Noah - T'es tout ce que j'aime pas !

 

Journée harassante et fastidieuse, une fournée de cours dont il n’a que peu faire, un père ultra possessif et maniaque du contrôle, et des relations sentimentales plus qu’explosives. En ce moment, Noah n’était clairement pas dans son cinquième élément. Il passait son temps à lire des livres comme Lautréamont ou Cioran, et à boire du whisky dans des bars peu fréquentable. L’éclaircie dans cet orage latent est que depuis quelques jours, il avait emménagé à l’Eliot House après sa validation. Aussi, passait-il moins de temps à marronner seul dans sa suite, et plus de temps à trainer sur le campus. Ce n’était pas glorieux, mas au moins ici, il trouvait sans arrêt une raison de s’occuper, d’une manière ou d’une autre. Ses cours de la matinée venaient de se terminer et le jeune homme qui avait peu faim, décidait d’aller se chercher un grand café au Starbuck histoire de se mettre un coup de fouet et de se réveiller pronto. L’enseigne était blindée de monde, ce qui le fit soupirer de dépit. Lui qui détestait la foule et les gens étaient bien servis : « On dirait des vaches attendant leur foin » se dit-il à lui-même avant de faire abstraction de toute cette agitation et de s’avancer vers la queue. Faire la queue ? Non merci, ce n’était pas dans ses habitudes alors il avança, impérieux, comme si de rien n’était, sans prêter aux personnes qui commençaient à le regarder avec de grands yeux noirs et accusateurs. Noah arriva enfin face au comptoir, tandis qu’une jeune fille (Robin) s’apprêtait à passer commande. Il l’interrompit net s’adressant à la serveuse : « Un grand macchiato sans sucre pour Noah, je suis pressé, merci ». Ses airs de prince et d’enfant insolent et arrogant laissèrent la serveuse pantoise qui bien trop désemparée pour répondre s’empressa d’aller le service.

 

 

La suffisance en laissait plus d’un pantois mais Noah n’était pas du genre à s’en soucier. Qu’ils s’accommodent de sa personnalité, il n’en a que faire des regards interdits et des moqueries en messe basse. Noah avait une haute estime de lui-même – estime hériter de sa famille et de son corps social qui l’avait habitué à considérer ces autres là, les moldus, comme des moins que rien. Il commandait son café et la serveuse s’exécutait. Le jeune homme ne tourna pas tout de suite la tête vers la jeune fille qu’il venait de dépasser. Du moins, pas avant qu’elle n’attrape sa commande et face comme si elle lui appartenait. Le regard noir de Noah fusa en sa direction et s’intensifia d’autant plus en la reconnaissant. Robin, ancienne Quincy un peu sainte-nitouche. La voilà prenant ses aises et oser défier le jeune homme  avant de s’en aller. Il se tourna vers la serveuse qu’il fusilla du regard avant de faire volte-face. Sans payer, évidemment, ce qui la laissa d’autant plus perplexe. Il rattrapa Robin qui venait de soupirer un « connard » presque inaudible, et se mit face à elle pour la stopper dans son élan : « Tu as un problème ? Tu veux que je t’explique les règles ? Garde tes insultes pour ta bouche infestée ». Il récupère le café d’un geste sec, avant de tourner les talons et de s’apprêter à partir.  

 

 

« C’est toi mon problème », pour qui se prenait-elle sérieusement ? Il n’y a pas si longtemps, elle arborait son regard de fille triste et fade et voilà qu’elle tentait aujourd’hui de jouer les gros bras, de tenir tête. Noah détestait cette pseudo rébellion, d’autant qu’il ne supportait pas Robin. C’était physique, elle le débectait, elle avait tout ce qui le dégoutait : l’odeur de défaite, de docilité, et de stupidité. Noah leva la main comme pour faire le signe d’une bouche qui parle avant de répondre d’un ton sec et froid : « Descends d’un étage petite, tu ne vas pas commencer à me prendre la tête ». Le jeune homme finit par récupérer son café et s’apprête à partir quand il sent quelque chose freiner sa marche. Il manque de basculer, complètement, et réussit à se rattraper in extremis, heureusement qu’il n’avait pas beaucoup d’élan. En revanche, le gobelet tombe au sol et s’éclate, tapissant son pantalon de costard bleu de jolies tâches marrons. Noah se tourne vers Robin et lui lance un regard noir avant de s’approcher vers elle en applaudissement avec sarcasme : « ça va les cinq ans d’âge mental tu les vis bien ? Pauvre tâche, t’es totalement pathétique. Avec ta gueule et tes mains qui tremblent, tu pourrais te mettre à quatre pates pour lécher le café étalé sur le sol, qu’on y verrait que du feu ».  

 

 

Ok, donc, on se rend dans le plus grand des calmes chercher un café pour au final se retrouver agressé par une gamine prétentieuse qu’a décidé de faire sa crise d’adolescence. Noah se souvenait parfaitement d’elle, mais quelque chose était différent aujourd’hui. Elle n’avait plus l’air si ingénu ou docile, elle était clairement survoltée. Evidemment, ses mains qui tremblent ne laissaient pas beaucoup de place au doute, et Noah doutait du fait qu’il s’agisse d’un simple manque de café. Profond dégout et regard méprisant mais voilà qu’il se retrouve avec une bonne dose de bave sur la gueule. Elle n’a pas osé, sérieux ? Zéro limites, zéro respect. Noah attrapa un mouchoir de soie dans sa poche clairement dégouté avant de s’essuyer le visage, tentant de se maitriser et de garder tout son sang froid : « Je t’ai voulu comme on veut un hamburger après une bonne cuite, pour moi t’es qu’une paire de sein sur pates alors du calme petite ». Etonnant qu’il ne parte pas au quart de tour, mais voilà, il avait suffisamment mauvaise réputation pour se donner une fois de plus en spectacle en plein milieu du campus. Il finit par esquisser un sourire narquois et moqueur avant d’ajouter : « Ce doit être horrible cette sensation de manque ». Il s’approche d’elle et lui attrape la main doucement, tout ironique qu’il est : « Tu souffre déjà bien assez toute seule sans que je n’ai besoin d’en rajouter, pauvre fille ». Il lâche sèchement sa main et s’apprête à partir.

 

 

Attaquer sur la taille de son sexe … quoi de moins originale ? Ça sent le manque de répartis, Noah en ricane doucement tant ça ne l’atteint absolument pas. Il n’est pas du genre à se vexer pour ce genre de remarque, il sait bien que lorsqu’une personne se met à attaquer sur le physique c’est qu’elle n’a franchement pas grand-chose à dire de plus constructif. Et de toute manière, elle ne sait pas de quoi elle parle : « Lamentable … En fait, j’ai même assez pitié de te voir te décarcasser pour me blesser, de te voir te donner autant de mal. Je suis presque peinée du fait que ça ne me fasse rien, tu veux que je fasse semblant de pleurer ? », Dit-il clairement moqueur, son sourire en coin. Lorsqu’elle lui dit sèchement de ne pas la toucher, Noah ne s’arrêta pas, esquissant un sourire encore plus narquois. Elle l’avait cherché, elle allait le trouvé, et clairement, il n’était pas décidé à dresser des limites. Surtout pas après le magnifique crachat qu’il venait de recevoir en pleine gueule. Et, à sa surprise plus grande encore, Noah riait de plus belle en découvrant sur le visage de Robin que ses mots sur le fait qu’elle soit en manque la touchaient. Il avait son point faible et n’allait pas le lâcher. Il fit une grimace du genre « t’as pas intérêt » en remarquant son poing serré comme si elle s’apprêtait à le cogner. Et bim, ça ne manquait pas. Même si elle était bien plus petite que le jeune homme, l’effet de surprise fut telle qu’il se laissa tout naturellement embarqué par sa poigne. Elle venait de le frapper. Noah la repoussa d’un coup sec restant stoïque face à elle, la dévisageant presque abasourdie en se frottant machinalement la jouer. Evidemment qu’il n’allait pas lui rendre la pareille, un garçon ne frappe pas les filles. Il finit par arranger le col de sa chemise et lui lancer un regard de mépris avant d’ajouter : « je vais pas te donner l’attention qu’une espèce de droguée malsaine comme toi réclame. Va bien te faire voir ». Dans le même temps, un employé arrive pour passer la serpillère à leur pied, là où le café s’était renversé, leur lançant un regard des plus noirs. C’est vrai qu’ils étaient entrain de mettre le feu.