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Quelques jours auparavant, on était tous les deux assis dans le couloir des chambres des cabots, à écouter la musique et dans un moment de faiblesse ou de remise en questions, tu m'avais proposé « J’en ai marre d’être ici, j’étouffe, j’ai besoin de prendre l’air. Je veux dire, prendre vraiment l’air. Alors, je sais qu’on ne se connait pas vraiment, que je ne t’ai donné aucune raison de me faire confiance mais … Si ça te dit, si tu en as envie, par curiosité ou bien simple sympathie, viens avec moi demain. Prends le premier vol, pour n’importe où, le Mexique, le Canada, le Népal, je m’en fiche. J’ai … vraiment, vraiment besoin d’une coupure et … vraiment, vraiment envie que tu viennes avec moi. Ne me demande pas pourquoi, je n’en sais rien moi-même mais … peut-être que ce sera l’occasion de se découvrir, je ne sais pas » tes mots résonnaient dans ma tête depuis. Tu voulais vraiment que je vienne avec toi, tu avais insisté et je ne comprenais pas pourquoi mais j'avais aussi envie de venir. De tout quitter juste pour quelques jours, parce que toutes ces histoires à Cambridge me saoulaient un peu. « Je ne te demande pas de répondre à ma proposition, mais si tout à coup tu ressens l’envie présente de partir avec moi, je serais à l’aéroport de Boston demain matin. Avec deux billets. Passé midi, je ne t’attendrais plus, et je te reverrais à mon retour » c'était clair.. Et pendant toute la nuit j'avais réfléchi, comme on dit, la nuit porte conseil.
[...] "Vous attendez quelqu'un mon cher..?" 11h35, j'étais à l'heure, toujours ponctuelle. Pour une raison que j'ignore j'avais préparé une valise, une seule en plus, j'avais fais fort! En même temps j'avais pas eu le temps de prendre juste un sac pour des chaussures. J'allais venir avec toi dans ce voyage je n'sais où en plus, mais du moment où ça nous permettait de vider un peu nos têtes ça irait. Je m'avançais dans cette grande pièce éclairée, où on pouvait voir les avions décoller et atterrir, c'était flippant quand même, et si.. excitant. Arrivée à ta hauteur, je t'offrais un beau sourire.
Partir en voyage sur un coup de tête, un peu comme un road trip, plus ou moins. Et tout ça me faisait penser à Wyatt, encore et toujours, le road trip que nous avions fait à Salem, c'était génial et j'en garde que de bons souvenirs, il me manquait vraiment mais fallait vivre, fallait avancer et faire avec. Fallait certainement pas que je me ferme à tous les autres, parce que je ne savais même pas si lui s'amuser à côté ou pas, enfin bon. Ce voyage avec toi allait me faire du bien et j'avais réfléchi longtemps mais j'avais envie de te suivre, c'était même certain. Et arrivée à l'aéroport je t'aurais reconnu entre milles. Tu avais un style à part, que j'aimais plutôt.. Tu étais grand et fin, une silhouette qu'on oublie pas. Arrivée à ta hauteur, je te demandais si tu attendais quelqu'un, sur un ton malicieux « Je n’attends plus personne » je ne lâchais pas ton regard, pendant plusieurs longues secondes "Tant mieux alors.. Où allons nous?" parce que je ne savais même pas où on allait atterir. « J’espère que tu as plein de choses à me raconter, on a vingt heures à tuer avant d’atterrir à Katmandou » donc c'était certainement le Népal, il me semble. J'avais pas été trop mauvaise en géographie à l'école. "T'en fais pas, j'suis une vraie pipelette, tu vas regretter de m'avoir proposé de venir.." quand je m'y mettais, j'arrêtais plus. M'avançant pour enregistrer nos valises, tu commençais par me dire « J’ai aucune envie de dire ça, surtout que je suis vraiment, vraiment, vraiment très content que tu sois venue mais … si maintenant, tout de suite, tu te rends compte que c’était une erreur de venir, je ne t’en voudrais pas de faire demi tour. Même si j’en n’ai pas envie, j’ai pas envie que tu te sente forcée » je me sentais en aucun cas forcé. Puis fallait que tu saches quelque chose "Tu sais Noah, personne ne me force à rien. Ne t'en fais pas. Je te suis.." c'était clair.
J'avais hâte de vivre ce séjour au Népal, j'adorais découvrir de nouveaux pays, et c'est aussi pour ça que je faisais partie du club des voyages humanitaires, pour concilier l'utile à l'agréable. Découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux endroits, des villes et paysages sublimes mais d'autres beaucoup moins biensûr.. J'allais te saouler pendant le voyage parce que j'étais de nature à parler beaucoup « Une pipelette ? Mince, si j’avais su j’aurais pris mes écouteurs … » ben tiens! Je te tapais doucement le bras, non mais oh! Mais bien vite, tu jouais le gentleman, le Noah gentil, en me portant ma grosse valise jusqu'à l'enregistrement de tout ça « Attend, laisse moi t’aider » et c'était agréable de se sentir épaulée! "Merci!" Une fois tout ça, fallait qu'on se dirige dans le couloir qui nous menait à l'avion dans lequel on allait passer des heuuuures et des heures! « Alors, Katmandou nous voilà ! » me prenant la main, on se mettait à courir dans le couloir en souriant, c'était cool. J'avais l'impression d'être une gamine, de vivre vraiment. Montant dans l'avion, je sentais mon cœur battre, d'excitation et un peu de peur quand même. Je prenais souvent ce moyen de locomotion pour aller voir ma famille à Londres mais à coup sûr, à chaque fois, je stressais d'arriver vivante à destination. M'asseyant en face de toi, on avait une petite table bien sympathique entre nous « Tu veux boire ou manger quelque chose ? » je réfléchissais en posant mon petit sac à main à mes côtés "J'veux bien un croissant et un café court.." en parlant de commandes, le steward passait par là.
Ce voyage allait permettre qu'on se connaisse vraiment, parce qu'on ne pouvait plus jouer de rôles. On allait laisser à Cambridge nos aprioris sur l'un et l'autre, notre fierté mal placée et tous nos soucis. Et ça allait faire que du bien, c'était certain! Une fois dans l'avion, c'est vrai que j'avais toujours cette petite boule au ventre avant le décollage, et pourtant.. Bref, on commandait à manger et à boire, ça allait certainement me faire oublier le fait qu'on allait être à des kilomètres en l'air dans le vide et ça pendant des heures.. « Vous avez entendu la jeune fille. Et pour moi ce sera un verre de whisky » j'aimais pas trop le whisky, le goût et l'odeur ne me plaisait pas beaucoup. Mais je n'allais rien dire, chacun ses goûts, et fort heureusement! « Tu prends souvent l’avion ? Je veux dire … t’as eu l’air un peu anxieuse en montant tout à l’heure » Un sourire apparu sur mes lèvres, tu avais remarqué.. "Je le prend deux à trois fois par an mais.. j'ai toujours le trac avant le décollage et pour l’atterrissage, c'est bizarre mais c'est comme ça.. T'inquiètes pas ça va aller. Tu voyages beaucoup toi?" peut-être que tu le prenais encore plus que moi! Le serveur nous ramenait nos commandes et je lui souriais en guise de remerciement pour attaquer et prendre un bout de croissant dans la bouche en t'écoutant « Si on m’avait dit il y a deux semaines « tu seras dans un avion direction Katmandou avec Maëlys » j’aurais dit « oui, et le père noël existe » » ah ça.... Je souriais, pour te répondre ensuite, bouger la tête de bas en haut. "C'est sûr! Mais il aura fallut que tu me rentres dedans dans c'parking pour qu'on en finisse là..." c'est mignon hein? Ou pas. Mais je te souriais plus franchement, plus sincèrement même. C'était touchant ce que tu disais. "Quand tu dis ça, j'ai l'impression d'être hors de portée, d'être.. un privilège." et ça me faisait plaisir, biensûr. Mais c'était pas le cas.
J'avais l'impression de partir à l'aventure, un peu comme dans Pékin Express, d'ailleurs j'adorais cette émission et si un jour je pouvais le faire réellement, je dirais certainement pas non. Parce que quoi de mieux pour découvrir un pays et ses cultures que d'être logé par l'habitant? L'an dernier avec les cabots, on était partie en voyage avec pour thème Pékin Express, j'avais invité Hardin je me souviens, et ça avait plutôt cool. "En tout cas.. merci. J'adore voyager, t'as proposé à la bonne personne." et j'espérais que tu n'allais pas regretter ton choix dans les heures à venir parce que ce serait trop bête. Tu tentais de me rassurer avant que l'avion ne décolle, en souriant « Tu n’as qu’à te dire que c’est comme dans un manège ou des les montagnes russes et tout ira bien. T’as le droit de te mettre à côté de moi si tu te sens angoissée » c'était adorable, t'étais vraiment pas le même que dans le parking.. Je riais légèrement "Non, ça va aller t'inquiètes." tu avais l'air de voyager souvent toi. « Oui, je voyage souvent. Mon père est ambassadeur alors j’ai l’habitude de l’avion depuis tout petit. Et puis, je rentre souvent à Amsterdam, autant de fois que possible donc je suis plus qu’habitué aux décollages/atterrissages gilets jaunes et masque à oxygène » "Tu viens d'Amsterdam?" on venait donc tous les deux de l'Europe, et j'étais fière de mes origines. Je t'offrais un très fin sourire à tes mots alors "Je suis anglaise.. on était pas si loin que ça enfaite.." comme quoi la coïncidence. Tout comme le fait que l'on se parle aujourd'hui, c'était le destin. « En même temps, si je ne t’étais pas rentré dedans dans ce parking on ne se serait peut-être jamais connu. Donc dans le fond, c’était peut-être une bonne chose » vu comme ça, c'est sûr.. Je ne disais rien, continuant de manger mon croissant tandis que tu avais commandé un croque monsieur. « Mais … tu es hors de portée ! J’ai l’impression de ne pas te comprendre. Alors je sais qu’on ne se connait pas beaucoup mais … je ne sais pas. Tu m’intrigue en fait. Dès la première fois qu’on s’est vu dans ce parking il y a eu un truc qui m’a vraiment intrigué. D’habitude je cerne les gens assez facilement mais toi … pour le coup, oui, t’es vraiment hors de ma portée » tu avais l'air si sincère que ça en devenait troublant. Je te regardais me parler, c'était fou ce que je pouvais faire sur toi alors.. Je souriais bêtement, me sentant conne face à cette situation "C'est la première fois qu'on me dit ça.." et ça me faisait bizarre, vraiment. Tu me tendais ton croque monsieur « Tu veux gouter ? Ils sont excellents ! » allez, pourquoi pas. Je l'attrapais entre mes doigts pour mordre dedans et te le retendre, essuyant un peu ma bouche, je savais pas manger c'est dingue.. "C'est pas mauvais.." mais je préférais mon croissant et mon café, aha. Après quelques secondes de calme, l'avion commençait à bouger, et j'inspirais calmement intérieurement.