comme un blizzard dans mon coeur + carrie

Si on m’avait dit que je me retrouvais dans ce genre d’endroit l’année dernière, je n’y aurais jamais cru. Une rave party au milieu de nulle part où l’alcool coulait à flot ainsi que la drogue mais tout le monde sait que je ne touche pas à cette merde. J’étais totalement déchiré, dansant en bougeant la tête n’importe comment. Rigolant comme une grosse merde, on aurait pu croire que c’était l’effet de l’alcool mais c’était plutôt le mélange de l’adrénaline et le froid sûrement. Disons juste que c’était sa première fois et il compte bien recommencer, il savait s’amuser sans drogue et c’était déjà pas mal. Les filles le collaient, il s’amusait et voilà ! Sentant la fatigue venir, il parti en direction de cette grange non loin tout en essayant de ne pas se ramasser sur le chemin à cause des trous. Je finis par me trouver un petit tas de foin, je m’installe dessus allongé, mon regard posé sur le ciel qu’on pouvait apercevoir puisqu’il n’y avait plus de toit… Elle a sûrement du prendre feu. J’entendais nettement la musique, heureusement qu’il n’y a pas de voisin j’ai envie de dire. Je rigolais un peu tout seul avant de finir ma bière d’un trait la laissant tomber à côté de moi avant de fermer les yeux, respirant … Mon cœur battait trop vite sous mon haut, l’adrénaline encore.

Une rave party, ça faisait une éternité que je n’avais pas participer à ces petits bijoux de soirées épiques, qui restent à jamais gravé dans votre mémoire. Comme à mon habitude, je dansais, enfin je creusais mon trou. Ouais globalement on ne pouvait pas dire que c’était de la réelle danse puisque la seule chose que je faisais, c’était de sauter sur place. Quoi qu’il en soit, je m’amusais, et j’aimais cette sensation que je pouvais enfin retrouver. J’étais à ma place, j’étais chez moi et plus jamais je ne quitterais ce genre d’endroits, du moins pas dans les prochains jours. De la drogue dans l’organisme, j’avais pris un carton de LSD, et un verre de vodka pure à la main, je me laissais m’évader dans mon monde. La musique était bonne, l’ambiance géniale, et j’étais enfin dans un milieu que je connaissais sur le bout des doigts. L’air dehors était glacial, mais ça n’empêchait personnes de passer un bon moment. Alors qu’un garçon se jeter sur moi pour me rouler un gros patin, je me laissais d’abord faire, alors que riant amusé, je finis par l’éjecter plus loin. Toute en classe et en bonne manière, je lui fis un doigt avant de me diriger vers une petite grange que j’avais repéré plus tôt. J’espérais que je n’allais déranger aucune personne qui serait éventuellement en train de copuler. J’ouvris la porte et avec le vent, je me fis emporter. Tenant fermement la poignée, je failli tomber par terre, alors que j’éclatais finalement de rire. Je n’avais pas encore vu Thomas, en réalité je n’avais encore rien repéré, bien trop occupée à me redresser.

J’étais totalement dans mes pensées, je rêvais de chose totalement étrange à cause de l’alcool et de l’adrénaline. C’était totalement le moment que je préférais de la soirée, quand je pouvais me retrouver seul, me laissant porter par l’alcool qui coulait à flot dans mon sang. Je me redresse légèrement quand j’entendis un bruit dans la grange, signe que je n’étais pas tout seul. Je finis par voir une touffe blonde penché en avant, j’ai d’abord pensé qu’elle allait vomir mais pas du tout, elle ne se retenait de tomber. Quand son visage fut découvert, je fus surpris et à la fois non de me retrouver dans la même pièce que Carrie. Si ce n’était pas le destin qui me jouait un tour, je n’en savais rien. La dernière fois qu’on s’était vu, c’était à Halloween et autant dire qu’on s’était dis que c’était la dernière fois qu’on se voyait. Je pourrais très bien jouer au mort, je ne savais pas si elle pouvait vraiment me voir de là où j’étais, mais elle était sous l’effet de la drogue… Encore une fois. Je soupire avant de m’asseoir complètement sur ce gros tas de foin. Tu fais quoi ici Carrie ? demandais-je en arquant un sourcil, mon regard plongé sur sa personne. Je ne pouvais pas jouer le mort devant elle, j’aurais juste aimé ne pas la voir ce soir, mais tous nos souvenirs me remontent en mémoire.

J’ignorais pourquoi ni même comment j’avais trouvé l’habitude de me plonger dans la dépravation et l’autodestruction. Je n’aimais pas la personne que j’étais, encore moins ce que je pouvais représenter. Encore sous les effets de la drogue et de l’alcool, je n’arrivais plus à tenir debout, comme la plupart du temps où je me retrouvais sous ces effets. Cependant une voix me fit sortir de mon trip et mes prunelles noisettes se posèrent sur un visage que je ne connaissais que trop bien. « Thomas ? » Je fronçais les sourcils perplexe, et lorsqu’il me demanda ce que je faisais ici, je ne pu m’empêcher de lâcher un rire amusé. « C’est une rave. Une grosse fête de drogués, où est-ce que je pourrais être d’autre ? » Je fronçais les sourcils en continuant à l’observer avant de finalement me décider à détourner le regard. Je n’avais pas envie de le voir, je voulais seulement me mettre la tête à l’envers, profiter de la cam que j’avais, de l’alcool que je pouvais boire et surtout pas me prendre la tête.

La drogue me faisait clairement flippée, aujourd’hui j’avais la possibilité de voir des gens se droguer sans avoir peur d’attraper la « maladie » de la drogue. Cela ne voulait pas dire que j’étais spécialement à l’aise, un drogué retombe toujours dedans s’il n’a pas la foi en sa sortie de la dépravassions. Voir Carrie dans ce genre de soirée ne me surprenais pas vraiment, elle était sous l’effet de la drogue, cela se voyait et je ne pus m’empêcher de me tendre en la voyant dans cet état. Elle ne m’avait pas vu et quand je commence à lui parler, elle semblait surprise de me voir dans ce genre d’endroit. Elle ne connait pas encore le Thomas fêtard, c’est sûrement pour cela. C’est vrai que quand on regard de ce point de vu là, tu ne pouvais qu’être ici. dis-je en haussant les épaules, agacé par sa réaction. J’étais là en premier si elle ne voulait pas me voir, elle pouvait toujours faire demi-tour et entre nous, j’étais celui qui ne voulait pas la voir en principe mais bon. Pourquoi tu t’es éloigné alors ? c’est là haut que tu devrais être. dis-je en levant les yeux au ciel. Je finis par me rallonger simplement pour profiter du bruit de fond que j’entendais.

Être droguée, ça faisait partie de mon quotidien, je n’avais jamais rien connu d’autres, et ça n’allait pas arriver de si tôt. Enfin, je ne disais pas que je ne voulais pas arrêter ma vie de débauche, mais j’en étais incapable. A chaque fois que j’essayais de prendre la bonne initiative, un événement dans ma vie ne se déroulait pas comme prévu. Aujourd’hui, en plus de devoir me cacher pour ne pas permettre à mon père de me retrouver, Thomas était parti, il s’était éloigné. Et le seul pilier que j’avais pu avoir dans ma vie ces derniers temps, m’avait laissé m’écrouler sur le bitume. Je ne lui en voulais pas, je le comprenais. Je fronçais les sourcils suite à sa première pique, je n’avais rien à dire là-dessus, même s’il méritait amplement des gifles. Il avait changé. Autrefois soucieux, aujourd’hui c’était devenu un connard. « Ouais. T’a raison. » Je détournais le regard, me redressa alors qu’une cicatrice dans le bas de mon dos se fit apercevoir. Je marmonnais un « Connard. » Avant de finalement prendre l’initiative de sortir de la grange. Je n’avais pas envie de me prendre la tête avec lui, il ne voulait plus me voir, je n’allais pas resté planter comme un piquet.

Je ne pouvais pas dire que je n’étais pas un connard à ce moment précis, je l’étais totalement. Je la blessais pour éviter qu’elle me blesse une nouvelle fois, car je savais que de toute façon, elle allait m’abandonner comme elle l’a déjà fait. Pourtant, j’eus un pincement au cœur quand un « connard » sorti de sa bouche, c’était le premier mot de ce genre qui sortait de sa bouche à mon égard. J’ai sûrement été trop loin et je m’en rendais compte que maintenant. J’avais aperçu sa cicatrice et même s’il n’y a rien eu de personnelle entre nous à ce point, je sais qu’elle n’a jamais été présent… Elle est rose, elle est encore fraîche. Je saute du tas de foin où j’étais installé et cours à sa poursuite. Carrie ! Attend ! lui dis-je avant de la rattraper posant ma main sur son épaule. Je suis désolé, mais tu connais ma relation avec la drogue et je ne supporte pas de voir les personnes auquel je tiens sous son emprise. dis-je en la retournant pour qu’elle me regarde. Je me baisse pour pouvoir être à son niveau et si elle veut me gifler eh bien… Qu’elle le fasse.

Il avait tellement changé, il n’était plus le même, il n’était plus celui avec qui j’avais passé de bons moments, avec qui j’ai ris aux éclats. Moi aussi j’avais changé, mais je ne me donnais pas des airs d’abrutie finie comme il le faisait pour lui. Je sortis de la grange, je n’avais pas envie de passer une minute de plus à côté de lui, à l’entendre respirer alors qu’il ne faisait que de me cracher son venin en pleine face. J’entendis néanmoins sa voix s’élever dans les airs, alors qu’il me rattrapa et qu’il posa sur mon épaule sa main froide. Je me bloquais, je ne bougeais plus, restant dos à lui pour écouter ses « excuses ». Il me retourne et j’en profite pour plonger mon regard dans le sien, je plisse les yeux, je n’avais pas envie de le gifler. En réalité, mon visage était inexpressif, aucuns mots ne sortis de ma bouche, aucunes émotions ne passèrent dans mon regard, on pourrait même dire que ma respiration ne s’entendait pas. J’avais l’air d’une statue, figée dans le temps dans un silence de plomb.

J’avoue ne pas être le mec le plus cool en ce moment, j’avais tellement l’impression que tout le monde cherchait à me blesser que finalement… Enfin, je l’ai rattrapé pour m’excuser parce que je n’ai pas été cool mais elle devait savoir que je n’aimais pas la drogue et la savoir totalement sous son emprise ça me blessait en quelque sorte à mon tour. J’ai essayé de lui expliquer mais elle semblait comme figer pour le coup. J’aurais pensé recevoir une gifle mais même cela ça n’est pas arrivé. Je fronce les sourcils avant que mon regard se perde dans le sien. Elle est ma plus grande faiblesse et j’en avais totalement conscience, même si j’essayais de jouer au gros dure, je savais très bien que mon cœur battait toujours pour elle malgré que je me l’interdisais. Je viens remettre correctement sa veste pour ne pas qu’elle attrape froid. Si je m’écoutais, je ferais une bien bonne connerie pour le coup, mais je ne pouvais pas. Je détourne finalement mon regard avant de tousser légèrement, ne sachant pas quoi ajouter de plus. C’est à ce moment là qu’on se barre, après s’être excusé nan ?

A chaque fois que je me retrouvais à ses côtés j’avais l’impression de me consumer, de ne plus être maîtresse de mes émotions. Et, dans le fond, c’était vraiment terrifiant… J’estimais toujours que « notre histoire » était inachevée. Mais je savais qu’il ne voulait plus de moi dans sa vie, j’avais l’impression que chaque regard qu’il posait sur moi, je n’étais qu’une moins que rien, une droguée sans sentiments, ni ressentis. « Tu es terriblement important pour moi, et je sais que je ne suis pas celle qui pourrait te rendre heureux. Je ne suis qu’un poids qui entraîne les gens vers le fond. » Il me déstabilisait, je ne savais plus où j’étais même qui j’étais. Qu’est-ce que je devais faire ? Je détournais finalement le regard lorsqu’il remit ma veste sur mes épaules. J’attrapais les deux bouts à l’avant du manteau pour les refermer et ainsi me donner plus chaud. « Je… Je te laisse tranquille. » Je finis par le contourner pour me rendre jusqu’à la porte de la grange.