Turn off the light ▼ JOALYA

Je viens de terminer les cours, je suis assez fatiguée mais je profile de là ma soirée tranquille devant la télé avec un pot de glace. Je récupère les filles à la crèche, je file direct chez ma mère, je passe un peu de temps avec elles parce qu'elles vont passer la nuit ici comme je suis de garde demain et que je commence à six heures. Puis je finis par rentrer chez moi. Je pousse la porte de l'immeuble, pas de lumière, c'est bizarre mais je me dis que la lumière doit être grillée. Je monte les escaliers jusqu'à mon étage, je m'aide de mon téléphone pour ouvrir la porte, toujours pas de lumière, c'est bizarre. J'entre enfin dans mon appartement et j'appuie sur l'interrupteur, pas de lumière non plus : « Oh god ! » Je soupire avant d'entendre derrière moi un : Oui je suis là. Je sursaute et fais demi tour. Joachim. Pourquoi ça ne m'étonne pas ? Toujours au bon endroit pour me faire peur en sortant des coins noirs. Les fameux coins noirs ce fameux truc qu'il s'est passé à Salem et sans oublier son texto resté dans réponse à la suite de mon invitation à jouer à la playstation parce que Mila et ses coliques ont fait des siennes et m'ont empêchées d'entrevoir toute possibilité de passer une soirée tranquille. « Je crois que c'est pas la bonne soirée pour jouer à la playstation... Le diner aux chandelles c'est tout ce que j'ai à proposer. » Un petit sourire se dessine dans le coin de mes lèvres alors que je m'approche pour le saluer en lui faisant la bise.

Bon bah j'avais ma soirée de libre alors quoi faire? J'avais le choix faut dire. J'étais devant mon aquarium à finir un boulot que j'avais à faire pour la semaine prochaine quand je me rappelais du sms de Talya. Ouais tiens, au lieux de jouer tout seul pourquoi pas jouer avec elle..? Sauf qu'en ligne c'est mieux, donc moi ici et elle là bas mais après faut avoir les mêmes jeux hors! Je ne sais pas ce qu'elle a. Bon autant passer chez elle, au pire on verra plus tard. Je décidais de me diriger chez elle, arrivant en bas de son immeuble... Qui semblait complètement plongé dans le noir. Arquant un sourcil, j'observais un instant avant de me décider à y entrer sans difficulté car oui, pas de courent pas de verrou. Montant du coup à pied j'arrivais à son étage et là surprise, elle semblait à peine rentrer puisqu'elle était elle aussi sur le palier de sa porte. La suivant, elle entrait essayant d'allumer sa lumière alors que j'approchais. Un soupire et elle dit « Oh god ! » avant que je ne commente d'un sourire en coin "Oui je suis là." et qu'elle sursaute pour se retourner. Je riais légèrement à force de la voir sursauter comme ça "Ça va devenir une habitude on dirait." puis elle me dit « Je crois que c'est pas la bonne soirée pour jouer à la playstation... Le diner aux chandelles c'est tout ce que j'ai à proposer. » venant déposer un baiser sur ma joue. Une longue inspiration et je regardais autour, faisant une moue pour répondre "Ouais j'ai cru comprendre donc va pour un diner, j'ai pas encore mangé." aller, c'est mieux que rien. J'entrais donc à mon tour la suivant à l'intérieur nous éclairant avec mon portable bien que la lumière des rues passait un peu par les fenêtres.

« On dirait bien oui ! » Joachim où le grand méchant loup toujours là pour sortir des bois au moment opportun pour me faire faire un bond. Encore un ce soir mais je vais lui faire perdre cette sale habitude, la prochaine fois, je ne sursauterai pas. Pas convaincue pour un sou, gentille peureuse que je suis. « Si dieu veut bien se donner la peine d'entrer alors... » J'ouvre la porte en grand et je m'écarte pour le laisser passer. Heureusement les stores ne sont pas clos l'appartement est donc relativement allumé, on distingue au moins les meubles. Je fais claquer la porte derrière nous et me dirige dans un buffet bas que j'ai près de l'entrée d'où je sors les bougies et que j'allume pour en poser un peu de partout pour qu'on puisse circuler sans grand danger avant d'aller baisser les stores. Le soir j'aime bien être tranquille chez moi. « Y'a un bon traiteur chinois pas loin qui livre, t'aimes ? Parce que qui dit pas de jus, dit rien pour faire à manger... Je suis une mauvaise romantique, je t'invite pour un diner aux chandelles mais en fait y'a que les chandelles sinon ! » Je suis plutôt amusée par la situation alors mon sourire ne quitte pas mes lèvres, il faut que ce soir le soir où il se décide à faire le curieux où il n'y ait pas de courant. Une soirée sans playstation et autre appareil de divertissement ça peut être pas mal aussi, oui sauf quand la dernière fois qu'on s'est vu c'est pour une partie de jambes en l'air dans un bois, une pulsion non contrôlée qui créé peut être un petit malaise chez moi que je tente de camoufler sous l'humour et le fait de trouver un repas pour le moment.

À croire que je suis né pour la faire crier « On dirait bien oui ! », joli jeu de mot dit donc. Je souriais plutôt fier avant qu'elle n'enchaine « Si dieu veut bien se donner la peine d'entrer alors... » et que je la suive à l'intérieur "Bien évidemment.", ça va la rue illuminait un minimum donc c'était pas le noir complet mais les téléphones aidaient. Regardant un peu autour, je venais me mettre au milieu du salon tandis qu'elle sortait des bougies pour les allumer et en placer un peu partout dans l’appartement "Sooo romantique." je souriais taquin alors qu'elle fermait les stores. Arquant un sourcil je trouvais ça un peu bizarre vu le contexte, fin j'veux dire, il y a pu de lumière quoi, là celles de la rue n'étaient pas de trop mais pourquoi pas. C'était plus... Intime comme ça dirons nous. M'invitant à manger, elle me demandait « Y'a un bon traiteur chinois pas loin qui livre, t'aimes ? Parce que qui dit pas de jus, dit rien pour faire à manger... Je suis une mauvaise romantique, je t'invite pour un diner aux chandelles mais en fait y'a que les chandelles sinon ! » me souriant avec en fond ce drôle d'air. Comme ci j'sais pas, elle était perturbée ou gênée par quelque chose... Notre dernière rencontre peut-être? Ouais sans doute, faut avouer que c'était particulier l'échange à Salem. D'une moue, je hochais doucement la tête pour répondre "Va pour un chinois puisque j'adore ça." c'était déjà ça de gagné! J'allais m'asseoir sur son canapé pour soupirer un bon coup de me poser.

Je prends mon téléphone, je compose le numéro du chinois pas loin et je fais le tour rapide de la carte en prenant un petit assortiment de tout ce qu'il fait histoire qu'on puisse picorer dans tout. Quand je raccroche, je viens m'élarder sur le canapé, le même que lui, mais à l'opposé, près de l'autre accoudoir.  « On est en place pour la partie, mais y'a pas de partie. » Juste des tonnes de bougie autour pour éclairer un peu plus autour de nous et me gêner un peu plus par rapport à ce qu'il s'est passé la dernière fois, d'ailleurs je décide à lancer : « Il faut qu'on parle d'un truc. » Heureusement qu'il fait noir et que la lumière n'est pas une lumière blanche, une lumière pure parce qu'autrement on aurait surement vu mes joues rougies. Puis d'un coup, je pense à Mack et mes pensées s'emmêlent alors presque innocemment je change complètement de sujet et dans le fil de la conversation ça passe... En fait ça fait presque comme si j'avais toujours voulu parler de ça alors que pas du tout. « T'as été voir Mack aujourd'hui ? Rien de nouveau ? » Je passe tous les jours donc je suppose que non et si elle s'était réveillée j'espère bien qu'il me l'aurait dit. Alors les nouvelles sont toujours les mêmes, c'est ce que ça veut dire. Puis je reviens à mon idée première et je lâche : « Halloween. » Non pas que je veuille recommencer là tout de suite, je veux juste soulever ce sujet super bizarre pour moi, j'ai besoin d'en parler, j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe, ce qu'il s'est passé, ce que ça veut dire. Ce genre de comportement sous le coup d'une pulsion sans fond ce n'est pas moi.

Sans perdre une seconde, Talya prend son téléphone pour appeler le chinois et nous faire une belle commande bien variée de tout ce qu'il avait à nous proposer. Je m'en frottais les mains d'avance d'un sourire qui voulait tout dire. On allait se faire péter le bide. Bref, Elle venait s'affaler sur le canapé où j'étais déjà étalé, paisible. Elle me dit alors « On est en place pour la partie, mais y'a pas de partie. », je riais légèrement, secouant la tête "Ça sonne limite triste dit comme ça. Les pauvres manants qu'ont pas de courant pour jouer quoi." ouais le comble de l'ironie pas vrai? Tant pis, chinois se sera à la place. J'abordais pas le sujet de notre coucherie à Salem, car ça ne me venait pas à l'esprit ou plutôt, peut-être que j'avais pas spécialement envie d'en parler? Allez savoir. Sauf qu'apparemment, elle ça lui brûlait les lèvres mais ça je ne le savais pas encore « Il faut qu'on parle d'un truc. », arquant un sourcil, je la fixais commentant "Ok et bien, parlons." de quoi? Ce genre de phrase fait tellement sérieuse que c'est limite inquiétant. C'est là qu'elle me lançait « T'as été voir Mack aujourd'hui ? Rien de nouveau ? », baissant les yeux d'une longue expiration, je me mordais la lèvre une seconde pour répondre en secouant la tête "Non rien. Elle... Dort à poing fermé. Comme un gros bébé." ouais je préférais me faire ce genre d'image là de son sommeil. Ça passait mieux dans mon esprit. Puis je percutais, grimaçant "C'est de ça que tu voulais qu'on parle..?" ouais de ma sœur sérieusement..? Puis d'un coup « Halloween. », là je ma fixais de nouveau, de longues secondes avant d'inspirer "Halloween..." avalant ma salive pour lui demander "T'as pas quelque chose à boire avant?" ouais c'mieux pour parler de ça. Ainsi je reprenais "Tu veux qu'on parle de ce qu'on a fait là bas. Ok et donc tu veux savoir quoi exactement?" le pourquoi du comment du parce que? Moi le gars qui ne se justifie jamais sur ses parties de jambes en l'air, ça va être me crisper je le sens.

Je rigole à sa remarque, je pense que moi je peux vivre sans jouer mais lui ça doit être un peu plus compliqué. Peut être que bientôt je serais accro et j'y passerai mes journées, enfin ça restait à voir, ce n'était pas pour tout de suite. Juste une fois de temps en temps pour se changer les idées. Je ne relance pas le sujet, et celui de Mackenzie non plus, rien de nouveau, c'est triste, ça me blase, je veux qu'elle se réveille mais rien ne se passe et je dois l'accepter, on doit l'accepter, tout le monde doit le faire, tout le monde doit vivre avec en attendant que la belle au bois dormant se réveille sous l'effet d'un des baisers de son prince. Puis vient ce sujet, le sujet à éviter, celui qui est épineux, tortueux, tout ce qu'on veut. Je sors la bouteille de vodka de mon pays sur la table avec deux petits verres, je les sers, je lui en tends un et je prends le mien. On trinque et je l'avale d'un cul sec. Je ramène ensuite mes jambes pour m'asseoir en tailleur sur le canapé et je me tourne vers lui. Je déteste avoir ce genre de conversation mais il le faut pour que j'arrête d'avoir ce truc bizarre dans le fond de l'estomac comme depuis qu'il est arrivé. C'est étrange, je ne sais pas ce que c'est. « Je veux rien savoir, juste.... » Je me mordille l'intérieur de la joue, je sais pas trop quoi et ça me gêne d'en parler si ouvertement. « C'est... C'est bizarre non ? » Genre qu'il se passe ça entre lui et moi. Mais je suis morte de honte et surement toute rouge, s'il y avait la lumière alors j'ajoute : « Oublie ça, c'est débile de parler de ça, y'a rien à dire. » Genre comme si je couchait pour dire de coucher et qu'on n'avait rien à dire là dessus, non ça ne marche pas comme ça chez moi, mais chez Joa on doit pas avoir l'habitude d'en parler après.

Bon bah ok, changement de programme. De la soirée geek on passait au diner presque romantique aux chandelles et... Aux discussions épineuses. Là j'crois que ouais, de l'alcool s'avère indispensable pour me faire aborder ce genre de sujet. Pas que j'aime pas parler d'mes histoires de couchettes mais que si on m'en demande un ressenti, des sentiments, j'ai qu'une envie, fuir. Talya sortait donc la vodka, très bon choix pour faire passer la conversation. Elle nous sert pour trinquer, ce que je fais d'un petit sourire en coin avant qu'elle n'avale son verre cul sec. Arquant un sourcil, je fis une moue surpris par une telle descente et en faisait de même sans broncher. Je me ressert alors, lui demandant ce qu'elle attend de cette discussion, comme réponses en fait. Croisant ses jambes elle répondait « Je veux rien savoir, juste.... » se mordant la joue gênée apparemment « C'est... C'est bizarre non ? », je la fixais quelques secondes perplexe, me léchant la lèvre inférieur "Bizarre comment? Parce que tu t'es marié avec mon cousin?" ouais l'éternel débat qui revient souvent. Elle finit par reprendre « Oublie ça, c'est débile de parler de ça, y'a rien à dire. », je me redressais un peu, avalant le second verre cul sec pour répondre "C'est pas débile, si t'as besoin qu'on en parle, bien parlons en. Quoi ça te perturbe? Car il est clair que si t'aborde le sujet avec autant de gêne c'est que ça te travail et moi j'veux bien savoir pourquoi." ouais dis moi ce que t'as sur le coeur que j'te réponde honnêtement. Je trouve ça space aussi mais après quoi? On a rien fait de mal il me semble.

« Bizarre parce que c'était pas permis et que ça m'avait jamais traversé l'esprit avant. » Le second verre proposé par le jeune homme était le bienvenu et je l'enfilais à la même allure que le premier. Je n'étais pas une grande alcoolique, mes origines me permettaient juste d'avoir un certain entrainement avec la vodka, je savais jusqu'où je pouvais aller avant de ne plus être en état de rien faire. En attendant, je préférais qu'on arrête de parler de ça mais je voyais bien que Joachim avait compris qu'un truc me chiffonnait. « D'une, c'est la première fois, depuis tu sais qui et ce qu'il s'est passé, de deux pourquoi toi j'en sais rien, je crois juste que je suis pas insensible à ton petit regard mystérieux là... T'sais celui que tu me fais encore maintenant. » Je souris légèrement. Insensible ne veut pas dire amoureuse, insensible ne veut pas dire sentiments. Ca veut juste dire qu'il a de l'effet sur moi, truc presque improbable genre comme si ça pouvait se déclencher comme ça d'un coup sans antécédent avant. L'alcool me fait légèrement me détendre et ça me fait pas mal de bien, je me sens moins gênée d'aborder ce sujet avec lui.

Bon et bien... Le seul sujet que je ne voulais pas spécialement voir tomber tombait. Notre petit... Dérapage? Ou plutôt lâché de fauves dans les bois à Salem. Pourquoi? En fait question conne, c'est une fille, j'aurais dû le voir venir « Bizarre parce que c'était pas permis et que ça m'avait jamais traversé l'esprit avant. », arquant un sourcil je ne pouvais m'empêcher de commenter "Pas permis..? En quoi c'était pas permis au juste?" avant de sourire "Quant au fait que c'est une première pour toi, je vais prendre ça comme un compliment." que j'arrive à la faire sortir des sentiers battus c'était une forme de pouvoir en un sens, c'est que je faisais sacrément de l'effet alors. Alors que je nous remplissais à nouveau les verres, elle s'enfilait le sien d'une traite encore pour reprendre « D'une, c'est la première fois, depuis tu sais qui et ce qu'il s'est passé, de deux pourquoi toi j'en sais rien, je crois juste que je suis pas insensible à ton petit regard mystérieux là... T'sais celui que tu me fais encore maintenant. » le sourire gênée. J'étais son premier coup depuis Priape ok et ça tombait sur moi car je lui faisais de l'effet. Étrangement? J'sentais pas spécialement le bon délire alors. J'veux dire est-ce que c'était une bonne idée..? Je commençais à m'en poser la question. Réfléchissant une seconde je buvais cul sec à mon tour pour répondre "J'sais pas trop quoi te dire là en vérité..." ouais j'suis tellement... Naze pour ces choses là. Aller, un effort Joa'... "Pour ma défense, c'était pas la première fois que j'essaie de te faire du charme donc bon, ça change pas grand chose pour moi." ouais on va dire que c'est une bonne réponse.