With me. La pénombre la protégea un instant. Elle n'avait aucune envie qu'il voit l'émoi dans laquelle il la mettait. La seule personne capable sur cette Terre de la mettre dans un état aussi partagé, oscillant lentement entre tristesse, passion, amour pur et haine décadente. Echo ne savait réellement pas ce qu'elle devait dire ou faire. Une énième fois encore il réussit à lui enlever toutes ses défenses auxquelles elle était tellement attachée. Figée, elle serra la bouteille qu'elle avait dans la main contre sa poitrine, comme si elle pouvait la protéger une infime seconde, rien que le temps que son cerveau, son corps et son cœur se remettent à marcher normalement. Mais elle avait peur que ça n'arrive jamais. Cela faisait à peine quelques mois qu'ils se connaissaient mais en un seul regard il avait totalement figé son existence pour la lier à lui, semblerait-il, à jamais. Elle l'observa, le cœur au bord des lèvres, aussi tremblante qu'une petite fille, perdue, désœuvrée et horriblement amoureuse. L'amour n'avait jamais fait partie de sa vie, simplement car elle dénigrait tout envie d'attachement, qu'elle ne se sentait pas assez forte pour ce genre de sentiments. Oui, en réalité, elle avait toujours eu peur de tomber amoureuse, de ressentir quelque chose. Et voilà que ça lui était tombé dessus au moment où elle l'avait percuté dans cette galerie. Elle avait la faible impression qu'entre temps, elle avait changée. En bien, en mal, elle n'en savait rien. Ses sentiments pour Noah ne cessait jamais de changer, d'augmenter sans jamais régresser. Echo eut peur de ne pas du tout le gérer et d'imploser sous le flot de sentiments qui se faisaient sentir en elle. Joues rougies, non par la honte ou la timidité mais par l'excitation et l'amour, elle l'écouta lui déclarer sa passion à travers l'extrait du livre qu'il avait lu. Elle n'osa plus parler. De peur de briser l'instant, de casser l'ambiance comme elle savait si bien le faire puis elle découvrit qu'elle ne pouvait pas parler, tout simplement. Qu'y avait-il à dire après ça ? Elle était incapable de mettre des mots sur ses propres sentiments. Elle avait connu bien des couples dans sa vie, son père et sa mère, sa sœur et son mari, Solveig et elle ne savait qui encore. Mais ce n'était, sans prétention aucune, pas comparable avec ce qu'ils ressentaient tous les deux l'un pour l'autre. C'était profond, pour, malsain, complet et pourtant jamais vraiment accompli. Comme deux âmes jumelles se rencontrant enfin. Elle n'eut plus envie de parler elle n'eut que le brusque envie de ressentir.
Leur deux corps percutèrent le béton avant qu'elle ne noue ses jambes autour de la taille de l'Eliot, enflammé par l'oppression charnel qui courait dans ses veines, de ses seins jusqu'à son bas ventre, de ses lèvres demandeuses à ses doigts frivoles. Leur bouche mêlées l'une à l'autre, ils étaient comme deux malades se donnant l’oxygène dont ils avaient tant besoin, se délectant l'un de l'autre sans jamais s'en lasser. Elle ne pensait plus à la limite qu'elle s'était fixée quelques heures auparavant. Elle ne pensait plus du tout d'ailleurs. Il n'y avait qu'importe le froid qui mordait sa peau, les bruits de la ville au dessus d'eux. Le temps semblait s'être totalement arrêté pour laisser place à leur deux corps en fusion, comme pour les contempler silencieusement. La vodka coula à flot dans leur bouche, donnant un goût amer à leurs ébats avant qu'elle ne sente Noah s'impatienter, ses gestes se faisant de plus en plus brusques, de plus en plus exigeants. Soupir après soupir, elle sentit l'une de ses mains remonter sous sa robe atteignant son sous vêtement et le lui arrachant sans plus de politesse que ça. Echo devenait sauvage, elle n'avait aucune envie de parler, juste sentir, qu'en plus de leurs âmes, leur corps ne fassent plus qu'un. Elle se ficha même de ce qu'elle tenait entre ses mains et laissa la bouteille se fracasser contre le sol comme sa pudeur. Ses mains vinrent palper avec une certaine vénération le visage du jeune homme alors que son souffle venait se perdre à son oreille, erratique, puissant. Elle le sentit alors entrer en elle et son souffle sembla se couper avant qu'elle n'expire brusquement, ses paupières se fermant lentement, ses mains venant se crisper sur le vêtement de son amant. Elle réalisa alors qu'elle attendait ça depuis bien trop longtemps. Le premier soir, peut-être. Elle n'en savait foutrement rien et son cerveau s'éteignit presque totalement, assez pour qu'elle ressente la chaleur entre eux, leur mouvement lascif et fait simplement pour qu'ils se perdent un peu plus dans la luxure. Noah murmura à son oreille et elle craqua. Non, elle ne pleura pas mais elle laissa toute fierté de côté, le priant d'une pression de revenir face à elle, ses mains vinrent prendre son visage en coupe alors que pressante par ses hanches ondulantes, elle murmura tout près de ses lèvres la voix vibrante d'un amour sans faille « Je t'aime, … tellement, tellement, tellement fort, Noah. » Elle eut une expression bien triste, presque déplacée au vu de ce qu'ils étaient en train de faire avant de plaquer à nouveau ses lèvres au siennes, laissant la bouche de son plus grand félau avaler ses gémissements.