Septembre&Alek - Juste un misanthrope misant trop peu

• Bien sûr que j’suis conscient de la chance que j’ai eue. Rien ne prévoyait que si jeune, j’allais pouvoir atteindre tout ce bonheur auquel j’ai toujours rêvé, mais que jamais je n’ai pu toucher du doigt. J’aurais pu continuer de foirer, j’aurais pu encore plus partir en couille, complètement déraper, sortir du droit chemin et finir la gueule en plein dans un mur, j’aurais pu. Vous savez, jamais je n’ai été le mec le plus clean de la terre, le mec saint qui est trop réfléchis et qui calcule toutes les possibilités envisageables avant de se lancer dans quelque chose. Non, moi ça me plait, alors je fonce, c’est tout. Alors j’pense que moi aussi, j’aurais pu dériver, qu’à moi aussi, il aurait pu m’arriver des problèmes, peut-être pas l’anorexie, peut-être pas la dépression, peut-être pas la perte de mon fils, mais, j’sais très bien que si ça me serait arrivé, ouais, j’serais complètement parti en couille, mon cerveau aurait juste dérivé, d’un coup, cessant de fonctionner à certains endroits, me laissant livrer à moi-même, livrer à mes propres envies de destructions, comme si mon corps deviendrait le cobaye de mes envies, le cobaye de mes pulsions. Alors, quand elle me dit qu’elle alla en Afrique, histoire de prendre des photos, j’la regarda avec les yeux grands ouvert, le pied. Mais là, je lis le mot qu’elle m’écrit sur le morceau de papier, et j’hausse un sourcil. Ah ouais, j’comprends son absence pour le coup. De toute façon, dans notre famille, on a toujours frôlé la folie d’un peu trop prêt, du coup, fallait bien qu’un jour ça arrive. Qui vous dit que je ne suis pas le prochain ? Du coup, j’hausse la tête mais je ne reviendrais pas sur ce sujet, elle y a fait un séjour et voilà, j’vais pas la voir comme une cinglée suicidaire drogué à je ne sais quelle merde, elle est passé par des moments vachement dur, alors, péter un câble, c’est la suite logique. « J’aurais su que t’étais en Afrique pour le coup j’t’aurais dit d’appeler mon père pour les voir, c’est lui qui a galéré pour les avoir et les apporter là-bas, t’aurais pu les voir genre en avant-première ! » Et c’est mieux qu’un film, genre tu peux jouer avec, le film, tu le regardes, il est finit, et c’est fini, rien d’autre. •

Parfois dans la vie, on se retrouve face à un mur et ce mur, tu peux le longer pendant des kilomètres, et y aura pas de portes. Quand on se retrouve dans ce genre de situation, il n’y a pas de choix que d’y aller par la force, de se forcer une sortie pour passer à travers ce mur, pour voir la lumière de dehors. C’était ce que j’avais fait, en allant dans ce centre. Sans aide, je serais rester à jamais dans ces murs qui se refermaient doucement autour de moi, me suffocant. J’avais, certes, pris du temps pour me relever, mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Je n’avais pas honte d’en parler à Alek. Je m’étais dans le passé déjà confié ma maladie en lui, une maladie qui me hanterait jusqu’à la fin de ma vie. Sous médicaments à vie. Moi qui voulait si possible ne plus avoir à faire à des pilules, à quelque chose qui pourrait me rappeler de mon addiction. Ces médicaments, ou la drogue que je prenais dans le passé, c’est la même chose, la première est tout simplement sensée m’aider. Alek n’en dit pas plus, et je lui en suis reconnaissant de ne pas s’attarder sur un sujet. Ce que j’avais fait été du passé, et plus rien ne pourrait changer cela. Aujourd’hui, je devais avancer, laisser la souffrance et les ténèbres derrière moi. « Je voulais prendre du temps pour moi, et pas de superflu ou quoi. En tout cas, j’aimerai bien aller les voir, ces lions. » J’ai toujours aimé les animaux, et je ferais tout pour leur conservation.

(Invité)

• Au final, qu’elle est fait un séjour dans un asile, qu’est-ce que ça changeait ? Est-ce que ça faisait d’elle une folle ? Est-ce que ça faisait d’elle une suicidaire potentielle à chaque pont sur lequel elle allait passer ? Est-ce qu’on devait cacher chaque couteau, la droguer au médicament pour en faire un légume ? Est-ce que ça faisait d’elle une folle ? Non, je ne pense pas, j’pense pas qu’un séjour là-bas fait de toi un fou, c’est une expérience, comme un séjour en maison de retraite pour les plus vieux, ou un séjour en prison, un séjour je ne sais où… Si mettre les pieds là-bas serait réservé aux fous, je pense que depuis longtemps des hommes en blancs seraient venus me chercher histoire de me faire visiter ma chambre, cette petite chambre avec cette fenêtre sur le jardin qui m’attendait. Alors, j’avais décidé de pas poser de questions, de laisser le sujet à sa place, dans le passé, et puis, si elle ne l’avait pas dit à haute voix, c’est qu’en parler n’était pas ce qu’elle désirait non ? Du coup, je lui parle des Lions, et, elle me dit que ouais, elle aimerait bien aller les voir. Bah tu m’étonnes, moi aussi j’aimerais bien ! « J’voulais en avoir un à la maison, mais on m’a dit que c’était pas leurs habitat naturel et tout ça, j’ai préféré les croire, du coup… Même moi je les ai jamais vu encore, et j’ai pas envie d’y aller quand ils seront grand, genre j’veux pouvoir jouer avec un peu ! » J’pense que c’était un peu un rêve pour tout le monde, de pouvoir être au milieu des Lions et de jouer avec eux sans qu’ils ne te mordent, qu’ils t’acceptent parmi eux… J’aurais dû être un Lion en fait, j’aurais été trop cool avec les humains. « Mais j’te tiendrais au courant, qu’on organise un truc là-bas ! » T’as les gens normaux, ils organisent des barbecues l’été dans leur jardin, et puis, t’as un Lewis-Kennedy, ça organise des voyages en Afrique pour voir les Lions. •

Juste un misanthrope misant trop peu

Les raisons qui m’avaient poussé à entrer dans un centre psychiatrique étaient personnelles. Personne n’avait besoin de savoir ce que je vivais, si je voulais en parler, c’était mon choix. Un jour, j’aurai peut-être le courage de parler de mon histoire, de la partager au reste du monde. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas. Puis, il y avait trop d’oreille indiscrète à Harvard et dans cette ville, que tu ne voulais pas que des rumeurs commencent à courir sur toi. Je m’en fichais pas mal de ce qu’on pouvait dire pour moi. J’étais qui j’étais, et je n’avais aucunement honte de mon histoire. Si ce n’était pas pour mon passé, je ne serais pas la personne que j’étais aujourd’hui. Je n’étais peut-être pas encore en haut de la pente, et j’avais beaucoup de chemin à faire, mais je savais que je n’étais pas seule. J’avais une famille sur qui je pouvais compter, sur qui me reposer en cas de problème. Je ne pouvais plus tout faire toute seule. J’étais déterminée de me battre, mais j’étais également épuisée de toujours être seule face au monde. Alors, ouais, j’allais devoir laisser Alek dans ma vie, même si nous n’étions pas les plus proches. Il était une personne de ma famille, qui ne m’avait pas tourné le dos, et qui ne m’avait pas trahi. Peut-être que ce nouveau départ pour moi signifiait également un nouveau départ pour notre relation. Je l’écoutais parler de sa réserve, et des lions. « Je vois mal des lions à Boston comme animal de compagnie. » Rigolai-je. Je trouvais cela extraordinaire ce qu’il faisait avec sa femme pour les animaux en Afrique. « Ouais, bien sure. J’aimerai beaucoup les voir, et voir la réserve. Je pourrais prendre des photos. » Rien de mieux qu’un voyage en Afrique pour se sentir mieux.

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(Invité)

• Je sais que c’est complètement débile de penser que c’est quelque chose de réalisable, mais, j’aurais trop voulu que les lions soient ici, à Boston, je m’imaginais déjà avec eux, à marcher sur les trottoirs de la ville, les gens s’écartant sur notre passage, les deux lions rugissant pour faire peur aux gens, se laissant caresser de temps en temps, se moquant bien des personnes qui les auraient regardées avec peur ou étrangement, chuchotant que ce n’est pas leur place ici. Est-ce que nous même, nous avons notre place ici ? Est-ce qu’on a droit à tout ça ? Pourquoi eux n’y ont pas droit non plus ? Après tout, ce sont des êtres vivants, et, si on en met autant qu’il y a d’humain sur terre, ils finiraient par nous dominer, et, ça, malgré les combinaisons et les fléchettes paralysante. Imaginer ça serait le contraire, imaginé, le Lion serait l’humain, et l’humain serait le Lion, on se retrouverait à jouer les comiques dans des cirques en passant entre deux anneaux en feu, on se ferait maltraité par je ne sais quel connard du cirque, on verra nos groupes disparaitre petit à petit. On ne serait vraiment pas bien, alors, j’pense qu’eux aussi, ils ont droit à ça. J’pense qu’eux aussi, ils peuvent avoir une belle vie, alors, l’idée de cette réserve, c’était un peu ça, leur permettre de vivre et de se reproduire en tout sécurité, les garder à l’abris des chasseurs et autre merde, tout en étant dans leur milieu naturel. On n’est pas si con que ça chez les Lewis-Kennedy. Du coup, quand Septembre me dit qu’elle voit mal quelqu’un se balader à Boston avec des Lions, j’hausse les épaules. « Bah quoi ? J’me vois trop marcher au milieu des deux dans la rues, limite avec un t-shirt craqué en mode gars de la jungle ! » J’ai beau avoir grandis, avoir pris de l’âge depuis la maternelle, j’ai toujours les même idées d’abruti. Du coup, j’suis plutôt partant pour que Septembre vienne avec nous, ça pourrait faire une espèce de sortie familiale en Afrique, genre gros voyage. Bon, j’vois mal Anya être chaude pour venir en mode « j’viens dans la jungle en talons », mais bon. « J’note ça dans mon agenda imaginaire alors ! […] En plus ils sont petits, donc on peut encore les approcher et jouer avec ! » Si Neva ne les gardent pas vers elles en mode personne les touches, et ça… Rien n’est trop sûr. •

Juste un misanthrope misant trop peu

Mon cousin a toujours été connu pour ses conneries, et parfois, je trouvais cela lourd. Toute fois, je préférais cela à un cousin chiant et ennuyeux qui me tapait sur le système. Alek me faisait sourire, et me détendait un peu. Je n’avais pas besoin de parler sans cesse, c’est ce que j’aimais. Je n’ai jamais été quelqu’un qui parlait beaucoup, qui partageait sa vie. J’étais moi, et je m’aimais comme cela, avec mon coté discrète et à la fois un peu solitaire. J’étais sociale, en quelque sorte, mais la personne extravertie aux cheveux arc-en-ciel n’existait plus. Cette fille s’était depuis longtemps éteinte. On n’avait pas besoin d’être vu pour changer le monde, il fallait être entendu, et c’est ce que je comptais faire, changer le monde avec ma voix. Ce monde est bien trop dissipé pour le moment, tombant en morceaux. Il fallait le reconstruire, sauvez ceux qui en avait besoin, et surtout protéger notre terre. Je secouais la tête en l’écoutant parler de ses lions. Sérieusement des lions à Boston, ils allaient crever de froid, c’était bien trop triste pour eux. Je détestais les zoo, alors ouais, savoir que ces lionceaux se trouvaient sains et saufs dans une réserve en Afrique, ça faisait du bien. « Un agenda imaginaire? T’es pire que moi ! » Rigolais-je. Je gardais vraiment un agenda, bien que j’oubliais souvent bien des choses, mais de là imaginaire, je veux dire, c’est bon pour oublier quoi. « Faudra pas trop tarder alors si ils sont petits, ça peut grandir vite ses bêtes. »
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(Invité)

• Je ne sais pas à partir de quel moment j'ai décidé que moi aussi, je voudrais aider les gens qui m'entourent, que moi aussi, toute cette misère et tout ce bordel, cette image d'un monde qui s'autodétruit, j'en avais marre et j'aimerais changer ça. Mais, je ne suis pas un super héros, j'suis loin d'être un meneur, j'suis le mec qui rigole bien, j'suis pas le mec qui va te dire toi tu fais ça, toi tu fais ça, toi tu vas là, toi tu niques lui, j'ai jamais vraiment été à l'aise dans ces rôles, et ça, même si j'ai réussi à mener il y a quelques années mon équipe à la première place du summer camp, et, même si j'ai été vice-président de la Quincy House. Je ne suis pas quelqu'un qui aime donner des ordres, qui aime dire aux autres quoi faire, alors, comment voulez vous qu'un mec comme moi puisse changer le monde ? C'est quasi impossible, alors... J'me concentre plus sur l'idée de changer le monde de plusieurs personnes, petit à petit, car j'me dis que si j'arrive à rendre une personne heureuse, si j'arrive à la sortir de sa routine, à lui faire voir le monde d'une autre façon, pourquoi pas faire ça petit à petit, pour que tout le monde soit heureux ? Bon okay, c'est impossible, je le sais, c'est de l'utopie, un rêve de gamin ou chaque personne sur terre serait heureux et sans soucis, aimant son prochain, mais, je continue de m'accrocher à cette idée. A m'accrocher au fait que chaque personne à son histoire qu'il faut prendre en compte, et ensuite, se bâtir autour de ça. Et, c'est-ce que Septembre avait fait, elle avait pas eu le passé le plus joyeux durant ces quelques années passées, mais, à la voir là, assis à cette table face à moi, elle avait l'air d'avoir remonté la pente, elle avait l'air d'aller mieux et d'être décidé dans ces choix, dans ces envies, décidé de ce qu'elle allait faire de son avenir, et ça, c'était que du positif. "Me dit pas que toi t'as un vrai agenda en mode ministre ?" Pas que je me moque hein, mais, j'suis le genre de mec qui n'arrive pas à se fier à des bouts de papier, genre, j'vais l'oublier un rendez-vous si je le note, alors qu'au contraire, si je me force à la retenir, je ne l'oublierais pas, et en plus, ça fait travailler ma mémoire du coup. "Ouais mais tranquille ils vont pas non plus devenir adulte et tout, j'pense qu'on a quelques mois devant nous avant qu'ils se mettent à vouloir manger 50kg de viandes par jour..;" Honnêtement, j'y connais rien au régime alimentaire d'un lion, ça ne serait que moi, je lui préparerais un repas équilibré et tout, juste pour pas qu'il galère à courir et qu'il puisse avoir des abdos. •

Aider les gens, les animaux, la nature, ça a toujours été dans ma nature. J’ai grandi dans un pays où quasiment toute la nature était intouché par l’homme, où la grandeur de notre planète respirait encore. J’avais rencontré des inuits une fois pendant un voyage quand j’étais jeune avec l’école. Je pense que ce jour-là avait été celui où je me suis rendue compte que le monde devait être sauvé. Visiter des tribus qui vivaient encore avec leurs anciennes traditions. J’en avais visité quelques unes pendant l’été, et j’étais toujours épatée par leurs manières de vivre avec si peu, comme si nous en tant que civilisation moderne nous avions trop. Je suis relativement simpliste, je ne peux le nier, mais quand on regarde tout ce que j’ai dans mon armoire, comme matériels. Nous avions beau dire que nous n’étions pas matérialiste, au fond de nous, nous l’étions tous un peu. Il y avait des choses dont nous ne pouvions pas nous passer, alors que d’autres sociétés n’en avaient absolument pas besoin et le vivaient bien. « Peut-être bien. » Répondis-je à mon cousin en rigolant. Avec mes photos, ainsi que mes études, je n’avais pas beaucoup de temps. Pour le moment, je devais travailler en tant que photographe freelance pour pouvoir me faire connaître alors si un job venait, je le prenais, pas toujours facile, et à cela s’ajoutait clairement aussi mes études qui me prenaient beaucoup de temps. J’avais les yeux gros alors qu’il m’annonçait que ça mangeait 50 kilo de viandes. « Mais c’est énorme ! » Ne pus-je m’empêcher d’exclamer. Moi qui ne mangeait pas de viande, ils pouvaient avoir mes parts.

(Invité)

• Je m'étais moqué d'elle avec son agenda de premier ministre qui note tout dedans, mais... J'avais moi aussi des objets dont je ne pouvais pas me séparer. Des objets que je ne laissais jamais chez moi, des objets sans qui je ne me voyais pas sortir et faire ma vie, par peur, par habitude, je ne sais pas trop, mais... Je ne pense pas être le seul. Premièrement, j'peux pas sortir sans mon portable. Pas que je passe tout mon temps dessus, non, mais, imaginer, je reçois un coup de fil important, un problème, ou quelqu'un qui a besoin de moi dans la minute, mais que je ne réponds pas parcequ'il n'est pas sur moi... Je m'en voudrais. Ensuite, ma carte bancaire... Ouais, ça fait gros matérialiste là, mais, j'pense qu'on a toujours besoin d'avoir un peu d'argent sur sois, en cas d'extrême urgence, ça peu toujours servir. Un briquet aussi... J'me balade toujours avec un briquet dans la poche. Premièrement, parceque c'est pratique si j'veux allumer une clope, et deuxièmement... Bah c'est comme ça, comme un toc, j'suis obligé d'avoir un briquet, j'me dis que ça peu toujours servir... Qui a dit qu'un Lewis-Kennedy était une personne sainte d'esprit avec aucun problème ? Pas moi déjà. Du coup, pour le coup de l'agenda, je lâcha un petit rire un instant, puis, la discussion reprit sur les lions et leurs nourritures... Ouais, j'avais lâché 50 kilos de viande, parceque pour moi, ça devait être à peu près ça non ? Sauf que Septembre avait eu l'air d'être choqué, comme si 50kg c'était énorme. "Bah ouais mais regarde... Quand ils attaquent des zèbres et tout ça, 50kg c'est le poids d'une cuisse, et ils le dégomment le zèbre..." Puis même, c'est des Lions, dès que ça peu manger, ça mange, non ? C'est le roi de la jungle, et un roi, on sait tous que ça passe son temps à bouffer hein. •

C’était assez étrange de parler comme cela avec Alek. Ça devait faire bien trop longtemps que nous n’avions pas eu une discussion de la sorte. Nous n’avions jamais parlé aussi facilement. Les dernières années, je m’étais bien trop renfermée dans ma maladie, ne laissant pas vraiment les gens entrer dans ma vie. Au cours de ma vie, je me suis toujours refermée sur moi. Je ne partage pas ce qui se passe dans ma vie, parce que je ne cherche pas à avoir la pitié des gens. Ma vie n’est pas rose, elle ne l’a jamais été, et j’espère que bientôt elle irait mieux. J’avais des ambitions, des plans que je voulais réaliser, ouvrir ma propre galerie et me faire connaitre pour ce que je faisais et non pour qui j’étais dans le passé. Je pourrais me reposer sur ma famille, et mes proches. « C’est vrai, mais pour le moment, ils sont encore petits donc pas besoin de 50 kilo de viandes! » Moi je suis végétarienne donc la viande, très peu pour moi, mais j’étais d’accords que les lions eux c’étaient leur moyen de vivre. Je regardais rapidement ma montre pour vérifier l’heure, une heure avant mon rendez-vous avec mon thérapeute, il faudrait que je m’y mette. « Je vais te laisser, j’ai un rendez-vous. Ça m’a fait plaisir de te voir, et on devrait se revoir plus souvent pour rattraper un peu le temps. » Il fallait que je garde plus le contact avec mes proches. Je ramassais mes affaires avant de quitter le petit café, ayant salué mon cousin avant d’avoir bravé le froid hivernal.

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