was this a joke for you? (hardin)

J’avais pas peur de menacer Hardin. Si je voulais, je pourrais essayer de le faire expulser. Toute fois, je n’allais pas le faire. Je pouvais être méchante, je pouvais penser à ma propre sécurité. La preuve, Andy et Anastasiya avaient encore à ce jour un ordre de restriction. Je ne faisais pas des menaces dans l’air, mais je supposais Hardin assez intelligent pour ne pas divulguer des informations sur moi. Cela me donnait envie de vomir, de m’en aller en courant, d’essayer de me réveiller de ce cauchemar. La réalité faisait tellement plus mal. je restais plantée sur mes pieds, ne bougeant pas. Je n’allais pas partir la première. Je maintenais la tête haute. J’étais une femme forte, voilà ce que je me répétais dans la tête. Je n’allais me pilier devant Hardin. Jamais. Cet homme, je le détestais tellement. Je n’avais jamais cru que c’était possible pour moi, pire qu’Andy, ou peut-être au même niveau. Ouais, au même niveau. Et pourtant, c’est en lui que j’ai réussi à me confier, contrairement à mes proches, c’est lui que j’ai aidé après la mort de son père. Putain, il fallait que cela soit lui, cela ne pouvait pas être quelqu’un d’autre.

J'étais bloqué sur place. C'est comme si apprendre ça m'avait raidi, en faite c'était l'cas. J'étais juste submergé par cette révélation, et ça n'allait pas mieux. J'savais pas comment réagir, comment me comporter avec elle. De toute façon, c'était réglé. Il n'y aurait plus d'sms, plus rien, et j'pourrais même plus penser à lui faire la guerre quoi, ça avait tout changé. Et malgré moi, j'pourrais pas non plus m'en foutre. J'étais énervé, blasé. Rien ne se passait comme j'le voulais, et j'étais impuissant face aux événements. Feldt ne bougeait pas non plus. C'est à qui partirait le premier, et j'voulais pas céder à ça. J'ai toujours été le roi pour fuir mes problèmes, sauf que là, j'voulais pas m'enfuir le premier. Hors de question. « Alors quoi, on reste planté là à s'cracher à la gueule? » J'pouvais être le meilleur à ça, si c'est ce qu'elle voulait. De toute manière, j'connaissais pas d'autres alternatives. J'pouvais pas envisager de discuter tranquillement avec elle, de tout ce qu'elle sait sur moi à présent c'est juste impossible.

Je pouvais rester comme cela pendant des heures. Je n’avais pas cours cette après-midi, et ainsi j’avais tout le temps du monde. En soit non, je devais travailler pour les partiels qui arrivaient à grands pas. Hardin n’avait pas besoin de savoir cela. Je bouillais de l’intérieur. J’étais furieuse de ne pas avoir vu à travers cette personne inconnue. D’habitude, j’étais si prudente, et la fois que je me laisse un peu aller, je me faisais avoir. Cela allait m’apprendre. Plus jamais, je ne ferais la même erreur. Dans ce monde, on ne pouvait faire confiance à personne, c’était tout bonnement impossible. Je gardais la tête haute, alors que je fusillais Hardin du regard. Nous ne pourrions plus revenir en arrière, en cette période où je pouvais me confier à lui sans avoir à m’inquiéter. Maintenant, que je savais que derrière ce numéro, c’était lui qui se cachait, plus rien n’avait de sens ni d’importance. « Je peux rester comme ça toute la journée. J’ai rien à faire. » Rétorquais-je d’un ton sec et froid.

Certes, bien sur que je pouvais aussi rester planter là, à faire la plante verte et la fusiller du regard comme elle le fait en ce moment. Mais ce serait mentir de dire que j'en ai envie. J'ai aucunement l'envie de perdre mon temps avec elle, surtout maintenant. Je veux juste effacer son visage de ma tête, la voir sortir de mon champs de vision parce qu'elle sait tout et que ça me fait juste vriller dans ma tête. Ça pouvait pas durer, c'était trop évident qu'il fallait une ombre là dedans. C'était une des seules choses positives pour moi ces derniers temps, j'avais remonté la pente grâce à elle, mine de rien, et ça m’écœurait. Je me dégoûtais de m'être confié à elle les yeux fermés comme cela. « Si ça t'amuse, reste plantée là. J'ai pas de temps à perdre avec toi, moi. » dis-je froidement, en tournant les talons, sans lui adresser un regard.