Emily Mariann Camden ► Natalia Vodianova

Je suis née un 30 juillet de l'union d'une grande danseuse du New-York City ballet et d'un joueur de Polo reconnu dans le monde entier. J'ai été l'un des bébés les plus attendues de New-York à l'époque et j'ai fréquenté très tôt les salles de danse avec ma mère. Dans mes souvenirs, ma mère était une femme très douce qui passait de longues heures à s'entrainé avec grâce. Mais, ça n'avait pas toujours été ainsi ; Ma mère est née dans un milieu plus que modeste et n'avait jamais pratiqué la danse en cours avant qu'elle passe un casting à New-York. Là-bas, elle avait rencontré mon père qui accompagnait tous les jours sa petite soeur. Le courant passait bien entre eux deux et ils se mirent à fleurer ensemble au bout de quatre mois. Il lui raconta tous sur sa vie familiale, sa vie de joueur de Polo et lui parla même de son Ranch dans l'Utah. Quand ma mère fut prise dans sa première école de danse à 18 ans, ils se sont installés dans un petit T2, avec vue sur central parc. Ce fut comme ça jusqu'au jour où ma mère fut sélectionnée pour être danseuse au New-York City ballet. A partir de ce moment, avec l'argent que gagnaient à présent ma mère et les bons revenus de mon père, ils se sont achetés une maison au coeur de Manhattan et c'est dans cette même maison que je suis née. Vous voyez un peu l'affaire ?

Et puis un jour, vers mes cinq ans ; à toujours fréquenter les salles de danse, j'ai demandé à ma mère de m'inscrire à un cours. Elle était très amie avec une autre danseuse étoile qui avait eu une fille quelques jours avant ma naissance et qui s'était retiré des ballets pour devenir chorégraphe et pour laisser de la place aux plus jeunes. Sa fille s'appelait Beth. Bethany Goldsmith. Et elle est depuis ce temps-là et pour toujours ma meilleure amie. Nous pratiquions la danse ensemble, mais elle s'est un jour arrêté. Elle voulait garder ça en plaisir et je comprenais bien son point de vue, mais moi, j'avais envie d'aller encore plus loin ; disons... d'aller aussi loin que ma mère. De tous les modèles du monde, je l'avais choisie elle. C'est une belle image, vous ne trouvez pas ?

J'ai continué comme ça jusqu'au lycée. Là, j'ai appris à penser à autre chose qu'à la danse. Ma vie était disons... merveilleuse. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Jusqu'à ce lundi soir du mois de janvier. Mon père était venu me chercher à la danse. Dehors, une tempête de neige fessait rage et la route jusqu'à la maison était parsemée de plaque de verglas. On avait quand même pris la route. Mon père avait dit qu'il roulerait lentement. Mais au final, on n'aurait pas dû prendre la route. Pas la prendre du tout. Un énorme camion réfrigérant fonça sur nous alors qu'on traversait un carrefour. Le conducteur en avait perdu la maitrise et le seul souvenir que j'ai, c'est quand le pare-brise à exploser et que la voiture à commencer à pencher sur le coter.

Mon père est mort dans cet « accident » et quant à moi j'ai eu de graves blessures, l'une de mes jambes cassées, la colonne brisée et une semaine de coma dû à quelques contusions cérébrales. Lorsque je me suis réveillée, les médecins m'ont annoncé que je ne pourrais peut-être plus marcher, encore moins danser ou faire du sport. J'étais désespérée. Qu'allait devenir ma vie . Heureusement, à force de persévérance, d'heures passées en rééducation et d'encouragements nombreux de la part de ma mère et de Beth m'accompagnant à ses séances de rééducation dès qu'elle en avait la possibilité, j'ai pu quitter mon fauteuil roulant pour marcher avec une canne, puis sans aucune aide extérieure. Je n'ai presque plus de séquelles extérieures, seulement quelques cicatrices que seules quelques personnes connaissent et une barre métallique qui maintient ma colonne abîmée en place.

Depuis, ma vie n'a pas vraiment repris sont cours normal. J'ai perdu mon père et je ne peux plus danser. Mais je reste quand même ce que je suis et après un long deuil, j'ai essayé de reprendre le cours des choses. Je suis entrée à Harvard avec mon amie Beth que j'ai perdue de vue quand elle à déménagée quelques année plus tard et j'ai choisi d'étudier les langues étrangères. Pourquoi ? Car c'est une chose qui me passionne et que quand j'en aurais les moyens, je voudrais voyager.