Jaxeandra → bullshit, bullshit, bullshit.

Encore une soirée. Encore une de celle où je ne trouve pas le chemin du retour, de celle où je me suis perdue, à prendre un bus, puis un autre, pour finalement être embarqué avec un groupe d'étudiants. Certainement du MIT, j'ai atterrie assez loin. Allez, un petit tour au commissariat, ce sera tellement joli pour mon image. Je ne peux pas avoir de casier, c'est pas possible, je refuse. ça ruinerais énormément de chances pour devenir sénateur, alors je tente de parler avec le policier présent mais évidemment, entre ce que je dis en pensant être cohérente et l'alcool qui parle, il y a une marge assez importante. Alors c'est bien gentil d'essayer de négocier, mais ça ne marche pas. Surtout pas quand j'ai de l'alcool dans le sang.

Il est là, il se balade. Ouais, on a qu'à dire ça. Il se balade. Ca sera la version officielle. Sa balade gentillette se finit au commissariat, comme une évidence. Y en a qui craignent l'endroit, lui l'adule. C'est sa deuxième maison, et la première dans son cœur abîmé. Il y retrouve des collègues, des connaissances, et des amis. C'est en discutant avec l'un d'eux sur une affaire en cours, l'air de rien, que son regard croise la silhouette de Leandra. Triste état, triste cellule. S'excusant un instant, il va s'appuyer contre les barreaux, adressant un : « J'vais lui expliquer, je la connais. » au mec avec qui la demoiselle tente de parlementer. Une fois qu'il s'est éloigné, esquisse un sourire en coin, un brin moqueur. « Carreirao en dégrisement, j'aurai jamais deviné. » Et pourtant, c'est écrit dans ses yeux flous. « Ils t'ont déjà interrogé sur ton identité et fait le procès verbal ? » En gros, t'es déjà dans la merde où t'es en sursis ?

Okay, j'ai peut-être un peu poussé, j'ai peut-être exagéré sur la boisson, mais c'est qu'une fois, je suis clean le reste le temps. C'est qu'une période, un passage, ça ira mieux ensuite. « J'vais lui expliquer, je la connais. » lève les yeux vers les barreaux, et le reconnais. J'aurais aimé que personne que je connais ne me retrouve ici, réellement. Je me sens tellement honteuse d'avoir fini là dedans, derrière des barreaux. « Carreirao en dégrisement, j'aurai jamais deviné. » Il apparaît comme un sauveur. "Oh Jax, tu m'sauves." ouais, sort moi de là, je sais que tu le peux. « Ils t'ont déjà interrogé sur ton identité et fait le procès verbal ? » fronce les sourcils, comprends qu'un mot sur deux quand ils sont faciles. L'alcool est encore dans le sang, faut que tu te calme sur le jargon. L'arrestation a rendu les idées plus claires, plus facile, mais l'alcool est toujours là. "Quoi ?" regarde autour de la cellule, murmure pour pas qu'on l'entende : "faut que tu m'sorte de là, j'dois pas avoir de casier, tu l'sais.. tu l'sais.." crois murmurer. Un murmure de bourré, quoi. Pas de casier, c'est ta mission. Si quelque chose entre sous mon nom, c'est la fin de ma future possible carrière, et c'est pas possible. Fait des faux yeux doux, "j'te rendrais la pareille j't'assure.." d'habitude, je déteste demander pour de l'aide, je déteste qu'on m'aide tout court même, mais là j'ai pas d'autres choix. Même bourré, la carrière agit en maître sur son esprit.

"Oh Jax, tu m'sauves." J'crois que ça fait longtemps qu'on ne m'a pas dit ça. Je sauve plus grand monde, depuis mon poste d'étudiant lambda. « T'emballes pas, on est toujours d'un côté différent des barreaux. » Te sauver, c'est bien mon intention, mais rien n'est encore joué. Pour l'instant, je m'amuse un peu de la situation. Il faut dire qu'elle est inédite, et, je suppose, j'espère, qu'elle le restera. "Quoi ?" Grimace. C'était si peu clair que ça ? Ou son esprit est trop embrumé ? « Ils t'ont vu avant de te foutre là-dedans ? T'as discuté avec eux ? » Mais préfère chuchoter : "faut que tu m'sorte de là, j'dois pas avoir de casier, tu l'sais.. tu l'sais.." Hoche la tête, sur le côté. L'homme admets. Un étudiant d'Harvard doit éviter ce genre de coup de canif dans le contrat du parfait étudiant, surtout quand il nourrit des ambitions telles que celles de Leandra. "j'te rendrais la pareille j't'assure.." Et là, c'est l'amusement qui prime sur sa bouche. « Tu veux me la rendre comment ? J'suis pas sûr que t'ai de quoi m'aider un jour. » Puis tu sais très bien que moi, j'ai pas besoin de contre-partie pour jouer à l'ange. « Et une nuit en cellule, je me dis que ça peut t'éviter de recommencer. » Se pince les lèvres tout en haussant les épaules, visiblement pas décidé encore à aller faire marcher de son ancienne influence.

« T'emballes pas, on est toujours d'un côté différent des barreaux. » okay d'accord, tu marques un point. T'es du bon côté, moi non. Mais sérieusement, c'est quoi cette nouvelle loi ? J'ai pas le droit de boire sans être un peu tranquille ? C'est un monde quand même. « Ils t'ont vu avant de te foutre là-dedans ? T'as discuté avec eux ? » On s'en fout, je sais que tu peux parler à n'importe quel gars ici pour me sortir de là, je sais que t'en es capable. Je demande rien de plus, et je t'offre n'importe quoi en contre partie, réellement n'importe quoi. J'mettrais ton nom à une étoile, j'ai entendu dire que c'était à la mode. « Tu veux me la rendre comment ? J'suis pas sûr que t'ai de quoi m'aider un jour. » hausse un sourcils, puis les épaules. Je sais pas, n'importe quoi, fait travailler ton imagination. « Et une nuit en cellule, je me dis que ça peut t'éviter de recommencer. » les yeux deviennent rond, et la paume de la main tape sur les barreaux. "Ah non ! tu m'laisse pas ici !" puis se remet à murmurer, "t'a jamais été de ce côté ? j'peux te dire que c'est pas confortable du tout." c'est pas que je suis une princesse, mais ça coûterais d'avoir un peu de confort quand même. Penche la tête sur le côté, se met à réfléchir. Réfléchir à comment acheter l'autre partie. "J'pourrais.. te faire un joli profil sur tinder.." sourire aux lèvres, yeux doux. c'est ma meilleure offre. Je sais comment tu soignes ton cœur avec d'autres femmes quelques soirs.

"Ah non ! tu m'laisse pas ici !" Ca tape, et lui il s'écarte légèrement pour éviter la vibration des barreaux, en se marrant. Leandra a une chance, c'est que Jax n'a jamais été forcément en quête de pouvoir. Lui ce qu'il veut, c'est la justice. Et ici, ce n'en est pas une. Il ne connait pas les raisons, le parcours qui finit par la mise en parenthèse de la belle, mais lui fournit déjà quelques excuses. "t'a jamais été de ce côté ? j'peux te dire que c'est pas confortable du tout." Colle à nouveau son front contre le métal, comme si tout dans ce commissariat lui manquait. « Juste le premier soir, pour mon bizutage. » Un sourire se pointe sur ses lèvres à ce souvenir, alors qu'il n'était en rien un bon moment sur l'instant. L'odeur, le confort, l'enfermement, l'enfer commence quand on passe cette porte. Sa place est bien plus agréable, du côté de l'homme libre. "J'pourrais.. te faire un joli profil sur tinder.." S'éloigne d'un pas, croise les bras. Comme s'il renonçait d'un coup à l'idée de sauver la princesse. « Tu crois que j'ai besoin d'un profil tinder pour occuper mes soirées ? » Puis non, ça serait comme partir à la chasse, ou à la pêche aux filles, et c'est pas mon idée des relations. Ca vexerait presque le blond, tiens. « De toute façon, y a pas internet en prison, tu sais. » Se mord l'intérieur de la joue. « Enfin, faut payer un forfait, toussa.. J'espère que tu suis pas trop de séries, parce que tu vas être sacrément en retard quand tu vas sortir. » Quoi ? Faut s'amuser un peu des fois.

Je veux juste vérifier si tu sais comme je suis mal à l'aise de ce côté des barreaux, vérifier si tu sais comment c'est, d'être du mauvais côté. « Juste le premier soir, pour mon bizutage. » génial. ça m'aide. T'étais libre, c'était qu'un jeu, ton bizutage. Moi, c'en est pas un. C'est la vraie vie, là. Ma vie, tu vois ? Celle qui pet se ruiner si ce monsieur là bas -ton ami- écrit des choses pas très fun et ouvre un casier au nom de Leandra Carreirao. Alors je te propose un profil sur Tinder, parce que je suis bourré, que mes capacités sont limités et que c'est ma meilleure offre actuellement. « Tu crois que j'ai besoin d'un profil tinder pour occuper mes soirées ? » d'accord, il l'a mal pris. Faut rattraper ça, de suite. "Non, c'est pas c'que j'ai dis !" ouais, bon, j'te trouve juste une manière plus fun de faire des rencontres, tu pourrais au moins faire semblant d'apprécier le geste. « De toute façon, y a pas internet en prison, tu sais. Enfin, faut payer un forfait, toussa.. J'espère que tu suis pas trop de séries, parce que tu vas être sacrément en retard quand tu vas sortir. » je ne sais pas réellement dire s'il rigole, s'il joue ou bien s'il est sérieux. Je fais quoi, s'il me laisse là ? C'était déjà un miracle qu'il soit au même endroit que moi, au même moment. La panique s'installe, et ça se voit parfaitement dans mes yeux. Il n'y a plus d'alcool là, il n'y a que de l'inquiétude pour l'avenir. Mon avenir. "Tu.. tu vas pas réellement me laisser là..?" après tout ce qu'on a vécu ? Bon, d'accord, quelques dîners entre amis, un mariage d'amis commun et deux crémaillères, mais c'est déjà beaucoup. Pourquoi j'ai la drôle d'impression que ma vie s'écroule ? C'est comme si toutes les mauvaises choses possibles m'arrivaient en un mois, en une période. "J'ai juste bu un peu trop, tu sais que j'peux pas avoir de casier.." elle panique réellement, là. On est nés pour la même chose : la justice. Et je t'assure que si je méritais vraiment ma place ici, je ne te demanderais pas ça.

C'est un gentil, il ne peut pas se réjouir de ce moment de panique qu'il sent s'emparer de l'être féminin. Pourtant... Jax s'en distrait. Appuie là où ça fait mal, insiste, raconte n'importe quoi. On ne va pas en prison car l'alcool a trop coulé dans notre sang. Ce n'est pas forcément non plus inscrit dans notre casier, si le délit est franchement superficiel. Mais on te bloque dans cette cage pour que t'arrêtes d'être un danger, autant pour toi-même que pour les autres. Depuis quand t'es dangereuse pour Leandra, ma petite Carreirao ? "Non, c'est pas c'que j'ai dis !" Oh, il le sait le malin. Mais c'est bien plus distrayant de prétendre le contraire. "Tu.. tu vas pas réellement me laisser là..?" La peur commence à se voir dans ses prunelles ouvertes en grand, celles où disparaît doucement l'alcool, poussé dehors par l'adrénaline. « Je sais pas.. tu sais, faudrait que je demande un service, et après ça veut dire devoir le rendre. Personne n'a envie de devoir quelque-chose à ce type là. » Désigne d'un geste de tête le mec en question, celui de tout à l'heure. Joue l'embêté, alors que sa décision est prise depuis le début. "J'ai juste bu un peu trop, tu sais que j'peux pas avoir de casier.." Tu peux pas te le permettre, on est d'accord. « Surtout avec ce que tu veux faire.. ca va ruiner ton avenir, c'est sûr. » Laisse quelques secondes de silence. Où la malice savoure. Allez Rosenbach, remet ton auréole. Attrape un barreau d'une main, sourit du coin des lèvres. « Allez, j'essaye de te sortir de là ? Tu trouveras bien un moyen de me remercier. » J'doute pas vraiment de ça.

Ouais, le plus important, c'est mon avenir. Quiconque m'a connu rien qu'un peu le sait. Il en faut peu, pour le savoir. C'est numéro un sur ma liste, ça passe avant tout, avant n'importe quoi, avant n'importe qui, même. ça m'a valu quelques malheurs, quelques chagrins, comme maintenant, mais ça en vaut la peine. « Je sais pas.. tu sais, faudrait que je demande un service, et après ça veut dire devoir le rendre. Personne n'a envie de devoir quelque-chose à ce type là. » Regarde le type en question, lance les yeux faire un bref aller retour. « Surtout avec ce que tu veux faire.. ca va ruiner ton avenir, c'est sûr. » Qu'il l'enfonce, et qu'elle ne voit rien venir. Elle laisse le silence s'installer entre elle et son ami, réfléchissant à l'avenir. Qu'est-ce que je fais, si j'ai un casier ? Il se passe quoi dans ma vie, sans mes études ? Je suis plus rien sans mon avenir, sans mon ambition. Se perds dans ses pensées, fixe le sol. Quelqu'un l'en sort, la cause de tous ses soucis. « Allez, j'essaye de te sortir de là ? Tu trouveras bien un moyen de me remercier. » hoche la tête. Ouais, fais donc ça, je te regarde faire. "Promis, j'trouverais un truc." file, dépêche toi avant qu'il note mon nom quelque part, retire moi de cet endroit horrible où j'suis, j'peux pas finir ici, c'est le dernier endroit sur terre où j'ai envie d'être. Un cauchemar, et demain, quand j'me rendrais compte combien il a joué avec moi, ça n'ira pas. Pour lui, surtout.

"Promis, j'trouverais un truc." Toi, t'oublieras pas, mais moi si. J'm'en fous de l'idée d'une contre-partie, moi ma raison est déjà toute trouvée. C'est ce qu'il faut faire. C'est la bonne chose à faire, et c'est tout ce qui compte. C'est ce qui me motive à quitter ces barreaux pour me diriger vers le mec, l'ancien collègue. Pas le plus docile, mais au bout de bien cinq-dix minutes, ils en viennent à cette conclusion : « Allez Adri, tu sais bien que c'est qu'une gamine qui s'est trop amusée. Demain sa gueule de bois la punira suffisamment.. » Ridiculiser Leandra, un peu, en la regardant et rire en chœur. Ouais, joue l'abrutie pour endormir le flic. « J'm'en porte garant, c'est bon. » Appuie du regard. « Adri, ca t'fais des papiers en moins. Et la fac va faire chier, tu sais comment ils sont quand une de leurs ouilles s'égarent.. Elle sort et t'en entend plus parler. » Hésite, puis se laisser persuader, allant ouvrir la cage de l'oiseau perdu. « Vous avez de la chance mademoiselle, y en aura pas une deuxième. » Et Jax ne trouve rien de mieux à faire que d'appuyer le mec, fixant de son regard réprobateur la belle. J'le pense. C'est pas toi tout ça.