Invité
est en ligne
Invité
T'as envie de torturer mon instinct de Womanizer à te balader en petite culotte devant moi ? Vile tentatrice que tu es. Son instinct de Womanizer? Vraiment? Elle me sortait l'argument de Womanizer? Tu n'oserais pas me mater trop longtemps, j'te connais. Justement, je ne la connais que trop bien pour savoir que si tu lui en donnais l'occasion, elle ne se lasserais sûrement pas d'admirer ton beau cul en sortant de la douche. Si je ne cherche qu'à voir un sourire sur son visage d'ange démoniaque, j'ai pourtant l'impression de faire tout le contraire, en m'attaquant au vif du sujet qui détruit la fabuleuse personne qu'elle a toujours été, mais qu'elle se refuse parfois d'être. Mon p'tit coeur se serre de la voir déchirée entre deux mondes, dans un amour parfait, mais destructeur. C'est parce que je l'aimes beaucoup que ça m'affecte tant. J'ai un karma de merde, ça fait des années que j'le dis. Peut-être parce que dans le passé j'ai fait souffrir trop de gens, donc c'est une vengeance de la vie sur moi. J'ai toujours été la fille qui fuyait ses problèmes, et j'me rend compte que c'était facile avant. Prendre deux trois rails de coke, un peu de LSD ou fumer un peu d'héro pour percher loin de la réalité de mes actes et c'était fini. Maintenant, j'ai que ma bouteille, qui me rappelle que la réalité est encore plus présente, mais que j'suis euphorique devant elle parce que j'me sens invincible. C'est pas mieux. J'suis du genre à réfléchir trois fois plus sur mes torts, parce que j'ai jamais réussi à lui dire les trois mots qui changent tout, alors que j'voulais les dire. J'ai pas eu le courage, comme pour Willow, où j'lui ai dit dans un putain de SMS... Mon regard compatissant se pose sur cette femme fragile qui ne demande qu'un peu d'amour et qui voudrait en donner, mais qui a peur de ce que l'amour peut lui faire. Gwenaëlle ne l'a pas eue facile, contrairement à moi qui, à regarder en arrière, semble avoir eu tout cuit dans le bec. Des parents aimants et compatissants, une vie facile loin de la débauche, aucune connaissance de ce qu'est l'amour, le vrai, une facilité d'apprentissage et d'adaptation, aucune attache significative qui, une fois rompue, me mettrait K.O. Non, j'avais eu aucune de ces difficultés dans la vie, alors que Gwen les avait toutes eues, ou presque, et ça ne lui faisait pas, pas du tout. J'voudrais bien prendre tout ce mal qu'elle ressent sur moi, pour la libérer, pour l'apaiser, pour qu'enfin elle puisse se reposer et profiter de la beauté de la vie, comme moi je peux en profiter. Aucune réponse intelligente ne me vient à l'esprit. Aucune. Nada. C'est le silence national, j'ai honte de moi, mais vient le rire, et l'apaisement, alors qu'elle se met à écrire et que je me lève pour la laisser prendre ses aises dans cette lettre personnelle et profonde. Tu renies pas l'idée que ça pourrait s'produire ou quoi ? Haussant les épaules, je la quitte un moment pour lui donner son intimité, et je me fais couler un verre de vin rouge dans une coupe, dans le silence le plus total, entendant presque son crayon danser sur la feuille de papier. Assise sur l'un des tabourets de la table de cuisine, je le sirote, complètement perdue dans mes pensées, qui voguent vers l'amour. À quoi ça ressemblerait, lorsque je tomberai amoureuse? Tombera-t-on jamais amoureux ou amoureuse de moi, même? Des questionnements qui ne sont pas persistants et qui se font rares, mais qui une fois qu'ils s'installent dans ma tête, me chicotent longuement. Puis, sans même entendre la porte du frigo s'ouvrir et se refermer, je sens finalement des bras se refermer sur moi et m'entourer chaleureusement. Je n'ai pas besoin de me retourner pour comprendre ce par quoi elle est passée, Gwen. Je dépose ma coupe de vin sur la table, loin de nous, et me retourne pour plonger mes yeux dans ceux de mon amie, qui sont remplis de larmes. C'est libérateur, mais horrible à faire... Hochant la tête, je me lève pour me tourner vers elle et pour la serrer contre moi, chaudement. Je prends sa tête doucement dans ma main et la dépose contre mon cou, contre moi. Il le fallait, surtout... Tu te sens mieux? Je souris tristement. Cette bière est-elle vraiment nécessaire? T'en as pas eu assez pour ce soir? Je dépose mes lèvres contre sa joue pour la rassurer. Tu veux la faire, cette bataille d'oreillers? J'suis partante pour essayer des trucs stupides avec toi!, rigolai-je joyeusement en relevant sa tête pour la regarder maintenant tout à fait sérieusement, dans l'espoir qu'elle ira bien mieux, et que ses larmes cesseront un jour de couler pour un amour lointain duquel elle pourra guérir, un jour... J'aime pas la voir dans cet état, et j'espère que demain sera un autre jour pour elle, oui!
(Invité)