indifference and hate aren't the same things (hardin)

Les résolutions pour la nouvelle année, c’était souvent de la merde. Je n’en faisais que rarement, parce que soyons honnête, qui les tenaient vraiment. Je n’avais pas besoin d’une nouvelle année pour changer, et pourtant, cette fois-ci, je m’étais donnée un but, me sentir mieux dans mon corps. C’était totalement absurde. J’étais bien dans mon corps, si on pouvait le dire. En vérité, c’était tout le contraire. Même un an après, j’avais encore du mal à m’accepter, à me regarder nue dans un miroir et d’admirer mon corps. Malgré que les hématomes ont a présent tous disparu, je les vois, imprégné sur ma peau, comme un tatouage permanent, me rappelant mon malheur. Avec la rentrée, je m’étais inscrite à une salle de sport, histoire de peut-être me défouler, et que cela pourrait me faire du bien, et qui sait ce qu’un nouvel environnement pourrait me faire. Ce fut alors que je m’entrainais tranquillement sur le tapis de course que je vis une figure familière. C’était une blague? Me suivait-il partout? Non, pour le coup, cela ne pouvait être qu’une coïncidence que nous nous retrouvions dans la même salle de gym. Je n’avais cependant pas besoin de ce genre de surprise. Je n’allais pas bien en ce moment, avec Elios qui voulait entrer dans ma vie à nouveau, j’étais perdue, et revoir cet homme me rendait dans des états pas possibles. Rester stoïque était la meilleure solution.

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Je n’ai jamais été la plus grande sportive du monde. Quand je travaillais encore en tant que strip, certes, mon sport était mon travail et j’en faisais aussi à coté. Depuis ma grossesse, cependant, je ne faisais qu’un peu de yoga, et j’en faisais toujours à la maison. Toute fois, je ne faisais rien pour mon coeur, et le laisser au repos n’était pas bien non plus. M’occuper de jumeaux étaient mon sport, et c’était super demandant comme sport à devoir courir derrière eux, à les porter tous les deux dans mes bras, à jouer avec. Être une mère célibataire de jumeaux demandait une condition physique irréprochable. Toute fois, je voulais prendre du temps pour moi. Avec la fin de mes études qui s’approchaient, il était temps que je fasse une certaine phase de tradition. Je n’avais plus beaucoup de cours en ce dernier semestre, surtout ma thèse à finir et quelques cours encore d’ingénierie que j’avais finalement pris en option. Enfin outre que mes cours, et mes enfants, je ne faisais plus grand chose dans ma vie. M’inscrire dans une salle de sport semblait donc comme le choix parfait pour prendre soin de moi. Je ne pouvais plus me laisser hanter par mes démons, par cette haine que voue à mon corps. Je ne connaissais personne dans cette salle de gym. Était ce que je m’étais dite en m’y inscrivant. À présent, il y avait ce mec sur la machine à côté de moi en qui je vouais une haine incontestable, et je ne pouvais rien. Partir serait plus que malpoli, et surtout gamin. Nous vivions dans la même ville, allions à la même université. Il était impossible que nous ne croissions pas notre chemin. Je regardais vers l’avant, marchant au ralenti sur le tapis roulant. Commencer doucement ! « Une résolution pour la Nouvelle Année ! » C’était une bonne réponse à lui dire. Aucune idée combien de temps j’arriverai à tenir en venant ici, mais je me donnais déjà un mois d’essai, et on avisera par la suite.

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C’était quoi la possibilité que je me retrouve dans la même salle de sport que Hardin? Si on comptait le nombre de salle de gym dans cette ville, celles qui étaient affordable aux étudiants, il n’y avait peut-être qu’une chance sur cent, 0.1 quoi, et non, fallait qu’il me tombe dessus. C’était mon premier jour, donc peut-être que c’était moi qui lui tombait dessus. Le principe restait le même. Il était ici, et moi aussi, et j’allais devoir m’y faire. Je ne voulais pas me passer de mon sport. Mon médecin m’avait dit que je pouvais reprendre le sport doucement, et je n’allais pas laisser cette opportunité passer. Devais-je tout abandonner pour un mec que je ne pouvais pas saquer? Et pourtant, j’avais adoré parler avec lui. Est-ce que le fait de connaitre l’identité de l’inconnu changeait tout? Est-ce que cela changeait que ce que je lui avais dis après la mort de son père était la vérité? Non, rien ne changeait au fond, et pourtant tout avait changé quand j’ai su que c’était lui. Ouais la vie est pas toujours cool, mais elle peut réserver de belles surprises. Je continue de marcher sur le tapis, à mon rythme, dans le silence pesant qui s’était installé sur nous. « Ça me manque de parler avec toi… » Voilà, j’ai brisé le silence, j’ai fais le premier pas. Le pire, c’est que c’est la vérité. Grâce à nos échanges, j’avais pu découvrir une toute autre facette de Hardin que j’appréciais en quelques sortes.

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Je ne sais pas ce qui m’a pris de sortir cela. C’était sorti tout seul, visiblement mon subconscient voulait me jouer des tours. J’étais venue pour me détendre, reprendre le sport pour mon bien être, et voilà que je m’étais retrouvée nez à nez avec le mec que je détestais limite par défaut. Avant que je ne découvre l’identité du mystérieux jeune homme qui se cachait derrière un simple numéro de téléphone, j’appréciais parler avec lui, me confier en lui. Après, je ne voulais que lui crier dessus, l’insulter pour m’avoir humilier de la sorte, de s’être foutu de ma gueule, d’avoir usé de moi. Je ne m’étais jamais rendue compte que peut-être lui comme moi n’avions aucune idée de l’identité de l’un et de l’autre. Cela n’avait peut-être été qu’un grand malentendu depuis le départ. Clairement, j’avais dû l’accuser à tord, mais ma fierté avait été trop grande pour l’avouer à ce moment-là. Elle l’était toujours. Ravaler ma fierté était surement un de mes plus grands défauts. Parler avec Hardin me manquait vraiment. Quand je n’allais pas bien et que j’avais besoin de conseil, j’avais cette envie de lui parler, mais je ne le faisais pas, car faire le premier pas était une action rare pour moi. Finalement, Hardin parlait avouant que c’était bizarre. Je ne pouvais qu’approuver ses dires. « Je m’excuse aussi…J’aurais pas dû dire ce que j’ai dit. » J’en avais peut-être fait un peu trop ce jour-là, limite à finir sur cambridge secret’s.

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Je me choquais moi même à me remettre en question comme ça, mais depuis quelques jours c'était monnaie courante dans ma vie. J'avais pensé à pas mal de choses, et je devais apprendre à faire le tri. J'avais assez de problèmes, assez pour ne pas en rajouter d'inutiles. En soit, Feldt était passé à la trappe. Le soucis Feldt, n'en était plus un. Mais c'est pas pour autant que je savais comment me comporter avec elle. J'avais pas de manuel "comment se comporter avec une personne que l'on déteste de base mais à qui on a raconté toute notre vie sans le savoir". S'il existe, je commande direct, il me serait très utile. Mais non, ça n'existe pas et je dois me débrouiller. Alors le plus intelligent à faire, c'est remettre les choses à plat, et de ce fait, j'ai décidé d'être réglo et de m'excuser pour la dernière fois. La menacer, ça avait été con, mais impulsif aussi. « Je m’excuse aussi…J’aurais pas dû dire ce que j’ai dit. » Je ne disais rien, donc comme ça.. on était d'accord. Mais maintenant, qu'en était-il ? Est-ce que l'on devait continuer comme avant.. ou assumer en quelque sorte le fait que l'on s'était confié l'un à l'autre ? Je n'en sais rien et j'ai jamais été bon pour prendre ces décisions. Je m'en tape d'habitude. Tu comptes faire quoi après ta séance ? demandai-je simplement, continuant de garder le rythme sur le tapis. Je me disais qu'on aurait pu discuter.. Enfin, à moins que tu ne veuilles qu'on s'envoie des sms mais.. Tu sais que c'est moi alors.. Je vois plus l'utilité de se cacher derrière un téléphone maintenant. Bon je jouais la carte normal. Je pouvais assumer de m'entendre avec elle, assumer qu'elle sache tout ça sur moi, et je pense que c'était grandement du à ma remise en question.

Est-ce que cela voulait dire que nous m’étions nos différents de côté? Que le passé était oublié? Oublier le passé était impossible, mais il était possible de le laisser derrière soit pour avancer. Je ne voulais plus laisser ce que j’étais me définir. J’avais changé. Un peu trop peut-être? Est-ce qu’on me reconnaissait encore? Je ne parlais jamais à un inconnu, encore moins je m’y confessais. Avec Hardin, cela avait été tellement facile. Je n’avais pas eu à me forcer, ou à faire semblant. Quand avait été la dernière fois que je ne pouvais qu’être que moi? Que je n’avais pas eu à monter un façade? Je n’en savais rien. Je n’étais plus moi depuis un an, depuis que je m’étais perdue au milieu de mon cauchemar incessant. J’essayais de me concentrer sur le tapis, sur ma marche qui devenait un peu plus rapide. Je ferais doucement aujourd’hui, pour augmenter le rythme un peu plus tard. Je fus surprise alors que Hardin me demandait si il voulait qu’on parle après, étant donné que le téléphone ne servait plus à grand chose. Parler normalement avec lui était si étrange, et pourtant, cela me faisait du bien. « Oui, bien sûre… » Enfin, je ne sais pas, je lui dirais quoi. Je n’étais pas habituée d’étaler ma vie comme cela. Bien que Hardin savait des choses sur moi que peu savaient, je n’étais pas sûre que j’arriverais à parler avec lui normalement. C’était déjà super étrange là.

C'est vrai que je voyais plus trop l'utilité de se parler exclusivement par téléphone maintenant.. mais quand je disais parler c'était pas forcément se raconter nos vies. Je ne sais pas, on n'est plus vraiment des étrangers qui s'aiment pas à présent. Non maintenant elle sait beaucoup de choses, je sais beaucoup de choses. Elle sait des choses que je n'ai dite à personne, comme beaucoup de trucs qui se sont passé pendant mon absence alors, je considère qu'elle n'est pas n'importe qui.  « Oui, bien sûre… » J'ai rien d'autre à ajouter, je pense que l'on devrait simplement terminer notre séance et voir tout ça après. Je finissais alors mon temps sur le tapis, avant d'aller faire un tour à la salle de boxe. J'en avais souvent pratiqué en Russie et je crois que is pour certains ça les apaisait, moi ça ne faisait qu'augmenter mont taux de colère. Frapper dans un sac me faisait monter en pression et en ce moment je voudrais bien que quelqu'un se tienne en face de moi. Bref, après une heure et demi passée ici, j'allais prendre une douche et me changeait. Je savais pas où était Feldt, alors j'en déduisais qu'elle se changeait, et je l'attendais finalement à l'entrée, accoudé au comptoir de l'accueil. Mon téléphone à la main, je téléphonais à Elena, en attendant.