she will never walk away (harska)

J'étais sortie de l'hôpital depuis presque une semaine déjà et ce soir n'était pas ma première soirée depuis mon overdose. N'allez pas croire que je n'ai pas compris la leçon, loin de moi de retenter ma chance auprès de la faucheuse. Non, je sortais sans faire de frasque. Je buvais un verre avec des amis, ni plus, ni moins. La première soirée, je l'avais passé avec Alexander. C'était une soirée Star Wars organisée par les Winthrops. Autant dire qu'on s'était bien amusé et j'avais passé un bon moment. Je m'étais rendu compte que j'avais réellement besoin de monde autour de moi pour ne pas déraper et me sentir bien. Comme quoi, j'avais eu tout faux depuis le début. Alors ce soir, c'était de nouveau sortie en ville avec des amis clean, on avait fini par se poser à une table dans un bar emplit de monde. On discutait et on riait, puis, je buvais ma bière tranquillement sans même penser à vouloir plus. J'me sentais vraiment bien pour le coup. Enfin, tout allait bien. « Tu crois qu'on parlait plus avant toi et moi ? » J'haussais les sourcils en regardant Hardin qui venait de s'asseoir juste à côté de moi. Nous nous étions croisés en début de soirée, il avait pris de mes nouvelles puis j'étais partie dans mon coin. Je ne savais pas trop comment me comporter avec lui, c'était bizarre de le revoir parmi nous, il réveillait ma confusion à son égard. « Non parce que là... Whooo ! » Je n'avais pas vraiment le temps d'en placer une, il était complètement ivre. Je regardais mes amis d'un air désolé avant de regarder Hardin à nouveau. « On a l'air de vrais étrangers ! » Il n'avait pas tort, mais en même temps... « On n'a jamais vraiment prit le temps de parler... » Soit on baisait, soit on se criait dessus. Je me redressais un peu, essayant de prendre un peu de distance, mais approchant mon visage du sien parce que je n'avais pas envie de tout le monde assiste à cela. « Tu me fais quoi là ? »

Tout allait bien jusqu'à ce qu'Hardin Allister décide de pointer le bout de son nez. Enfin, non. Je ne vais pas dire que je me sentais mal de l'avoir à mes côtés ou autres, mais ça restait quand même LE moment gênant de la soirée. Vous savez quand vous avez votre "ex" qui débarque bourré pour te demander pourquoi vous en étiez arrivé là tous les deux ? Et bien c'était un peu la même chose que j'étais en train de vive avec Hardin. Il venait de se manifester alors que j'étais avec des amis et je n'avais pas envie qu'il me fasse une scène devant eux. « Pourquoi tu parles comme ça? » J'hausse les sourcils en le regardant alors que son visage était vraiment proche du mien. Je devais avouer qu'il était mignon dans cet état d'ébriété, il avait l'air plus jeune et moins sérieux et cela faisait du bien de voir un Hardin plus... Joyeux. Mais, ce fut de courte durée puisqu'il se leva bien vite en fourrant ses mains dans ses poches. « Allez, j'vais me rentrer! C'était cool de te.. » Ma bouche est entre ouverte, je ne sais pas trop quoi faire ou dire pour le coup. « Aaah les voilà ! » s'exclame-t-il avant de sortir ses clés de voiture et de tourner les talons en direction de l’extérieur. Euh, on s'appelle, on s'fait une bouffe ? Je plissais mes yeux en regardant mes amis, « Désolée... » m'excusais-je avant d'attraper mon manteau et mon sac à main pour sortir à mon tour à l’extérieur. Je m'approchais alors d'Hardin qui semblait galérer un peu. Je lui arrachais ses clés des mains pour les cacher dans mon dos. « Tu ne crois quand même pas que j'vais te laisser rentrer dans cet état ! » Perso, j'l'avais fait bien des coups, mais j'avais aussi fait deux comas.

Hardin venait de débarquer en mode complètement bourré, commençant à me sortir des trucs bizarres devant mes amis. J'étais assez gênée pour le coup. C'était toujours étrange d'avoir Hardin à mes côtés parce qu'à chaque fois, je ne faisais que repenser à cette phrase horrible qu'il m'avait dite pendant le summer camp. Il m'avait détruite en une phrase. Et, même si la dernière fois ça c'était pas trop mal passé, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser au mal qu'il m'avait fait. Puis, il y avait aussi le fait que j'avais toujours Alex qui me tournait autour et les deux s’appréciaient guère. Néanmoins, il était complètement bourré et il était hors de question que je le laisse rentrer dans cet état, enfin, que je le laisse conduire dans cet état. Je ne voulais pas le retrouver dans un lit d’hôpital, hors de question. Du coup, je m'étais approchée de lui et j'avais volé ses clés de voiture. « Hm.. oui ? Tu veux me ramener peut être? » J'esquissais un sourire en le voyant rire. « C'est ce que je compte faire... » m'exclamais-je en le regardant. Je n'allais pas changer d'avis de toute façon, il n'avait pas le choix. Je crois qu'il était en fait trop bourré pour se poser des questions parce qu'il se mit à marcher, cherchant apparemment sa voiture. « Pas celle là.. ni celle ci, non pas elle.. non plus, non plus.. ah! voilà ! » Il me faisait tellement rire en réalité. Il semblait plus décontracté dans cet état et franchement, ça faisait du bien à voir, c'était agréable. « Tu es sûr de toi ? » lui demandais-je en me moquant gentiment. Je déverrouillais donc la voiture. Il s'installait et je faisais de même, derrière le volant. Cela faisait du bien de retrouver une voiture. Je n'avais plus la mienne à cause de mes problèmes financiers et une voiture, ça change une vie. « J'aurais pu conduire, avoir un accident et.. crever ! Tu sais ça arrive vite, et pleeeins de fois pas jour dans l'monde ! On conduit.. et paf! On crève, c'est.. dégueulasse » Ma bouche était ouverte et je devais être blanche comme un mort désormais. Pourquoi il me dit des choses aussi horribles ? Je ne voulais pas que ce genre de chose arrive, je voulais qu'il reste parmi nous. « Tu t'en serais foutu non? Si j'étais mort dans un accident de voiture? » De mieux en mieux. J'étais vraiment surprise de voir Hardin aussi vulnérable. « Tu es fou... Si j'en avais rien à faire, je ne te raccompagnerais pas chez toi... » Jamais je ne voudrais sa mort. Personne ne mérite de mourir. « Pourquoi tu me dis ça ? »

J'étais vraiment surprise par les propos d'Hardin. Je ne m'attendais pas à le voir comme ça, tout comme je ne m'étais pas attendu à le voir arriver à ma table. J'avais tout naturellement décidé de le raccompagner chez lui, en utilisant sa propre voiture. Cela faisait un petit moment que je n'avais pas conduit, mais comment on dit, ça ne s'oublie pas ! Nous avions donc rapidement pris place sur les sièges avant et Hardin me sortait des choses bizarres. Pourquoi je devrais m'en foutre s'il mourrait ? J'avais eu des sentiments sincères pour lui. Cet homme m'avait chamboulé, il m'avait rendu guimauve et non, je ne pourrais jamais oublier l'impacte qu'il a eu sur moi. J'essayais d'avoir quelques explications, mais malheureusement, cela ne fonctionnait pas. « Laisse tomber, c'était juste une question comme ça » Je fronçais les sourcils en le regardant. Il allumait une cigarette avant de me regarder à nouveau alors que j'étais comme en état de choc. « Ramène moi chez moi, s'il te plait » Je tournais la clé dans le contact et je ne mettais en marche rapidement vers son appartement. « Tu habites où maintenant ? » lui demandais-je, brisant l’atmosphère devenue lourde. J'essayais de faire attention à sa voiture, j'voudrais pas qu'il m'en veuille pour ça, par contre, j'étais certaine que la suite n'allait pas lui plaire. « Hardin, il s'est passé quoi en Russie ? » Il n'était plus le même et son comportement lunatique de ce soir n'était pas anodin, j'en étais certaine.

J'étais carrément lunatique ce soir, et ce n'était pas seulement à cause de l'alcool. De toute façon, j'avais l'impression que plus ça allait, plus je me sentais mieux et je ressentais moins les effets de l'alcool. C'est étrange comment tout ça est psychologique, comment on peut retomber en quelques secondes, quelques minutes. Enfin bon, Alaska avait prit le volant et cela montrait bien que j'avais quand même pas toute ma tête, parce que rares sont les personnes que je laisse conduire ma voiture.. Bref, j'avais pas la tête à penser à ça et je voulais juste rentrer chez moi là tout de suite. Alors je le lui demandais, tout simplement, et elle me demandait où je vivais à présent. « Toujours au même endroit. » répondis-je simplement. Rien n'avait changé, rien n'avait changé ici à part moi. Moi, qui ne voyait tellement plus les choses de la même manière. Puis après un silence, elle me demandait ce qu'il s'était passé en Russie. Je restais silencieux, les yeux dans le vide.  « J'suis parti en Russie pour enterrer mon père. » dis-je doucement, tirant sur ma cigarette. Je sais pas pourquoi j'parlais de ça. C'était sorti comme ça, et de toute façon, j'pouvais plus en faire un secret d'état. Et malgré tout, elle me connaissait parfaitement bien, alors à quoi bon nier que j'allais mal?

La situation était étrange. Fréquenter Hardin n'était plus dans mes habitudes, surtout depuis que j'étais tombée amoureuse d'Alexander. Alors voir le jeune homme débarquer à ma table alors que j'étais en train de boire un verre avec des amis était vraiment bizarre à vivre comme situation. Pourquoi il était dans cet état ? J'en avais aucune idée, mais je comptais bien le savoir. Je l'avais suivi rapidement, prenant mes affaires avec moi. Il était hors de question que je le laisse conduire dans cet état d'ébriété. Il était ivre mort et il sortait ses clés de voiture sous mon nez. Tellement ivre qu'il me laissa prendre le volant de sa voiture. Je lui demandais où il habitait, après tout, il aurait pu rendre son appartement pendant qu'il était en Russie. « Toujours au même endroit. » Bon, très bien. Je prenais donc la route vers son appartement. J'crois que c'est la première fois que je conduis une aussi grosse voiture, j'me sens ridicule et en plus de ça, j'ai juste trop peur de faire une rayure. J'étais quand même intriguée par son état et ma curiosité était trop grande pour qu'il échappe à mon flot de question habituelle. « J'suis parti en Russie pour enterrer mon père. » Oh mon dieu. C'était encore plus bizarre pour le coup. J'essayais de le regarder, mais je ne pouvais pas vraiment quitter la route des yeux. « Je suis désolée... » Je savais à quel point il aimait son père. « Pourquoi tu n'en as pas parlé ? » J'parlais pas forcément de moi hein. Mais quelque chose me disait qu'il en avait parlé à personne autour de lui.