Entre frère et soeur. PV.

Paris attendait les jumeaux de pieds fermes devant l'école. Il avait donné sa journée à Luna-Stella pour pouvoir s'occuper de cette histoire de racket. Le jeune homme ne supportait pas l'idée qu'on puisse faire du mal à sa famille et encore moins à sa petite bouille blonde à la langue bien trop pendue. Il se doutait bien que Danika subissait la chose pour ne pas faire de vague mais en voyant un groupe d'adolescent de quatorze ans se placer devant l'entrée de l'école... la donne changea radicalement. Sa sœur avait beau être têtue comme une mule et avoir de la gouaille, face à des gamins de l'âge de Matthew, elle n'en restait pas moins une enfant de huit ans. Bon sang, il avait envie de casser la gueule à une bande de gosse... Décidément, il se demandait s'il ne finirait pas comme son père : alcoolique et violent. Non se sermonna-t-il rapidement. Il n'est et ne serait jamais comme Maconahey senior qui croupissait une peine pour meurtre en prison. Apercevant les jumeaux et Kaleigh qui approchaient de la grille de l'école, il se dépêcha de dépasser la bande de moustiques. "Hey mauvaise troupe, comment s'est passé l'école?" leur demanda-t-il avec un grand sourire tout en jetant un petit coup d’œil à Danika, l'air de rien. "Je vous propose qu'on prenne un gouter et après, je vous aide pour vos devoirs" leur dit-il tandis que déjà, Kaleigh lui sautait dessus pour un câlin. "Dani...une fois à la maison, toi et moi, on aura une petite discussion petit cœur" ajouta-t-il à l'intention de sa sœur. Son ton n'avait rien eu de méchant ou d'intimidant. Au contraire, il s'était exprimé avec douceur. La petite bande passa ensuite chercher Matthew avant de filer à la boulangerie non loin de leur appartement. Ce n'est qu'une fois les chaussures, les vestes tombées et le gouter englouti qu'il fit signe à Danika d'approcher. "Viens là petit coeur" l'invita-t-il à grimper sur le canapé à ses côtés.

Quand la cloche avait sonné j'avais pris mon temps pour ranger mes affaires avec Aaron, parce qu'on savait que Luna n'arrivait pas toujours a l'heure et que les grands en profitaient toujours pour venir nous ennuyer.

Je n'avais pas assez de choses dans mon sac et je savais qu'ils allaient crier et me bousculer. J'avais essayé de me défendre le premier jour, mais ils étaient trop fort et m'avaient poussé par terre. J'étais en colère parce que je savais que je ne pouvais rien faire. Ils s'étaient moqués de nous et je m'étais relevé en les fixant de façon méchante. Ils avaient ri et s'étaient enfuit avec notre argent de poche pour le gouter.

Les autres jours on savait ce qu'il fallait faire. Des fois, si on prenait assez notre temps Luna arrivait et on était tranquille. Mais d'autres fois Luna était en retard. Alors, une fois qu'on était assez loin des adultes, ils nous prenaient au piège. Quand je les avaient vu a la sortie de l'école, juste après qu'on ait récupéré Kal' dans la cours je savais qu'on était "vraiment mal barré" comme disait mon voisin de classe devant un contrôle qu'il n'avait pas révisé.

Et puis Paris s'était mis devant eux et nous avait fait de grand signes. J'étais contente, et j'avais même envie d'aller manger une super grosse gaufre de chez Jojo maintenant. Je lui fis un signe de la main aussi, et puis j'avais dit a Aaron qu'il était la. Il avait regardé devant lui et il semblait content aussi. Kal' lui avait sauté dessus et je lui avais fait juste un calin avec Aaron, les grands nous regardaient je voulais pas qu'ils s'en prennent a mon grand fère aussi, même si lui était fort et qu'il pouvait leur mettre une bonne raclée.

C'était bien, on a eu le contrôle de math et y'avait toutes les questions que j'avais déjà révisé. C'est sur que je vais avoir un bonne note! lui dis je avec un grand sourire. J'aimais les maths, j'aimais aussi les autre matières. En fait, j'aimais l'école sauf ces derniers jours. La maitresse a dit que si on était sage, elle pourrait nous emmener faire une visite au musée... Enfin je crois. Ou alors c'était un autre truc. Mais elle a dit qu'on ferait pas de devoir ce jour la et qu'on sortirait en bus avec toute la classe! Ça va être trop cool!

J'avais regardé en arrière et les grands s'étaient éloignés. Aaron avait demandé si il pouvait prendre des BN avec du lait pour le gouter et j'avais dit que c'était le meilleur gouter au monde, et qu'il fallait qu'on mange ça. J'avais dit aussi qu'on avait besoin de force après une trèèèèès longue journée d'école. J'étais contente qu'il dise oui, mais il avait aussi dit qu'on devait parler. Et même si il n'était pas en colère j'avais un peut peur... Est ce qu'il avait vu qu'on avait cassé le vase avec Aaron? Pourtant on avait tout bien recollé avec de la glue. Ça se voyait presque pas.

Après le gouter, Aaron avait sortit ses affaires d'histoire et Kal' celui de math. Et moi j'avais du quitter la table pour venir m'assoir a coté de mon grand frère... J'avais regardé Aaron, avant. Il avait haussé les épaules. Lui aussi ne savait pas pourquoi c'était moi qu'il voulait voir.

J'avais couru pour prendre de l'élan et sauter sur le canapé pour m'assoir, comme je faisais tout le temps.

A peine avait-il aperçu son frère et ses sœurs que Paris avait senti toute la pression s’envoler de ses épaules. Il les aimait tellement que les soucis qu’il gérait au quotidien lui semblaient totalement dérisoires. Bien sûr, il n’était pas idiot, il savait qu’un jour ou l’autre, il devrait faire face à des complications, qu’ils ne pourraient pas toujours se terrer comme des bêtes traquées mais pour l’heure, le simple fait de les voir lui sourire, lui faisait tout oublier. C’est donc avec un indicible plaisir qu’il passa la main dans les cheveux de Danika alors qu’elle lui faisait un câlin, avec son frère jumeau. Aaron eut le droit au même traitement tant Paris se montrait tendre envers eux. Il n’était pourtant pas connu pour être un homme adorateur de câlin mais il s’était toujours promis que ses frères et sœurs ne manqueraient jamais de tendresse et d’amour. « J’en suis certain également. Je sais que tu as bien travaillé à la maison pour réviser ton contrôle mais si jamais ce n’était pas une note exceptionnelle, cela ne serait pas grave hein ? Ne te mets pas trop de pression » lui dit-il même si Paris savait que cela ne servait à rien de lui dire ce genre de choses. Danika voulait être la meilleure et il la comprenait fort bien. « Ce serait cool ça ! » tenta-t-il de se montrer enthousiasme même si une sortie extra-scolaire nécessitait une autorisation parentale. Ma foi, il n’était plus à un faux près à présent et imiter la signature de sa mère était limite devenue un passe-temps par lui-même.

Le clan arriva finalement à l’appartement et Paris distribua les goûters, essayant de contenter tout le monde. C’était le moment préféré de sa journée, quand leur mandibules étaient occupées à mastiquer plutôt qu’à parler. Le jeune homme en profita pour s’occuper d’Ashlynn jusqu’à ce qu’il sente que c’était le moment pour lui de parler avec Danika. Cette dernière prit son élan et sauta sur le canapé, arrachant un sourire amusé à son grand frère. « Un jour, tu vas rebondir tellement fort que tu vas te fracasser la tête contre le plafond »la taquina-t-il en l’attirant contre lui pour lui faire un gros câlin. « Il serait peut-être temps que tu me parles de ce qui t’arrive à l’école ces derniers jours non ? Je suis là pour veiller sur toi ma princesse mais si tu ne me dis rien, je ne peux pas te protéger, vous protéger. »

Hj : désolée pour l'attente, j'ai réussi à tomber malade tsss.. J'espère que tu as passé de bonnes fêtes

Je levais les yeux aux ciel N'importe quoi! dis je en secouant la tête. C'est même pas possible d'abord! j'étais peut être petite mais je n'étais pas bête! Il m'avait prise d'un coup pour un gros calin et je m'étais mise a rire contre son torse parce qu'il m'avait un peu fait peur d'un coup, je ne pensais pas qu'il m'en ferait un, la. Je le serrais fort aussi en souriant. J'aimais bien les câlins surtout ceux de mon grand frère. Et puis, il s'était éloigné et il avait parlé des grands qui nous embêtaient.

J'avais regardé mes chaussettes et jouer avec mes pieds quand il avait parlé de l'école. Je n'avais pas très envie de tout lui raconter, parce qu'on finirait par avoir des problèmes avec ces grands après ou même avec l'école.

C'est rien... dis je en regardant Aaron. Il était trop loin pour entendre, mais je savais qu'il devinait ce qu'il se passait. Dès fois on avait pas besoin de parler pour savoir que l'autre était pas bien. Je me souviens des fois ou il était malade et que j'avais cru être malade. C'est juste des grands qui nous embêtent un peu... Tu peux pas venir pour leur parler sinon l'école va être au courant...

Je voyais mon grand frère me fixer et je savais aussi que la discussion n'était pas finie. De toute façon il avait tout compris, Matt lui avait déjà tout raconté. Et puis si jamais la maitresse l'apprend elle va vouloir parler avec maman. Et si elle met un mot dans mon carnet, on est fichus!

Avec Aaron et Kal' on savait qu'il ne fallait pas parler de maman a nos copains et surtout pas a la maitresse. Si elle demandait un rendez vous, elle saurait que maman n'était pas a la maison pour s'occuper de nous. Mathew nous avait bien dit de se taire et de ne rien dire. On avait tout bien respecté la règle d'or, comme on l’appelait avec Aaron. C'est pour ça aussi qu'on avait rien dit quand les grands s'étaient attaqués a nous. Parce que sinon l'école appellerait maman.

Je ne voulais pas que mon grand frère ait des problèmes, j'aimais comment on était maintenant. Avec maman c'était pas pareil et puis c'était toujours Paris qui s'occupait de nous de toute façon... Maman elle était toujours la quelques jours et puis après elle partait, c'est pas une vraie maman ça.


HJ : désolée pour l'attente aussi... Avec les fêtes c'était plus compliqué ^^ Du coup je te souhaite une Bonne Année :) (tant qu'a faire j'en profite lol)

Il n’avait pas pu s’empêcher de rigoler face à sa réponse. Danika avait beau avoir huit ans, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, un trait de caractère que partageaient tous les Maconahey -pas étonnant quand on connaissait leur parcours hors du commun. Tous les membres de la famille avaient dû apprendre à être autonome et surtout à devoir compter les uns sur les autres. Paris aurait juste aimé qu’elle puisse profiter de son enfance et être une petite fille normale. Malheureusement, il n’était pas Dieu et ses prières restaient totalement sans réponse. A défaut, il faisait tout son possible pour la réfréner, pour lui apprendre à vivre avec son âge. Ce n’était pas évident tous les jours mais le jeune homme avait espoir de préserver son innocence. « Bien sûr que c’est possible, si je change le canapé et que je le transforme en trampoline » rétorqua-t-il, malicieusement.

Dieu qu’il aimait ces gosses ! C’était sa famille, ses enfants. Il les avait vu grandir un par un, s’était occupé d’eux quand leur mère n’était pas en état de le faire ou quand leurs pères respectifs se faisaient la malle souvent trahi et blessé dans leur orgueil. Paris avait tout sacrifié pour eux mais par moment, bien qu’il les aimât profondément, il ne pouvait s’empêcher de vouloir vivre sa vie, de vivre sa jeunesse. Pourtant, en dépit de ses envies, il ne leur tournerait pas le dos par amour mais aussi par sens du devoir. « Ce n’est pas juste des grands qui vous embêtent Dani ! Matt’ s’est battu avec eux parce que tu leur donnais ce qui t’appartenait. Ce qu’ils font, ça s’appelle du racket et je refuse que toi ou ton frère le subissiez » reprit-il en ayant bien conscience qu’ils étaient dans une impasse car autant il pouvait imiter la signature de sa mère, autant il ne pouvait pas la remplacer lors d’un entretien. « Calme toi Dani, tout va bien se passer ma puce… On va trouver une solution d’accord ? »tenta-t-il de la rassurer en la berçant dans ses bras. Jamais ils n’auraient dû à avoir à s’inquiéter de cela. « Je ne voulais pas vous en parler avant que les choses n’avancent mais j’ai dans l’intention de demander à être votre tuteur légal.. Tu sais que maman est partie ? Nous savons qu’elle reviendra comme toujours mais je n’ai pas envie que vous retourniez avec elle. Maman a besoin d’aide, tu comprends ? »essaya-t-il d’être à la fois clair mais aussi pas trop méchant vis-à-vis de leur mère. Ce n’était pas la faute de Danika s’il haïssait leur mère.

Spoiler:

Je regarde mes chaussettes et je sais que je vais encore pleurer. J'ai compris que je ne devais pas leur donner mon argent ou mon gouter... Mais si je le fais pas alors il s'en prendront a Aaron, Kal' ou moi. Et même a trois on est pas assez fort pour se battre.

Je sais. Je ne parle pas très fort parce que je suis triste de ne pas pouvoir me battre et puis je sais que mon grand frère est triste pour nous aussi. Je voulais pas, au début... C'est juste qu'ils étaient trop fort pour nous. Je reniflais et essuyais une larme. Je ne pleurais pas parce que j'étais triste, enfin si un peut, mais c'était aussi parce que j'étais fâchée de pas avoir réussit a les battre pour qu'il nous laisse tranquille.

Mon grand frère m'avais fait un autre câlin et je l'avais serré fort. Quand il m'avais dit de me calmer j'avais dit oui de la tête contre son torse. J'étais bien la, et je n'avais pas envie que ce câlin la finisse déjà.

Je reste dans ses bras et il continue de parler. Je ne sais pas trop ce que ça veux dire "tuteur légal", mais je crois qu'il veut nous garder avec lui pour toujours... Enfin je crois.

Maman, elle ne sait pas ce que c'est qu’être une vraie maman. Elle n'a pas bien appris, je crois. Je ne suis pas trop fâché que ma maman s'occupe pas beaucoup de nous. Je sais qu'on est pas tout seuls de toute façon. Et puis on a de la chance aussi, y'a pleins de filles qui nous gardent a la maison donc on fait pleins de choses et puis avec notre grand frère aussi. J'ai des copains qui ont des parents mais ils s'amusent jamais avec eux, ça doit être triste.

Je m'écarte un peu de lui pour le regarder. Je suis moins triste maintenant et puis je me demande ce que c'est, un tuteur. Ça veux dire quoi "tuteur légal"? Est ce que ça veux dire que tu seras un peut comme notre papa? Moi je serais trop contente que ça soit ça. Et puis comme ça, on pourrait parler a la maitresse et a l'école, on aurait pas besoin de faire semblant de faire des fausses signatures sur les contrôles ou le carnet.

Danika s’était mise à pleurer, image même du courage et de l’innocence enfantine. Paris en eut le cœur brisé et l’attira bien plus fort contre son torse pour la bercer. Il n’avait jamais pu supporter quand ses frères et sœurs pleuraient car cela lui rappelait combien ils étaient fragiles et combien il était facile de leur faire du mal. Aussi s’était-il juré de tout faire pour que leur vie ne soit ponctuée que de rires et de sourires. « Je sais ma puce, je sais que tu ne pouvais rien faire et je ne te le reproche pas » tenta-t-il de la consoler mais il se sentait gauche. Alors, il lui frotta le dos, s’attardant de temps en temps sur ses longs cheveux blonds comme lorsqu’elle était tout bébé et qu’elle avait fait un cauchemar. « Je veux que tu me préviennes quand quelqu’un t’embête. Je suis là pour te protéger, c’est mon devoir d’adulte d’accord ? Tu n’as pas à garder tout cela pour toi ou même à gérer la situation… Je suis là pour toi, pour vous tous »ajouta-t-il pour qu’elle comprenne qu’elle pouvait se reposer sur lui, qu’elle pouvait lui faire confiance.

« Non, elle n’a pas bien appris » soupire Paris qui n’osait dire à Danika ni même aux autres que leur mère était une junkie irresponsable. Peut-être valait-il mieux qu’il conserve le souvenir d’une femme absente et un peu trop enfant dans sa tête. C’est alors qu’il lui apprit qu’il souhaitait devenir leur tuteur légal. « Oui, ça veut dire que je serais seul responsable de votre garde, que vous serez à ma charge mais que personne ne pourra y redire. Ce serait un peu comme si j’étais ton papa en quelque sorte sauf que je reste ton grand-frère »lui expliqua-t-il même si elle avait déjà saisi le concept de la chose. « Mais pour cela, il faut que je demande l’autorisation à d’autres adultes. Cela peut être long avant d’avoir une réponse et je ne suis pas certain qu’ils accepteront. Je ferais tout pour qu’ils acceptent en tout cas. On restera tous ensemble, comme la famille que nous n’avons jamais cessé d’être »

J'avais dit oui, j'étais d'accord pour tout lui raconter la prochaine fois. Mais je ne voulais pas que ça arrive encore... Je pensais que maintenant que Paris savait, les grands allaient enfin nous laisser tranquille.

Quand il m'explique ce que veux dire "Tuteur", je m'écarte de lui avec un sourire. J'aimerais beaucoup que les autres adultes lui disent oui et que ça soit vite fini pour qu'on soit ensemble pour de vrai, sans qu'on mente aux gens.

Ça veux dire alors que je pourrais te faire signer mon carnet et que la maitresse elle te demandera de venir pour les réunions? On fera plus semblant que t'es notre papa alors?

Moi j'aimais bien quand je l’appelais papa, parce que c'était comme ça que je le voyais. C'était comme mon papa, même si je sais qu'il est mon frère en vrai. J'aimais bien que les autres pense que Paris était mon père. Mes copines disaient qu'il était trop sympa quand il venait nous chercher, dès fois, a l'école et même que ma meilleure amie avait dit qu'elle aurait voulu le même.

Pourquoi ils voudraient pas que tu sois notre tuteur? Maman elle est jamais la et ils sont d'accord pour qu'elle soit notre maman, alors c'est pas très juste. Les autres devaient savoir que notre grand frère s'occupait plus de nous que notre maman. Si on leur raconte ça tu crois qu'ils changeraient d'avis? Je ne savais pas trop a qui il fallait dire tout ça et si c'était une bonne idée, mais je voulais tout faire pour que mon grand frère soit celui qui s'occupe de nous pour de vrai, et qu'on doivent pas mentir a tout le monde pour etre tranquille.

Les larmes de sa petite sœur s’étaient taries à son plus grand soulagement et plaisir. Là, son visage s’éclairait de ce petit sourire qu’il adorait. Paris avait peut-être fait une bêtise en lui parlant de son projet car s’il ne se réalisait pas, elle allait au-devant d’une terrible désillusion et lui également. Pourtant, bien que d’un éternel pessimisme il avait envie d’y croire. De croire que pour une fois, sa famille et lui avaient le droit au bonheur, qu’ils pouvaient former une famille certes atypique mais une famille quand même -et cela aux yeux de tous. « Oui, cela veut dire ça… Il n’y aura plus besoin de faire semblant, je serais légalement responsable de vous » répondit-il bien qu’il s’avouait facilement que cela lui ferait drôle de ne plus être en quelque sorte leur père. Paris s’était habitué à entendre les « papas » pour la moindre occasion car peut-être que dans son cœur, il s’était toujours senti plus ou moins comme leur père. Qui avait parlé de situation simple ?! Danika lui posa alors une question qu’il redoutait.

« Tu sais, c’est compliqué. Il n’y a pas que l’affection qui rentre en jeu. Il y a aussi l’endroit où l’on habite, mes ressources financières. Tu sais, je suis étudiant et peut-être qu’ils vont avoir peur de cela. Je n’ai pas un travail stable qui paie bien pour subvenir à cinq petites bouches. Ils ont des critères bien spécifiques » lui expliqua-t-il. Danika était trop jeune pour qu’il lui parle de son travail de stripteaseur, elle ne comprendrait pas pourquoi son frère se déshabillait pour de l’argent et lui, n’avait aucune envie qu’elle le voit ainsi. « Je ne pense pas que vos témoignages changeraient beaucoup de choses mais tu sais quoi, il faut garder espoir car je vais me battre pour vous garder » lui dit-il en la chatouillant légèrement pour la faire rire. « Et puis quoiqu’il arrive, je ne serais jamais loin de vous d’accord ? Les Maconahey se laissent jamais abattre, ils trouvent toujours un moyen de s’en sortir »

Je sautille sur place, trop contente de savoir qu'il peut etre notre tuteur. Ce serait troooop bien!

Je voulais me lever pour sauter sur le canapé, mais je sais que j'ai pas le droit. La dernière fois Aaron est tombé et il s'était fait très mal. Donc je saute juste assise sur mes fesses, c'est un peut moins drôle quand même.

De toute façon, ils peuvent pas dire non. Maintenant j'étais décidée a ce qu'ils disent oui, parce que je savais très bien que notre grand frère savait s'occuper de nous mieux que maman. Il était toujours la et puis on était jamais tout seul, y'avait d'autres grands avec nous. Et puis de toute façon j'étais assez grande pour rester toute seule a la maison, même si il disait que j'étais encore une petite fille.

On vit déjà a la maison et on y arrive alors ils peuvent pas dire qu'on a pas essayé. Et si on doit moins manger de Nutella parce qu'on a pas trop d'argent alors c'est pas très grave. C'est vrai que dès fois on mangeait que des pâtes a la maison, mais a l'école on avait des choses encore plus dégoutante! Moi je préférais manger pleins de pâtes a la maison, même tous les jours, plutôt que les steak haché de l'école qui sont tout dur.

En plus la maitresse elle a dit que c'était pas bon pour la santé le Nutella. On avait fait un cours sur les aliments a l'école et elle nous avait beaucoup parlé des mauvais aliments. Et c'était que des bonnes choses a manger! On avait tous chanté dans la classe que les bonbons c'était bon et d'autres trucs, et la maitresse avait bien rigolé.