Un samedi ordinaire?!

Bonaventure avait parlé de problèmes liés au passé de l’enfant parce qu’il avait l’habitude d’entendre ce genre de choses lors de certaines réunions de sa mère -du moins, lorsqu’il était adolescent. Alors naturellement, il avait proposé cette solution mais sans trop se mouiller. Ce n’était jamais évident pour personne de donner ce genre de conseil car il y avait une chance sur deux de se faire méchamment envoyer paitre. Heureusement, Leanne était une personne ouverte et sûrement cela venait du fait qu’elle était elle-même médecin. « Je peux toujours te donner son numéro. Tu as de la chance, elle vient tout juste d’ouvrir son cabinet à Boston donc n’hésite pas à la contacter » lui dit-il en sortant le calepin qui ne le quittait jamais pour y inscrire l’adresse ainsi que le numéro de téléphone professionnel de sa mère. Bonaventure savait que cette dernière ne l’aurait pas écouté s’il lui en avait parlé directement car sa mère partait du principe que les gens devaient faire cette démarche seuls. Il s’agissait toujours d’après ses dires, une façon de commencer la thérapie.

Rapidement, ils revinrent sur le sujet d’origine et il parla de son idée de costume à savoir Sherlock Holmes. Un de ses héros dont il adorait lire et relire les aventures avec celles des personnages de Jules Vernes. Le métisse était passionné par les enquêtes, les énigmes mais aussi par l’aventure. Pas étonnant qu’il s’organise souvent des treks dans les coins les plus hostiles ou magnifiques de la planète et cela malgré sa prothèse. Le sportif et compétiteur n’était jamais loin. « Eh bien juste le temps de me changer. Tu pourrais m’indiquer un vestiaire ? J’ai tout le nécessaire dans mon sac » lui dit-il en montrant son sac de sport qu’il tenait à la main. Oui Bonaventure était un homme prévoyant.

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Un samedi ordinaire?!

« Tu as mon numéro de téléphone il me semble non ? Alors n’hésite pas, ça me ferait vraiment plaisir d’avoir des nouvelles de ta nièce mais même de toi. On pourrait peut-être prendre un verre enfin…quelque chose de non alcoolisé » lui dit-il avec un sourire amusé en faisant référence à sa grossesse avancée. Cela l’arrangeait bien étant donné qu’il ne buvait pas d’alcool non plus. Bonaventure était musulman pratiquant depuis des années maintenant et il avait du coup, quelques interdictions dans sa vie quotidienne notamment au sujet de l’alcool. Cela ne lui posait aucun problème, il n’avait guère apprécié le goût brulant de ce genre de liquide. Oh il lui était déjà arrivé de faire quelques entorses à ce principe de vie mais c’était des moments si rares que son imam lui pardonnait bien volontiers.

Le sujet de son personnage et de son déguisement fut le prochain sujet et fidèle à lui-même, Bonaventure ne se rendit pas compte des avances subtiles de Leanne. Il faut dire pour sa défense que les femmes n’étaient guère enthousiastes avec lui. Il était bien trop calme, gentil et vieux jeu pour intéresser une quelconque femme. « Oh mais avec plaisir. Tu pourras me dire si je ne suis pas trop ridicule. Avec ma taille, je trouve pas souvent des costumes bien ajustés » rigola-t-il. D’ailleurs, sa chemise de costume lui serrait tellement que ses muscles ressortaient bien trop. Cela ne devait pas rendre la chose séduisante songea-t-il avec naïveté. « Je te suis donc ? »

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Un samedi ordinaire?!

Après qu'il m'ait donné le numéro du cabinet de sa mère afin que je la contacte pour Millie, il vint me demander si j'avais bien son numéro et de ne pas hésiter à l'appeler pour lui donner des nouvelles de la petite ou même de moi avant de venir me proposer d'aller prendre un verre un jour tous les deux. J'adorerais le découvrir en dehors de l'hôpital et de ses moments où il fait rire les enfants malades mais pas que puisque c'est tout le service au final qui rit aux éclats à son passage. Alors je vins lui répondre.

Oui il me semble que je l'ai, tout en vérifiant dans mon portable avant de reprendre. Je n'hésiterais pas à te donner de nos nouvelles alors. Et je ne suis pas contre te connaitre en dehors de l'hôpital, tu serais libre quand ?

Puis une fois revenu au sujet du jour qui allait nous intéresser un peu plus, il me fit savoir qu'il devait se changer avant d'aller voir les enfants. Et je décide de lui faire quelques gentilles avances vu qu'en ce moment j'aime bien tenter ne pouvant guère avoir une vie sexuelle considérée comme normale vu le bébé dans mon ventre. Je pouvais voir sur le visage de Bona qu'il semblait amusé par cela puisqu'il ne refusa pas avant de me faire savoir qu'il me suivait jusqu'aux vestiaires. Alors je vins lui répondre, le taquinant un peu.

Oh mais avec plaisir pour te dire si cela te va ou non mais je suis sure que malgré ta taille, le costume t'ira comme un gant. Je regarde un peu autour de nous car parfois mes charmantes collègues ont les yeux un peu partout et la langue bien pendue, elles pourraient aller jacasser que je vais m'enfermer dans les vestiaires avec un intervenant bénévole, ce qui était un peu le cas au fond mais pour ne rien faire de mal, avant de reprendre tout en lui ouvrant la porte. Oui allons y avant que les commères ne nous voient entrer dans les vestiaires, elles pourraient s'imaginer des choses.

Loin de moi cette idée mais au fond c'était loin d'être une idée déplaisante car je sais reconnaitre les beaux garçons et étant légèrement en manque de sexe, je pourrais en venir à lui sauter dessus, même si je vais me retenir afin de ne pas le choquer. Je lui ouvre donc la porte et nous voilà à l'intérieur où il commence à partir poser ses affaires sur un banc pour venir mettre son costume, il ne faudrait pas trainer non plus. Je ferme donc la porte et vint me positionner dans un coin à l'écart, sans perdre une miette du spectacle qu'il va m'offrir mais sans non plus le gêner.

Leanne venait de lui proposer un rendez-vous et aussitôt, il lui sourit. « Je peux être libre mardi soir ? Vers 19 heures ? On pourrait peut-être se faire un restau ou mieux, je pourrais te cuisiner quelque chose ? J’adore faire à manger, cela ne me dérangerait pas ! Mes colocataires ne seront pas là donc si tu veux, tu peux amener ta nièce, ça me ferait plaisir de la rencontrer » lui répondit-il avec grand plaisir. Bonaventure était un être sociable par excellence et il n’hésitait jamais à retrouver ses amis pour des soirées amusantes voire totalement délurées. Bon, pour le coup, il allait devoir revoir ses plans car hors de question que de lui faire courir le moindre risque surtout que cela devait être épuisant d’être enceinte. Epuisant mais merveilleux.  

« On va bien voir, je n’ai pas eu le temps de l’essayer. A l’origine, il devait me servir dans une soirée roleplay. Je ne sais pas si tu connais mais grosso modo, c’est une soirée spéciale où l’on se retrouve sur une thématique. On y incarne un personnage et selon ce dernier, on a plus ou moins un rôle à tenir. Je devais jouer les Sherlock Holmes dans le cadre d’un meurtre dans un manoir. Je suis féru d’enquête criminelle »lui avoua-t-il. Oui, le métisse était un geek et il le revendiquait haut et fort. Il était passionné par tout ce qui était jeu -à croire qu’il avait le complexe de Peter Pan. Leanne allait le prendre pour un fou s’il continuait sur sa lancée mais tant pis, il n’allait pas mentir sur ses passions. « Je vois que les hôpitaux sont fidèles à leur réputation concernant les commérages »rigola-t-il en entrant avec elle dans le vestiaire pour mieux se diriger vers un banc afin d’y déposer son sac. Puis, il commença par enlever sa veste et son polo. Torse nu, il commença à s’attaquer à la ceinture de son pantalon quand il remarqua le regard de Leanne sur lui. C’était étrange de se déshabiller devant un regard féminin surtout que cela faisait longtemps que cela ne lui était pas arrivé. Mais poussé par une force invisible, il soutint ce regard et commença à déboutonner son pantalon.

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Un samedi ordinaire?!

« Tu m’en vois heureux dans ce cas ! Je t’enverrais l’adresse par sms » lui répondit-il avec un sourire aussi charmant que chaleureux. Leanne ne pouvait pas lui faire plus plaisir qu’à cet instant précis en acceptant son invitation. Il adorait recevoir et cuisiner pour quelqu’un d’autre que lui. C’était une de ses passions et si son désir de justice et de vérité n’était pas aussi fort, sûrement se serait-il tourné vers le monde de la cuisine. « Tu as des allergies ? Ou y-a-t-il des choses que tu ne peux pas manger à cause de ta grossesse ? »s’enquit-il afin de ne pas faire de bourde mais surtout par souci de l’autre. Il n’était pas Quincy pour rien.

Les deux jeunes gens continuèrent de deviser jusqu’aux vestiaires où elle le fit entrer rapidement. Leanne semblait craindre les ragots. Pour sa part, il n’y avait aucun risque car depuis son amputation, les femmes avaient du mal à se protéger dans une relation avec lui. C’était toujours génial au départ : il faisait des rencontres puis, quand le moment était venu d’être intimes, elles changeaient d’avis. Le métisse en avait pris son partie et depuis, il s’était figuré qu’être célibataire était la meilleure chose à faire. Malheureusement, allez dire cela à son cœur qui se désespérait de trouver l’amour, le vrai, un jour. Est-ce par défi qu’il ne se retourna pas alors qu’il venait de surprendre son regard sur lui ? Est-ce qu’il mettait Leanne au défi de le regarder se déshabiller, de voir sa prothèse, qu’elle comprenne qu’il n’était pas tout à fait normal ? Peut-être. Bonaventure en avait assez de douter constamment de lui, de douter de sa virilité. Malgré sa jambe en moins, il restait un homme sportif dans l’âme. Il n’avait pas baissé les bras, il avait continué à prendre soin de son corps, affichant ainsi une musculature attirante. Les boutons cédèrent sous ses doigts et il fit glisser son pantalon après avoir enlevé ses chaussures, le long de ses jambes. Voilà, il n’était plus qu’en chaussette et boxer sous son regard. Au bout d’un moment, il ne tint plus, se retournant. Il ne voulait pas lire de compassion ou de pitié dans son regard. Lui, ce qu’il voulait à ce moment précis, c’était être un homme aux yeux d’une femme. Décidément, il n’avait plus toute sa tête ces derniers temps ! Focus se sermonna-t-il intérieurement. Les enfants avaient besoin de lui.

Un samedi ordinaire?!

Bonaventure ne comprenait pas son comportement actuel. Cela ne lui ressemblait pas de jouer les séducteurs de bac à sable mais ces dernières semaines, il avait ressenti le besoin de faire la paix avec son corps et il comprenait que cela passait par le fait de s’accepter et d’être désiré par le sexe opposé. C’était complétement contraire à sa façon de voir la vie. Lui, il avait besoin de sentiments, de connaitre la personne, de se sentir en phase pour pouvoir envisager l’acte sexuel. Le sexe pour le sexe ne le satisfaisait jamais. Il le savait comment ? Parce qu’il avait eu des relations de cet ordre en trois ans. Rien de bien transcendant, souvent pour oublier sa peine et taire sa colère.

Là, le regard de Leanne l’avait troublé, comme pris au piège. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle l’observe et encore moins à ressentir ce frisson, cette envie. On disait souvent de lui qu’il était du genre coincé, à trop réfléchir au lieu d’agir. Pour le coup, il ne réfléchissait plus ou alors plus avec le même cerveau car il se vit enlever les chaussettes, restant là en attendant quoi ? Qu’elle se rapproche ? Qu’elle lui saute dessus ? Cette femme était enceinte par Allah. Le métisse entendit le verrou de la porte des vestiaires et en ressentit un sentiment de fierté. « Sexy ? Tu me trouves réellement sexy ? »lui demanda-t-il en tournant sa tête vers elle, uniquement habillé de son boxer noir. Sa prothèse n’en était que plus visible puisqu’aucune barrière de vêtement ne la dissimulait au regard de Leanne. Cette dernière enleva sa blouse et il se rapprocha d’elle, la faisant lentement reculer contre les casiers. « Ce n’est pas dans mes habitudes de tenter les femmes mais je dois reconnaitre que lorsque j’ai surpris ton regard sur moi, j’ai eu envie que tu ne vois que moi parce que tu es une femme vraiment séduisante Leanne » lui avoua-t-il en tendant son bras de sorte que sa main vint se plaquer à côté de sa tête, contre l’une des portes d’un casier. Son regard bleu se posa sur elle, chargé à la fois de désir mais d’une certaine vulnérabilité.

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Un samedi ordinaire?!

Une fois tous les rentrés dans les vestiaires, je le laisse donc commencer à se déshabiller en décidant de me glisser dans un coin de la pièce pour ne pas venir le déranger mais je ne pus m'empêcher de jeter un oeil sur ce splendide spectacle qui s'offre à moi. Après tout, je reste une femme qui n'a plus de vie sexuelle depuis le début de sa grossesse et où toute situation se révèle comme un moment d'excitation au fond de moi. D'ailleurs, depuis que les hormones viennent me travailler, je ne me reconnais pas, j'ai souvent envie de coucher pour assouvir mes besoins primaires dirons nous alors que je suis loin d'être ce genre de filles d'ordinaire. Mais je dois reconnaitre que de voir Bona se déshabiller sous mes yeux pour terminer en boxer, cela vint me troubler au plus haut point. Si bien que machinalement je partis fermer la porte des vestiaires, histoire qu'on ne soit pas surpris dans ce que nous nous apprêtions à faire. Puis je vins surprendre le regard de Bona qui semblait attendre que je vienne vers lui. Me donnait il le feu vert pour que je lui saute dessus ? Etait il prêt à se faire une femme enceinte ? Sans réfléchir et attirée par ce corps et ses yeux bleus qui m'attire, je me rapproche de lui en venant lui faire savoir qu'il faisait un excellent tentateur mais surtout qu'il était sexy, ce qui vint le surprendre. Sans doute avait il peur que sa prothèse me rebute mais je ne prête pas attention à cette dernière, ce qui m'a le plus attirée vers lui sont ses yeux d'un bleu profond et ce torse de sportif qui ne demande qu'à attirer les filles comme un aimant. Mais je n'eus pas le temps de lui répondre qu'il vint me faire reculer vers les casiers, ou plutôt me plaquer contre les casiers et il vint me faire savoir que ce n'était pas son genre de tenter les femmes mais qu'il devait reconnaitre que j'étais séduisante. Alors je vins lui répondre, ne quittant pas ce regard bleu.

Evidemment que tu es sexy, quelle question. Ton corps et tes yeux m'attire comme un aimant vers toi. Je garde mes yeux dans les siens avant de poursuivre. Je dois t'avouer que c'est une première pour moi de faire l'amour dans les vestiaires et enceinte mais c'est terriblement excitant.

Je pouvais sentir dans son regard qu'il me désirait alors ayant un chemisier, je décide de commencer à venir le déboutonner afin de me retrouver en soutien gorge face à lui. Si on m'avait dit que j'allais faire l'amour aujourd'hui dans les vestiaires avec un ami, j'aurai ri mais au final j'en ai envie, je sens au fond de moi que j'ai envie que Bona me fasse monter au septième ciel et qu'on prenne du plaisir tous les deux. Après tout, nous sommes célibataires tous les deux, on ne fait rien de mal. Je garde mon regard bleu dans le sien tout en venant caresser son torse afin de lui montrer tout le désir qui monte en moi.