neige. Il la découvrit complètement et vit un petit phare à l'intérieur. Il comprit instantanément la référence et leva les yeux vers Amanda : "C'est adorable ...", dit-il avant de baisser les yeux et de fixer cette boule quelques bonnes secondes.









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Je n’avais eu de cesse de penser à Persée et Andromède durant ce laps de temps qui nous avait séparés. Pour cause mes observations stellaires toujours un peu trop nostalgiques et marquées d’une volonté sans faille de retrouver un jour cette complicité qui nous avait, sans doute, tous les deux marqués. J’étais consciente que rien ne pouvais être éternel, encore moins cette relation tumultueuses et si fragile qu’était la nôtre. Malgré tout, j’osais encore espérer quelques fois que cette petite infinité que Noah m’avait offerte se renouvellerait et qu’elle nous bercerait encore quelques temps ensemble.  

Cette nuit-là, au phare j’avais fait un vœu devant l’étoile filante la plus scintillante et la plus belle que je n’avais jamais vue. Et pourtant, plus les semaines passaient et plus cet instant me démontrait toute la lâcheté des étoiles et des astres comme ceux-là ; ceux qui devaient rendre nos vœux réels.
Pourtant, j’avais l’impression que nos deux silhouettes, nos deux émanations qui faisaient de nous deux étoiles complémentaires auparavant, n’avaient rien de faux et que malgré toute la pluie qui s’était déversée sur nous, le soleil n’allait pas tarder à montrer le bout de son nez.

Etait-ce hypocrite de ma part de garder l’espoir quant à nos péripéties amoureuses ? Ma mère m’avait appris une chose durant sa phase terminale, c’était bien cela, l’espoir. Et elle m’avait inculqué de nombreuses choses parmi lesquelles se trouvait : « S’il y a de la vie, il y a de l’espoir. » Pour elle, ça n’avait pas fonctionné mais j’étais persuadée que cela pouvait encore marcher pour moi… Une chose était sûre, si les astres étaient contre moi et si je ne pouvais plus compter sur les étoiles, alors j’allais me battre. J’allais me battre pour ce garçon qui en valait la peine, pour ce garçon qui m’avait fait rêver pendant de longues nuits parfaites… Ce garçon qui avait pu refaire battre cet organe inanimé dans ma cage thoracique.

Un étreinte et il m’avait semblé que tout était redevenu comme avant, à quelques choses près. En tout cas, j’aimais à croire qu’il l’avait fait sincèrement et pas parce que j’arborais une mine laborieuse. Malgré tout, je sentais la fusion de nos deux âmes, il y avait toujours cette petite chose qui nous rapprochait, je n’avais pas exactement la définition de ce phénomène mais je savais que quelque part deux entités voulaient que nous formions un couple et pas seulement deux amis avec plus si affinité. J’avais toujours cru en le grand amour, celui qui vous fait valser, celui qui vous fait rêver, chaque jour, chaque nuit. Et avec nostalgie je pensais que Noah avait fait partie un moment de ce concept qu’était l’amour, le vrai.

Il n’avait pas eu de réponse aux sincérités que j’avais prononcé et j’y vis là, non pas un affront, mais toute la personnalité de Noah. Il avait toujours été ainsi, alors, je ne m’en préoccupais guère et jamais au grand jamais je n’avais voulu de réponse absolument. Finalement, la tension qui m’avait habitée depuis sa présence chez moi s’était presque envolée, j’aimais le fait que malgré ce qu’il s’était passé, nous avions une attitude tout ce qu’il y avait de plus normal et que la haine n’était plus de mise entre nous. D’ailleurs, je n’en voyais strictement pas l’utilité et les fois d’avant avaient été bien assez pour moi.

J’avais ouvert mon paquet à côté de lui, le remerciant comme il se devait et l’embrassant au coin de la bouche. Je ne savais pas exactement pourquoi j’avais fait cela et si cela signifiait forcément quelque chose mais je m’étais laissée aller à mes envies et à ce moment précis, j’avais simplement hâte que nous nous rapprochions encore… Je ne répondis pas à sa remarque concernant le fait que je pourrais apprendre les constellations par cœur tout simplement parce qu’il n’y avait pas besoin de mots… Seul le geste avait compté. Puis je lui proposai d’ouvrir son cadeau à son tour. Il semblait déstabilisé, quelque chose clochait à ce moment précis, peut-être que cette proximité l’avait fait réfléchir, peut-être que ça ne lui avait pas plu et qu’il n’avait pas voulu de cela. Je ne savais pas du tout quoi en penser… Tout ce que je savais c’était que j’étais parfaitement excitée à l’idée qu’il soit ici, près de moi et que tout cela me forçait à agir de manière plus qu’inhabituelle. Sa visite était certainement la seule chose de positive qui me soit arrivée depuis un certain moment… Alors il me semblait plutôt  logique d’être heureuse à cette idée. Mais il fallait que je garde tout de même une distance. Comme… Une distance de sécurité pour ne pas avoir à ramasser les pots cassés encore une fois par la suite et comme j’avais pu déjà le faire auparavant. Il était obligatoire que je calme mes ardeurs si je ne voulais pas attirer ses foudres ou tout précipiter encore une fois.

Finalement, il ouvrit à son tour son paquet. J’avais hâte qu’il découvre ce qu’il se cachait en dessous de ce papier cadeau bleu. Il eut une petite phrase, me disant que c’était adorable. Alors, mes lèvres s’étirèrent légèrement et timidement. Je l’observai quelque seconde avant de lui répondre. Il semblait songeur, lui avais-je remué certains souvenirs avec ce cadeau ? Je n’en savais rien mais il resta silencieux quelques secondes. « Il s’agit du plus vieux phare de Norvège. Je l’ai visité avec mon père et je dois avouer que c’était très différent du phare où nous avions été ensemble. » Dis-je avec un ton neutre tout en regardant le jeune homme encore et encore. « Certain dise qu’il est hanté par le fantôme de l’épouse d’un pirate qui se serait perdu en mer il y a des siècles. Et parfois, on peut même l’entendre chanter… » Pourquoi est-ce que je racontais ça ? C’était inutile, aussi inutile que tout ce que j’avais débité depuis le début… Noah n’en avait que faire, c’était indéniable. Peut-être était-ce là pour moi un mécanisme de défense et que dès que je voyais Noah songeur ou silencieux il fallait que je parle… Parle et parle de nouveau. « Enfin… Euh… Voilà. » Finissais-je. Je ne savais plus du tout quoi dire ou faire. Tout me semblait tendu désormais, encore une fois…

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✧ Chez Amanda, 18h. ✧Amanda & Noah


Désorienté. Noah était un jeune homme désorienté. Il éprouvait cette réalité chaque fois qu’il se confrontait à ce genre de situation. Ces situations où ses pulsions d’Eros et de Thanatos fonctionnent de paires, en un seul et même battement. Il la regardait et ressentait à la fois la pression d’une envie profonde et de la réticence la plus morbide. Il était une espèce d’arène close où cœur et esprit se battent aveuglément. Il ne pouvait pas dire s’il était amoureux d’Amanda, il n’avait jamais su le lui dire d’ailleurs. Noah n’a jamais été amoureux, jamais avant Echo. Et ce qu’il ressentait pour Amanda était complètement différent de ce qu’il ressentait pour Echo : avec l’une il trouvait le plaisir du calme, et l’autre la frénésie de la tempête. Il se questionnait lui-même, tout le temps, tout les jours, et ici dans cette pièce plus fort encore : où se trouvent les enfers ? Dans le calme d’une vie rangée ou dans le tumulte d’une existence chaotique ? Il n’en savait rien. Il aimait Amanda, ça ne faisait pas de doute – il ne savait seulement pas comment. Il éprouvait une énorme tendresse à son égard, beaucoup de désir également car il n’avait pas perdu le souvenir de leurs nuits charnelles, sensuelles et parfois torrides. S’il écoutait ses instincts précaires, il lui sauterait dessus sur le champ et attendra d’être sorti de cette pièce pour réfléchir aux conséquences de ses actes. Mais non. Pas cette fois. Il se contrôlait, comme un robot, car dans le fond, et même s’il ne l’a pas montré ces derniers temps, il respectait Amanda. Il la respectait vraiment et était attristé chaque fois qu’il l’a savait en souffrance. Encore plus lorsqu’il était la cause de ses malheurs. Il ne voulait pas lui donner de faux espoirs, pas là, pas comme ça. Pas tant qu’il la verrait comme une personne fragile, un verre de cristal qui pourrait se briser à la moindre secousse. Ce n’était pas péjoratif du tout dans son esprit. C’était là, au contraire, l’extraversion de tout ce qu’il avait éprouvait en la rencontrant : elle était comme la neige immaculée, pure, candide et innocente. Il ne voulait pas qu’elle se transforme en boue sauvage. Ce pourquoi il avait tant été vexé à la soirée où elle avait essayé de séduire Caesar.

Les deux jeunes gens ouvrirent leurs cadeaux respectifs et ce que Noah en retenait, au-delà du simple fait que cette piqure de rappel dans cette boule lui faisait éprouver une immense nostalgie, c’était qu’Amanda et lui avait pensé l’un à l’autre. C’est le geste qui compte, et le geste prenait tout son sens en l’espèce : ils étaient sans doute tout les deux d’accords, sans se le dire, avec l’idée d’arrêté la guerre, les insultes, les gifles et les coups bas. Il fixait le cadeau d’Amanda avec beaucoup de sérieux et de concentration, l’écoutant raconter l’histoire de ce phare. Lui ne l’a regardé pas et eu un sourire à l’ouïe de la légende de la femme qui chante : « Il a une belle histoire ce phare … ». Il ne savait pas trop quoi dire, soit c’était trop, soit pas assez, et à tâtons il cherchait encore le juste milieu à son attitude.

Noah reposait son paquet à côté de lui et se frotta les mains contre les cuisses avec un peu d’anxiété. Le rapprochement qui venait d’avoir lieu l’avait mis quelque peu mal à l’aise, il ne voulait pas aller trop vite, pas faire n’importe quoi, justement parce que c’est Amanda. Et surtout, ne pas lui faire de promesse qu’il ne tiendrait pas ou qu’il ne pourrait pas tenir. Alors, prenant son courage à deux mains, et après quelques secondes de silence où la tension avait pu de nouveau s’installer plus subtilement, il dit : « Bon …. ». Relevant les yeux vers Amanda, il poursuivit : « Je ne sais pas trop quoi dire, pas trop par où commencer mais … Je n’ai pas envie de t’accabler de reproches, ni que tu fasses de même avec moi. En fait, j’ai pensé à toi ces derniers temps, souvent même. Au début avec colère, ensuite avec peine. Beaucoup de peine. Et la seule chose qui revenait à mon esprit était : comment est-il possible de se fâcher avec Amanda ? Je veux dire … je ne suis pas dans une période facile de ma vie comme tu dois t’en douter. Et la situation entre nous, tel qu’elle est là, est peut-être désagréable, j’ai un gout d’inachevé quand j’y pense, un gout de nostalgie. Mais le fait est que j’ai été sincère avec toi dans ce qu’on a vécu, dans ce que je t’ai dit, dans ce que j’ai ressenti. J’étais vraiment bien avec toi Amanda … Et … Et je suis désolée pour d’avoir embrassé Solveig à la soirée Cabot. Désolé des injures infâmes que j’ai pu te lancer. Désolé de t’avoir fait du mal. Je te demande pardon, en fait. », dit il en la regardant plus intensément dans les yeux. Ce n’était pas son genre de demander pardon, de revenir sur des situations dans lesquels il se savait en tord, d’assumer ses erreurs. Mais là, il voulait le faire. Vraiment le faire, une bonne fois pour toutes.








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Je n’attendais pas que ce « rendez-vous » fasse des miracles, je ne m’attendais pas non plus à ce que Noah me livre ses pensées les plus profondes et les plus difficiles à sortir. Je m’attendais bien plus à quelque chose comme un discours prononcé simplement, sans détours et sans grandes émotions. Je connaissais le jeune homme maintenant et je savais que pour lui, l’extériorisation de ses sentiments les plus noirs et les plus obscurs était une chose quasiment impossible à faire. C’était la raison pour laquelle j’avais également cessé de croire à ces trois mots magiques, excessivement utilisés par ma propre bouche. Noah était ainsi et je l’avais amplement accepté mais malgré tous mes efforts pour l’intégrer totalement à ma vie et lui laisser entrevoir toutes les facettes de ma personnalité, il avait trouvé un moyen pour m’échapper ainsi qu’échapper à toute sorte de contrôle qui pouvait s’acharner sur lui. C’était peut-être cette faille qui m’empêchait de le connaître totalement, car même si j’avais l’impression de l’avoir découvert intégralement, j’avais toujours cette sensation qu’il restait des tas de choses non dites et des tas de choses cachées.

J’étais sûre d’une chose, c’est que je ne reproduirais jamais les erreurs que j’avais pu faire auparavant. J’avais provoqué sa colère et j’en avais payé les conséquences, j’avais retenu la leçon, je ne voulais plus que notre relation ternisse avec de telles absurdités. Pourtant, observant sans cesse et sans vergogne son regard j’avais l’impression de le voir pour la toute première fois perdu, sans plus aucune confiance en lui. C’était particulièrement étrange, il me donnait envie de le prendre dans mes bras et de le serrer très fort contre moi. Mais je ne pouvais décemment pas, c’était impossible, pas dans cette situation. J’avais déjà ressenti un froid après l’avoir embrassé au coin des lèvres, je ne voulais pas gâcher encore plus ce moment. Au fond, je m’étais résignée à m’obstiner tellement pour notre relation, si Noah était mieux ainsi et qu’il voulait garder sa liberté, alors je respectais son choix, je n’avais pas à m’opposer à cela. J’étais parfaitement consciente qu’il pouvait arriver que deux personnes pensent être faites l’une pour l’autre et qu’au final, ce fait se révèle être totalement faux, une illusion d’un soir, une pensée éphémère et animée par la passion d’une seule nuit.

Nos cadeaux étaient symboliques, ils étaient l’image parfaite de ce que nous ressentions présentement tous les deux : Sans avoir exactement quoi, quelque chose nous reliait et il fallait que nous arrêtions nos disputes inutiles. Alors, je l’écoutais, sans dire mot et il semblait troublé par le cadeau que je lui avais offert, à tel point qu’il resta fixé dessus pendant un petit moment. Puis j’eux l’impression qu’il reprit ses esprits avant de déposer l’objet sur le côté et de se frotter les mains sur ses cuisses. Noah avait soudain l’air plus anxieux, plus angoissé. Alors, je compris que ce qui allait poursuivre était plus important, beaucoup moins insignifiant. Je me déplaçai quelque peu, le buste tourné vers le jeune homme et, retirant mes deux chaussons, je me mis en tailleur juste à côté de lui. D’abord, il ne me regardait pas puis, lorsque son premier mot sortit d’entre ses lèvres, son regard se releva vers moi, y mêlant tout le sérieux que devait avoir cette conversation. J’étais toute ouïe lorsqu’il débuta son explication. J’avais l’impression qu’il se retenait, comme s’il ne voulait pas en dire trop, en fait, comme s’il ne voulait pas me donner de faux espoirs, pour une fois. Je l’écoutais attentivement, attirée et pendue à ses lèvres comme si je buvais ses paroles. Tout, absolument tout m’avait manqué, sa voix, ses mots et même si ce n’était pas les meilleures paroles que j’avais entendues, j’aimais l’entendre parler, simplement. Il finit par des mots sincères au plus haut point, du moins, c’est ce dont j’avais l’impression. Il pensait ce qu’il disait et malgré tout, je ressentis comme un pincement au cœur lorsqu’il eut cette intonation. Celle qui me montrait qu’il pouvait contenir de la fragilité malgré tout. Nos regards se divisèrent, je me mis à regarder mes doigts qui courraient les uns sur les autres frénétiquement, il me semblait avoir entendu la fin de tout espoir, la fin de toutes les illusions que je m’étais faite et la preuve comme quoi les étoiles étaient en réalité juste une absurdité qui nous poussait à rêver inutilement. C’était la fin d’un chapitre, la fin d’une histoire, la coupure entre ce qu’il s’était passé et ce qui allait se passer. Je n’étais plus sûre de rien, tout ce mélange de sentiment me donnait la nausée et je ne savais pas réellement pourquoi, je me sentis mal sur le coup. Le goût du passé m’hantait toujours et je ne voulais absolument pas que nous arrêtions de nous voir pour autant. Je réfléchis un instant et fis bonne figure, comme je le faisais très souvent avant de relever les yeux vers ceux de l’Eliot. « Noah… Je sais pertinemment que tout ce que nous avons vécu était d’une sincérité remarquable ; tu me l’as prouvé à chaque seconde… J’imagine à quel point ta vie doit être compliquée et je ne cherche pas à savoir pourquoi et quelle est la cause de tout ce qui s’est passé. Je ne t’en veux pas… » Lui répondis-je difficilement. Je ne lui en voulais plus, sur le moment, mais je lui en avais voulu, je l’avais pesté et détesté mais à quoi cela servait-il ? Tout bonnement à rien… Alors je m’étais résignée à rester ainsi, juste à ne rien attendre et à pardonner, encore et encore. Je me sentais faible face à tout ceci, aussi faible que la petite fille que j’étais il y a des années et je haïssais tellement cette personnalité que je détenais, c’était horrible.

Un sourire se dessina sur mes lèvres abimées par le froid, je devais combler ce malaise que j’avais, je devais le camoufler. J’avais du mal à croire en cette mimique et cela devait se remarquer mais le fait était que je voulais que Noah y croie. Mes mains se serraient entre elle, comme si j’avais voulu que ce soit le cas avec nos deux corps et je me mis à avaler ma salive péniblement. Pourquoi devais-je me sentir ainsi désormais ? J’avais l’impression d’être des montagnes russes sur lesquelles montaient et descendaient des tas d’émotions et cet ascenseur émotionnel était l’une des choses les plus désagréables que je pouvais connaître. Finalement, je pris une petite inspiration discrète et regardai Noah une nouvelle fois dans les yeux. : « Franchement, ce serait idiot de t’en vouloir pour ça… » J’essayais de me rassurer ou bien ? Quelle idiote j’étais… Comment allait-il le prendre désormais ? Peut-être que j’avais à nouveau tout gâché…

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