nesaël ☆ after all this time ? always.

« Oui, ça me va. » J’ai 23 ans et j’agis encore comme une petite princesse, tout va bien. Je suis choquée et ça se voit sur mon visage. L’entendre me dire que c’est un de ses fantasmes, ça me scie au sol. Je savais Samaël direct et impulsif, mais pas à ce point-là. Moi, je blaguais… Enfin, à moitié, mais ce n’est pas le plus important. Non, le plus important est que je retrouve rapidement un visage pas du tout choquée et je scrute le visage de Samaël, à la recherche d’un indice qui m’indique qu’il rigole. Sauf que non, il est sérieux. Intéressant. Non, Nesayem, tu fais les choses biens. OK, très bien. Je ne vais l’emmener dans une salle lointaine et inoccupée pour lui sauter au cou. Ce ne serait pas très hygiénique. « Peut-être qu’il se réalisera dans un futur proche. » J’haussai les épaules afin d’ajouter un peu de mystère à mes paroles. Lentement, je me redresse et je claque des mains ; « Tu as des vêtements ? Ou alors tu veux faire profiter tout le monde de ton joli derrière? » Personnellement, je ne suis pas contre, mais c’est chasse-gardée. Je commence à regarder autour de lui en attendant qu’il me donne une réponse verbale sauf qu’à moins d’être dissimulé, je ne trouve rien. Merde. « Plutôt, tu peux marcher ? Je peux aller te chercher une chaise roulante. » En mode incognito. C’est là que je réalise qu’en compagnie de Samaël, je suis différente. J’ai l’impression de plus me préoccuper de lui que de moi-même. Il me semble que ce soit une bonne chose pour les gens, mais c’est bizarre à mes yeux. J’ai l’habitude de me passer avant les autres et là, je m’inquiétais de l’état de Samaël et m’occupais de lui comme s’il était mon petit-ami.

« Parfait. » Meugla-je à son encontre. Ensuite, je remarque rapidement que le visage de Nesayem était différent de celui-ci qu'elle fait habituellement. Même si on a été éloigné un bout de temps. Je connais toujours autant la jeune femme. J'ai même l'impression qu'elle croyait vraiment à mes mots. Certes, je ne lui ai pas menti. J'ai toujours fantasmé sur le fait de faire l'amour une fois dans ma vie dans un hôpital à la Derek Shepard et Meredith Grey. Tout le monde en a rêvé un jour, quoiqu'il arrive. Toutefois, je continue à rester stoïque face à-elle. Je ne montre aucun signe qui prouvait que j'étais une blague mes propos. Je préfère qu'elle croive à ce que je lui raconte. C'est bien plus excitant ainsi. « Espérons. Je ne veux pas mourir sans avoir connu ceci. » J'haussai les épaules suite à ma réponse. À elle de voir si je plaisantais où si j'étais sérieux. « Le hic, c'est que je n'ai pas d'affaire à par les vêtements que je portais lors de mon accident. D'un autre côté, autant faire profiter les infirmières du beau spectacle. T'en penses quoi ? » Why ? Elles ont bien le droit à un petit supplément. Les infirmières font déjà tellement de choses pour nous, c'est la moindre des choses que je peux leur offrir avant mon départ. « Je préfère marché et de loin. J'en ai marre d'être un assisté de service. » Réplique-je avant de me mettre sur mes deux jambes. Bon d'accord, au début je ne tenais pas tellement sur mes jambes. Mais, j'ai des circonstances atténuantes. Cela fait pratiquement un mois que je n'ai pas mis un pied sur la terre ferme. J'en perds mon équilibre d'ailleurs. Il me faut un temps de réadaptation. Ce n'est pas un claquement de doigt que cela se produit.

Ouais, parfait. Pendant de longues secondes, j'ai été face à lui à tenter de décerner s'il blaguait ou pas. Je n'en ai pas été capable et sa réponse me fait encore plus réfléchir. Argh, ça m'agace, bordel. Je me mordillai la lèvre inférieure, yeux plissés à regarder son expression stoïque. Agaçant. « Y'a d'autres endroits que tu veux essayer avant de mourir ? » Je suis curieuse, il ne faut pas m'en vouloir. Puis, c'est plus fort que moi. Pour cette fois, je le prends au sérieux et je ne doute pas de son envie de faire l'amour dans un hôpital. Sauf que pour le moment, je l'emmène ailleurs que dans sa chambre ennuyante. Gosh, elle est déprimante. « C'est ton corps, Sam, tu en fais ce que tu veux. » J'essaie sonner pas trop jalouse dans ces mots puisque c'est une relation à laquelle je suis incapable de mettre un étiquette dessus. Je m'approchai de la porte et je le regardai se relever de son lit, tout seul comme le grand garçon qu'il est. Je le laisse gérer, ne voulant pas brusquer sa fierté d'homme. Bon, je ne suis pas mieux, mais osef, c'est moi. Moi, je suis capricieuse. Lorsqu'il arrive à se tenir tout seul, je m'approche de lui et nous commençons à visiter l'hôpital. « Je crois qu'elles admirent toutes ton derrière. Tu fais définitivement leurs journées. » Il va reconnaître le sarcasme dans mes mots ? À voir.

J'ai été vraiment mort de rire intérieurement, puisque je remarquais que Nesayem scrutait mes moindres faits et gestes pour discerner le vrai du faux. Pour voir si je plaisantais sur mes aveux de fantasme. J'aime bien la faire poireauté un peu, ça met un peu de piment dans cette discussion. J'ancre mon regard dans le sien tout en restant stoïque face à-elle. « Une cabine d'essayage, le faire sur la plage, dans une piscine, dans les toilettes d'un restaurant. Tous les endroits possibles où il aurait cette inquiétude de me faire surprendre en plein action. » Elle voulait savoir, voici ma réponse. Je reste tout de même sérieux dans mes aveux, une chose qui peut déstabiliser la jeune femme, que sais-je. En tout cas, je suis vraiment heureux de quitter cette chambre déprimante, même pour quelques minutes. Ça va me changer un peu, de voir du monde même si ce n'est que des patients ou encore des infirmières. « J'y comptais bien. » Je n'ai pas besoin de son approbation pour faire ce dont j'ai réellement envie. Même si son avis compte malgré tout. Je n'arrive pas à mettre une étiquette sur ma relation avec Nesayem. Ça viendra avec le temps, c'est ce que je préfère me dire. Pendant quelques minutes, j'avais du mal à rester debout sur mes deux jambes. En même temps, cela faisait presque trois semaines que je n'avais plus posés un pied sur la terre ferme. Néanmoins, j'arrive à retrouver mon équilibre rapidement. D'ailleurs, la jolie brune s'approche de moi pour qu'on puisse commencer à visiter un peu les couloirs de l'hôpital. « Au moins, j'arrive à contenter plusieurs femmes en même temps. Puisque je ne suis pas capable d'en contenter qu'une seule dans ma vie. » Dis-je comme un aveu de désespoir. Mais, je ne renonce pas à l'amour. J'arriverais probablement à trouver l'amour au moins une fois dans ma vie estudiantin d'Harvard.

Est-ce que je suis surprise de l’entendre me faire sa liste complète ? Un peu, mais pas beaucoup. Ce n’est pas nouveau chez lui, sa franchise. Même avant son accident, il l’était. « Dans une piscine, c’est bien. » Eh oui, semble-t-il qu’il faut que je parle de mes propres expériences sexuelles dans la conversation. « Alors, toi, tu serais prêt à le faire dans un avion ? » J’arquai un sourcil, léger sourire en coin sur le visage. D’un côté, je lui souhaitai qu’il réalise tous ses fantasmes et d’un autre côté, j’ai presqu’envie d’être celle avec qui il les réalise. Ma relation avec Samaël m’agace parce que je ne sais pas ce qu’elle est. Depuis l’Halloween, je me pose cette question et nous voilà en Janvier. L’attirance est là, mais j’ignore où ça va mener et moi, ça m’agace. Je déteste lorsqu’il y a des questions, j’ai un besoin constant d’avoir des réponses. D’avoir le cerveau clair et ma relation avec Samaël, elle est embrouillée. Ou alors l’information qui clarifie tout s’est perdue en chemin. « C’est peut-être parce que t’étais incapable de t’ouvrir émotionnellement aux autres ? » Je ne suis pas mieux, mais comparé à lui, bordel je suis comme un livre ouvert. Mes mots ne sont pas des reproches, mais une sorte de blague mélangée à la vérité. « Et dis-toi que ce n’est pas vrai, moi, t’as réussi à me contenter. » Répondis-je sans le regarder, cherchant mon chemin. Certes, c’était un amour de vacances, mais il m’a quand même rendu heureuse. Pour le peu de temps que ça avait duré. Et nous étions adolescents et malgré ce détail, j’étais heureuse à ses côtés.

Elle m'avait réclamé une liste détaillée de mes fantasmes, je ne vois pas pourquoi je ne l'aurais pas fait. Au moins, je m'en cache pas comparé à d'autres qui auraient évité de répondre à cette question en détournant la chose. J'ai toujours été franc et direct, même avec mon accident je continue à l'être. C'est un bon point, n'est-ce pas ? « Je n'ai jamais testé ... » Elle n'était pas spécialement obligée de me parler de ses expériences sexuelles. « Bien sûr que je serai prêt à le faire. » Je suis prêt à tout, si tu savais. Je sais que je réaliserais mes fantasmes un jour où l'autre. Du moins, je l'espère fortement. Je n'ai pas envie de mourir sans en avoir effectué un. D'un autre côté, j'aimerais bien que Nesayem soit la femme qu'il m'aiderait à les concrétiser. Puisque depuis l'Halloween ma relation avec la jeune femme est weird. Je n'arrive pas à mettre un mot. L'attirance est omniprésente, ce n'est même plus discutable. Or, y a des questions qui restent en suspens. J'apprécierais réussi à clarifier les choses avec elle. Sauf, que ce n'est pas le moment ni l'endroit pour le faire. « Effectivement. J'ai été un con qui ne s'ouvrait pas aux autres. Mais, ça va changer à partir d'aujourd'hui ! » Je fus comme un livre fermé. Pratiquement personne arrivaient à me déchiffrer intégralement. J'avais toujours une part de mystère, j'avais même l'impression que je me devais de repousser les gens. Pour ne pas souffrir, ni même m'attacher émotionnellement parlant. « Difficilement, faut dire ce qu'il est. On a vécu une relation vachement courte pourtant. » Héla-je sans la regarder pour autant. Je cherchais mon chemin dans cet hôpital immense. On était jeune quand on a vécu un amour de vacances. C'était après que mes parents m'ait jeté du cocon familial.

Je suis presqu’étonnée d’apprendre qu’il n’a jamais testé l’activité physique dans une piscine. Dans ma tête, c’est un truc que tous les adolescents font dans les premiers temps. En plus, c’est une anecdote plutôt amusante, mais je vais éviter de m’ouvrir la bouche. Faut dire que ça ne plaît pas franchement aux garçons lorsqu’une femme discute ouvertement de leurs expériences sexuelles. Je ne connais pas Samaël à 100%, mais une petite voix me dit que ça ne lui plaira pas. À la place, je me contente d’hocher la tête, intéressée quant à sa réponse d’avoir une relation sexuelle dans une cabine d’avion. C’est cliché et même si je me déplace – la plupart du temps – en jet lors de mes voyages, je ne dis pas non. En fait, c’est également une expérience d’inscrite sur ma bucketlist. « On a tous sa manière de se protéger. » Ma manière est simple : je suis froide en permanence. Si je devais incarner un personnage dans un film de Disney, je serais sans aucun doute une vilaine. La gentillesse et moi, ça fait deux. Et j’ai essayé, vraiment, mais me préoccuper d’une autre personne que moi ? C’est trop demandé. « Mais au moins, tu décides de changer ça. C’est bien. » Personnellement, je crois que ça me prendrait plus qu’un accident et coma pour réaliser que je suis pas gentille. Ou pas. Je n’en sais rien. Pour le moment, je suis bien avec ma petite personne et comment je suis alors je ne vais pas changer tout ça. « Okay, tu as raison. T’étais chiant, mais pour te faire pardonner auprès de la petite adolescente en moi, tu devrais me proposer une soirée. » Manière indirecte de lui dire qu’il doit m’inviter à sortir. Ouais, ouais.

Je n'ai jamais eu l'occasion de pratiquer l'activité physique dans une piscine avec une tiers personne. Faut dire que mon adolescence fut vachement compliquée. Je passais de famille d'accueil en famille d'accueil. Aucune n'a voulu me garder plus d'un mois à chaque fois. Donc, je n'avais pas le temps de me poser et de construire quelque chose. Et même si j'ai vécu une petite histoire de vacances avec Nesayem, on n'a jamais eu l'occasion de le faire dans une piscine. D'un côté j'espérais vraiment que Nesayem ne dirait rien sur mes aveux. C'est déjà assez complexe pour moi de lui avouer ouvertement. Chose qu'elle fait à la perfection. Elle se contentait d'écouter pleinement ma réponse positive sur le fait de vouloir le faire dans une cabine d'avion. « Peut-être mais, y a des limites pour se protéger mine de rien. » Je prends conscience que ma façon de me protéger ne m'a mené à rien dans ma vie. Hormis d'éloigner les personnes que j'appréciais de moi. Même mon frère s'est éloigné de moi en cause de mon comportement passé. « Je n'ai pas d'autre choix qui s'offre à moi. J'en ai marre de voir des histoires me passait sous le nez où de voir des gens que j'apprécie s'éloigner de ma propre personne. » A croire que ce coma m'a servi de me rendre compte de certaines choses me concernant. Il était temps, j'ai bien envie de dire. Ce nouveau moi me plait bien. J'espère qu'il plaira aux autres aussi. « Je comptais déjà t'inviter mais, je ne veux pas le faire au détour de couloir d'hôpital. »

J’hochai la tête lentement parce que d’un côté, il a raison. Il y a des limites à tout, mais personnellement j’ai la conviction qu’il est toujours mieux de se protéger au maximum que de terminer blessé. Oui, ça fait partie de la vie, mais parfois la blessure est tellement profonde que t’es incapable de cicatriser. C’est pour cette raison qu’encore aujourd’hui, je me protège. Encore plus depuis que j’ai appris mes fiançailles. Cette histoire me fait chier, elle ne me plaît pas et le fait de me moquer à toutes les fois que je croise Timéo est une manière de me protéger. « On a toujours le choix, Sam. C’était ta manière d’être et avec ton passé, c’est normal que t’es décidé de te fermer aux autres. J’aurais fait la même chose. Mais dis-toi que maintenant, tu décides de changer. Concentre-toi sur ça. » Woaw, est-ce que tout ces mots sont sortis de ma bouche ? Nesayem : conseillère en relations humaines. Non, non et re-non. Ça ne peut pas être moi. « Pourquoi pas ? Ce sera une belle histoire à raconter aux autres… La manière dont tu m’as proposé le premier rendez-vous. » Ce n’est pas tant cliché que les autres demandes de rendez-vous. Je veux dire, habituellement cela se déroule dans la rue ou encore dans un café. Dans les films, ce n’est jamais à l’hôpital. Ou alors, je ne regarde pas ceux où ça se déroule dans un hôpital. Je m’arrêtai de marcher en arrêtant Samaël par la suite. J’ignore où nous sommes, mais c’est silencieux et j’ai presque peur de me faire attaquer. « Demande-le moi. Là, maintenant et pas à ta sortie. » Nesayem l’autoritaire est de sortie, everyone.

Jusqu'à présent je ne voyais pas les limites dans la vie. Je ne cessais pas de repousser tout le monde, d'être désagréable avec eux. Or, avec le temps je m'aperçois que cela ne me mène à rien. Hormis, le fait que mon frère me déteste, que je n'adresse pas la parole à mes parents. Et que je n'ai personne à qui m'attachait sentimentalement parlant. J'ai vécu énormément de blessures profonde dans ma vie et, ce depuis ma naissance. « Au fond, je n'ai plus personne à qui m'attachait sentimentalement parlant. Ce n'est pas très glorieux. » C'est qu'elle devient une vraie poète la belle Nesayem. Ça me fait plaisir qu'elle puisse me parler de cette façon-là. C'est bien la première fois qu'on a une discussion de la sorte. Habituellement, on ne parle pas de choses sérieuses et importantes dans la vie. « Belle histoire, mouais j'en suis pas entièrement convaincu. » J'aurais préféré lui faire la demande devant la chambre à l'Eliot House ou encore devant la porte de son appartement avec un bouquet de rose rouge en prime. Tout sauf, entre deux murs blancs de l'hôpital. Je n'ai jamais vu de film où un homme réclame un rencard à une femme au détour de couloir d'hôpital. Or, une série connue qui se prénomme Grey's Anatomy. Mais, ils passent leurs vies là-bas, donc ça ne compte pas. Je m'arrête avec Nesayem à mes côtés, j'ancre mon regard dans le sien en l'écoutant m'ordonner de l'invité. C'est que cette facette autoritaire de la demoiselle m'avait manqué. « Nesayem Antigone Al-Masri accepterez-vous de dîner avec moi un de ces soirs ? »