Paris ♦ Help you need somebody

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Aujourd'hui, j'avais rendez-vous avec un inconnu, je ne l'avais jamais rencontré avant, je ne savais même pas à quoi il ressemblait. Non, ce n'était pas pour un « date » en mode speed-dating ou site de rencontre. Mais, c'était pour des raisons purement et simplement professionnelles. Et Leanne y était en partie pour quelque chose. Elle m'avait simplement parlé d'un ami qui avait besoin de conseils juridiques, sans m'expliquer en détails sa situation. Rien. J'étais curieuse de savoir en quoi je pouvais l'aider, curieuse de connaître son histoire. Elle m'avait naturellement demandé de le rencontrer, ce que bien sûr j'avais accepté. Surtout si je pouvais venir en aide à un ami de Leanne. Et puis, c'était presque mon métier, le droit, être avocat, il faut le dire : je kiffais ça et je crois que j'étais pas trop mauvaise, j'étais même plutôt bonne dans ce domaine ! Alors, je ne pouvais faire qu'accepter au moins de le rencontrer dans un premier temps. Après avoir échangé par téléphone, nous avions donc convenu tous deux d'un rendez-vous dans ce café. Attablée à une table, j'attendais l'ami de Leanne, une tasse de café chaud et mon smartphone face à moi, levant la tête vers l'entrée à chaque personne qui franchissait la porte de la boutique.

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Lilia & Paris

Il y a quelques semaines, Paris avait fait part d'un projet personnel à l'une de ses meilleures amies : Leanne. Malheureusement, faute de moyen financier, il avait du se tourner vers l'éventualité d'acheter les services d'un étudiant d'Harvard. C'est là que son amie lui avait parlé d'une certaine Lilia Caldeira. Au départ, un peu réticent, il avait trainé la patte mais il avait fini par se ranger du côté de son amie. Sa méfiance naturelle qu'il éprouvait vis à vis de ses congénères ne devait en aucun cas se mettre en travers de sa route qui plus est, le premier contact téléphonique s'était bien passé. Paris poussa la porte du petit café pile à l'heure. Du haut de son mètre quatre vingt seize, il était repérable entre mille mais manque de bol pour lui, il avait complétement oublié de demander une description à Lilia. Dans le café, il y trouva quatre jeunes femmes seules à une table. Cela commençait bien songea-t-il amusé par cette situation. Il élimina rapidement deux candidates pour n'en garder que les deux brunes au fond de la salle. Il s'approcha de la première. "Bonjour, vous êtes Lilia Caldeira?" demanda-t-il de sa voix grave. "Non désolée" lui répondit l'inconnu et naturellement, il se tourna vers la seconde. "Vous êtes Lilia?"

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Un coup d'œil à son portable : il était pile l'heure du rendez-vous. Et c'est à ce moment là qu'un jeune homme, plutôt grand, fit irruption dans le café. C'est alors que ce nouveau client se dirigea finalement vers elle après une première tentative ratée. Bonne pioche ! Au moins, il était ponctuel, c'est déjà ça ! De par Leanne et aussi leur échange téléphonique, elle avait une petite idée de l'apparence de son interlocuteur et n'eut aucun doute sur l'identité de la personne qui se tenait désormais face à elle. Un sourire doux et chaleureux se dessina naturellement sur son visage. « Oui c'est moi. Paris c'est ça ? » Elle libéra de la place sur la table, rassemblant quelques uns de ses livres (de droit bien sûr), pour laisser de la place au jeune homme et lui fît signe de prendre place et de s'installer « Si on commençait par se tutoyer, ce serait mieux » Son sourire avenant du genre à mettre à l'aise ne la quittant pas. On avait beau être dans un cadre professionnel, elle avait beau être élevée dans les règles du protocole du grand monde, le formalisme n'était pas peut-être pas de rigueur à ce moment précis non ? Et puis, c'était un ami de Leanne. « Tu veux commander quelque chose ? » demanda-t-elle alors qu'elle s'apprêtait à faire signe au serveur.

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Lilia & Paris

« C’est ça oui »répondit-il à la fameuse Lilia. Finalement, il s’était attendu à tout sauf à ce genre de physique. La demoiselle ressemblait à s’y méprendre à un mannequin mais au moins, son regard n’était pas vide. Au contraire, il était vif et intelligent, chose qui le rassura. C’était certes peut-être méchant de penser de la sorte mais Lilia était peut-être sa seule et unique chance de garder sa famille unie et non dispersée aux quatre coins des USA. « C’est une bonne idée oui » rétorqua-t-il en prenant place en face d’elle. Elle lui paraissait sympathique de première abord mais avait-elle les compétences pour se montrer intransigeante devant un juge des affaires familiales ? Bonne question. « Je vais prendre un café et toi ? Je t’invite. C’est la moindre des choses » lui dit-il en faisant signe au serveur pour passer commande. Puis, une fois leur commande passée, il reporta son attention sur elle. « Alors comme ça, tu connais Leanne ? Cela fait longtemps ? »lui demanda-t-il histoire d’apprendre à la connaitre davantage. Lilia et Paris allaient être amenés à se côtoyer régulièrement donc autant faire connaissance n’est-ce pas ?! Et puis, pour être honnête, cela lui permettait de mettre un peu ses idées au claire tant il était stressé par cette rencontre si déterminante ; Paris commençait par se décourager face à l’ampleur des démarches administratives…

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Dans sa vie professionnelle, elle était consciente que son physique pouvait la desservir, tout comme cela pouvait être à son avantage. Il en était de même avec ses origines sociales. Elle savait très bien ce que les gens devaient penser d'elle (et certainement que Paris faisait partie de ces gens) : comment une fille d'ambassadeur, petite fille riche comme elle, qui a tout pour elle, pouvait-elle réussir autrement que par l'argent et le nom de son père ? Cette pensée la hantait tellement au point d'être devenue sa source de motivation pour se dépasser et prouver toujours plus au monde qu'elle réussirait par elle-même, à force de travail. Parce qu'elle savait au fond d'elle qu'elle était (plus que) douée dans son domaine. Mais, cette force de travail, c'est aussi ce qui la poussait à être là face à Paris aujourd'hui. Le serveur à leur hauteur, elle passa commande d'un thé auprès du serveur puis adressa un sourire de politesse à Paris, le remerciant ainsi de son invitation. Même si honnêtement, ce n'était pas la peine mais bon, ce n'était peut-être pas le moment pour faire des chichis sur ses principes et tout. Il se mit ensuite à la questionner sur son amitié avec Leanne, ce qui l'étonna un peu de prime abord. Cet entretien n'avait pas pour but de parler d'elle et de son amitié avec la jeune femme. Mais après tout, oui pourquoi pas, si cela pouvait le mettre en confiance et le mettre à l'aise. Car, en l'observant, il lui donnait l'impression d'être stressé. En tout cas, elle ne prendrait pas le risque de le braquer, en le pressant à lui parler. Non, elle préférait lui laisser tout le temps qu'il voudra, qu'il lui faudra. Elle était plutôt patiente et tenace à la fois. Et puis, c'était un ami de Leanne, elle ne voulait pas lui faire une mauvaise impression non plus. «Je la connais depuis au moins cinq ans. Elle a dû te le dire mais elle est une de mes meilleures amies et ma colocataire aussi. J'ai crû comprendre que Leanne et toi êtes proches vous aussi ?» Leanne était sa meilleure amie, elles étaient très proches, elle avait pour habitude de qualifier la jeune femme de son âme sœur et c'était réciproque. Mais elle ne connaissait pas tous ses amis, cependant elle avait déjà entendu parler de Paris à plusieurs reprises. « Elle a bien fait de te conseiller de me contacter » glissa t-elle en douceur comme pour tâter le terrain.

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Lilia & Paris

Pour être nerveux, Paris l’était réellement. Il avait l’impression de jouer son avenir et pourtant une petite part de lui continuait de manifester sa désapprobation. Comment allait-il pouvoir tout gérer et réaliser son projet professionnel avec cinq gosses dans les pattes ? C’était presque impossible et il en avait conscience. Parfaitement. Peut-être trop. Par moment, il aimerait être égoïste, les envoyer loin de lui pour pouvoir reprendre sa vie en main mais un sourire, un mot gentil le matin au réveil et voilà qu’il succombait à nouveau. Ses frères et sœurs ne méritaient pas d’être mis à l’écart. Ils étaient juste extra. « C’est ma meilleure amie… Cela doit te paraitre étrange que je te pose ce genre de question. En fait pour tout avouer, j’ai pris la décision de faire appel à toi parce que je n’ai pas les moyens de me payer un avocat. Je préfère être honnête mais Leanne m’a réellement parlé en bien de toi et je pense que tu pourras faire l’affaire. Je compte te payer car tout travail mérite salaire… Juste que je pourrais pas te donner tout en une fois » reprit-il en se massant la nuque, nerveusement. La question d’argent était un souci premier pour Paris. Il ne roulait pas sur l’or, loin de là et il ne pourrait pas la payer rubis sur l’ongle. « J’ai besoin d’un avocat pour destituer ma mère de ses droits parentaux sur ses enfants. Mes frères et sœurs. En fait mise à part mon frère Matthew, nous sommes tous de pères différents. Ils n’ont jamais reconnu leurs enfants alors au niveau de loi, ma mère est leur seul parent » commença-t-il par lui expliquer sans trop savoir par quoi débuter tant cela lui coutait de reconnaitre publiquement qu’il allait affronter sa propre mère dans un combat judiciaire.

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Paris commença à s'ouvrir peu à peu, en évoquant en premier lieu sa situation financière et le fait qu'il comptait la rémunérer pour le service rendu. Elle y répondit par un petit signe de « non » de la tête. Si la question d’argent était un souci premier pour Paris et qu'il ne roulait pas sur l’or, la question d'argent n'était pas du tout un souci premier pour Lilia et elle roulait presque sur l'or. Alors, elle n'était vraiment pas à ça près. Et puis, il était question de rendre service non ? Alors, elle n'attendait vraiment pas d'argent en retour à la base, elle ne comptait pas dessus. Surtout lorsque Paris expliqua un peu plus la situation qui l'amenait à s'adresser à elle aujourd'hui. Elle ne voulait pas le stopper dans son mouvement, dans son élan. A ce moment là, elle sortit de son sac un petit carnet dans lequel elle commença à prendre des notes, tout en prêtant un regard et une oreille attentive au propos du jeune homme. Lorsqu'elle comprit qu'il était question de famille, cela eût une résonance particulière en elle. Elle était une maman, maman d'un petit garçon, maman qui élevait seule son fils, maman qui conciliait études et maternité ... Alors oui, son combat était à même de la toucher, elle le savait. Mais, elle ne devait pas le montrer, son jugement devait rester impartial, ne pas trop s'impliquer émotionnellement, être professionnelle avant tout. Ce qui la confortait dans le fait de ne pas faire payer le Dunster. « Pour l'argent on réglera ça plus tard, c'est vraiment pas nécessaire, on s'arrangera plus tard » Elle lui offrit un doux et chaleureux sourire, avant de reprendre un air sérieux. « Je suis désolée, je vais devoir te poser des questions indiscrètes mais j'ai besoin de tout savoir, on est d'accord ? » Oui, elle préférait le mettre en garde dès le début pour ne pas paraître trop indiscrète mais aussi le mettre en confiance pour le pousser à se dévoiler et lui donner plus de détails. C'est dans ce climat de confiance qu'elle aimait travailler, une relation de transparence et d'honnêteté. « Pourquoi tu veux destituer ta mère de ses droits ? C'est elle qui a la garde actuellement de tes frères et soeurs ? »

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Lilia & Paris

L’argent n’était peut-être pas un souci pour Lilia mais Paris était un homme qui payait ses dettes et il ne s’imaginait pas une seule seconde ne pas la rétribuer pour le temps qu’elle lui consacrait aujourd’hui mais également à l’avenir. C’était important pour lui de ne pas être perçu comme un pauvre qui avait besoin d’une main tendue. Fierté mal placée ? Très certainement mais il avait trop souffert par le passé de cette condition. On lui avait tellement rabâché les oreilles avec cela qu’il s’était toujours juré de se faire une situation et surtout d’honorer toutes ses dettes. Une raison pour laquelle, l’oisiveté de sa mère lui tapait sur le système. « Je me doute que tu vas devoir me poser des questions indiscrètes. Je tâcherai de te répondre le plus exhaustivement possible mais je ne suis pas très doué pour parler de moi » marmonna Paris en se frottant la nuque. Il craignait de devoir lui révéler ses secrets les plus intimes et surtout les plus douloureux. « Oui c’est elle qui en a la garde… Ma mère est une enfant dans sa tête. Elle n’a jamais été réellement capable de s’occuper de mes frères et sœurs. Pour te donner une autre idée, nous sommes six de cinq pères différents. Là, elle s’est tirée avec le dernier petit-ami croisé je ne sais où. Elle ne vit pas dans un environnement sain pour des enfants. Elle se drogue, elle couche avec n’importe qui, un miracle qu’aucun n’ait eu une maladie ! Ma mère a tourné le dos à son bébé de quatre mois… comment peut-on s’en aller sans un mot. Je sais qu’elle va réapparaitre dans un mois ou deux mais ça ne peut plus durer comme ça. Les enfants n’ont que moi en valeur stable. Alors ouais je ne suis pas un modèle de droiture ou de vertu mais j’ai ma conscience pour moi » lui expliqua-t-il en essayant de ne pas paraitre trop froid. « Tu as d’autres questions ? » lui demanda-t-il en craignant un peu cet interrogatoire mais c’était un mal pour un bien. Au moins, Lilia se montrait douce et respectueuse.

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Qu'il n'était pas très doué pour parler de lui, ça, elle le voyait bien qu'il avait du mal à parler de lui et surtout de cette histoire. Plus il avançait dans son histoire et plus elle le comprenait bien, elle se mettait à sa place. On était dans quelque chose d'intime, de privé. Elle lui demandait de déballer sa vie comme ça, sans secret. Ce n'était pas une chose si évidente que cela. Surtout face à une inconnue. Si elle devait en faire autant, elle n'assurerait peut-être pas autant que lui. Non, vraiment, elle appréciait ses efforts, même si cela n'était pas dans sa nature. Elle en esquissa même un léger sourire encourageant avant qu'il ne reprenne le fil de son histoire et surtout ne réponde à toutes ses questions. Et quelle histoire ! Comment une mère pouvait-elle abandonner ses enfants ? Voilà la question qu'elle se posait intérieurement. Comment Paris faisait pour vivre avec cela tous les jours ? Oui son empathie naturelle faisait qu'elle essayait de se mettre à sa place et surtout commençait à penser à ce qu'il pouvait ressentir face à cette situation. Dans ses paroles, elle pouvait ressentir que la situation ne pouvait plus durer ainsi pour lui. Mais très vite, elle chassa ses idées de ses pensées pour se concentrer sur la situation de Paris et de ses frères et soeurs. Elle le ressentait presque comme un SOS pour son bien mais surtout le bien de ses frères et soeurs. Tout cela la motivait encore plus à l'aider. Lorsqu'il vient à lui demander si elle avait d'autres questions, la juriste acquiesça d'un hochement de tête tout en apparaissant désolée de cet interrogatoire. En gardant tout commentaire d'appréciation pour elle, elle poursuivit ses questions : « En son absence, c'est donc toi qui t'occupe d'eux ? Est ce que tu as déjà eu à porter plainte contre elle, faire appel aux services de police, médecins ou aux services sociaux à cause d'un de ses comportements ? » Oui, elle avait besoin de récolter tous les éléments possibles pouvant plaider en leur faveur.

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Lilia & Paris

Paris n’avait qu’une envie : prendre ses jambes à son cou. Il ne supportait pas de devoir parler de lui et encore moins de sa famille. Il ne voulait pas passer pour l’enfant battu et abandonné qu’il était. Il voulait être perçu comme l’homme qu’il était à présent ! Il se battait quotidiennement pour être un homme respectable malgré ses travers, malgré ses failles et ses faiblesses. Pour beaucoup, il n’était qu’une brute et un coureur de jupon. Un sportif sans cerveau qui ne l’ouvrait que pour se foutre de la gueule des autres. Certes, il avait une façon de parler qui pouvait être un peu bourrue quand il ne connaissait pas la personne mais c’était son côté méfiant et parano. Bon sang, on ne se faisait pas taper sur la gueule pendant des années sans s’en tirer traumatisé. Au moins, Lilial ne faisait aucun commentaire, elle restait neutre dans ses propos, continuant à lui poser des questions. « Jamais. Je craignais que mes frères et sœurs soient placés dans des familles d’accueil si les services sociaux intervenaient. De tout de manière, cela n’aurait rien changé. Quand j’avais sept ans, l’hôpital où j’avais été admis pour un énième bras cassé avait signalé ma famille mais rien n’est sorti de cette histoire. Je ne crois pas trop dans ces trucs-là »soupire-t-il en se passant une main sur la nuque. « Je n’ai pas conscience non plus que les enfants aient été maltraité. Je pense que j’ai été le seul… Ma mère a fréquenté des crétins voire peut-être des dealers mais aucun homme violent envers les enfants. Du moins, pas depuis mon propre père » termine-t-il par répondre. « Est-ce que je devrais porter plainte contre elle pour abandon ? » demanda-t-il soudainement.

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