first night between roomies (palmyr)

J’étais vraiment bien tombée pour la colocation. J’aurai pu finir avec des mathers, ou alors des étudiants non-mather qui se droguaient tout de même. Il y avait un tas de possibilité pour que je me retrouve dans le mauvais environnement, et que tout l’effort de cette dernière année tombe en morceaux. Palymr semblait être la parfaite colocataire. Les animaux ne la dérangeaient pas, le bruit non plus, elle était végétarienne, et en plus de cela, elle ne buvait pas, ou du moins très peu. Je ne pouvais vraiment pas tomber. Palymr était la personne dont j’avais besoin, quelqu’un qui me ferait peut-être oublier mon passé morbide et triste. Je voulais commencer sur une bonne base, d’où je lui confiais la vérité. Je ne lui disais pas tout. Je ne me voyais pas lui dire le premier soir que j’avais été interné à cause de ma dépression, de mon anorexie et de mes problèmes d’addictions. Cela en faisait un peu beaucoup. Petit à petit, je lui en parlerai, sur qui j’étais vraiment, qui se cachait derrière ce sourire, et ce visage au long cheveux blonds. « Je pense qu’on ne s’en rend compte qu’une fois qu’on se retrouve au fond du gouffre qu’il faut changer quelque chose. » J’avais longuement fermé les yeux devant le problème, puis après un nième réveil sans souvenir le jour du nouvel an, j’avais décidé de changer les choses, de me reprendre en main. J’inquiétais bien trop de monde avec ce comportement. Palmyr partit chercher quelque chose, et revient quelques instants après avec deux coupes de vin et de l’eau. « À une colocation saine et végétarienne ! » Je viens cogner mon verre contre le sien, et c’est là que quelqu’un toqua à la porte. « Les pizzas sont là. Si c’est pas un timing parfait ! » J’avais vraiment faim.

Quand on ne vit que pour la drogue et l’addiction, on ne voit pas ce que nous faisons vivre à nos proches. Je n’y avais jamais pensé, jusqu’à ce soir-là, où je ne me souvenais de plus rien, et que mon père m’avait trouvé devant notre appartement après que Jolly avait aboyé pendant des heures. Après ce fameux soir, j’avais décidé de me reprendre en main, de me faire aider. Le visage inquiet de mon père m’avait brisé le coeur, et je ne voulais plus le voir ainsi. Peut-être que c’était cela qu’il fallait, un nième blackout, une nième overdose, quelque chose qui faisait qu’on arrivait à un moment dans sa vie où il fallait dire stop. Peut-être que ça m’avait pris neuf ans pour m’en rendre compte, peut-être que cela m’avait aussi couté mon habilité de produire un enfant. Aujourd’hui, j’étais heureuse, et je m’y faisais à cette idée de ne jamais avoir d’enfants. Être en vie était tout ce qui comptait, et j’avais deux magnifiques chiens, et un chat qui me donnaient le sourire chaque jour. Que demander de plus? Clairement une colocation saine. Trouver Palmyr avait été une des meilleures choses qui m’étaient arrivées depuis mon retour à Harvard. « J’espère que ton frère va s’en sortir ! » Perdre quelqu’un à cause de la drogue ou de la cocaïne, ce n’était pas plaisant. Maintenant les pizza étaient là, et la fête pouvait commencer. Je me levais pour aller chercher les pizza et payer. Je reviens dans ma chambre. « Et voilà ! On se pose dans le salon? » Demandais-je à Palmyr, pas sûre ce qu’elle ferait.

Je n’avais jamais dis à quelqu’un ce que cela faisait que d’être dans le fond du trou, ce que j’avais vécu. Quand j’avais quitté Cambridge pour rejoindre Elysia et mon père à New York, je m’étais dite que j’allais remettre ma vie sur le bon chemin. Cela avait été le contraire. Je m’étais enfoncée encore plus dans mon addiction, ignorant les cris de mes amis et de mes proches, jusqu’à ce que je me retrouve toute seule, à n’entendre plus que les échos de mes cris de désespoirs. Cela avait ete un chemin dure et laborieux pour arriver à ce que j’étais maintenant, mais je n’en avais pas honte, et je le partageais fièrement avec ma coloc. Jouer à la carte de l’honnêteté était ce qu’il y avait de meilleurs pour bien commencer. Puis si en plus, on peut discuter autour de pizza et de notre version de vin, alors pourquoi pas. Je payais les pizzas, refermant la porte, avant de venir m’asseoir sur le canapé. Je lui tendis la première boite. « Tant que tu ne pratiques pas le netflix et chill dans le salon, pour moi, avoir netflix c’est parfait ! » C’est genre le meilleur du meilleur pour les films. J’ouvris la boite et pris la première part. « A nous ! » Dis-je à ma nouvelle coloc.

Je n’avais rien contre cette pratique de netflix and chill, je la trouvais juste ridicule. Pourquoi passer par un truc aussi stupide pour dire qu’on a envie de coucher avec quelqu’un? Puis devant Netflix? C’est tout simplement ridicule, et j’étais contente que Palmyr ne faisait pas partie de cette population au cerveau un peu restreint. Je m’entendais vraiment bien avec ma nouvelle colocatrice, je devais l’avouer. C’était clairement un bon point. Imaginez vivre avec quelqu’un qu’on arrive pas à saquer? L’horreur, quoi. J’avais besoin d’une ambiance et d’une atmosphère positive autour de moi, laisser la négativité derrière moi. Je savourais la pizza dans ma bouche, chaude et fraiche, je savais que j’avais fait bon de garder le menu dans mes papiers. Puis la question, je m’y attendais un peu. Septembre était un nom étrange. « Non, rien à voir, je suis née en janvier. Mes parents voulaient faire originale pour ma soeur et moi, alors c’est devenu Septembre et Novembre. » Bien que je ne connaissais aucune autre raisons pour m’avoir appelé ainsi.