it's joyful, but suddenly it's escape time ♦ pv camille

Le temps s'était soudainement assombri. Un coucher de soleil s'offrait aux fenêtres de la pièce qu'occupait actuellement Eros. Bizarrement, il n'y prêta aucunement attention. Malgré sa présence, aucun bruit n'était présent. Le bâtiment était visiblement désert. Le seul bruit que l'on pouvait entendre était celui d'un clavier. En effet, le jeune homme, éclairé par la seule lumière d'un écran, semblait absorbé par ce qu'il voyait. Ses doigts tapaient à une vitesse éclair sur le clavier, ouvrant plusieurs onglets et switchant entre eux. Il avait devant lui plusieurs documents papiers, sur lesquels il nota rapidement au crayon plusieurs informations. Il profitait de ce moment où la salle informatique est libre pour avancer dans son enquête, lui permettant d’accéder plus facilement à des informations concernant le cœur de l'école, et par extension ce qu'il devait chasser. Il faisait le maximum pour faire le moins de bruits possible, afin d’éviter d'attirer n'importe quel individu un peu trop curieux. De ce fait, il se dépêcha, sans pour autant négliger ce qu'il faisait. Il savait profiter des jours de simple civilité, mais en aucun cas il ne négligerait non plus la principale raison de sa venue : le travail. Et il comptait le mener à bien, ne serais-ce que par pur ego, mais aussi car cette mission, il ne l'effectue pas seul. Se décevoir soit-même, c'est une chose, mais décevoir un équipier qui compte sur nous, s'en est une autre. Une autre chose bien plus grave pour lui, détestant décevoir des personnes comptant pour lui. De ce fait, il donne son maximum pour eux, et ferait tout pour atteindre ses objectifs. C'est ce qu'il se disait, en se faisant un monologue dans le tête, avant d'entendre des bruits de pieds qui le fit presque sursauter. Ce qui était sur, c'est que ce n'était pas bon signe. En un clignement de cils, il ferma l'ordinateur et rangea ses papiers dans son sac avant de voir le fouineur entrer dans la pièce.

Il analysa la personne qui venait de rentrer de haut en bas, essayant de deviner à qui il avait à faire. Visiblement, c'était un homme plutôt jeune. De quoi entrer à Harvard, certes, mais ne dépassant pas la vingtaine. Il semblait surpris de voir quelqu'un à une heure aussi tardive, comme n'importe qui l'aurait été. Il paraissait pourtant ne se douter de rien, au moins, c'est un bon point. Il n'aurait pas à passer par un interrogatoire qui lui aurait fait perdre du temps. Il prit lui même une mine innocente afin de ne pas éveiller plus de soupçons, avant de poser son sac où ses documents son rangés sur son épaule. Son temps de réaction ne fut pas immédiat, essayant de paraitre le plus naturel possible. S'il le dérangeait ? Oh que oui il le dérangeait, et pas qu'un peu. Il aurait du penser à la possibilité que forcément, quelqu'un aurait eu besoin de la salle informatique à une heure aussi tardive. Il aurait du, mais cela lui semblait assez sur pour ne pas avoir à y penser. Enfin, maintenant, il est là, alors ce à quoi il doit penser maintenant est comment il pourrait s'en aller discrètement possible. Il n'avait pas complétement fini, mais mieux vallait jouer la sécurité. « Oh non, ne t'inquiète pas ! J'allais partir, justement. » Il souffla un coup, intérieurement. Extérieurement, il sourit en laissant échapper un petit rire. Il s’apprêta donc à partir, se disant qu'il aurait pu s'en sortir comme ça en lâchant juste un petit "bonne soirée." Ouais, c'est ce qui aurait été le mieux à faire. « Et toi, tu fait quoi ici ? » Et merde. Le voilà bloqué, lui ayant voulu échapper à un interrogatoire, le voilà en plein dedans. Il se frappa intérieurement pour avoir laisser échapper ses mots qui lui semblaient maintenant signer son arrêt de mort. En espérant qu'il se montre coopératif et n'aille pas chercher plus loin, espérait-il silencieusement. 

Bon et bah, maintenant qu'il avait engagé la conversation, il devait la subir. Ou tout du moins, quelqu’un instant, le temps que son interlocuteur veuille bien libérer le passage vers la sortie. Il y avait de moins en moins de lumière, dehors. La lune qui voulait bien daigner éclairer la pièce de façon à ce que tout soit visible voulait elle-même se coucher. Ainsi, de l'ambiance bleuté et grisâtre d'avant, tout cela passa à quelque chose d'autre. Un manque de lumière, comme dans une forêt, celle-ci étant obscurci par les branches. « Ah ouais, forcément. » Il prononça la dernière moitié de sa phrase assez bas, ne l'utilisant au final que pour montrer sa présence et non pas en espérant une quelconque réponse. Il était à peu près dans le même cas, après tout ; il était venu pour finir un travail important, non ?

Ce qui semblait se passer tranquillement perdit vite de sa facilité. Le moment fatidique du Tu fais quoi ici ? était arrivé. Que devait-il faire maintenant ? Mentir, contourner la question, s'enfuir ? Mentir semblait être la seule bonne alternative, les deux autres étant bien trop risqué. Surtout la dernière. Il mit un peu de temps à répondre, cherchant son mensonge, avant de répondre. « Ouais, en gros. Déjà que j'ai failli le rendre en retard, alors là je pouvais vraiment pas perdre de temps ! C'est vrai que ça fait tard mais bon, c'est pas ça qui va me tuer. » dit-il en ponctuant sa phrase d'un rire. Un rire léger, comme s'il se rendait compte à quel point la situation semblait bête. Pour sembler plus vrai, en somme. Ce même rire avait amené son regard vers le bas, le sol n'étant pas un très bon sujet de discussion, il le remonta vers le visage du jeune homme. Il ne savait pas si c'était l'éclairage, ce côté un peu magique apporté par la lune, le manque de couleur ou de lumière, mais il se rendit compte de quelque chose. « T'as vraiment de très beaux yeux, tu sais. » C'était soudain, d'un coup, comme ça. Il eu une illumination, n'ayant jamais regarder en profondeur ses yeux. Puis, vu que c'est le moment, une seconde lui parvint. Celle là, cependant, il n'en était pas vraiment sur, et cela dépendait de la réaction du jeune homme à son élan de spontanéité.

La réaction du jeune homme lui plaisait beaucoup, si bien qu'un sourire en coin se dessinât sur son visage. C'était exactement celle qu'il voulait, se disant qu'il avait enfin trouver un moyen de faire taire ses incessantes questions, celle qu'il venait de poser ainsi que les futures. Il n'était pas vraiment dans l'humeur de se trouver un alibi complet à vrai dire, même s'il aurait pu, cela n'aurait fait qu’éveiller les soupçons du jeune homme. C'était la dernière chose qu'il voulait, à vrai dire, sa couverture primant sur tout le reste. Ayant donc trouver le moyen de se débarrasser des doutes de son interlocuteur, maintenant visiblement plus intéressé par ses chaussures que par les agissements suspect du grec, il avança vers lui. L'éclairage n'avait pas changé, offrant toujours ce même tableau sublimant les yeux bleus de la personne devant lui. Il profita de son état statique pour, par surprise, prendre son menton et relever délicatement sa tête. Il plongea son regard dans le sien. Il était sensiblement plus grand, d'au moins dix ou vingt centimètres, tout au plus. Il était simple pour lui d’asseoir sa dominance sur quelqu'un, surtout sur quelqu'un d’influençable comme ici. L’expérience aidant beaucoup à ça. Malgré tout, il lui est rare d'user de ces capacités, à part en cas d'urgence comme ici. Il fallait attendre le bon moment, c'est tout un art. Il en jouait, le mêlant à son côté dragueur, c'est ce qui séduisait bien des personnes, et pas forcément amoureusement. Dans le cas présent, le jeune homme semblait être sensible à ses avances, il en profita donc comme il put. « Il sont encore plus beau de près. » dit-il, presque en chuchotant. Il y avait deux solutions dans ce type de situation : la jouer subtile ou y aller franco. Comme ici il ne s'agissait pas d'une jeune femme frêle et avide de romance, la seconde option lui paru la plus juste. « Est-ce que tes lèvres sont aussi agréables que tes yeux ? »

Son regard se noyait dans celui du jeune homme. Maintenant, chaque mouvement était important pour mener son plan à bien. Leurs bouches étaient proches, assez pour créer un certain malaise visible chez son interlocuteur, sentiment qu'il recherchait. Son objectif était soit de lui faire peur, afin qu'il le laisse tranquille, soit de lui faire oublier toute existence de son comportement suspect. Selon lui, la situation allait certainement mener à un des deux résultats voulu, prouvant à quel point il le pensait infaillible. Il y avait de fines chances qu'il réagisse d'une manière non-désirée, mais vu ses précédentes réactions, il était assez peu probable qu'il lui réponde de cette manière. Malheureusement pour lui, son plan ne se passa pas comme prévu.

Il devait rebondir sur ça, maintenant. Il est vrai qu'il ne se sont probablement jamais vu avant, il semblait assez jeune, assez pour être arrivé il y a un an ou deux. Cet arrêt, cependant, semblait assez maladroit. En effet, malgré cela, il restait visiblement réceptif et avait du mal à se concentrer. C'était peut-être nerveux, les mots arrivent plus vite que les actes après tout. Jouant toujours autant avec lui, il sourit, le lâcha et fit une paire de pas à reculons. Il en profita pour allumer la lumière de cette pièce qui, pour l'instant, était encore restée bien sombre. « C'est vrai, on se connais même pas, excuse moi. » dit-il, riant doucement. Il prit son sac resté sur sa chaise et le mit sur son épaule droite. Il était entrouvert, n'ayant pas eu le fermer correctement. « Il est temps de faire les présentations, dans ce cas ! Je m'appelle Eros, et toi ? » S'il était déjà déstabilisé, il le serait encore plus dès maintenant. Il faisait comme si rien ne s'était passé, se demandant cette fois-ci quel serait sa réaction. Tant qu'il gardait le contrôle, il pouvait s'amuser, non ?

it's joyful, but suddenly it's escape time

Camille ne savait pas comment réagir face à ses avances enfin si c’était bien des avances, peut-être qu’il se fait des idées. Peut-être qu’il était juste entrain d’imaginer tout ça. Connaissant son esprit un peu bizarre, il n’aurait aucun mal à y croire et pourtant, une part de lui était bien trop gêné pour que ce soit juste un fichu rêve. Et le fait que l’autre homme soit près, trop près de lui ne l’aidait pas vraiment à se concentrer. Il devait se focaliser sur quelque chose s’il ne voulait pas se montrer ridicule. Quoi que c’était déjà peut-être le cas. Il avait juste ouvert la bouche pour dire une phrase stupide. Son cerveau n’avait pas réfléchi et il avait prononcé la première chose qui lui venait à l’esprit. Bien qu’en y repensant, grâce à son prénom, il pourrait peut-être en savoir un peu plus sur le jeune homme. Il fallait qu’il garde les idées claires. Le brun fut un peu soulagé de le voir se reculer légèrement de lui, il pouvait ainsi reprendre un peu le contrôle de son esprit. Ce qui était une bonne chose. Il faudrait qu’il pense à se traiter d’idiot quand il serait tout seul. Il devait éviter de trop le regarder, du coup ses yeux faisaient le tour de la pièce à la recherche de quelque chose qui pourrait être aussi intéressant que lui. Son regard se posa sur son sac ouvert, il fut un peu déçu qu’il ne le soit plus, après tout il aurait pu voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Juste un bout de feuille aurait pu dépasser mais non. Fichu destin qui était contre lui. Ou alors avec son mouvement de bras, il aurait pu faire tomber un dossier. Voilà maintenant qu’il s’inventait des scénarios. Il était vraiment temps qu’il arrête de vouloir jouer la fouine, après tout il pouvait être un étudiant comme tous les autres. « Eros ? » Ok, ce n’était pas vraiment courant comme prénom. « Moi, c’est Camille. » Tout ce qu’il y avait de plus banal, cela allait à une fille comme à un garçon. Ses parents n’avaient guère cherché loin, il semblerait niveau originalité.

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