i'm always gonna be there (alaska)

Ma soeur n’allait pas bien, et ça s’était un fait. La voir si frêle et fragile sur ce lit d’hôpital me donnait la nausée. Je ne pouvais même pas imaginer ce qu’elle était entrain de vivre. J’aimerai lui venir en aide, être là pour elle, mais je ne sais pas comment. C’était pas Briony. Je ne connaissais quasiment rien d’Alaska, de son passé, de l’enfance qu’elle a eu. Pour moi, c’était tout flou, et donc je ne savais pas quoi lui dire pour lui remonter le moral, que tout ira bien. Sur ce coup-ci, j’étais aussi perdue qu’elle. Je voulais la voir sourire. Ce ne serait pas le cas aujourd’hui, pas avec ce qu’elle venait de me confier. Une nouvelle fois, je passais mes bras autour de ma soeur, lui caressant l’arrière de la tête. « Je sais ce que c’est. Je suis là. Je vais pas te laisser partir. On va s’en sortir. » Lui chuchotais-je. Mon coeur était entrain de tomber en morceau. Je devais, cependant, rester forte pour Alaska.

Je ne lui avais jamais parlé de moi ? Elle l'avait fait elle pourtant. Peut-être que je devais lui dire que j'avais des parents horribles. Enfin, elle le savait pour notre père... mais ma mère, c'était quelque chose elle aussi ! J'avais été une enfant battue, une enfant détestée, une petite amie "agréable". J'avais un gros manque d'affection malgré mes airs de clown populaires. J'étais seule, atrocement seule. J'avais trouvé en Alex un alter ego, une personne qui avait vécu les mêmes choses que moi, avec qui je pourrais partager des choses, mais, j'étais toujours cette petite amie "agréable". Celle pour qui on s'attache, mais on ne ressent rien. J'étais perdue, j'avais l'impression que ma vie ne menait à rien et je me détestais tellement ses derniers temps... « Je sais ce que c’est. Je suis là. Je vais pas te laisser partir. On va s’en sortir. » Je me blottissais contre ma sœur, me concentrant sur sa caresse pour me calmer. « Tu vas pouvoir m’élire la sœur la plus sentimentale au monde ! » m'exclamais-je en riant un peu, essayant de détendre l’atmosphère.

Peut-être qu’il faudrait qu’on se prenne un après-midi, ma soeur et moi pour qu’on s’ouvre à l’autre. Je ne voulais pas connaître tous ses secrets, j’aimerai tout simplement en apprendre un peu plus sur Alaska, sur l’enfance qu’elle a vécu, comment était sa mère, des choses qui feraient que je pourrais mieux la comprendre. Je lui avais un peu parlé de moi, mais pas beaucoup, toujours que ceux que je voulais lui dire. J’étais ainsi, sélective sur ce que je dévoilais au monde. Je n’ai jamais eu quelqu’un avec qui partager ma douleur, et peut-être qu’il était temps que je le fasse, même si ce n’était pas facile. Il fallait parfois sortir de sa carapace, sinon, on serait malheureux à jamais. Je continuais de tenir ma soeur dans les bras, essayant de lui donner des ondes positives. « Heureusement que j’aime les personnes sentimentales alors ! » L’entendre rire était la meilleure chose de l’après-midi. Je voulais tout simplement qu’Alaska soit heureuse.