(alezael) why are you acting like it's no big deal?

Une soirée, comme une autre. En fait, j'avais du rejoindre des gens pour vendre un projet pour la boîte dont j'étais le vice-président et ça avait terminé tard. J'aurais pu rentrer en voiture comme tout le monde, mais j'avais pris un verre de trop et disons que j'étais assez intelligent pour comprendre qu'il fallait pas mêler route et alcool. Donc pour me calmer, j'avais décidé de marcher. Sauf qu'une fois arrivé au carrefour de deux boulevards, j'avais remarqué une silhouette un peu trop reconnaissable marcher sur le bord du toit. Fronçant les sourcils, je m'approchais et.. ouais. « Bordel Az ! Bouge pas j'arrive ! » Je soupirais et je cherchais le moyen le plus simple de la rejoindre jusqu'en haut. Autant dire, en pleine soirée, avec quelques verres dans le nez, c'était pas le plus simple. Mais j'avais trouvé un escalier de secours et à présent, je pouvais monter jusqu'en haut afin qu'on puisse éviter le pire. « Az ! Descends s'il te plait » Paniqué ? À peine. Après tout, elle était enceinte et... ouais, c'était pas le mien, certes, mais j'y tenais. C'était... pas de ma famille, mais presque. « S'il te plait, écoute moi, descends de là, tu vas tomber » J'avais un ton un peu trop suppliant, mais je refusais de la voir tomber de ce toit.

Me retrouver sur le toit d'un immeuble de Boston alors que j'étais encore un peu fait de la soirée que j'avais passé en compagnie de futurs investisseurs ? Ouais non, je n'y pensais pas. Mais c'était bel et bien le cas pour le coup puisqu'Azraël avait décidé de jouer aux suicidaires ce soir, jouant sur le bord de ce fameux toit. J'avais atteint le dernier étage avec une vitesse que je ne connaissais pas pour le coup et c'était presque enivrant. Mais la panique m'avait envahi assez rapidement, tant c'était effrayant de la voir comme ça, si peu consciente du danger qu'elle encourait actuellement. La suppliant de descendre, sa réponse ne m'étonnait même pas en fait. Non ? Et bien il allait falloir trouver un stratagème afin de la faire descendre de là rapidement. « AZ ! » hurlais-je au moment où elle faisait cette roue, totalement inconsciente. Les yeux écarquillés, j'étais totalement pétrifié par la peur. J'avais pas envie qu'il lui arrive quoique ce soit. À elle ou au bébé. « Descends, s'il te plait. Tu vas te blesser... ou pire » Mon discours ne changeait pas, la peur m'ayant alors submergé de toute part.

Autant dire tout de suite, j'allais passer une soirée assez mouvementée. Je le savais, je le sentais. Rien que voir Azraël faire la roue sur ce bord de toit me donnait envie de vomir tant ça me prenait aux tripes, alors j'osais pas imaginer comment la suite allait se dérouler. « Encore heureux ! » Encore heureux qu'elle connaisse encore son prénom. Ouais non, elle était bourrée, je le voyais bien alors c'était dangereux. Très dangereux, et je flippais. « Depuis que t'es bourrée et t'as clairement aucune notion du danger » Ouais, elle l'avait vraiment pas puisqu'elle se remettait à sautiller, chantonnant par la même occasion sur ce rebord si... instable à mes yeux. Je sais pas si c'était parce que j'avais peur pour elle que je le voyais tellement petit mais c'était ainsi. J'avais l'impression qu'elle allait glisser, tomber et se fracasser le crâne à n'importe quel moment que ça me paralysait. « Non, non Az, rien ne va... descends, j't'en supplie » Je la regardais, m'étant un peu approché tout en tendant le bras pour qu'elle vienne vers moi. Totalement parano ? Peut-être, mais je la préférais en sécurité avec moi que tout en bas et... sans vie.

C'était elle qui m'avait expulsé de sa vie. Comme si le fait que je ne sois pas le père était un ciseau qui liait le lien que nous avions. Je ne suis pas le père, alors je n'ai plus rien à faire dans sa vie. J'étais pas d'accord. Je m'étais de nouveau habitué à l'avoir près de moi et.. je le vivais mal, cette séparation. On avait beau avoir des conflits assez virulents mais je l'aimais cette fille, je l'aimais d'un amour sincère. Pas comme j'aimais Alaska, c'était différent. Mais Az l'avait décidé toute seule, cette rupture et maintenant, elle se trouvait sur le bord du toit, totalement bourrée et inconsciente de ce qu'elle faisait. « Pour que tu tombes ensuite ? Non, très peu pour moi » Je préférais de loin être sur le toit, à la surveiller, plutôt que retourner à la Mather et la laisser divaguer ici. Et là voilà qu'elle me tenait tête. Elle faisait même le clown en supposant ce qui se passerait si jamais elle tombait. Et forcément, j'en étais pétrifié. Si elle tombait ? Je m'en remettrais pas. Non, je pouvais pas la laisser faire. Doucement, je continuais de me rapprocher en lui parlant « Ouais, je pense que tu mourras sur le coup, et que ça sera pas beau à voir... avec la force gravitationnelle, ta tête.. » Je déglutissais, clairement pas à l'aise à l'idée de l'imaginer au sol, après une chute de cette hauteur. « J'vais t'épargner les détails Az, mais c'est moche. Très moche.. tu pourras dire adieu à ton visage de poupée »

Tout ce que je voulais, c'était qu'elle descende de ce bord du toit. Qu'elle se mette en sécurité et qu'elle arrête de mettre en péril sa santé, sa vie et celle de son bébé. Mais évidemment, elle n'en faisait qu'à sa tête parce qu'il s'agissait d'Az et que le monde devait tourner autour d'elle et de ses envies. Je suppose qu'en plus, ça devait être pire avec ses hormones en feu là. « Qu'est-ce que ça fait si tu tombes et que tu meures ? Tu rigoles là j'espère ? » Non mais en vrai, dites moi qu'elle rigole là, que tout ça est une putain de blague. J'étais stressé là, réellement. J'en tremblais presque tant j'avais peur pour sa vie et celle de son bébé ce soir. Mais qu'en avait-elle à faire de toute façon ? Elle ne suivait que sa propre voie, que ses propres envies et fuck ce que le monde entier peut lui dire, même pour la conseiller.. pour son bien. Et forcément elle m'avait vu m'approcher et me hurlait dessus pour que je recule. Je soupirais, m'exécutant. « C'est bon, j'me recule » disais-je les mains levées en faisant quelques pas en arrière. Bien sûr qu'elle avait un visage de poupée, elle le savait d'ailleurs mais bordel, elle faisait quoi là ? Elle se reculait et... Yeux écarquillés, je la voyais faire un salto avant, face à moi et mon coeur battait la chamade tant j'avais peur pour sa vie. A peine je reprenais mes esprits, je me précipitais sur elle, l'attrapant par le bras pour la porter en sac à patate - faisant bien évidemment attention à son ventre - pour l'éloigner le plus possible du bord du toit. Elle faisait n'importe quoi et je pouvais pas la laisser risquer sa vie comme ça... pas quand elle n'est pas la seule en jeu.