natural blues ✗ zoiel

Lorsqu'elle étouffait de travailler ses cours enfermée à l'appartement, Zoya prenait quelques fiches de synthèse sur lesquelles elle avait résumé certains de ses cours et sortait prendre l'air. Elle avait prit pour habitude de marcher en direction du port et de la plage et de s'installer sur un drap de plage qu'elle étalait sur le sable froid. Elle pouvait passer des heures là, à revoir ses cours tout en prenant une bonne bouffée d'air marin, l'air frais ne la dérangeant pas le moins du monde. Elle avait passé beaucoup de temps seule ces derniers temps ; entre la maladie de sa soeur, les partiels qui approchaient à grand pas et qui étaient vraiment cruciaux pour elle ainsi que certains histoires touchant sa famille, elle n'avait pas trop la tête à faire dans le social. Et puis il y avait Gabriel.. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils ne s'étaient pas vus, depuis leur weekend de randonnée en fait. Il lui avait proposé de rencontrer sa famille pour les fêtes et sans savoir s'expliquer pourquoi, Zoya avait refusé. Sur le coup, elle n'avait pas comprit la panique qui l'avait envahi à cette demande, mais elle avait prit le temps de réfléchir seule et elle avait comprit. Elle ne trouvait pas sa place. Elle avait quitté la Russie il y a plus de 6 mois maintenant, et elle croyait sincèrement s'être intégrée ; elle arrivait de mieux en mieux à suivre les cours en anglais, elle vivait en colocation avec des gens de l'université, elle faisait partit d'une fraternité et avait trouvé le copain parfait. Cependant, en se donnant la peine d'y réfléchir, elle se rendait compte qu'elle n'avait pas vraiment d'amis et que la personne dont elle était la plus proche était Gabriel, qui avait déjà une famille qu'elle avait beau tenter d'intégrer, il lui semblait qu'elle ne s'y sentirait jamais à sa place. Réaliser tout cela l'avait poussé à se retirer un peu avec pour excuse les révisions de ces partiels dans lesquelles elle s'était plongée la tête la première. Gabriel était compréhensif, il ne lui proposait pas trop qu'ils se voient pour ne pas l'étouffer et cela la faisait se sentir encore plus coupable. Elle l'aimait, c'était certain, mais elle en était à un stade de réflexion où elle remettait en question son installation à Cambridge. Elle avait crut pouvoir se créer une vie normale, loin de la Russie, de son père et de ses magouilles, mais aujourd'hui, tout cela lui semblait absurde.

C'est pour toutes ses raisons que la jeune femme était loin de s'imaginer que ce bruit de pas qui avançaient dans le sable étaient ceux de l'homme qu'elle aimait. Il fallut qu'il se dresse, immobile, face à elle pour qu'elle lève le regard et le fixe, un peu désemparée. Que faisait-il là? Ses coloc' avaient dut lui dire qu'elle avait prit pour habitude de trainer du côté du port ; ils étaient bien loin de se douter de l'étape de sa vie qu'elle était en train de traverser car elle n'en avait parlé à personne, à absolument personne. Elle sourit alors, un peu gênée au grand brun qui se dressait face à elle et souffla : " Salut.. " Il était si beau, si grand, si assuré. A chaque fois qu'elle le voyait, elle avait l'impression de le redécouvrir : " Assied toi " ajouta-t-elle en tapotant le draps sur lequel elle était installée.

Mon rythme était devenu répétitif et lassant. Métro - Boulot - Dodo. Heureusement, par moment, j'avais la garde de Joey et je pouvais me changer les esprits, elle me permettait de m'évader de mon quotidien et de me faire penser à autre chose tant mon attention était focalisé seulement sur elle, lorsqu'il n'y avait pas de match de Basket, faut pas se mentir. Cela faisait des semaines que je n'avais pas vu Zoya d'ailleurs, quelques messages échangés, histoire de prendre des nouvelles mais rien de plus. Je pouvais comprendre, elle avait ses révisions, mais une part au fond de moi me disait que quelque chose n'allait pas. Nous avions d'ailleurs passé les fêtes chacun de notre côté, elle n'avait pas voulu venir avec moi au Brésil ... Ça, par contre, je n'avais pas compris. Elle m'avait invité dans son pays, elle m'avait fait rencontrer son père et m'avait parlé d'engagement même subtilement et lorsque se fut ) mon tour de vouloir l'inviter dans ma famille, lui faire découvrir mon monde, elle avait freiné des quatre fers. A vrai dire, je ne comprenais pas vraiment et je n'avais pas envie de chercher, pas lorsque notre relation était momentanément en pause. Je ne voulais pas lui imposer ce genre de question, de réflexion durant cette période. Cependant, j'avais besoin de savoir, j'avais besoin de la voir et de me faire ma propre opinion, alors j'étais passé chez elle. Ses colocataires m'avaient dit qu'elle avait pris pour habitude d'aller au port pour s'allonger sur le sable et profiter de l'air marin pour ses révisions. Cette révélation me fit sourire, sachant que c'était mon endroit à moi, mon terrain de jeu favoris. C'est donc une vingtaine de minute plus tard que je m'approchais d'elle, deux cafés dans les mains dont l'un aux goûts de Zoya. Lorsqu'elle me disait de m'asseoir, je le fis et à ses côtés. Tiens, je me suis dis que ça pourrait t'aider dis-je en lui tendant son café avec un petit sourire. T'as l'air épuisée son visage était fatiguée, elle avait des cernes sous les yeux, cernes que je lissais avec mon pouce. tu t'en sors ?

Alors qu'elle pensait que ses retrouvailles avec Gabriel l'angoisseraient, Zoya se sentit emplie d'une sérénité toute nouvelle lorsqu'il s'installa auprès d'elle. Elle accepta avec joie le café noir qu'il lui tendit et le remercia d'un sourire avant d'y tremper ses lèvres. Elle avala avec délectation ce liquide chaud et répondit : " T'as eu raison. " Elle appuya sa tête sur l'épaule de son copain dont elle se rendait compte à quel point il lui avait manqué tout ce temps, et inspira fort comme pour remplir ses poumons de son odeur. Puis elle répondit dans un soupir : " J'ai hâte que tout cela soit finit mais j'ai vraiment le sentiment que mon travail va payer. Et toi le boulot, ça va? " Elle releva sa tête de l'épaule du brésilien pour mieux le contempler et passa sa main dans ses beaux cheveux bruns. Même si ses problèmes étaient toujours présents, il les lui faisait les oublier l'espace d'un instant : " Quoi de neuf dans votre vie depuis la dernière fois Mr Batista? " Ils avaient des choses à régler, c'était certain, mais Zoya ne voulait pas le bousculer avec toutes ces histoires. Elle n'aimait pas parler des choses qui la tracassaient et les garder la plupart du temps pour elle car elle se pensait assez forte pour tout endurer seule. Et puis Gabriel avait assez de problèmes à gérer de son côté alors elle n'aimait pas trop l'idée d'en rajouter, de peur qu'il se lasse d'elle et la laisse tomber pour de bon.

Je passais mon bras dans le dos de Zoya lorsqu'elle posa sa tête contre mon épaule, petit geste qui me faisait sourire d'ailleurs, parce que je la sentais loin. Loin de moi. Elle m'avait manqué, je dois le reconnaître. T'inquiètes pas, je suis certain que tu vas y arriver, au pire, tu me montres tes profs, j'irais les défoncer dis-je en riant un peu, pour ensuite, déposer un baiser contre son front. ça va marcher et j'en étais persuadé ( sisi ma Kim j'en suis sûre que tu vas tout défoncer ) C'était un peu le bordel en fin d'année avec le bilan mais ça va mieux là, j'ai eu un soucis avec le Pérou mais j'ai su gérer et j'étais fier. Je penchais doucement la tête lorsqu'elle me caressait les cheveux, faut se l'avouer, j'aimais ça, un peu comme les chiens font Ben y'a une fille qui me manque, elle est pas mal occupée en ce moment, elle apprend plein de chose .. mais je l'ai ce week end avec moi ... Teddy me la mène   dis-je avec un petit sourire sur les lèvres, mais je parlais d'elle aussi et j'en suis certain qu'elle le savait, d'ailleurs, je passais une main dans ses cheveux pour ensuite lui caresser la joue du bout du pouce et venir essuyer la petite mousse qu'elle avait au coin des lèvres pour le sucer ensuite, on gâche pas du café, faut pas déconner. Alors comme ça tu viens ici pour réviser ... je te comprend c'est un endroit si paisible dis-je en me laissant tomber sur la couverture de ma copine après avoir posé mon café dans le sable. Viens là dis-je en l'entrainant pour qu'elle vienne contre mon torse Tu veux que je t'aide à réviser ?

Les paroles de Gabriel réchauffèrent le coeur de Zoya ; il était le seul réel soutien qu'elle avait ces derniers temps et cela lui faisait du bien qu'il lui rappelle qu'il était là pour elle. Il exposa à son tour les soucis auxquels il avait dut faire face avec son travail et la russe le regarda avec admiration : " On dirait qu'aucun obstacle ne vous résiste Mr Batista. " Elle lui sourit puis il lui fit part du fait que même s'il voyait souvent sa fille, cela n'était pas suffisant à se yeux, ce que sa petite amie comprenait parfaitement : " A cet âge tu dois vouloir l'avoir tout le temps avec toi, c'est dur mais tu t'en sors déjà bien croit moi. Et Teddy, elle va bien? " Même si la jeune russe voyait toujours la mère de la fille de son copain comme une menace, elle avait apprit à l'apprécier et à apprécier ce qu'elle apportait à Gabriel en étant si compréhensive dans la garde de la petite. Zoya la respectait beaucoup car elle trouvait qu'elle faisait preuve d'une grande force. Puis Gabriel évoqua le cadre dans lequel elle aimait se ressourcer et elle ne s'étonna pas de son avis sur le sujet qui était assez prévisible vu son amour de l'océan. Puis il s'allongea et l'entrain avec lui en lui proposant de la faire réviser. Elle ferma le livre qu'elle avait en main et l'envoya valser sur la couverture avant de s'exclamer : " Non c'est bon, je préfère m'accorder une petite pause. " Elle ferma les yeux quelques instants puis prit son courage à deux mains et souffla : " Je suis désolée.. "

C'est vrai, j'ai l'impression que je loupe plein de chose, mais étant donné ce qu'il s'est passé avec Teddy, je suis bien heureux qu'elle ne soit pas repartie en Australie ... et je sais qu'elle y avait pensé à un moment donnée Je crois, elle me dit pas grand chose tu sais ... alors si j'avais de la chance qu'elle ne soit pas parti, notre relation avait changée, énormément, peut être l'avais-je trop faite souffrir... à vrai dire, je n'y avais jamais réellement pensé. et toi ... comment tu vas ? c'est vrai, elle se concentrait sur moi à chaque fois, mais son état à elle m'intéressait beaucoup plus, je voulais pouvoir être là pour elle si jamais elle n'allait pas bien, si jamais elle se sentait trop stressé, si elle avait peur ou une autre connerie du genre. Rapidement, je me laissais tomber en arrière, sur sa petite couverture en l'entrainant avec moi. J'avais envie de sentir ma petite amie contre moi, la prendre dans mes bras, sentir son odeur fruité, caresser sa peau de pêche et ses cheveux soyeux, d'ailleurs, lorsqu'elle se laissait aller contre moi, je m'y attelais comme un besoin vital. Tu sais pas ce que tu perds, j'aurais pu donner mon corps à la science dis-je en sifflotant mais rapidement, lorsqu'elle me s'excusait, je ne comprenais pas vraiment, alors c'est avec un sourcil arqué que je me tournais vers elle, me relevant un peu sur mon coude. Pourquoi tu t'excuses ? Y'a un problème ?

Zoya ne put qu'approuver ce que disait Gabriel ; certes il ne pouvait pas avoir sa fille en permanence avec lui, mais au moins il avait la possibilité de la voir plusieurs fois dans la semaine sans problème, ce qui n'aurait pas été possible si Teddy n'avait pas été cool avec lui. Puis il avoua que la jolie brune ne se confiait pas beaucoup, ce qui était compréhensible après tout : " Je suis sûre que si quelque chose n'allait pas, elle te le dirait. " Bien qu'il lui avait fait comprendre que les sentiments qu'elle avait pour lui n'étaient pas réciproque, Gabriel avait toujours été là pour elle quand elle était dans la difficulté : " Eh bien.. ça va. " Zoya ne disait jamais que ça n'allait pas, elle en était physiquement incapable d'ailleurs. Elle avait toujours le sentiment que tout ce qu'elle ressentait était superficiel et qu'il y avait bien plus grave ailleurs. Elle était un roc grâce à l'éducation de son père, mais parfois cela pouvait se révéler être un défaut.  Gabriel avait encore le ton léger jusqu'à ce qu'elle présente ses excuses, il comprit alors que quelque chose n'allait pas chez la jeune femme : " C'est juste que.. " Allez, dit lui, confie toi, t'as pas le droit de garder tout ça pour toi : " Ces derniers temps c'est pas juste à cause des cours que je suis distante.. " Elle lui sourit doucement pour le rassurer et ajouta : " Je me suis rendue compte que je me sentais nul part à ma place depuis que je suis arrivée à Cambridge et je remet un peu en question les choix que j'ai fais cette année. " La bombe était lâchée, elle espérait que cela ne ferait pas trop de dégâts mais les connaissant, il y avait des chances que cela laisse des traces.

Tout à coup, il y avait eu un changement d'humeur, d'atmosphère, surtout lorsque Zoya s'excusait. Machinalement, je regardais autour de moi, non elle ne m'avait pas mis de sable dessus, elle ne m'avait pas écrasé la main ... alors peut être bien qu'elle s'excusait vis à vis d'une chose qu'elle avait faite. Sans réellement perdre de temps je lui demandais, me redressant sur mes coudes, un peu en alerte je dois le reconnaître puis au fur et à mesure de ses mots, mes sourcils se fronçaient un peu sous l'incompréhension.  La distance qu'elle avait instauré ces derniers temps n'était pas seulement à cause de ses cours ... Alors elle avait eu besoin d'espace, pourtant, non n'étions pas le genre de personne collés à longueur de temps ce qui veut dire qu'elle avait besoin d'ENCORE plus d'espace. Mauvais signe. Je ne pipais mot, continuant de la laisser parler,de la laisser s'expliquer jusqu'à la fin et soudainement, j'eu un petit mouvement de recul, surement imperceptible, mais mon corps s'était tendu.  Elle était entrain de remettre en cause les choix qu'elle avait fait cette année ... mauvais signe pour moi. J'avalais un peu ma salive, ne répondant rien pour l'instant me contentant de prendre mon café pour en boire une gorgée et regarder la mer. Je n'avais subitement plus envie de la regarder. Non, je ne voulais plus voir ses grands yeux verts pétillant de malice, son sourire immense mais que je trouvais charmant, ni même son petit nez se froncer suite à une brise de vent ou lorsqu'elle ait gêné ou pas d'accord ... Je suis censé comprendre quelque chose quand tu me parles de tes choix de cette année ... je suis censé me donner des réponses tout seul ? c'est vrai autant me dire de suite ce qu'il n'allait pas, si c'était nous deux, je n'avais pas besoin qu'on me foute un suspense comme à la fin d'un film qui va avoir une suite. Je vis pas entre deux épisodes.

A peine Zoya eut elle prononcé ces mots que Gabriel se décolla d'elle pour faire face à la mer, son café au bord des lèvres. Elle voyait bien qu'il fuyait son regard et bien que cela soit douloureux, elle en était soulagée car elle aurait eut trop de mal à dire ce qu'elle avait sur le coeur s'il avait eut son regard planté dans le sien. Elle fit alors elle aussi face à la mer, son café en main et comprit que ses mots l'avaient profondément atteint. Elle savait qu'elle ne devait pas se sentir agressée par ses mots, qu'il avait toujours tendance à être sur la défensive quand quelque chose le touchait, alors elle souffla : " C'est pas toi le problème.. C'est juste que depuis mon arrivée à Harvard on peut pas dire que j'ai beaucoup progressé socialement.. J'ai pas de vrais amis, je fréquente pas autant que je le devrais les gens de ma confrérie, et c'est en partie parce que j'ai privilégié notre relation. Le truc c'est que même dans notre couple je me sens pas à ma place ; t'as une famille dont je ne fais pas partie et puis Swan est de retour et.. " Elle s'arrêta un instant de parler pour reprendre son souffle, se demandant jusqu'où elle devait aller dans la confidence : " J'ai l'impression que d'avoir sauté une étape avec Teddy en ayant un bébé ça te donne pas envie d'évoluer avec moi alors je sais pas trop où on va là, parce que pour l'instant je suis jeune mais si on reste ensemble on pourra pas toujours stagner comme ça et.. " Oui c'était complètement la panique dans la tête de Zoya et Gabriel devait la trouver tellement ridicule, ce ne serait pas étonnant qu'il la laisse tomber : " Et ma soeur va mourir alors qu'on commence seulement à se rendre compte de ce qu'on ait l'une pour l'autre.. Elle a pas assez vécu et maintenant elle va mourir et je veux pas qu'il m'arrive la même chose qu'elle, je veux vivre des tas de trucs ! Et avec toi, seulement si tu partages pas cette envie alors je suis coincée.. "

Aussitôt ses mots prononcés, je m'étais éloigné d'elle. Pour la simple et bonne raison que soudainement, j'avais besoin de cet espace pour me protéger. Je sortais une cigarette de l'intérieur de mon blouson pour l'allumer et profiter des biens faits apaisantes de la nicotine pour l'écouter un peu plus sereinement. Zoya se mettait à parler, à faire un long monologue sur les raisons de son malêtre. Le fait qu'elle me dise avoir privilégié notre relation à défaut d'une vie social me blessé un peu, je dois le reconnaître. J'avais envie de l'envoyer chier sur le moment, lui dire que si sa vie social était plus importante, qu'elle s'en aille, qu'elle arrête d'exercer cette pression contre mon coeur et qu'elle me le rende. Peut être bien que je n'étais pas l'homme qu'elle aurait aimé avoir, câlin, tendre, romantique mais elle savait que j'avais besoin d'être réparer, que j'avais besoin qu'elle me répare avant toute chose. J'étais loin d'être, l'image de l'homme confiant et sûr de lui que je peux dégager bien au contraire, le pansement que j'avais au coeur, empêchait mes sentiments de jaillir. Le fait qu'elle ne trouve pas sa place dans notre propre couple me tiraillait également, jamais elle ne m'avait montrer quoique se soit, Zoya m'avait toujours donné l'impression d'avoir besoin de sa liberté, de cet espace qu'il y avait entre nous mais à en croire ses mots, non. Je m'étais fait des films. Tout s'enchainait au fur et à mesure de son flot de parole. Teddy, Swan, mais aussi l'avenir de notre relation. Je continuais de fumer, laissant échapper cette fumée de nicotine mélangée à celle du froid en fixant la mer qui avait ce je ne sais quoi qui m'apaisait plus que de raison, plus que quiconque. La maladie de sa soeur venait également sur le tapis, tout comme sa peu chronique d'être touché par la même merde. Je prenais une grande bouffée d'air frais, me tournant un peu vers Zoya, le visage appuyait contre mes bras qui eux, étaient posé sur mes genoux. Je sais pas quoi te dire Zoya ... J'ai l'impression que dans ta tête t'as déjà la solution mais que tu veux pas la prononcer dis-je en écrasant ma cigarette dans le sable pour ensuite la mettre dans mon café vide. Si je suis un frein à ta vie social ... tu veux que je te dise quoi, j'ai pas envie d'être ton fardeau que tu te braque dis-je en haussant une épaule en essayant de prendre un air détaché alors qu'au fond, ce n'était pas réellement le cas, pour ne pas dire du tout. Même moi je ne trouve pas ma place dans ma famille, si on peut appelait ça comme ça ... tu crois que je sais ce que je fais ? J'ai pas la science infuse, j'essaye de faire du mieux que je peux, à mon niveau alors peut être que c'est pas la bonne chose à faire, que je suis ridicule mais je fais de mon mieux, j'essaye... mais tu sais très bien que tu y as ta place c'est vrai, elle avait souvent été avec moi lorsque j'avais Joey et finalement, elle avait réussi à dépasser sa peur, son appréhension avec elle ... T'empêches pas de vivre des choses à cause de nous, de moi ... mais je vais être honnête avec toi, je sais pas ce que je vais vouloir dans l'avenir, pour l'instant, je suis coincée dans le présent et j'ai pas le temps de me projeté alors si ... si ça te pose soucis, que t'as besoin de temps pour réfléchir, pour te faire des amis bon mes derniers mots avaient été un peu piquants, je dois le reconnaître prends ton temps, prends tout ton temps Zoya. Je sais pas réellement ce que tu veux et si toi même tu ne le sais pas, je crois bien qu'on est dans une impasse ouai