Amnésie et panique à bord ! - Bonaventure

Bonaventure te demanda si tu avais des séquelles de ton accident. Tu étais un peu gênée de parler de ton accident, des séquelles que tu avais. Tu n’étais pas le genre à parler de toi, de ce que tu éprouvais. Tu étais beaucoup plus le genre à écouter les autres te confier leurs problèmes que de leur confier les tiens. Tu aimais prendre soin des autres, mais tu ne leur laissais pas le loisir de prendre soin de toi. Avec Bonaventure, c’était la même chose. C’était la première fois ce soir que tu lui parlais de ce que tu ressentais depuis que ton bébé était décédé. Maintenant, il te demandait si tu avais des séquelles physiques de ton accident. L’alcool t’aidait à en parler. C’est pourquoi tu lui en fis part en même temps que tu t’assis devant lui avec ta pizza. « Oui… J’en ai encore quelques-unes. Comme des pertes de mémoire et des sauts d’humeur assez monumentale. C’est dû à mon traumatisme crânien… J’ai aussi souvent des migraines depuis. Et j’ai des douleurs dans le bas du dos parfois… » Tout ça parce qu’un camion avait percuté ta voiture. Tu étais chanceuse parce que toi, tu avais survécu à la différence de Skylar… Tu ne lui parlas toutefois pas de la peur de conduire le soir, des cauchemars que tu faisais. Tu ne voulais pas qu’il te prenne par pitié à cause de tout cela. Il t’avait vu pleurer ton bébé et c’était déjà beaucoup. Puis, il t’offrit de commencé à souffrir d’une overdose de bonbons pétillants. « C’est une meilleure idée. Je suis totalement d’accord avec toi ! » Il ramena alors sur le sujet la soirée qu’ils ont passé chez les Lowell. Tu souris, mais ne peux t’empêcher de passer ta main dans tes cheveux. Tu avais une mèche affreusement plus courtes que les autres. « Disons que si j’avais encore tous mes cheveux ce serait encore mieux. Je vais devoir aller chez la coiffeuse demain, je ne peux pas sortir avec une tête comme ça ! » Et il ramena sur le sujet Fatou. Tu éclatas de rire. Tu ne pouvais pas croire encore qu’il s’était déguisé en femme pour s’introduire dans la soirée. « Tu peux t’assurer qu’elle ne me sortira pas de la tête. » Tu attrapa alors ton portable et lui montra le selfie qu’ils avaient pris ensemble. « C’est vraiment le meilleur selfie du monde ! »

Tu venais d’avouer à Bonaventure que tout n’allait pas comme sur des roulettes pour toi, que ton accident t’avait laissé des séquelles physique autant que moral. Bon, tu avais laissé tomber les morals, mais c’était tout de même un pas vers l’avent pour toi qui n’avait jamais voulu parler de tes séquelles physiques à d’autres personnes que tes thérapeutes. Lorsque ton ami te demanda si tu voulais que tu le masse de temps à autres, tu souris. Tu n’allais pas refuser une telle offre ! C’était sûr que cela pouvait te soulager. « Alors là, je ne te dirai pas non. Et ma thérapeute sera heureuse de voir que j’ai quelqu’un pour m’aider lorsque je n’ai pas de rendez-vous avec elle. » Tu venais d’échapper le fait que tu voyais une thérapeute. Tu espérais qu’il ne répéterait pas cela à tout le monde toute ce que tu venais de lui avouer. Sauf que pour le moment, cette idée ne te passait même pas par la tête. À vrai dire, tu commençais à cuver toute l’alcool que tu avais consommé et tu consommais à ressentir le besoin de dormir. Il te demanda ensuite ce qu’il devait faire pour que tu efface le selfie. Tu lui souris. « Je la conserve, mais je te promets qu’elle restera secrète. J’aime juste conserver les moments heureux sur photo et si je me fis au sourire que l’on a tous les deux sur les lèvres, c’était vraiment un bon moment. » Tu avais toujours peur de tout oublié à cause de ton traumatisme. Tu avais peur de ne conserver que les moments tristes. Tu gardais donc toujours les bons sur photos et tu les imprimais pour les mettre dans des albums. C’était le seul moyen de te rassurer. Tu t’étiras alors, commença à ressentir de la douleur dans ton dos, surtout dût au fait que tu étais fatiguée. « On commence les cours pratique de massage immédiatement ? » Tu lui fis un clin d’œil. Tu voulais lui montrer que sa proposition n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde.

Tu n’avais qu’un souhait et c’était d’aller dormir. La soirée avait été vraiment amusante, mais elle avait aussi été haute en émotion. Tu avais battu ton envie de partir en courant lorsque les lumières s’étaient fermés. Tu avais encore une peur bleue du noir. Tu savais que c’était irrationnel, que tu ne craignais rien une fois toute la lumière partie, mais tu ne le pouvais pas. C’était plus fort que toi. De plus, tu étais maintenant en train de cuver toute la boisson que tu avais bue et tu avais l’estomac plein. C’était le moment idéal pour aller dormir. Sauf que tu ne pouvais tout de même pas jeter Bonaventure. Il avait été si gentil avec toi depuis le début de la soirée. Tu savais que tu pouvais être un fardeau, mais tu étais contente qu’il ait été là. Tu aurais fait une crise d’angoisse à coup sûr s’il n’avait pas été capable de te calmer. Il te demanda alors par quoi commencer pour le massage. Tu souris. C’était le moment où jamais d’aller dans ton lit. De toute manière, c’était l’endroit le plus confortable pour le massage. Il ne pouvait tout de même pas le faire alors que tu étais assise dans ta chaise, c’était au bas du dos que tu avais mal. « Je vais finalement aller mettre mon pyjama et je te le dirai lorsque tu pourras venir me rejoindre pour commencer le massage. » Tu partis donc dans ta chambre, ferma la porte pour te changer en toute intimité. Tu revêtis tes shorts d’Hello Kitty et une camisole aussi d’Hello Kitty. Tu la remontas jusque sous ta poitrine pour te dégager le bas du dos et te coucher à plat ventre sur ton lit. Tu élevas la voix pour qu’il t’entende. « Je suis prête ! » Lorsqu’il arriva, tu fermais déjà les yeux. « Commence et je te dirai comment t’y prendre si ce n’est pas correct. »

Tu n’étais pas ce genre de femme qui se laissait approcher facilement par les hommes. Depuis que Leyhan t’avais laissé tomber alors que tu étais encore à la guerre, que le père de Skylar était partit à la course lorsque tu lui avais annoncé que tu étais enceinte, tu avais un peu de difficulté à faire confiance. Avec Bonaventure, c’était facile. Tu lui faisais confiance depuis que tu le connaissais. Tu lui apportais certaines choses que d’autres ne pouvaient pas lui apporter et vice versa. Il ne lui posait pas trop de question indiscrète et quand il le faisait, c’était doux. Il te comprenait et il ne faisait rien pour te faire peur. C’était pour cela que tu le laissais te faire un massage pour pouvoir te soulager de tes douleurs lombaires. Lorsqu’il mentionna que tes Hello Kitty étaient magnifiques, tu souris et dandina un peu tes fesses pour le taquiner. Tu assumais parfaitement ton côté un peu quétaine. Lorsqu’il te demanda si le massage t’allait, tu étais déjà en train de somnoler. Cela te faisait tellement du bien. « C’est génial. C’est en plein où j’ai mal. » Tu savais que tu devais te payer des séances au spa plus souvent, que la chaleur suivit d’un massage était ce qui était de mieux pour tes douleurs chroniques, mais tu n’avais pas les moyens. Plus le massage avançait, plus tu te mettais à somnoler. C’était rare que tu t’endormes aussi vite. Habituellement, tu tournais de tous les côtés pour essayer de te trouver une position que tu trouvais confortable.

Tu faisais complètement confiance à Bonaventure. Tu savais qu’il ne ferait rien de mal. Tu savais qu’il voulait s’assurer que tu sois bien, que tu ne cèdes pas à la folie à cause du mal que tu ressentais d’avoir perdu ton bébé. Tu n’avais pas voulu qu’il te voit dans cette détresse, mais tu n’avais pas pu faire autrement. Au moins, vous aviez de bons souvenirs de cette soirée, pas juste des mauvais. Alors qu’il te faisait un massage, tu sentais tes muscles se détendre. Il n’avait jamais pris de cours, mais ce qu’il faisait était bien suffisant pour lui donner un répit de ses douleurs. Probablement qu’il faisait les mêmes gestes que tu appliquais sur lui quand tu lui faisais ses massages thérapeutiques. Au bout de quelques minutes, tu n’étais plus capable de résister au sommeil. L’alcool, les émotions et l’heure tardive était un cocktail assez puissant pour t’attirer dans les bras de Morphée. Ce que tu ne savais pas, c’était que Bonaventure s’était aussi endormi à côté de toi. Pendant la nuit, tu te retournas instinctivement vers lui, passa un bras et une jambe en travers du corps de ton ami. Ton instinct avait recherché par lui-même un peu de chaleur masculine.  Vers midi, tu t’éveillas tranquillement. Les rideaux laissaient filtrés un peu de lumière. Lorsque tu ouvris les yeux, tu constatas que tu étais callé contre Bonaventure, ton bras et ta jambe encore en travers son corps. Tu te reculas d’un mouvement sec. Tu n’avais aucun souvenir de la fin de la soirée et tout ce que tu espérais, c’était que vous n’aviez pas couché ensemble. Tu ne pouvais toutefois pas le savoir, tu n’avais aucun souvenir de pourquoi vous étiez dans ton lit, ensemble. « Merde… » Tu avais chuchoté, espérant que ton ami ne t’entende pas.