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Elle errait dans la Cabot House, rangeant les verres qui traînaient, jettant les détritus à la poubelle quand elle en voyait, elle errait comme une âme vide, elle se ressassait les mots qu'il avait prononcé, comme si elle avait trop écouté un disque. Elle avait encore la sensation des lèvres du jeune homme sur les siennes et elle haïssait au plus haut point cette sensation qui la torturait. Elle ne le comprenait pas et ne le comprendrait sans doute jamais. Épuisée elle était, elle ne sentait plus ses pieds dans ses talons haut et sa coiffure laissait copieusement à désirer étant donné que, prise d'une crise d'énervement, elle avait tenté de retirer tout ce qui pouvait lui rappeler cette soirée qui semblait avoir si bien commencé, mais désormais ses cheveux ressemblaient plus à une crinière qu'autre chose. Balançant une bouteille qui traînait dans le coin, elle jettait un coup d'oeil, à droite, puis à gauche et souriait faiblement aux Cabots encore présente pour aider au rangement. Elle remerciait aussi le barman qui était encore la pour aider à tout ranger et elle continuait à penser à lui. Inlassablement. Elle avait envie de pleurer aussi, pas de tristesse, non de rage. Elle avait été un dommage collatéral lors de cette soirée, elle ne savait pas bien pourquoi, mais elle en était persuadée. Après tout, tout les événements qui s'étaient enchainés, quand la jeune rousse les mettait en ordre, elle ne voyait que cela. Mairin qui la prend à part , lui qu'il l'embrasse, Mairin qui, une nouvelle fois, l'éloigne de sa soirée pour lui dire qu'il est dangereux, qu'il faut qu'elle fasse attention à elle, puis lui qui la traite comme la pire des sous merdes avant qu'elle ne craque et qu'elle disparaisse de la salle avant qu'il ne lui dise que sa place était à l'intérieur, contrairement à lui. Elle se détestait d'avoir pu croire qu'il était un être normal, qu'il n'était en fait, qu'une personne qui se cachait derrière un masque -ironie du sort, quand on sait que c'est un bal masqué- mais qu'en vérité il était une belle personne. Connerie. C'en était assez, elle soupirait, regardait son masque avant de le déposer dans un coin et elle s'excusait auprès des personnes présentes, mais elle se déchaussait, récupérait ses chaussures et montait dans sa chambre, jettant ses talons dans le fauteuil qui ornait sa chambre avant de se diriger vers la salle de bain, elle avait besoin d'une douche chaude pour se détendre, elle était à bout de nerf. Clairement. Laissant couler l'eau chaude sur son corps, elle se laissait aller à quelques larmes, sentant son coeur qui se serrait dans sa poitrine. « Putain de sensation à la con. » qu'elle pensait, mais elle ne se laisserait pas abattre, il ne le méritait pas. Il ne méritait pas qu'elle se mette dans un état pareil. Sortant de la douche, elle soupirait et enfilait une nuisette, elle entendait son lit qu'il l'appelait et elle n'allait pas cracher sur quelques heures de sommeil, elle qui ne dormait quasiment plus. Entrant dans sa chambre, elle se figeait quand elle l'aperçut en face de lui, elle se demandait s'il venait la pour l'humilier encore une fois, mais au vue de son attitude, elle était sûre du contraire. Elle se rapprochait alors de lui et elle s'arrêtait devant lui pour s'appuyer sur ses genoux accroupis. Et ce qu'elle vit lui glaça le sang, il était triste. Elle déglutissait avant réussir à briser le silence. “Qu'est ce que tu.. qu'est-ce que tu fais la ?” Mais elle n'attendit pas de réponses, et elle le prit dans ses bras pour le rassurer, le réconforter, peut-être pour se réconforter elle-même “Je suis la...” Même si elle était persuadée, qu'il n'en avait rien à faire. Mais pourquoi était-il la ?
Si elle devait mettre un mot sur ce qu'elle ressentait à ce moment précis, elle dirait de la fatigue, de l'épuisement. Pas de l'épuisement bénéfique, comme ce que l'on peut ressentir après une bonne séance de jogging ou de sport, mais de l'épuisement mental et physique. Résultat de quelques heures de sommeil par ci par la depuis un certain temps et surtout des mots qu'elle avait pu entendre ce soir à son égard, si seulement, elle avait pu se réfugier ailleurs, elle l'aurait fait, dans des bras rassurants, quelque part où elle se sentait en sécurité et où surtout son coeur ne menacerait pas d'exploser à chaque seconde qui passait. Parce que Solveig c'était ça, montrer toutes ses forces, montrer ses bons côtés sans avoir peur des répercussions que ça pourrait avoir sur son organisme. Oui, elle était forte, mais non, elle ne pouvait pas encaisser tout les coups, elle était un peu un coeur chamallow, si elle en était capable, elle aiderait tout le monde, sans exception, même le dernier des connards, elle l'aiderait, parce que pour elle, tout le monde a droit à une seconde chance. Sauf qu'elle, Chuck ne lui avait pas donné de seconde chance, il l'avait quitté comme ça, du jour au lendemain et encore, elle n'aurait pas fait le déplacement jusque Paris, elle ne l'aurait pas su. Elle serait restée dans le noir total, le déni, la pire chose qui puisse arriver quand l'autre s'en va sans qu'on puisse lui dire au revoir. De toutes façons, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de s'attacher à pleins de petites choses inutiles, futiles mais elle n'avait pas prévu de s'attacher à ce garçon. Après tout, après tout ce qu'il lui avait fait enduré, elle aurait dû prendre ses jambes à son cou et fuir, mais non. Elle est restée la, masochiste qu'elle est. Elle n'est pas attachée à lui comme elle peut être attachée à Dean, ou comme elle était attachée à Chuck, mais un lien indescriptible les lient et elle est intimement persuadée que quoi qu'elle fasse, cela ne s'en ira pas. Qu'elle serait malheureuse si elle n'avait pas celui qu'elle avait tant qualifié de “connard” dans sa vie. Certes c'était un connard mais il était attachant et Solveig ne pouvait clairement pas le nier. Ce serait mentir que dire le contraire.Comme ce serait mentir de dire qu'il n'hantait pas ses pensées à ce moment précis, elle qui tentait de prendre une douche brûlante pour oublier, elle n'y arrivait pas. Elle avait beau fermer les yeux du mieux qu'elle le pouvait, elle était incapable de se retirer de la tête ce baiser, ces mots assassins et sa voix taciturne. Elle détestait cela, d'ailleurs, elle ferait tout pour que cela n'arrive plus. Mais ils étaient comme deux aimants, à s'attirer puis à se repousser.
La preuve en est, quand, entrant dans sa chambre, elle l'aperçoit sur son lit, assis, vide, dénué de tout sentiments. Elle sent son coeur qui se brise et elle se demande aussi ce qu'elle doit faire. Est-ce qu'elle doit aller le voir ? Le consoler ? L'envoyer bouler comme elle a pu le faire ? Elle n'en savait trop rien, alors elle se laissait guider et se retrouver près de lui, à lui dire les mots qu'on dit tout le temps, les mots pré-enregistrés quand quelqu'un va mal. Parce que la, oui il allait mal, il était tellement mal au point qu'elle se demandait si c'était possible. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de tenter de le consoler. Le silence était macabre, gênant. Lorsqu'il se blottissait contre elle, elle pouvait sentir les larmes qui coulaient le long de sa peau et elle frissonnait. Il sentait l'alcool, et elle avait envie de vomir. Elle ne supportait pas cette odeur, cela lui rappelait certains soirs où son ex mari rentrait complétement arraché d'une soirée. Elle soupirait, retenant sa respiration et elle le forçait à se reculer “Parle moi... Dis moi ce qu'il t'arrive s'il te plait. Je ne pourrais pas si tu ne le fais pas...” Elle essuyait les larmes qui perlaient sur les joues du jeune homme avant de l'allonger doucement, s'installant sur le bord du lit, caressant doucement son visage du bout des doigts avant d'embrasser tendrement sa joue. “Tu veux rester ici cette nuit ? Ou pour le peu de temps qu'il reste ?” Elle se mordillait la lèvre, un peu stressée par le fait qu'il puisse rester mais au fond d'elle, elle ne voulait pas qu'il s'en aille dans cet état. Elle n'était pas capable de le laisser partir.
Naïve elle l'était, on ne pouvait pas faire plus naïve que la jeune Blackbird. A croire que toute la naïveté qu'elle avait endormie depuis son adolescence, sa rencontre avec Chuck s'était réveillée d'un seul coup et qu'elle n'arrivait plus à cohabiter avec cette partie d'elle, qu'elle faisait n'importe quoi. Oui, elle faisait des choses qu'elle ne se connaissait pas. Coucher avec le premier inconnu qui passe n'était pas elle. Par contre, croire au bon côté d'une personne, vouloir voir que les bons côtés des personnes et non leur côté obscur, ça c'était Solveig. Un mélange de naïveté et de bisounours. Elle était un bisounours, en manque d'amour. Et elle ne trouvait pas la personne adéquate pour la combler. Peut-être Dean, et encore, elle ne savait pas où ils en étaient tout les deux, et elle ne voulait pas savoir pour le moment, elle avait trop peur d'être blessée par la vérité, que l'évidence lui pète à la figure. C'est pour cela, qu'elle se forgeait une carapace tellement facile à percer, elle était tellement prévisible que ça en deviendrait presque pathétique. Elle faisait pitié et se faisait pitié elle-même. Alors comment pouvait-elle espérer que le jeune homme qu'elle voyait sur son lit, la traite convenablement ? Alors qu'elle n'était même pas foutu de se rendre à l'évidence qu'elle était en train de sombrer, de faire n'importe quoi de sa vie. Elle ne donnait même pas l'exemple à sa maison, et elle montrait aux yeux de tout le monde que les Cabots n'étaient pas mieux qu'une autre maison. Elle, qui lors de son entrée dans cette maison, ne comprenait pas comment des filles pouvaient donner leurs corps à des Hommes aussi facilement ? Peut-être que c'est parce qu'à cette époque, elle venait de se faire passer la bague au doigt et qu'elle rejetait toute forme d'infidélité avant de tomber sur Blake. Et c'est à partir de ce moment précis qu'elle avait dérapé que ses désirs avaient pris le dessus sur sa conscience. Conscience tâchée par diverses choses qu'elle avait fait et qu'elle regrettait, ou non. Elle ne savait pas ce qu'elle regrettait ni même ce qu'elle ne regrettait pas, elle était un peu perdu comme Alice aux pays des merveilles quand elle tente de sortir du labyrinthe de la Reine. Elle ne s'en sortait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi il était ici, dans sa chambre alors qu'il semblait la détester, il ne savait pas si c'était de la haine ou de l'attirance un peu trop exprimé. Mais tout ce qu'elle savait c'est qu'elle aimait ce qu'ils étaient. Des personnes qui semblaient éprouver de la haine, une terrible haine ui ne demandait qu'à être exprimer avant que cette haine se transforme en désir et plaisir charnels.
Toutefois, le voir ainsi, si faible, lui brisait le coeur, c'est pour cela qu'elle se rapprochait de lui pour lui demander ce qu'il se passait. Comme elle s'y attendait, elle n'obtint pas de réponses et c'est la qu'elle se rendait compte qu'il était vraiment mal. Mal au point de ne pas vouloir parler, elle comprenait ce sentiment, elle l'avait ressenti quand son ex l'avait quitté. Elle ne voulait parler à personne. Pas une personne n'était capable de la comprendre. Alors elle se contentait d'être la, lui parlant, tentant d'obtenir des réponses mais aucun son ne sortait de la bouche du jeune homme. Elle prenait des initiatives et elle pouvait sentir qu'il aimait l'initiative qu'elle venait de prendre. “Alors reste ici, dors ici ça ne me dérange pas le moins du monde” Peut-être qu'elle arriverait à dormir avec quelqu'un auprès d'elle, c'était même sur. Elle sentait sa poitrine épiait mais elle ne pouvait rien dire, elle ne voulait rien dire, peut-être qu'il ne le faisait pas exprès. Elle s'installait convenablement, la position inconfortable qu'elle avait adoptée lui faisait mal au dos et elle souriait quand elle entendait sa voix et la jeune rousse se contentait de reprendre ses mots en murmurant “Juste comme ça alors...” Et elle se rapprochait un peu de lui tandis qu'il saisissait sa main pour l'embrasser. Elle fermait les yeux instinctivement et ses excuses la faisait un peu plus sourire. C'était rare de la voir sourire la jeune Blackbird depuis la mort de sa mère, mais elle ne voulait pas se cacher auprès de lui. “Ne t'excuse pas, j'ai fais des choses aussi qui sont excusables. Mais je ne veux pas que tu t'excuses. Tu n'as pas à le faire.” Elle se rapprochait alrs de lui pour embrasser tendrement sa joue, laissant ses lèvres s'attardaient où les larmes coulaient quelques temps plus tôt. Puis, elle se blottissait contre lui, emplie d'un sentiment de sécurité. “Tu sais, je pense qu'on ne touche jamais vraiment le fond. C'est toujours des choses qui font qu'on a l'impression de toucher le fond, qu'on a l'impression de ne plus pouvoir remonter la tête à la surface. Mais toi, je sais qu'au fond de toi, même si tu veux jouer la personne qui est intouchable, tu as tes faiblesses. Moi, la mienne c'est d'avoir perdu ma mère. Mais toi, t'as réussi à me changer les idées sans même savoir que ma vie à ce moment la, c'était de la merde. Donc non, je ne t'excuse pas. Je te remercie.” Elle fermait alors les yeux, de peur d'entendre sa réponse et qu'il reprenne son caractère arrogant et insupportable, mais elle était prêt à ça, prête à l'affronter une nouvelle fois.
Elle ne voulait pas se moquer de lui, la n'était pas son but et surtout, elle ne supportait pas l'injustice. Elle en avait été victime quand elle était enfant. Forcément, une petite rouquine, un peu ronde, qui ne parlait quasiment pas, ça attisait les moqueries et elle s'était refermé sur elle-même, se promettant de ne jamais se moquer de quelqu'un même si l'occasion se présentait. Et il lui donnait l'occasion de se moquer de lui, de sa faiblesse certainement passagère mais elle ne voulait pas le faire. Après tout, elle était trop fatiguée pour le faire et elle avait le coeur assez meurtri pour être méchante. Et là, il lui donnait les moqueries sur un plateau d'argent, si c'était une langue de vipère, les moqueries, les insultes auraient fusés. Mais non, elle voyait la détresse dans les yeux du jeune homme. Elle voyait de la détresse, du désespoir et peut-être même une once de tristesse. Elle savait qu'il avait noyé son chagrin, tout ce qu'il ressentait dans l'alcool vu l'odeur que son costume émanait. Elle se demandait tout de même pourquoi il était ici, dans sa chambre alors que quelques heures auparavant, il l'avait envoyé se faire foutre en bon et dû forme.Alors elle ne comprenait pas, et elle ne cherchait pas à comprendre, elle ne supportait pas de le voir dans cet état, c'était impensable, peut-être était-elle la cause de ce mal-être, elle n'espérait pas, elle ne voulait pas cela, pas lui. Elle ne voulait pas qu'il s'excuse, elle ne supporterait pas d'excuses de sa part, pour elle, quand deux personnes sont aussi fautives les unes que les autres, il n'y a pas d'excuses qui doivent être prononcées. “Alors ne dit rien, il n'y a rien à dire. Après tu avais sûrement tes raisons, tu me les dira si jamais un jour tu veux me les dire, mais pas ce soir. Je sais que c'est pour ça que tu.. que tu pues le whisky à des kilomètres à la ronde, j'en suis persuadée.” Les bras du jeune homme autour de la jeune rousse lui donnait un sentiment de sécurité et elle ne voulait plus qu'il parte, elle ne voulait pas qu'il s'en aille et qu'il la laisse la toute seule, elle ne supporte plus la solitude mais elle ne veut être avec personne en ce moment, elle est trop mal, trop bizarre pour être supportée par quelqu'un d'autre. Alors ce sera lui ce soir, et elle restera dans ses bras le plus longtemps possible. Le baiser sur le front de la jeune fille lui fit fermer les yeux instantanément, comme si plus rien ne comptait, comme si plus rien n'avait d'importance. Dans l'optique que seul ce moment soit important. Et les mots sortaient tout seul de la bouche de la jeune fille, pour une fois, elle parlait sans avoir de craintes, sans se dire que quelqu'un allait la blâmer. Il était désormais l'une des personnes à savoir que sa mère avait disparue, qu'elle était morte, elle ne l'avait dit quasiment à personne. Ses mots la touchait réellement et elle souriait quand il se disait être désolé, après tout qu'est ce qu'on dit dans une situation pareille ? Rien de bien. “Si je dois te remercier, arrête un peu de faire le dur à cuire et accepte les remerciements. Tu verras tu ne t'en portera que mieux.” Elle n'avait pas prit un ton autoriraire mais elle essayait de lui faire comprendre qu'elle voulait qu'il les accepte ses foutues excuses. Elle se laissait manipuler comme une poupée, et une fois la bonne position adoptée, elle se collait un peu plus à lui, caressant le dos de sa main de son pouce.
Elle restait silencieuse, elle ne savait pas quoi dire, pas quoi faire, elle voulait juste rester la, avec lui, simplement. Et la, les mots devenaient plus fort que les gestes. Alors il s'appelait Noah. Elle sentait son coeur qui s'accélérait, mais elle ne prononçait pas un mot avant de pouvoir être sûre de ne pas dire de bêtises. Elle ouvrait la bouche puis la refermait avant de prononcer à demi-mot “Enchanté Noah.” ce qui eut le don de la faire rire légèrement. Elle restait alors dans la même position avant de renverser la tendance et de se retrouver face à lui, récupérant sa main et laissant leurs jambes emmêlées “Tu sais, je pense que tu devrais t'ouvrir plus aux autres, je suis sûre qu'au fond de toi, t'en as envie aussi. Je ne sais rien de toi, mis à part que je te trouve totalement con quand tu t'y met et que tu t'appelles Noah.” Elle laisse alors son doigt vagabonder sur l'avant-bras du jeune homme avant de reprendre “Si jamais l'envie te prend de te confier, je suis la Noah. Je vais commencer par me confier, peut-être que ça te donnera envie de faire la même chose... Je n'ai plus de famille, mes frères se sont cassés, j'ai dû supporter l'enterrement de ma mère seule. Ils sont la que pour péter un câble parce qu'il … Non laisse tomber.” En fait, elle n'y arrivait pas. Elle n'arrivait pas à parler de sa famille qui avait volé en éclats après la trahison de leur père, à croire que c'est normal qu'un père abandonne ses enfants, et que des frères laisse leur soeur seule. C'est tout à fait normal chez les Blackbird. “Je n'aurais pas dû parler de ça, parle moi de tout, de rien, change moi les idées s'il te plait...” Sa voix sonnait comme un supplice, elle ne voulait plus penser à sa famille et la seule personne capable de le faire, à ce moment précis, c'était lui.
Solveig tentait de calmer sa peur en se calant sur la respiration du jeune Eliot et malheureusement, elle y parvenait bien difficilement, tant elle pouvait sentir le coeur affolé du jeune homme battre contre sa poitrine. Elle ne supportait pas les gens triste, les gens déprimés, ça la déprimait elle-même. Mais, elle ne pouvait pas se montrer triste, parce qu'elle ne l'était pas. Elle ne faisait pas partie de ces filles qui ont le coeur brisé, elle, ça allait de ce côté la, même si elle était énervée par le comportement exécrable de Noah lors de cette soirée. Lorsqu'elle sentait les effluves du whisky qui lui parvenaient aux narines, elle avait envie de vomir résultat d'une cuite monumentale qu'elle avait pris une seule fois et qui faisait qu'elle ne supportait plus cette odeur. Il y avait aussi les souvenirs de Chuck qui lui revenaient en tête et elle s'en voulait de penser à lui à ce moment précis, même si ses souvenirs lui laissaient un goût amer. Elle ne voulait plus se dire qu'il avait été la, parce qu'il l'avait quitté au premier obstacle, il avait demandé le divorce sans même lui laisser le temps de s'expliquer. Lorsqu'il lui annonçait qu'il pouvait prendre une douche, elle ne voulait pas qu'il s'éloigne d'elle alors elle l'entourait doucement de ses bras pour lui indiquer qu'il devait rester. Elle était silencieuse, mais ses gestes prenaient la place de la parole. Elle savait qu'il comprendrait parce qu'ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre, les regards, les gestes, les sourires faisaient tout. Elle se reculait doucement en le sentant se relever et elle le voyait se déshabiller ce qui la fit sourire tandis qu'elle se recollait doucement contre lui, la fraîcheur de sa peau contrastant avec la chaleur du jeune homme et le fait qu'il ait retiré sa chemise lui donnait un peu moins la nausée et intérieurement, elle le remerciait. D'avoir fait ça pour elle.
Ca lui faisait bizarre, ce silence, à la jeune Cabot. Elle avait l'impression que plus le silence continuait, plus il s'éloignait mais c'était tout le contraire. Ca les rapprochait encore et encore. Comme ce contact qui était certainement naturel lorsqu'il déposait ses lèvres sur l'épaule laiteuse de la jeune fille, elle souriait. Pas un sourire forcé, un sourire franc qu'il ne pouvait voir puisqu'ils étaient de dos. Elle se mordillait doucement la lèvre, en proie d'une légère anxiété mais lorsqu'elle se retrouvait en face de lui, tout ses doutes s'envolait. Il était vraiment la, et il voulait vraiment passer le reste de la soirée avec elle. Lorsqu'il prononçait son prénom et qu'elle le disait à la suite, elle se demandait si son coup était calculé, mais de toutes façons, c'est à ce moment précis qu'elle savait, qu'il allait être la pour elle, dans n'importe quelle situation. La seule chose qu'elle ne savait pas c'était combien de temps cela allait durer, s'ils n'allaient pas finir par se prendre la tête, mais elle ne voulait penser à rien d'autre pour le moment. Elle tentait le coup de la confidence, parce qu'intérieurement elle voulait en savoir plus sur cet homme si mystérieux, qui se cachait derrière un masque. Elle ne savait pas qu'il était vraiment, ni même d'où il venait. Elle ne se sentait pas l'âme d'une détective pour chercher tout cela, et elle n'en avait pas envie, elle prendrait cela pour de la trahison. Elle l'écoutait parler et ce qu'il lui disait, lui donnait une envie irrépressible de le prendre dans ses bras, elle murmurait alors comme si c'était une confidence « Je ne te déteste pas, quand je te dis que tu es un connard c'est parce que, parce que tu m'énerves. Parfois quand tu prends ton air de monsieur j'ai un balai ou je pense, tu m'insupportes, je ne supportes pas les gens comme ça, mais je ne te déteste pas, je ne serais pas capable de le faire de toutes façons. » Non, elle n'arriverait pas à le détester. C'était impossible à concevoir, même s'ils se prennent la tête parfois, elle s'en voulait. Elle est bien trop faible la jeune Cabot. Pour lui donner une raison de ne pas la détester elle, pour qu'il connaisse un peu plus de choses sur elle, elle se confiait sur sa famille, la seule chose qui lui donnait envie de vomir et de partir loin d'ici, dans un pays reculé. Sa famille qui était si soudée mais qui a volé en éclats après la disparition de sa mère, elle ne pensait pas devoir lui dire adieu si tôt et elle a bien eu du mal à le faire, vu que ses blessures ne sont pas totalement panser. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit si compréhensif, elle s'attendait à d'autres mots que ceux la et elle souriait. « Ne m'abandonne pas... » Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui demandait cela, mais pour elle, c'était une évidence, sans lui, elle serait perdu. Elle fermait les yeux au contact de la main du jeune homme sur sa joue et elle soupirait doucement. Elle ne s'attendait pas à cela, mais lorsqu'il déposa ses lèvres timidement, chastement sur celles de la jeune fille, elle ne savait pas vraiment quoi faire. Comme si, elle ne savait plus rien, mais se reconnectant avec la réalité et le moment, elle l'embrassait tendrement, sa main venant caresser la joue du jeune homme à son tour, tandis qu'elle continuait à l'embrasser avant de se reculer après lui avoir doucement mordiller la lèvre « Je ne veux pas que tu m'embrasses parce que tu as pitié Noah.. » Qu'est ce qu'elle en savait qu'il avait pitié ? Elle n'en savait strictement rien mais elle avait envie de goûter une nouvelle fois aux lèvres du jeune homme.