TIMOTEI † et tu sais quoi ? je viens t'asséner un coup sur la tête.

Timoteï et toi ça n’a jamais été tout beau, tout rose. Vous vous étiez tirés dans les pattes, vous vous étiez aimés, détestés. Tu l’avais trompée, il t’avait haït et voilà que maintenant tu lui foutais encore un coup dans la gueule. Tu étais enceinte et tu comptais bien garder cet enfant et ça, ça ne plaisait pas du tout à Timoteï et tu le sentais. Tu ne comprenais tout de même pas pourquoi il t’en voulait, lui et les enfants ça faisait quinze et ça tu le savais très bien. Tu étais debout derrière son comptoir à boire ton verre d’eau alors qu’il ressemblait à un lion en cage. Tu le regardais déambuler dans la cuisine. Tu ne disais trop rien mais tu cherchais à comprendre. Timoteï se postait en face de toi et il te disait que s’il ne voulait pas d’enfant c’est qu’il n’est encore qu’un étudiant et qu’il n’est pas posé dans sa vie. Il n’a pas tort mais toi ça t’es tombée dessus comme ça. Ce n’était pas un enfant voulu et tu espérais qu’il l’avait compris. Mais aujourd’hui tu étais très heureuse d’avoir ce bébé. Timoteï allait même jusqu’à rajouter que son cœur il ne le donnait pas mais que ça c’était avant. Tu plantais tes prunelles dans les siennes et esquissais un petit sourire. « C’est maintenant que j’aurais dû débarquer dans ta vie pas avant. Tu diras à toute tes prétendantes qu’elles en ont de la chance » Tu lui souriais un peu plus alors qu’il venait te prendre dans ses bras. Tu te laissais aller en soupirant un peu de soulagement. Timoteï allait même jusqu’à rigoler avec toi. L’ambiance se détendait quelque peu et ça faisait du bien quand même. Il semblait vouloir être présent pour toi dans ta grossesse et même par la suite. Et ça te faisait plaisir, tu allais avoir besoin de lui comme tu aurais besoin de tout le monde. Il allait même jusqu’à rajouter que si tu lui coupais ses testicules il pourrait jamais te faire d’enfant. Tu reculais un peu la tête surprise après qu’il ait déposé tes lèvres sur ton front. « Me faire des enfants ? Tu ne vas pas me lâcher alors ? » Ton sourire s’intensifiais et tes bras se resserrait autour de la taille de Tim.

Il était là. Il te regardait. Il ne te souriait pas mais il te regardait. Et ça te faisais du bien, son regard te faisais toujours cet effet étrange que pouvait te faire le regard de Konrad si tu le recroisais. Tout vient des véritables sentiments que tu as eus et que tu as encore pour lui. Tu n’avais pas aimé beaucoup d’homme dans ta vie mais Timoteï en faisait partie. Il pouvait partir au bout du monde et ne revenir que dix ans après complètement changé physiquement ou mentalement tu savais qui il était. Et même, si ce jour où tu l’avais retrouvé dans ce bar, il t’avait snobée, te faisant passer pour une sous-merde face à lui, tu avais besoin de lui et tu avais envie de lui dans ta vie. Enfin bref, peut-être qu’un jour tout redeviendrait comme avant. Mais plus rien ne pourra être comme avant. Tu allais être maman c’était un changement à vie. Tu espérais alors pouvoir reconstruire quelque chose avec lui, peut-être qu’un jour il t’ouvrirait son cœur, peut-être qu’un jour il accepterait tout de toi et serait prêt à recommencer avec toi et peut-être que toi aussi tu serais prête à accepter ses démons et accepter sa vie, à n’être pas la seule et unique fille à qui il tient. Enfin bref, tu te laissais aller dans ses bras. Il déposait ses lèvres sur ton front, après t’avoir dit que toi tu avais une longueur d’avance sur toutes les autres. Tu te ne semblais pas tout comprendre. En fait, tu comprenais tout mais tu ne voulais pas forcément y croire. Timoteï t’ouvrait son cœur c’était tellement impossible à imaginer. Tu ne disais rien et il continuait en disant que tu étais celle qui avait réussi à entrer dans son cœur. Et là tu tiquais légèrement. « Avec Alexys évidemment. » Jalousie quand tu nous tiens. Tu étais obligée de savoir où ils en étaient tous les deux. A vrai dire tu ne devrais même pas t’en préoccuper mais tu savais qu’il était attaché à elle et tu savais aussi que s’il te répondait ça allait te rendre jalouse et tu allais te braquer et te renfermer. Timoteï glissait ses doigts dans ton cou, te disant que jamais il n pourrait t’oublier. Tu relevais ton regard vers lui, déposant une main sur sa joue pour capter ses yeux. « Pourquoi tu me dis tout ça maintenant ? Pourquoi avant tu m’as laissée croire que je n’étais qu’une fille de passage pour toi ? » Tu le regardais, tu avais envie de pleurer parce que tu ne comprenais pas et parce que tu étais heureuse. Tout se mêlait dans ta tête ça devenait un bordel sans nom. Et puis, tu rebaissais doucement ce regard en marmonnant. « Mieux vaut tard que jamais. Tu m’as manqué » Tu te blottissais contre lui laissant échapper quelques larmes. Trop d’émotions dans cette journée, trop de choses, trop d’hormones il fallait que ça sorte.

Timoteï t’étais revenue grandi. C’était un homme. Tu avais laissé un homme un peu enfant totalement perdu dans sa vie et dans ses choix et tu retrouvais un homme sûr de lui et sûr de ce qu’il voulait dans la vie. C’était étrange mais ce n’était pas déplaisant. Le nouveau Timoteï était tout aussi bien que l’ancien si ce n’était mieux. Le nouveau Timoteï te troublait tout autant que l’ancien si ce n’était un peu plus, car il t’ouvrait son cœur. Et pour une fois, c’est toi qui étais sur la défensive. Toi qui ne montrait pas ce que tu ressentais, toi qui restais sur tes gardes. Et pourtant tu avais envie de lui dire que c’était lui, que tu ne voulais que lui. Mais tu n’y arrivais pas, tu l’avais tellement encore l’image d’avant que tu avais du mal à le croire. Et puis, tu étais enceinte et tu savais que ce n’était pas pour Timoteï cette histoire de bébé. C’était vraiment plus grand que lui et tu ne voulais pas lui imposer ça. Mais malgré tout tu le voulais et tu avais besoin de lui. C’est pour ça que le sujet d’Alexys revenait bien vite sur le tapis et Timoteï te rassurais directement en te disant que ce n’était qu’une amie et il venait ajoutait qu’il voulait peut-être faire sa vie à tes côtés et qu’il avait peut-être était qu’un con de te faire croire tout autre chose par le passé. Tu le regardais en souriant. « Oui tu n’étais qu’un con ! » Tu te blottissais contre lui en rigolant légèrement alors qu’il caressait ton dos en te disant que tu lui avais aussi manqué et qu’il n’avait jamais cessé de t’aimer. Il voulait savoir ce qu’il en était, il voulait savoir si tu étais toujours là pour lui ou pas. Tu relevais doucement, ton visage et sans vraiment calculer ce que tu faisais tu venais déposer un léger baiser sur les lèvres de Timoteï. « Moi non plus je n’ai jamais cessé de t’aimer… » Tu baissais doucement ton regard. « Mais on va faire comment ? » Tu regardais ton ventre, glissant deux doigts dessus. Etait-il capable d’accepter cet enfant ? Ou préférait-il t’oublier et te laisser vivre ta vie ?