Do you hate me ? + Azmy

Peu importait s'il ne s'passait rien. S'il restait juste là à me regarder décuver. Ouais, c'était pas important au fond. J'm'en fichais. J'voulais juste qu'il reste un peu à mes côtés. Peut être parce que j'étais terrifiée à l'idée qu'il me dise qu'il préférait tirer un trait sur tout et que la moindre occasion pour l'avoir rien qu'un peu était bonne à prendre. Alors j'jouais. J'faisais l'enfant à prendre ma moue boudeuse et ma voix enfantine. J'savais qu'il aimait pas quand j'faisais ça mais que d'un autre côté, il avait du mal à y résister. Alors j'en jouais peut être un peu. Je mettais toutes les chances de mon côté pour qu'il accepte. ”Promis” Azy, moque toi van Dijk en prenant le même air que moi pour répondre. Moque toi. Au fond, c'était pas grave. Il avait promit, c'était le seul truc qui comptait. Parce qu'il avait pas le droit de rompre une promesse. C'était carrément interdit. Et j'pouvais le lui rabâcher pendant des heures s'il le fallait. Puis il faisait ce sourire, ce sourire qui voulait tout et rien dire à la fois. Mais j'comprenais qu'il acceptait ma demande. Qu'il allait me tenir compagnie pendant toute la nuit et au fond, j'pouvais me contenter de ça à défaut de ne pas avoir de réponse pour l'instant. Parce qu'une fois le petit matin venu, j'pourrais revenir à la charge avec mes questions et il n'aurait pas d'autre choix que me donner la réponse, il avait promis. Il passait ses bras sous mes jambes me soulevant du sol et j'posais ma tête au creux de son cou déposant un léger baiser comme ultime provocation. Bad, bad Azraël. Puis on arrivait à sa voiture et j'y mettais un peu du mien quand il m'posait sur le siège passager avant de venir prendre place du côté conducteur. J'peux mettre la musique ? J'attendais même pas la réponse que j'allumais le poste fredonnant les notes de la musique qui sortait de l'émetteur. J'suis dans le centre, t'as qu'à suivre les panneaux. Ew, il allait venir chez moi et s'rendre compte que j'étais au summum de la pauvreté. Que j'avais pas grand chose et peut être que je lui ferais pitié. Tourne à droite, c'est là. Et pitié, ne juge pas.

Il avait hésité pendant une seconde de la déposer sur le siège arrière. Après tout, elle pouvait s’y allonger, se reposer et la proximité serait moins dangereuse. Mais il avait décidé d’être égoïste cette fois, parce qu’il la voulait près de lui. Parce qu’il ne voulait pas la traiter comme une enfant aussi. Il avait prévu de travailler ce soir, mais son examen semblait ne rien être à côté d’Azraël. Il sentait encore ses lèvres sur son cou pendant qu’il posait les mains sur le volant, elles avaient été comme un coup d’électricité sur sa peau et pourtant il n’avait pas réagi quand elle l'avait fait. Il ne répondait même pas à sa question, sachant parfaitement qu’elle allait allumer la radio de toute façon. Il essayait de ne pas la regarder chanter mais il avait du mal à détacher ses yeux d’elle alors dès qu’elle bougeait un peu la tête, il tournait la sienne vers la route. ”Ok”, il répondait en suivant les panneaux, comme elle le lui avait ordonné. Une fois arrivés, il gara sa voiture avant de sortir. Il savait qu’elle n’habitait pas dans les quartiers huppés du coin et il s’en foutait pas mal. Elle ne savait pas où il habitait, elle pensait sûrement qu’il vivait dans un grand appartement de luxe, après tout c’était un van Dijk. Mais ce n’était pas le cas. Son appartement à lui était petit, sombre et probablement considéré comme vide vu qu’il ne possédait pas grand chose. Il avait du mal à s’attacher au matériel, Tommy. Ils étaient montés jusqu’à son appartement et il se mit dos au mur en attendant qu’elle ouvre la porte.

Non mais parce qu'en fait, on pouvait presque dire que je vivais dans un taudis à vrai dire. Et c'était certainement le cas. Avoir un appartement dans un sale quartier, misérablement petit et au dessus d'un bar, c'était le top du top pour faire un cliché. Et.. D'toute façon, j'avais pas les moyens de m'offrir mieux. J'avais mes études à payer, ce job minable pour m'aider à m'en sortir un peu, j'pouvais pas faire mieux malheureusement. Et j'étais pas le genre de fille à réclamer de l'aide, généralement, je la refusais n'aimant pas devoir des choses aux autres. Puis on était jamais mieux servit que par soi même, pas vrai ? M'enfin, j'avais passé tout le trajet à chantonner à tue tête m'arrêtant que pour des brefs instant indiquant la direction à Tommy et voilà qu'on était arrivé. J'faisais pas ma chieuse, j'ouvrais la portière m'servant de mes jambes pour le guider jusqu'au bon endroit et j'avais l'impression de passer un temps infini avec les clés avant de pouvoir ouvrir. My shame, il faisait noir et j'avais un peu bu, fallait pas m'en vouloir. Bref, j'avais ouvert et j'allumais la lumière jetant ma veste sur le sol comme une malpropre. J't'aurais bien proposé le canapé mais.. Il m'sert de lit. La magie du clic clac. Et en d'autre terme, ça voulait aussi dire qu'il allait devoir dormir avec moi ce qui était bien loin de me déplaire pour le coup. La preuve était que j'esquissais un sourire plutôt satisfait retirant mon tee shirt sans aucune gêne pour en enfiler un autre un peu plus large servant de pyjama. Tu veux boire un truc ?

Il l’avait observé chercher ses clés sans un mot. Le mur était froid contre son le tissu de son pull et il sentait la fatigue retomber sur lui, il était tard, il faisait nuit, il était confus. Il avait même fermé les yeux pendant un instant avant d’entendre le son de la porte s’ouvrir lentement. Il s’était redressé avant de la suivre, ramassant après elle la veste qu’elle venait de jeter par terre, la posant rapidement sur une chaise. Son appartement était désordonné mais il ne s’attendait pas au contraire à vrai dire. ”J’peux dormir par terre, c’est pas un problème”, il lui répondait avec l’air amusé. Il n’y croyait pas du tout. Il pouvait le faire mais ça ne voulait pas dire qu’il le voulait. Et puis peut être qu’au fond il voulait l’entendre lui demander de dormir dans son lit, mais, c’était Azraël et elle n’allait sûrement pas le faire alors il la défiait, le sourire en coin. Elle retira son t-shirt tellement indifféremment qu’il n’avait même pas eu le temps de détourner le regard. Il n’avait pas pu s’empêcher de regarder son ventre, elle n’était qu’au début de sa grossesse mais il pouvait voir la différence, bien qu'auparavant il n’avait jamais rien vu au-delà de ses habits. ”Non merci”, il lui répondait avant de s’asseoir sur le canapé. ”J’pense que tu devrais te reposer un peu”, être bourré c’était déjà pas le top mais être enceinte en plus ça devait rendre le lendemain encore moins agréable.

Je demandais naturellement comme si j'étais pas en train de me déshabiller devant lui. Puis toute façon, quoi ? J'enlevais pas tout. Il m'avait vu en soutien gorge, très bien, passons à autre chose. Et en attendant sa réponse, j'déboutonnais mon jean que je faisais glisser jusqu'à mes chevilles avant de m'en débarasser le laissant lui aussi traîner sur le sol sans prendre la peine de ranger quoi que ce soit. ”J’peux dormir par terre, c’est pas un problème” Sérieusement ? J'étais pas d'accord avec ça. Vraiment pas. ”Non merci” J'haussais les épaules comme si c'était devenu une habitude chez moi alors qu'il prenait place sur le canapé. ”J’pense que tu devrais te reposer un peu” Bah en attendant, faudrait qu'il bouge son postérieur s'il voulait que je déplie le canapé pour en faire un lit. Mais j'lui disais pas. A la place, j'souriais, l'air enjôleur, m'approchant de lui plus que de raison. J'pense que tu devrais arrêter de réfléchir. Vraiment. Pourquoi est ce qu'il laissait son cerveau prendre le contrôle de tout ? Pourquoi est ce qu'il n'arrêtait pas de penser rien qu'un peu ? C'était tellement plus sympa quand on s'laissait aller. J'approchais encore un peu réduisant le peu d'espace venant finalement prendre place à califourchon sur ses genoux. Le regard plongé dans le sien, j'prenais un air sérieux avant d'finalement rompre le silence. Tu m'détestes Tommy ? que j'soufflais alors la voix triste. Oh dis moi si tu me détestes.

J’pense que tu devrais arrêter de réfléchir. Il ne répondait pas, plongeant ses yeux dans les siens. Il n’avait rien à dire. Avec elle, il réfléchissait trop ou il ne réfléchissait pas assez, il n’y avait pas d’entre-deux. Avant, il n’obéissait qu’à son instinct, maintenant, il y avait trop de choses dans son cerveau. Sa grossesse, ce truc bizarre qu’il ressentait pour elle, Elizabeth qui avait un semblant d’histoire non terminée dans son esprit. Il ne voulait pas blesser Azraël, il voulait faire bien faire les choses et ça s’avérait plus compliqué que prévu. Elle réduisait progressivement l’espace entre eux et tout criait danger en lui mais il ne l’arrêtait pas pour autant, l’observant calmement. Sa question l’avait pris de court et il fronçait les sourcils, confus. ”N-non”, il lui répondait en effleurant sa joue. C’était ça qu’elle pensait? Qu’il la détestait? Dans ce cas, ils avaient réellement besoin de parler mais il s’était promis de le faire que le lendemain. Elle lui faisait peut-être un peu peur, Azraël. Du moins, ce qu’elle déclenchait en lui lui faisait peur mais il ne la détestait pas. ”C’est ça que tu penses, Az?”, il demandait tristement. Ce n’était pas ce qu’il voulait qu’elle pense.

J'avais besoin de l'entendre de sa bouche. De savoir s'il me détestait ou non. Et j'savais bien qu'il avait dit ne pas vouloir parler maintenant. Qu'il préférait attendre le lendemain quand l'alcool aurait totalement évacuée mon sang mais.. La question avait franchit ma bouche, comme ça. ”N-non” Il avait l'air perdu. Comme s'il n'était plus sûr de rien. Lui, le Tommy d'habitude si confiant. Est ce que c'était moi qui le mettait dans cet état ? Peut être bien. Tout était compliqué avec lui maintenant mais j'pouvais pas me résigner à le perdre. Faudrait être bête pour penser que y avait rien qui nous liait. Ou peut être que j'me sentais juste liée à lui sans que ça ne soit réciproque. Sa main venait parcourir doucement ma joue et j'fermais les yeux, déstabilisée. ”C’est ça que tu penses, Az?” J'me mordais la lèvre avant de le regarder à nouveau. J'sais pas Tom.. J'sais plus quoi penser. Mais il avait toutes les raisons de le faire, j'voulais juste pas que ça soit le cas. J'approchais mon visage du sien laissant mes lèvres à quelques millimètres des siennes. L'embrasser encore ? J'en mourrais d'envie. Mais j'pouvais pas continuer comme ça. Pas avant d'avoir discuté. J'laissais son souffle s'propager sur mon visage avant de me relever. Faut qu'on dorme. J'prenais sa main pour l'inciter à s'lever et une fois fait, j'dépliais le clic clac pour qu'il forme le lit prenant au passage la couette et les oreillers. J'veux pas te perdre Tom.. Tellement pas. Que j'murmurais comme de peur de brusquer le silence. Mais fallait dormir maintenant. Et peut être que demain, tout irais bien. Peut être ouais.

Il n'avait jamais été aussi troublé par quelqu’un que par Azraël. Il savait qu’elle avait cet effet étrange sur lui, qui lui faisait perdre le contrôle et tous ses moyens, il savait que ça voulait dire quelque chose, quelque chose de très sérieux mais il avait préféré éviter d’y penser. ”Moi aussi”, il lui répondait, l’air toujours perdu. Il avait du mal à penser, à faire le tri dans tout ce qu’il ressentait. Et puis elle s’approchait encore et le monde semblait s’arrêter alors que tout ce qu’il pouvait voir c’était ses lèvres qui l’appelaient. Au moment où il allait succomber, il sentit sa main sur la sienne l’entraînant hors du canapé. Il s’asseyait sur le clic clac, retirant ses chaussures d’un coup de pied. Elle s’allongeait près de lui et il la laissait déposer sa tête sur son torse. J’veux pas te perdre, elle lui murmurait dans l’obscurité et il passait un bras sous son dos pour poser sa main sur son ventre, l’attirant plus contre lui, son visage dans ses cheveux. Il ne voulait pas la perdre non plus et il pouvait sentir qu’elle commençait à s’endormir, alors il ne répondait pas, laissant son corps le faire pour lui.

Lorsque les premiers rayons de soleil étaient passés à travers le rideau, il avait déjà les yeux ouverts. Il n’avait presque pas dormis de la nuit, réfléchissant à ce qu’il allait bien lui dire au matin, ce qu’il pensait de tout ça, ce qu’il allait décider. Il avait passé en boucle tous les scénarios possibles et imaginables dans son esprit et il était arrivé à une conclusion; il n’avait aucune idée de quoi faire. Génial. Il avait faim, elle allait sûrement avoir faim aussi en se réveillant; elle dormait encore dans ses bras. Il se détachait doucement d’elle en faisant attention de ne pas troubler son sommeil. Il allait sûrement faire du bruit en utilisant la cuisine alors il se disait qu’il fallait mieux aller chercher à manger dehors. Il enfila rapidement sa veste et ses chaussures, attrapant à la volée un double des clés qu’il avait trouvé dans les alentours. Il avait déjà payé pour deux cafés et des bagels quand il se rendait compte qu’elle pouvait se réveiller et croire qu’il était parti sans l’intention de revenir, alors il se mit à marcher plus rapidement, jusqu’à arriver à son appartement et à ouvrir la porte, espérant qu’elle soit toujours endormie.

Et si c'était pas le cas, et si rien n's'passait bien et que je me retrouvais plus seule que jamais ? J'avais peur de ça. J'avais peur de tout. J'voulais pas le perdre. J'avais besoin de lui. J'savais pas pourquoi, j'comprenais pas comment il avait prit cette place mais j'avais besoin de lui. Et.. L'alcool n'aidant pas, l'sommeil venait effacer mes pensées. J'arrêtais de lutter, blotti contre lui. Chaque parcelle de mon corps collé au sien, son souffle sur moi, son odeur que j'pouvais respirer. Ça m'apaisait tellement. Et Morphée remportait la victoire. Pour une durée indéterminée. Et j'me réveillais soudainement, la peau un peu trop froide, le triste goût de la solitude. Il était plus là. Pas dans le lit. Pas à portée de vue. Tommy ? que j'murmurais fébrilement posant mes pieds nus sur le sol gelée comme s'il allait apparaître soudainement. Mais non, pas de réponse, rien. Il était partit probablement pour échapper à cette conversation et au fond, ça me donnait la réponse. Il voulait pas de moi, il voulait pas de ça. J'étais seule encore une fois et je l'avais perdu lui. J'avais l'impression d'passer par des tonnes d'émotions. La peine, la colère, encore de la tristesse, beaucoup de colère. J'avais tellement espérée pour ne rien avoir au final et j'avais envie de tout péter. D'casser la moindre chose à côté de moi. Et j'tapais dans le bar, furax. Surtout contre moi même pour avoir été aussi idiote alors que la porte s'ouvrait. Sur lui. Tommy. Il était là, café à la main, pâtisserie avec. Et j'me sentais stupide. Je le regardais, les bras ballants, sans rien dire. J'étais tellement misérable en fait. Puis les larmes venaient toute seule sans que j'contrôle. Merci les hormones. J'pleurais comme une enfant m'approchant de lui pour m'réfugier dans ses bras.

Il avait entendu du bruit quand sa main avait touché la poignée. C’était comme une sorte de claquements contre un meuble, qui émanait de l’appartement. Il avait eu peur que quelque chose ne lui soit arrivé et il avait ouvert la porte brusquement. Son regard avait rapidement parcouru la chambre: le clic clac défait, la veste toujours sur la chaise, la vaisselle dans l’évier, Azraël en face de lui qui retirait ses mains du bar. Il y avait eu un moment de silence qui lui avait paru durer des heures. Elle, les bras pendant le long de son corps, le regard perdu et dévasté; lui, petit-déjeuner à la main, complètement apeuré d’avoir hypothétiquement causé sa tristesse. Et puis elle se réfugiait dans ses bras, les larmes mouillant son pull. Il était resté immobile pendant une milliseconde, toujours inhabitué à ses sautes d’humeur. Il n'était pas vraiment expressif, Tommy et ça le surprenait de voir des émotions si intensément exprimés sur les autres. Peut-être que ça lui faisait peur, peut-être qu’il les enviait. Après tout, ça avait toujours été comme ça chez les van Dijk. La famille froide comme la glace. Il avait toujours été le miroir de ses proches. Il l’avait serré dans ses bras, déposant ce qu’il avait acheté par terre et glissant ses mains sur ses cheveux, les caressant doucement, essayant tant bien que mal de la calmer. ”J’suis désolé, Az”, il murmurait, sachant pertinemment qu’il était la cause de ses larmes. Il l’entraînait par la main pour la faire asseoir sur la chaise. ”Ça va?”, ce n'était pas vraiment la question. Il glissait le café devant elle avant de poser le sachet sur le comptoir. Il voulait dire quelque chose pour détendre l’atmosphère mais il était trop déboussolé pour rajouter quelque chose.