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Je m'attendais un peu à la réaction de Noa à l'annonce de ma grossesse. Après tout, on avait couché qu'une seule fois ensemble, nous n'étions qu'amis, et nous étions bien trop jeunes pour avoir un enfant. Mais au fond j'avais espéré qu'il accepte la situation et surtout qu'il accepte de m'aider. Mais à la place, il avait l'air de plus paniquer qu'autre chose. Il ne pouvait pas. Comment ça il ne pouvait pas ? Mon cœur se serrait un peu plus quand je compris que ça allait être dur de le faire changer d'avis. Parce que tu crois que j'ai voulu ça ? Tu crois que je suis contente de ce qui m'arrive ? Je souffle pour me calmer en passant mes mains dans mes cheveux. Il ne faut surtout pas que je m'énerve, ça ne sert à rien. J'ai aussi peur que toi. Je suis en panique depuis que j'ai appris que je suis enceinte. Les premiers jours j'avais refusé d'y croire, moi aussi. Puis j'avais fini par accepter, sans pour autant être enthousiaste face à la situation. Si j'avais la possibilité de revenir en arrière pour éviter tout ça, je le ferais sans hésiter. Je ne sais pas si j'en serai capable non plus. Surtout si tu ne m'aides pas. J'ai vraiment besoin de toi. Il ne peut quand même pas m'abandonner dans cet état et ne pas assumer les conséquences de ses actes !

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C'est vraiment compliqué comme situation. Jamais j'aurais cru me retrouver dans une position comme celle la. Je fuis déjà en quelque sorte l'amour, donc avoir un enfant ? C'est juste pas possible. Je n'ose pas vraiment m'attacher à quelqu'un, de peur de perdre la personne en question. J'ai perdu mes parents dans les attentats du onze septembre, donc depuis j'évite de trop m'attacher. Et je l'ai bien montré avec Swan. Je me suis légèrement éloigné d'elle quand j'ai commencé à ressentir des choses différentes que de l'amitié, mais je l'apprécie vraiment et je n'arrive pas à rester éloigné d'elle trop longtemps, c'est vraiment compliqué. " Non bien sûr que non. " Non ça m'étonnerait qu'elle se rejouisse de ce qui lui arrive, mais malheureusement c'est comme ça, mais je n'allais pas pouvoir l'aider. Non je ne peux pas. Elle a peur, autant que moi, et je peux comprendre, mais je ne vais pas pouvoir. Ca va être trop compliqué. Je ne sais vraiment pas quoi faire et elle me dit qu'elle a vraiment besoin de moi, et je baisse le regard. " Je peux pas... " Oui là dans cette situation on me considererais comme le salopard, alors que je n'en suis pas un, mais pour une fois je ne me sens pas capable d'assumer. " Tu comptes quand même pas le garder ? " On est trop jeune pour ça.
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Jamais je n'aurais cru que Noa ferait un jour partie intégrante de ma vie. C'était un ami, bien sûr, avec qui je passais de bons moments. Mais qui aurait pu imaginer qu'on se retrouverait un jour à parler d'enfant. De notre enfant. Nous étions dans une situation complexe et délicate. Parce que rien n'était prévu. Aucun de nous deux n'avait envie de devenir parent dans ses conditions. De mon côté, j'avais toujours imaginé rencontrer le grand amour, me marier, puis avoir des enfants après avoir profité de la vie. Tomber enceinte après avoir couché une seule fois avec un ami n'était pas dans mes plans. Me retrouver mère célibataire non plus. Pourtant c'est ce qui allait arriver, parce que Noa "ne pouvait pas" accepter l'idée qu'il allait être père. Je comprenais que c'était dur pour lui d'apprendre une telle chose comme ça, au milieu de la rue. Je comprenais qu'il ne veuille pas accepter ses futures responsabilités, même si j'aurais aimé que ce ne soit pas le cas. Donc tu ne vas pas assumer et tu vas me laisser toute seule ? Je résumais la situation, pour être sûre que je ne me trompais pas. J'espérais qu'il n'allait vraiment pas m'abandonner maintenant. J'ai besoin de lui. Si, je vais le garder. Je ne peux quand même pas avorter, ou l'abandonner.. Ça serait au dessus de mes forces. Parce que histoire de, ce bébé c'est quand même une part de moi.

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En réalité, j'ai bien conscience d'être à cet instant, le pire connard qui existe, mais je ne me vois pas du tout avec un gosse entre les bras dans plusieurs mois. Je n'ai pas fini mes études, et j'ai pleins de projets en tête, et je n'ai pas envie que ça m'empêche de faire tout cela. Jamais j'aurais cru mettre une fille enceinte, enfin je pensais que ça arriverais quand je serais en couple, voir même marié, mais certainement pas avec une amie, avec qui j'ai accidentellement couché lors d'une soirée arrosée d'Halloween. Donc non je ne veux pas assumer et je ne peux pas. Quand elle me demande si je compte la laisser toute seule, je baisse légèrement le regard. Oui je pense que c'est ça. Elle va pas me faire croire qu'elle ne peut pas avoir le soutien d'un autre mec, ou même de ses amies, non ? Pourquoi de moi obligatoirement ? Je lui demande enfin si elle garde garder cet enfant, et elle me répond que oui. " Peut être que ça sera la solution justement, l'avortement. " Je sais que c'est horrible comme geste, mais au moins elle n'aurait pas à élever un enfant toute seule et encore moins à abandonner ses études pour pouvoir s'occuper d'un gosse non voulu.
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Il est sérieux là ? Il pense vraiment que l'avortement serait la solution pour régler notre "problème" ? Non, il doit être en train de me faire marcher. Ou pas. Je crois que je sens mon cœur se briser en mille morceaux dans ma poitrine. Ça fait mal d'entendre ça de sa bouche. Ça fait mal de savoir qu'il ne veut pas de cet enfant. Bon, moi je n'en voulais pas spécialement non plus avant, mais maintenant que je sais qu'il est là, il est inconcevable que je m'en débarrasse. C'est mon bébé ! Je porte presque instinctivement mes mains sur le bas de mon ventre, en signe de protection. Pas question qu'on touche à mon enfant ! T'es pas sérieux là ? J'ai la gorge sèche et ma voix se brise avant même la fin de la question. Pourtant, je suis consciente qu'il ne plaisante pas, qu'il est bel et bien sérieux. Je passe du choc à la colère. Ouais, merci les hormones, même si je ne sais pas vraiment si c'est dû à ça. Il est hors de question que j'avorte ! Ça ne me serait même pas venu à l'idée. Je crois que j'ai compris. Pas la peine de compter sur lui dans le futur. Ça me fait de la peine, mais c'est comme ça. Tu sais quoi ? Si tu ne veux pas assumer, tant pis ! Mais je te préviens, ne t'approche plus de moi. Je lui lance un regard furieux et je tourne les talons.

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Je pense qu'une fois je serais chez moi, je réfléchirais à tout cela. Ca fait trop pour moi à encaisser. Elle m'annonce ça, comme ça, en pleine rue, comment voulez vous que je réagisse ? Je n'allais pas sauter en l'air, en étant tout content de devenir papa dans plusieurs mois. Non vraiment, je suis sur le cul d'une telle révélation, et je réagis excessivement, j'en ai bien conscience, mais je n'ai pas envie d'avoir cet enfant. On n'est même pas en couple avec Tessy. Quel avenir pour ce gosse ? A peine née, et déjà trimballé entre nous deux. Non clairement, ce n'est pas une bonne idée, et oui je préférerais l'avortement, et ça serait la solution idéale pour le coup. Mais je vois que parler d'avortement a l'air de plutôt bien énervé la jeune femme. Oui je peux comprendre que tuer cet enfant ne lui plaise pas, mais je ne vois pas d'autres solutions pour le coup. " Ok très bien. " Je la regarde, alors qu'elle tourne les talons pour partir. Je prends alors le chemin inverse, mains dans les poches.
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