~ J’SUIS L’AS DE TREFLE QUI PIQUE TON CŒUR OUUUH CAROLYN(A)

Hého wesh wesh vous ne pensiez tout de même pas que Cody Bleeker allait mentir à la France entière ? Enfin, aux Etats-Unis entiers en fait, mais ça colle quand même vachement moins bien à la phrase. Alors NON, il n’allait pas mentir et s’empressa donc de refuser son défi. Il pouvait tout faire, sauf ça. Mais même si Carolyna reconnut ses talents d’acteur, qu’il était enclin à décrocher le prochain Oscar – tremble Leonardo, c’est toujours pas cette année que tu l’auras MOUAHAHA – elle le menaça. Purement et simplement. C’était sûrement la Brazilian way to communicate quand on est pas d’accord avec quelque chose. Ahlalala, le choc des cultures. Cody fronça donc les sourcils et demanda ; « Pire ? J’attends de voir … » En fait, il était surtout curieux de voir jusqu’où Caro pouvait aller. Cette fille l’intriguait de fou, il ne parvenait pas à la cerner. Tantôt, il la prenait pour une espèce de fille superficielle, pleine aux as et capricieuse, tantôt elle le surprenait par sa spontanéité et sa non-conventionalité. Et là, le sujet des call-girls était lancé, un sujet vraiment très inspirant, je tiens à la préciser. « Une tête spécifique … Je ne sais pas. J’ai encore jamais étudié les portraits robots des gars qui vont voir des call-girls, mais j’imagine que ce serait un sujet de thèse très intéressant. Ceci dit, la personne en question a quelque chose que les call-girls ont mais que la personne en question n’a pas. Ce qui fait que ce n’est pas une call-girls, parce que les call-girls ont … » Des boobs. Il ne termina pas sa phrase, mais il positionna ses mains devant son torse, à moitié refermées, comme si elles tenaient fermement deux globes invisibles. Voilà, la Brésilienne avait beau être blonde comme un bébé blond, elle comprendrait vite où il voulait en venir.  Et ça le perturbait qu’elle insiste, il ne savait plus où se mettre, balbutiait, s’enfonçant dans les sables mouvants du mensonge sans moyen de retour. « Mais arrête de poser des questions ! Tu ne la connais pas, tu ne connais personne, à part moi et je suis suffisamment génial pour que tu ne t’intéresses à personne d’autre qu’à moi. OK ? » fit-il machinalement, comme une pile électrique. Bon sinon, ça va les chevilles sisisisi la famille.

Etait-elle dotée d’un égo bien trop gourmand qui l’obligeait à recevoir des compliments à intervalles réguliers ? Non parce qu’elle insistait vachement quoi. Du coup, Cody s’imaginait l’intérieur de Carolyna avec, quelque part dans son ventre, un monstre vorace qui crierait ’J’AI FAIM complimente-moi j’ai faim j’ai faim stp stp like ma photo’. Chassant ses idées étranges par un coup de tête sur le côté, il tilta et demanda ; « Ah, le gage c’est de t’envoyer des fleurs ? OK. » Il se saisit d’une camélia plantée dans le pot de fleur décoratif situé à côté d’eux et la tendit à Caro, très fièrement. C’était Monsieur-Premier-Degré, ou Mister-First-Degree pour quand il fera une carrière à l’internationale grâce à son humour aussi décapant qu’un produit vaisselle. Enfin bref, elle l’accusait quand même de fréquenter des endroits chelous avec des filles nues et coûteuses quoi. Alors que toutes les personnes le connaissant à peu près bien savaient qu’il était radin. Fronçant les sourcils, il lâcha ; « Je n’y connais pas grand-chose mais si tu veux, je peux me documenter là-dessus. Par contre, je crois que le prix d’entrée est assez élevé donc il me faudra un petit budget. Genre tu me donnes de l’argent et je fais mon job, comme un reporter de terrain. On pourrait même y aller ensemble. » Genre Martine à la plage, mais version +18. Ça donnerait des trucs styles Cody va au bordel, Caro s’essaye au lap dance et le best-of Caro et Cody dans une orgie. Petite soirée très sympa en perspective. « Les petits seins, c’est le bien. » répéta-t-il dans un murmure, plusieurs fois, comme s’ils tenaient là le slogan d’une pub pour soutif ou de prévention contre la chirurgie esthétique. Petite moue satisfaite, il rangea cette punchline quelque part dans sa tête, projetant de la sortir éventuellement à Dia. Et la couleur de cheveux fut demandée. « B…londe. » Ahahah, il n’était pas teubé au point de lui donner la vraie couleur de cheveux, oh, vous croyez quoi ! « Mais en quoi ça t’intéresse ? Tu veux m’aider ou tu veux l’ajouter sur Facebook ? » Décidément, il restait sur la défensive avec elle.