Sois ma Denitsa et je serais ton Christian. PV.

Merde, il ne s’était pas réveillé ce matin ! La nuit avait été courte si bien qu’il avait complétement zappé de mettre son réveil. Heureusement Matthew avait pris le relai pour le réveiller mais le temps de préparer ses sœurs et son petit frère pour l’école, tout le beau monde était en retard. Paris s’en voulait, d’habitude il était beaucoup plus responsable mais voilà, il commençait à fatiguer au bout d’un mois. « Je sais je suis en retard » s’excusa-t-il à sa manière vis-à-vis de sa partenaire de danse adorée. « Tu sais que tu es la plus belle des danseuses ? »la flatta-t-il pour qu’elle oublie qu’il était en retard. Paris s’approcha d’elle et déposa un baiser sur sa joue avant de foncer au fond de la salle de danse pour déposer son sac et se changer. Il n’avait pas le temps de passer par les vestiaires et puis, il n’était franchement pas pudique pour un sou –normal pour un stripteaseur qui se voulait incognito. « Tu veux qu’on fasse quelle danse aujourd’hui ? Au fait, je ne sais pas si tu as entendu, il y a un concours régional dans trois semaines. Cela te tente qu’on y participe ? Il faut poser sa candidature au max le huit décembre » lui proposa Paris tandis qu’il enfilait un pantalon de jogging pour être bien plus à l’aise dans ses mouvements. Il resta torse nu, plus simple pour danser selon lui –c’est surtout qu’il venait de se rendre compte qu’il avait oublié son T-shirt.

Les nuits précédentes n'avaient pas été faciles. Les pérégrinations d'un tueur en série hantaient les nuits de la jeune interne. Zoïa avait beau être de glace, ce genre d'affaires l'obsédait plus que de raison, et le quotidien avait du mal à refaire surface. Quoi de mieux alors qu'un peu de danse? En compagnie de Paris, c'était encore mieux. Avec le Dunster, l'entente avait été immédiate, parfaite. C'était suffisamment rare pour le souligner. Le garçon apportait dans la vie de la Taciturne une dose de lumière et d'entrain ainsi qu'une bonne dose de courage, elle ne savait pas grand chose de lui mais c'est ce qu'elle percevait de sa personne. La Rousse avait revêtu un legging noir et un croc-top rouge ainsi que des escarpins. Danse de salon oblige. « Toi tu sais trouver les arguments pour faire oublier ton retard! » se moque l'Incendiaire narquoise tout en observant son acolyte se changer. Rien de mal à se rincer un peu l'oeil au passage. « Mais j'admire ta lucidité. » ajoute-t-elle avec un sourire aux lèvres. Si on peut s'envoyer des fleurs au passage. Paris lui fait ensuite part d'un concours qui se déroulera bientôt. Ils aiment se lancer en compétition de temps à autre. « Pourquoi pas? Ça peut être fun! » Et puis danser avec lui était toujours un plaisir, un exutoire. « Je suis partante pour une rumba. » Une danse lascive, sensuelle, et douce, de quoi se réveiller doucement. « Autant que je profite un peu. » provoque-t-elle en posant une main sur le torse du jeune homme et en riant doucement. « Partant? » dit-elle en attrapant sa main et en tournant sur elle-même avant de se retrouver face à lui.

Un sourire amusé étira ses lèvres. Zoïa n’était pas le moins du monde dupe de son manège. « Que veux-tu, je commence à te connaitre » rétorqua-t-il en lui faisant un clin d’œil pour mieux rigoler de sa répartie. Sa partenaire était unique en son genre et c’était tout ce qu’il appréciait chez elle. Au moins, on ne pouvait s’ennuyer auprès d’elle et il devait bien le reconnaitre, leur alchimie en danse était exceptionnelle. Paris alla se changer, sentant bien le regard de la demoiselle sur lui mais cela ne le gênait pas. Zoïa le voyait à moitié nu tellement souvent que c’était limite une aberration lorsqu’il était complétement habillé devant elle. « Mais profite car je suis loin d’être le dernier à ne pas profiter de tes courbes généreuses ma danseuse » répondit-il en s’approchant d’elle pour mieux placer une de ses mains au creux de ses reins. « Je suis toujours partant pour une rumba. Tu sais qu’avec le Paso doble, c’est une de mes danses préférées » lui dit-il alors qu’elle tournait sur elle-même. Paris l’attira à nouveau à lui, roulant des hanches dans un pas typique de la rumba. « Tu as une idée de musique ? Pour le concours, je passerai déposer un dossier ce soir après mon dernier cours » lui dit-il tandis qu’il l’entrainait dans une suite de pas pour s’échauffer. Zoïa était une magnifique danseuse mais au-delà de ça, elle était une partenaire idéale. Les deux semblaient s’être bien trouvés, il fallait le reconnaitre. « Tu sais que je ne ressors jamais indemne d’une rumba avec toi ? » s’amusa-t-il à flirter avec elle comme à son habitude.

C'est tout à fait le genre de relation qu'elle appréciait. Drôle, légère, sans prise de tête. Complice aussi. Il y a des relations qu'on n'explique pas, qui fonctionnent tout de suite, et c'était le cas de son duo de danse. Un sourire trône sur ses lèvres alors que son partenaire avoue sa faute. « Tu es plutôt doué en manipulation. » avoue-t-elle légère alors qu'il projette déjà les préparatifs du futur concours auquel elle a accepté de participer. « Tu as bon goût, c'est pour ça que tu es mon partenaire. » La Belle amorce quelques pas de paso aux paroles de Paris, ne pouvant s'empêcher d'accompagner les mots par des gestes. Elle change aussitôt de danse en plaquant son corps à celui de son Partenaire. « J'aime aussi particulièrement le tango, la tension qui l'accompagne. » Toutes les danses étaient belles de toute manière, il était difficile de choisir. Les sept années de pratique universitaire rendaient difficiles un choix en la matière. « Je n'ai pas spécialement d'idées non, je ne sais même pas ce qui se fait dernièrement, je te laisse choisir, je suis certaine que tu seras plus doué. » admet la Rousse en haussant les épaules. De passer ses journées dans les sous-sols ou les soirées complètement ivre n'aide pas à mémoriser les derniers morceaux en vogue pour un concours. A moins de rester sur des choses plus classiques, mais ce n'était pas vraiment leur genre. Il flirtait et elle aimait ça, cette légèreté, parce qu'elle n'appelait rien d'autre que le partage d'un bon moment. « Et moi donc. » rétorque les billes délavées en se relevant sur celles du Jaune. « Mais viens donc t'échauffer! Avec la tête que tu as, vaut mieux! T'as fait des folies cette nuit ou quoi? » Un sourire narquois habille les traits de la Demoiselle. Parce qu'elle a bien repéré son visage tiré et fatigué, et que c'est sa manière à elle de s'en inquiéter. Singulière, certes.

« Moi, manipulateur ? Voyons ma belle Zoïa, danseuse de mon cœur ! Je suis…Vexé ! » répondit Paris, la main sur le cœur en jouant la comédie de l’homme dont l’égo venait d’en prendre un coup. Il était plutôt mort de rire et cela se voyait rien qu’au pétillement de malice qui illuminait son regard. Il ne put s’empêcher d’éclater de rire à sa remarque suivante. « Voilà ce que j’aime chez toi, ta modestie à toute épreuve » rétorqua-t-il alors qu’elle amorçait quelques pas de paso qu’il s’empressa de suivre avec l’aisance d’un homme habitué à danser avec la même partenaire depuis très longtemps. « Oui et on sait combien tu aimes que je te domine dans cette danse n’est-ce pas » la taquina-t-il tandis qu’il prenait le cadre en posant sa main un peu en dessous de ses omoplates pour mieux entamer une caminata, marche parallèle ou croisée en tango. « Je te propose la chanson de Joe Cocker : you can leave your hat on » murmura-t-il à son oreille avant de la faire tourner pour mieux la ramener contre lui. Zoïa et lui aimaient flirter ensemble même s’ils savaient tous les deux que cela n’irait jamais forcément plus loin. Il y avait trop de risque et aux yeux de Paris, leur partenariat de danse prévalait sur toute coucherie. « Dis tout de suite que j’ai une tête de déterré » grogna-t-il en secouant la tête. « J’ai fini le boulot un peu plus tard que prévu et du coup, j’ai eu une courte nuit… J’aurais préféré partager tes draps cette nuit, au moins, j’aurais été fatigué pour quelque chose »plaisanta le jeune homme, sa façon à lui de lui dire qu’elle n’avait pas à s’inquiéter. Tout était une question de code entre eux.  

Quand on parle d'alchimie, ça paraît vague, obsolète. Mais il faut vivre la chose pour la comprendre. Dans la relation qu'elle entretenait avec Paris, elle avait tout ce qu'elle souhaitait. Il était bien rare pourtant que la Rousse s'engage à quelque chose mais que ne ferait-on pas pour la danse? Elle aimait cette légèreté entre eux, parce qu'elle ne signifiait pas pour autant que leur amitié manquait de profondeur, au contraire. A partager leurs corps de la sorte à longueur de temps, il y avait bien plus d'intimité que dans une vulgaire relation charnelle. Et pour cette simple raison, les deux jeunes gens flirtaient ouvertement sans pour autant songer à passer à l'acte, ce qu'ils avaient été bien trop précieux et l'accord était tacite. C'est souvent qu'ils partagaient une opinion sans même en débattre. Elle sourit donc au trait d'humour du Bellâtre et se laisse entraîner dans la caminata qu'il amorce. Ses billes claires se relèvent sur celles du jeune homme. « Je ne résiste pas à des épaules solides comme les tienne hombre. » roucoule-t-elle en se laissant ensuite tournoyer. Elle aimait cette position à la fois frêle et puissante de la Danseuse dans ce domaine. Elle se reposait sur l'homme mais c'est elle qui brillait finalement. Sans doute parce que c'était à l'opposé de ce qu'elle était en vrai. Dans la danse, tout n'était que fantasme et sublimation. Un monde imaginaire à portée. « Parfaite chanson. » commente-t-elle doucement avec un sourire alors que les deux virevoltent encore légèrement avant de se retrouver côte à côte. Zoïa en profite pour tendre ses bras et les pointer jusqu'au sol étirant ainsi l'ensemble de son dos. « Je sais ce que c'est et effectivement tu aurais été encore plus épuisé entre mes draps. » Elle se relève narquoise et pose sa jambe sur la barre avant d'attraper la pointe de son pied avec les mains. « Mais heureux au moins. » Elle alterne l'autre jambe et reprend. « Si il n'y a que ça, je te masserai après pour que tu sois reposé. » Ses sourcils se haussent amusés, il n'y a rien de mal à contenter ses mains. C'est une intention altruiste envers son partenaire, voilà tout. Son bien-être est important.

Paris avait bombé le torse lorsque sa belle partenaire avait roucoulé contre lui. Il faut dire que Zoïa savait le caresser dans le sens du poil. Dieu qu’il adorait cette femme, leur complicité. Cela s’en ressentait dans la danse car sans complicité, sans alchimie, le duo qu’ils formeraient serait pâle, sans relief. Cela se voyait souvent sur les pistes de danse. Eux n’avaient pas ce problème, ils se comprenaient sans même avoir besoin de se parler. Paris avait longtemps cherché une telle partenaire et depuis, il s’était promis de tout faire pour garder la belle rouquine auprès de lui. Zoïa était unique en son genre et c’était cette singularité qui lui plaisait tellement. Bien sûr, il serait fou de nier l’attirance qu’il éprouvait pour elle. A force de danser ensemble, de rencontrer une telle intimité des corps, l’attraction s’était joué de lui. Or, il ne voulait pas y céder mais au contraire en jouer. Cela rajoutait un il ne savait quoi de plus à leur performance notamment dans les danses latines.

Il la regarda s’étirer, lui-même s’asseyant à même le parquet pour s’étirer convenablement. Inutile de risquer le claquage -notamment sur un porté.  « A pour être heureux, je l’aurais été mais toi aussi. Tu serais même courbaturée de plaisir ma belle rouquine » lui répondit un Paris dont le visage n’était que malice nuancé par l’éclat de désir brillant dans son regard. Il n’y avait pas de mal à flirter et encore moins, à imaginer des choses.  « Tu ferais ça pour moi ? T’es géniale ! Je commence à avoir le dos en vrac ces derniers temps. Entre les entraînements avec la troupe, nos entraînements et mes séances avec Holly, j’ai l’impression d’être qu’une courbature » avoua Paris. Le pauvre n’avait pas une seule minute pour souffler mais justement, c’était ce qu’il recherchait. Ainsi, il n’avait pas une seule seconde à gâcher en pensant à sa mère en fuite. S’il la retrouvait, il allait l’étrangler !  « Tiens en parlant d’entraînement. Je pense qu’on pourrait revoir un de nos portés. Il y a matière à l’améliorer voire à le corser un peu. Si on veut gagner, autant mettre toutes les chances de notre côté. Par contre j’ai promis à mes frères et sœurs d’être un peu plus dispo pour les fêtes de fin d’année. Cela te dérange si on s’entraîne un peu moins souvent juqu’à début janvier ? »

Elle s'amuse comme une petite folle à leurs jeux de provocations, son regard se fait orgueilleux lorsqu'il évoque une possible nuit entre eux. « Faut y aller fort pour me donner des courbatures tout de même, je suis souple. » lance-t-elle en lui offrant une oeillade complice. Rien de mal à la titiller un peu. Les mots s'envoient sur des charbons ardents mais en apparence les deux Danseurs sont bien sages en procédant à leurs étirements. L'habitude de leur duo en vérité. Elle comprend toutefois mieux pourquoi il est si fatigué lorsqu'il évoque ses nombreuses activités. « Tu fais quoi avec Holly au juste? » Parce que Zoïa ne fait que d'aller à la bibliothèque avec elle alors cela l'intrigue. Et puis, elle tient à être sa partenaire attitrée... Autant, sentimentalement parlant, la Demoiselle aime évoluer sans attaches alors que pour la danse cela semble être une autre histoire. Là où elle avait trouvé sa chance justement, c'est qu'avec Paris les portés étaient aisés, il était grand et baraqué, et Zoïa était elle-même une femme grande et élancée. Son mètre soixante-quinze ne rivalisait pas cependant avec la stature de Paris et ils pouvaient ainsi s'entraîner sur cette spécificité de la danse de salon. « ça marche, tu veux en travailler un en particulier? » Son partenaire évoqua ensuite son manque de disponibilité pour la fin d'année, elle ne connaissait pas trop ce problème, elle comme Jackson n'étaient pas trop « fêtes de fin d'année » alors elle ne serait pas trop prise de ce point de vue là, mais par contre. « Aucun souci, ça m'arrange aussi , j'ai pris pas mal de garde à l’hôpital, ils ont besoin de remplaçants pour les fêtes. » Et quoi de mieux que la médecine pour ne pas penser à la solitude rencontrée lors des jours festifs.

Sa question arracha un sourire amusé à Paris. Il connaissait la possessivité de sa danseuse pour l’éprouver lui-même de son côté. Il n’en avait que faire qu’elle puisse coucher avec untel ou untel mais en danse, il voulait être l’unique à la faire vibrer. « Je lui donne des cours de self-défense » lui répondit-il sans tourner autour du pot pendant trois heures. Oh il aurait pu jouer de sa jalousie mais Zoïa n’était pas n’importe qui pour elle. Il éprouvait le plus grand des respects –et surtout, si elle lui faisait le même coup, il serait capable de lui mettre une fessée déculottée. « Je parle du portée que l’on a fait sur notre dernière rumba ? On a eu un petit couac et je n’ai pas envie que cela se reproduise alors, travaillons-le jusqu’à ce qu’il soit parfait ? »lui proposa-t-il, étant un homme perfectionniste jusqu’au bout des ongles. Cela pouvait être une qualité comme un défaut –surtout lorsqu’il lui faisait répéter un mouvement jusqu’à ce qu’il en soit satisfait. Dans ces moments-là, Paris était un bourreau de travail qui ne comptait pas ses heures quitte à délaisser un peu ses études universitaires. Heureusement pour lui, il était aidé avec sa mémoire eidétique.

Paris évoqua également leurs entrainements et son manque de disponibilité. Il avait promis un noël en famille à ses frères et sœurs et ces derniers l’avaient pris aux mots. Il se devait donc d’assurer l’achat des décorations de Noël etc. Il sentait que cela allait lui couter un bras mais tant pis, il avait prévu de faire plus de show au mois de janvier pour se remettre à flot. C’était le premier Noël qu’ils passeraient sans leur mère alors il voulait que cela reste un bon souvenir. « Tu n’as aucun projet pour Noël ? »lui demanda-t-il tandis qu’il s’approchait d’elle pour poser ses mains sur ses hanches, dansant quelques instants sur un air de rumba imaginaire. Paris avait toujours apprécié de sentir le corps de Zoïa contre le sien, c’était apaisant et électrisant à souhait.

A 1min19 pour le porté en question !

Elle est rassurée quand il lui dit ce qu'il fait avec Holly. C'est bête mais elle est étrangement possessive en matière de danse. Elle sait d'ailleurs que tout comme elle, il a une vie sentimentale assez dissolue, ces deux là se ressemblant sur de nombreux points, mais elle préfère ignorer cela. Le partage de la danse, toutefois, c'est quelque chose auquel elle tient et où elle peut se montrer assez exclusive. « Tu es un homme de tous les talents. » le nargue-t-elle en souriant moqueuse. « Tu as appris un sport de combat? » demande-t-elle intéressée. Elle n'est pas forcément capable de se battre, disons que Jax lui a appris quelques rudiments en la matière mais rien de plus, ça aide le frère ancien flic dans ce domaine. Elle s'éloigne de lui doucement avant de revenir. « Oui je vois, je n'ai pas aimé non plus qu'il ne soit pas parfait mais il va l'être après cet entraînement je te le garantie. » La rigueur c'était également une caractéristique qui les liait. Des acharnés. Parce qu'ils savent qu'on obtient rien sans se battre, sans de la rigueur, et que la danse est un art exigeant. Mais elle se contente de profiter un peu des mains du Dunster posées sur ses hanches tandis qu'elle oscille doucement. « Travailler, c'est tout. » rétorque-t-elle en arborant une mine faussement coupable. La vérité, c'est que c'est arrangeant et que personne ne se bat pour les gardes de Noël. « Par contre, je compte bien me mettre minable pour le premier de l'an. » Autant fêter la fin de cette année merdique en beauté surtout que la prochaine s'annonce encore pire. La Belle s'éloigne pour prendre l'élan. « On y va? » demande-t-elle en prenant appui sur son pied et en levant les bras.