I hate you, don't leave me. - Alezaël

Pourquoi il réagissait pas ? Pourquoi est ce qu'il n'était pas capable de se montrer touché comme toi tu pouvais l'être. C'était tout ce que tu demandais au final. Bien sûr que tu ne voulais pas le voir souffrir, c'était même carrément le contraire mais.. Tu voulais juste déclencher des choses chez lui tout comme il déclenchait des choses chez toi. Suffisait de voir ta tête pour voir que depuis votre altercation dans TON appartement, ça ne tournais pas rond. Sauf que lui, tout semblait d'aller bien. C'était comme.. Comme s'il en avait strictement rien à faire et forcément, ça te mettais hors de toi. Oui, c'est mon raisonnement. Parce que si ça te faisais quelque chose, tu me regarderais pas comme si t'en avais rien à faire. Le problème dans tout ça, c'est que t'avais absolument pas prévu la suite. Tu t'étais pas doutée une seule seconde des mots qu'il allait t'envoyer au visage et quand il s'positionnait face à toi, tu le regardais un air de défi sur le visage. Avant de te prendre la plus grande gifle de tout les temps. T'ouvrais la bouche et la refermais à plusieurs reprise complètement abasourdi. J'ai pas dis ça.. Est ce qu'il s'rendait compte au moins de l'atrocité qu'il venait de te dire. Tu me le reproches c'est ça ? T'es fâché parce que t'as pris les coups à ma place quand on était là bas ? Okay, t'avais envie de pleurer. Comme quand t'étais encore une enfant et que tu hurlais la nuit terrorisé par le noir. J'suis désolée que t'ais subis ça à cause de moi mais t'en fais pas, on me l'a bien rendu. T'as pas toujours été la pour me protéger et les coups je les ais pris, juste pas par les mêmes. Mais t'as raison Alex, reproche le moi. Tout comme je te reprocherais toute ma vie d'avoir gardé le contact avec Scar mais pas avec moi. T'haussais les épaules reculant d'un pas, la peine pouvant s'lire sur ton visage. Bordel ce qu'il venait de te faire mal. Tu t'rappelles cette cicatrice sur la hanche ? Celle sur laquelle tu m'as questionné tant de fois ? J'avais treize ans, il s'appelait Ryan. J'ai jamais eu de chance avec les familles, tous des tarés. J'aurais préféré crever ce jour là que reprendre contact avec toi.

J'étais pas du genre à expliciter tout ce qui se passait en moi. Les mots c'était pas mon fort pour le coup et... ouais, j'étais un peu comme une tombe. C'était d'ailleurs bien ce que me reprochait Alaska pour avoir rompu avec moi. Mais du coup, c'était la deuxième fois qu'on me le reprochait en un mois de temps. C'était dur à accepter, dur à encaisser. Quoiqu'il en soit, j'avais cherché à lui montrer à quel point c'était pas vrai son raisonnement en lui donnant un exemple concret de faits qui se sont passés dans notre vie et qui prouve que c'est faux. Sauf que voilà, j'ai ouvert une espèce de boîte de Pandore, celle qui ne se refermera jamais puisque c'était tellement violent qu'elle allait répliquer avec quelque chose de violent. Même si bon, à la base, j'avais pas tellement envie d'être violent et c'était juste parti comme ça. Sans réfléchir. « J'te le reproche pas non » Qu'est-ce qu'elle allait croire ? C'était pas ça, pas du tout... Mais trop tard, c'était ce qu'elle pensait et elle allait répliquer. Violent, j'en étais certain. Et voilà, prends toi une gifle dans la gueule Alex... Oh, non, c'est pas fini. Prends toi ce couteau en plein coeur aussi, parce que sinon c'est pas drôle. Je reculais, suite à la puissance des paroles qu'elle venait de dire et je me prenais les pieds dans un truc, me faisant littéralement tomber par terre. Ma main tombait sur un bout de verre et, évidemment j'étais entaillé profondément. Mais je m'en fichais, c'était pas à la main que j'étais le plus blessé... c'était au coeur, parce qu'Az venait tout juste de me le briser. « Tu.. » Je n'avais pas de mots pour réagir tant c'était violent. Elle aurait préféré mourir. Est-ce que c'était vrai ? Est-ce qu'elle sait l'impact que ça pouvait avoir comme paroles ? J'en savais trop rien mais pour le coup, j'en avais perdu la voix.

Outch. Tu venais de frapper bien trop fort. Même toi t'avais du mal à réaliser que t'avais osé dire ça. Et c'était faux. C'était sûrement le pire mensonge que t'ais pu raconter un jour. C'était carrément le genre de truc qu'il ne pourrait jamais te pardonner et pourtant, tu l'avais dis. Tu l'avais dis parce que t'avais toujours fonctionné comme ça. Quand tu te sentais attaquée, t'attaquais avec encore plus de puissance. C'était exactement ce qui venait de s'passer et fallait croire que t'avais gagné. Si, t'es totalement en train de me le reprocher. Mais le débat n'était pas là. Tu venais de le blesser avec une puissance extrême. Tellement qu'il reculait s'cassant lamentablement la gueule par terre. Toi tu disais juste rien. Qu'est ce que tu pouvais dire de toute façon. Et il te regardais comme il ne l'avait encore jamais fait sans réussir à sortir la moindre phrase de sa bouche. Puis tu voyais le sang qui coulait de sa main et.. Tu regrettais. T'avais deux choix. T'excuser et tenter de réparer les choses même si ça te semblais complètement impossible ou lui tourner le dos et laisser les choses s'briser totalement entre vous. T'optais pour la solution qui n'existait pas. Retournant vers lui tu t'accroupissais attrapant sa main pour retirer le morceau de verre sans rien dire. Il allait t'envoyer chier pas vrai ? T'étais persuadée qu'il allait le faire. Faut qu'on aille dans ta salle de bain. Laisse moi te nettoyer ça. Ta voix était étrange, légèrement rauque comme si tu ravalais tes larmes le plus possible. Je le pensais pas, j'voulais pas dire ça. Mais t'allais pas t'excuser, premièrement parce que tu le faisais jamais et deuxièmement parce que lui aussi il t'avais fais mal, c'était du donnant donnant.

Je pense que c'était les pires choses qu'on aurait pu me dire. C'était un peu comme si je disais à tout mon entourage que j'aurais préféré mourir plutôt que survivre à la balle du preneur d'otages en janvier 2015. Ouais, autant dire que ça ne pouvait pas plaire à tous ceux qui tenaient à moi, particulièrement à Az. Et là, me dire qu'elle aurait préféré mourir plutôt que m'avoir de nouveau dans sa vie... c'était bas, très bas. Et violent, très violent. Tellement que j'm'étais mis à trébucher sur un objet au sol et en essayant de pas me blesser, j'avais quand même réussi à foutre un bout de verre dans ma paume de main, bien profond, et le sang commençait à se répandre autour de ma blessure. La regardant, totalement hagard et sans réaction, je la voyais s'approcher pour regarder ma main et elle retirait le bout de verre comme ça, sans prendre de gants. Je bougeais cependant pas quand elle me disait devoir aller dans la salle de bains pour s'occuper de tout ça, laissant le sang se répandre encore et encore, tant j'étais encore sous le choc. « Tu voulais me blesser autant que j't'ai blessé... sauf que j'voulais pas te blesser, et toi si » C'était volontaire, elle voulait me voir dans cet état. Elle voulait être là, voir en direct mon coeur se briser au fur et à mesure que j'assimilais les paroles qu'elle me balançait comme ça, comme si c'était de la bouffe pour chien.

T'inspirais un coup pour te calmer. Pour tenter de chasser la colère parce que vraiment, t'avais pas voulu que ça soit comme ça. T'avais pas voulu que votre relation se dégrade autant mais c'était prévisible non ? Avec tout ce qui s'était passé entre vous, il était prévisible que ça finisse par tourner mal mais non.. T'avais vraiment pas voulu être si proche de le perdre. Peut être qu'il s'en rendait pas compte, peut être qu'il avait pas percuté l'importance que tu lui donnais mais putain.. Il était celui qui comptait le plus alors ouais, ça te bouffais tout ça. Et il restait sans réaction alors que tu lui faisais bien comprendre qu'il fallait qu'il se lèvre pour aller nettoyer tout ça. Non, à la place il finissait par prendre la parole et putain, tu savais qu'il avait raison. J'voulais pas dire ça ok ? S'il te plait, arrête Alex. C'était pas le moment pour trouver une raison de plus à vos querelles. Les choses étaient déjà bien assez mal en point. J'suis.. Tu sais que je suis pas douée pour ça et j'ai tellement peur de te perdre que j'fais n'importe quoi mais.. Poussant un soupir, t'avais la sensation qu'il fuyait ton regard comme s'il était incapable de te regarder. Regarde moi Alex. T'avais la voix tremblante mais tu voulais pas que ça s'termine comme ça. Alors tu plaçais tes mains de part et d'autre de son visage pour le forcer à te regarder. Laisse pas tout ça nous séparer. T'as pas le droit. Et puis tu ferais quoi sans lui très honnêtement ? Probablement pas grand chose. Mais tu pouvais pas le forcer, t'avais pas le droit. Si tu veux que je m'en aille, dis le.

Sous le choc, clairement, de la violence de ses mots. C'était compliqué quand même d'assimiler ce genre d'information. Elle aurait préféré mourir plutôt que m'avoir dans sa vie. Elle se rendait compte de l'impact ? Je n'en sais rien.. sûrement oui, parce qu'elle a rendu un coup que j'avais donné. À la différence de mes paroles, elle savait que ça allait faire mal, elle savait que ça allait m'atteindre dix fois pire que moi je l'avais atteinte. Et pourtant, ça ne l'avait pas arrêtée. Sous le choc, j'étais tombé, je m'étais blessé avec un débris de verre se trouvant au sol et ça avait changé totalement sa façon d'être. Maintenant elle était à genoux devant moi, prête à tout pour me soigner. Mais comment pouvais-je bouger alors que j'étais encore sous le choc ? Non, il m'était impossible de faire quoique ce soit pour le coup, le regard perdu loin d'elle. Et puis elle cherchait limite à se faire pardonner - sans pour autant dire qu'elle était désolée - et même qu'elle venait me forcer à la regarder, attrapant mon visage pour que je la fixe. « J'veux pas qu'tu t'en ailles... mais j'en ai marre.. J'en ai marre que tu m'blesses parce que ça t'amuse, parce que tu veux rendre les coups... que tu m'blâmes ou que tu m'reproches des trucs » La preuve, elle sait pas y faire avec les mots qu'elle disait... et moi c'est en exprimant mes sentiments. Et pourtant elle arrivait à me le reprocher.

Forcément que tu serais blessée s'il te le demandais mais, il devait pouvoir choisir par lui même. T'en avais marre de ce jeu, marre de vous voir constamment vous blesser depuis que les choses avaient prit bien trop d'ampleur entre vous. C'était fatiguant. Et puis merde, t'étais même pas sûre que les choses puissent s'arranger entre vous. Y avait trop de pots cassés, trop d'incompréhension. Je sais.. Le problème était que t'étais incapable de changer. T'avais ce mécanisme de self défense qui t'faisais dire les pires choses juste pour te protéger toi et ça, même avec Alex. Il ne pourrait pas y échapper même si tu mettais tout les efforts du monde. Au final, peut être que la seule solution était de vraiment le quitter. Genre définitivement. Tu ne voulais juste pas que ça s'finisse dans des mauvaises conditions. Tu tenais toujours son visage entre tes mains scrutant chaque parcelle de sa peau avant de reprendre d'un air triste. J'suis nocive pour les gens, je l'ai toujours été. J'détruit tout ce que je touche et tu le sais.. J'veux pas te détruire toi aussi, je.. J'ai toujours voulu être meilleure pour toi mais j'peux pas. J'suis définitivement pas quelqu'un de bien et la seule solution, c'est que je sois plus sur ton chemin. T'avais les yeux qui brillaient peut être un peu trop, la voix tremblante aussi. Mais tu savais que c'était le mieux. Et doucement, tu posais tes lèvres sur les siennes laissant les choses étrangement sonner comme un baiser d'adieu. Tu mérites d'être heureux et j'espère que tu le seras Alex. Je t'aime, l'oublie pas. Et maintenant fallait que tu t'en ailles. C'était le mieux. Tu t'étais d'ailleurs redressée l'air totalement désolée. Mais il le savait, t'étais sûre qu'au fond, il savait lui aussi que c'était la meilleure des solutions.

Je pouvais pas lui demander de s'en aller, je l'aimais, fort et non, je supporterais pas de l'éjecter de ma vie comme elle avait pu le faire avec moi la dernière fois. Mais il était clair que j'en avais marre de la situation, j'en avais marre de faire face à ses crises de jalousie, d'hystérie et il fallait qu'on mette les choses au clair pour le coup. Enfin, plus facile à dire qu'à faire. On parlait quand même d'Azraël. Je l'écoutais parler, je l'écoutais me dire des mots et j'avais beau les comprendre, je ne comprenais pas du tout ce qu'elle disait. Elle n'avait pas envie de me détruire ? J'étais déjà tellement détruit... Je l'étais depuis bien longtemps, dès l'instant où je me suis mis à respirer. « J'suis déjà détruit » que je disais-je doucement comme pour lui dire qu'elle pouvait pas faire pire de toute façon. Mais là, j'étais encore plus sous le choc en l'entendant ne plus vouloir être sur mon chemin. Non mais non... non. Juste non. Sous le choc, je la laissais déposer ses lèvres sur les miennes. Puis elle se relevait, disant des mots qui ne me plaisaient pas du tout. Je me redressais presque aussi vite, bien que ce soit compliqué avec mon état. Entre ma main ensanglantée et mon état d'ébriété, ouais, j'étais pas tellement bien. « Non, t'as pas intérêt à m'abandonner, j'te l'interdis » que je lui disais en attrapant sa main pour l'empêcher de partir.

Et pourquoi tu mettais autant de temps à t'en aller ? Pourquoi est ce que tu n'étais pas capable de prendre tes jambes à ton cou et quitter cette pièce en même temps que tu le quitterais lui ? Peut être parce que c'était trop dur. Trop dur de le laisser même si tu savais que ce serait probablement la meilleure chose à faire. Respire et vas t'en. C'était ce que tu ne cessais de te répéter en boucle mais avant que tu ne prennes la moindre décision, Alex était debout, attrapant ta main pour t'empêcher de partir. Tu sais que c'est le mieux. Come on Alex, sois réaliste un peu. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, fallait juste qu'il ouvre les yeux pour s'en rendre compte. Tu te tournais lentement vers lui, le regard absent. T'avais du mal à le regarder, parce qu'au fond, c'était douloureux. Tout vas de travers entre nous Alex, tu sais qu'on peut pas continuer comme ça. Et ni lui ni toi n'étiez douée pour faire semblant. Y aurait toujours un truc qui finirait par déraper et y avait rien de bon dans tout ça. Je t'abandonne pas, j'fais juste en sorte qu'on s'quitte pas en s'détestant. Et en continuant comme ça, sans agir, vous alliez finir par vous haïr. C'était pas ce que tu voulais. Tu voulais pas qu'il te déteste et tu ne voulais pas le détester non plus. Y a pas d'autre solution.

Je pouvais pas la laisser partir en fait, non, c'était juste pas possible pour le coup. Parce que durant toute l'année, on avait su avoir ce lien si spécial, cette proximité qui laissait tous les autres jaloux - bien que mal à l'aise quand on jouait sur les propos un peu trop sexuels - et non, elle pouvait pas juste nous abandonner pour le coup, je la laisserais pas faire. Alors ouais je m'étais relevé et il m'avait fallu quelques instants pour reprendre mon équilibre qui était biaisé par mon état d'ébriété et par mon sang qui ne cessait de couler de ma main. J'en foutais partout ? Rien à faire pour le coup. « J'm'en fous, ok ? J'm'en fous royal, tu m'abandonnes pas » Ma main qui l'avait attrapée ne la laisserait pas partir et même que pour le coup, je l'attirais vers moi et je capturais ses lèvres. Je me retenais bien de glisser ma main dans sa nuque, parce qu'elle était pleine de sang. Alors je lâchais son bras et je glissais l'autre main derrière sa tête pour intensifier le baiser. Non, je ne la laisserai pas partir, je ne pouvais pas, c'était au dessus de mes forces. Et s'il y avait un lien bien plus fort qu'un lien fraternel, je pouvais juste pas lutter contre ça. Elle voulait briser ça ? Je n'allais pas la laisser faire.