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The Need : Solveig

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✧ Chambre de Solveig, 5h45 du matin. ✧Solveig & Noah
 

La soirée avait était absolument catastrophique. Ou peut-être à l’inverse, complètement sublime. Noah n’en savait strictement rien, il se sentait complètement étourdie, complètement ailleurs. La fatigue et les litres de whisky qu’il avait ingurgité ne faisaient pas bon ménage avec les décharges émotionnelles qu’il avait eut ce soir. Il avait manqué de respect à Amanda et elle lui manquait déjà. Ils s’étaient avoué l’inavouable avec Mairin. Et une fois de plus, il avait craché son venin sur Solveig en agissant comme un parfait connard. Il se sentait dévasté, l’âme en peine et le cœur en bouilli. Il n’avait envie de rien si ce n’est, de voir Solveig. En fait, Noah avait déposé Mairin et avait laissé sa voiture dans une rue prés de l’Université. Il avait marché pour prendre l’air, maintenant que le jour était levé, sans avoir envie de rentrer, ni sans savoir où aller. Et sans s’en rendre compte, ses pas l’avaient porté jusqu’à la Cabot House. Il ne comprenait pas pourquoi il ressentait ce besoin de toujours revenir vers Solveig, mais visiblement, c’est le seul endroit que son corps et son cœur était capable de supporter. Il entra dans la Cabot bien amochée par le bal masqué, des cadavres de verres et de bouteilles un peu partout, et des gens qu’essayaient de ranger. Il marchait comme un fantôme, le teint pâle, le regard sombre, les yeux rouges et vitreux. Il monte les escaliers et arrive devant la porte de la chambre de Solveig. Tête baissée, poing levé, il s’apprête à frapper quand … non. Il descend son bras, se retourne et va pour partir, incapable de succomber à cet instant de faiblesse, à accepter l’idée que là, maintenant, tout de suite, il a besoin d’elle. « Et puis merde », se dit-il avant de revenir à la pote de sa chambre et de frapper cette fois. Aucune réponse. Il tourne la poignée, remarquant que la porte est ouverte, il l’ouvre. Solveig n’est pas dans sa chambre. Peut-être qu’elle ne rentrera pas ce soir, peut-être qu’elle a mieux à faire. Il n’en sait rien et lui se sent envahir par l’angoisse et la déception. Tant pis, il l’attendra. Il l’attendra le temps qu’il faudra, de toute manière, c’est le seul endroit où il a envie d’être ce matin. Il entre dans la chambre et referme la porte derrière lui avant de s’asseoir sur le lit de la jeune fille. Il ne prêtait attention à rien autour, ses yeux fixés sur le sol, ses mains jointes sous son menton, sa respiration haletante, et des larmes perlant sur ses joues pale.

 



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Elle errait dans la Cabot House, rangeant les verres qui traînaient, jettant les détritus à la poubelle quand elle en voyait, elle errait comme une âme vide, elle se ressassait les mots qu'il avait prononcé, comme si elle avait trop écouté un disque. Elle avait encore la sensation des lèvres du jeune homme sur les siennes et elle haïssait au plus haut point cette sensation qui la torturait. Elle ne le comprenait pas et ne le comprendrait sans doute jamais. Épuisée elle était, elle ne sentait plus ses pieds dans ses talons haut et sa coiffure laissait copieusement à désirer étant donné que, prise d'une crise d'énervement, elle avait tenté de retirer tout ce qui pouvait lui rappeler cette soirée qui semblait avoir si bien commencé, mais désormais ses cheveux ressemblaient plus à une crinière qu'autre chose. Balançant une bouteille qui traînait dans le coin, elle jettait un coup d'oeil, à droite, puis à gauche et souriait faiblement aux Cabots encore présente pour aider au rangement. Elle remerciait aussi le barman qui était encore la pour aider à tout ranger et elle continuait à penser à lui. Inlassablement. Elle avait envie de pleurer aussi, pas de tristesse, non de rage. Elle avait été un dommage collatéral lors de cette soirée, elle ne savait pas bien pourquoi, mais elle en était persuadée. Après tout, tout les événements qui s'étaient enchainés, quand la jeune rousse les mettait en ordre, elle ne voyait que cela. Mairin qui la prend à part , lui qu'il l'embrasse, Mairin qui, une nouvelle fois, l'éloigne de sa soirée pour lui dire qu'il est dangereux, qu'il faut qu'elle fasse attention à elle, puis lui qui la traite comme la pire des sous merdes avant qu'elle ne craque et qu'elle disparaisse de la salle avant qu'il ne lui dise que sa place était à l'intérieur, contrairement à lui. Elle se détestait d'avoir pu croire qu'il était un être normal, qu'il n'était en fait, qu'une personne qui se cachait derrière un masque -ironie du sort, quand on sait que c'est un bal masqué- mais qu'en vérité il était une belle personne. Connerie. C'en était assez, elle soupirait, regardait son masque avant de le déposer dans un coin et elle s'excusait auprès des personnes présentes, mais elle se déchaussait, récupérait ses chaussures et montait dans sa chambre, jettant ses talons dans le fauteuil qui ornait sa chambre avant de se diriger vers la salle de bain, elle avait besoin d'une douche chaude pour se détendre, elle était à bout de nerf. Clairement. Laissant couler l'eau chaude sur son corps, elle se laissait aller à quelques larmes, sentant son coeur qui se serrait dans sa poitrine. « Putain de sensation à la con. » qu'elle pensait, mais elle ne se laisserait pas abattre, il ne le méritait pas. Il ne méritait pas qu'elle se mette dans un état pareil. Sortant de la douche, elle soupirait et enfilait une nuisette, elle entendait son lit qu'il l'appelait et elle n'allait pas cracher sur quelques heures de sommeil, elle qui ne dormait quasiment plus. Entrant dans sa chambre, elle se figeait quand elle l'aperçut en face de lui, elle se demandait s'il venait la pour l'humilier encore une fois, mais au vue de son attitude, elle était sûre du contraire. Elle se rapprochait alors de lui et elle s'arrêtait devant lui pour s'appuyer sur ses genoux accroupis. Et ce qu'elle vit lui glaça le sang, il était triste. Elle déglutissait avant réussir à briser le silence. “Qu'est ce que tu.. qu'est-ce que tu fais la ?” Mais elle n'attendit pas de réponses, et elle le prit dans ses bras pour le rassurer, le réconforter, peut-être pour se réconforter elle-même “Je suis la...” Même si elle était persuadée, qu'il n'en avait rien à faire. Mais pourquoi était-il la ?
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✧ Chambre de Solveig, 5h45 du matin. ✧Solveig & Noah
 

Noah se sentait complètement dévasté. Un fantôme errant, sans savoir ni quoi faire, ni où allait. Sa tête était sur le point d’exploser chaque fois qu’il essayait de reconstituer la soirée et de remettre ses idées en place. L’alcool qu’il avait ingurgitait tout au long de la nuit n’aidaient en rien ses émotions qui, plus à vif que jamais, surtout depuis sa discutions avec Mairin, ne lui laissaient aucun répit. C’était comme si tout ce qu’il avait cloisonné au fond de son ventre pendant des années étaient tout à coup entrain de lui exploser au visage. Il se sentait triste, profondément triste, avec aucune envie, ni celle de vivre, ni celle de mourir. Il avait besoin de … il n’en savait rien. En fait, il n’avait jamais été confronté à ce genre de situation, jamais avait il déjà eu l’occasion de ressentir autant de choses en si peu de temps. Et dans son errance, ses pas l’emportèrent chez la seule personne qui le connaissait encore moins que tous les autres, elle ne savait même pas son prénom. Et la seule à la fois, avec laquelle il se sentait en sécurité. Pas en demie sécurité, avec la peur constante de décevoir comme c’est le cas avec Amanda. Pas non plus en insécurité totale, comme c’est le cas avec Mairin. Mais en sécurité, véritablement, parce que Solveig n’attend rien de lui sinon le pire, et qu’à ce titre, Noah ne pourra jamais la décevoir. Comment voulez-vous décevoir quelqu’un qui n’attend rien de vous ? Il avait envie d’être prés d’elle parce qu’il savait que derrière leurs chamailleries, elle ne pourrait pas le laisser tomber. Elle avait un cœur bien trop grand, en papier kraft et froissé certes, mais bien trop grand pour ne pas rester avec Noah. Et puis … inutile de chercher huit mille explications. Il s’était très mal comporté avec elle, surtout ce soir, et n’avait pourtant envie de voir personne d’autre.

Assis sur le lit de la jeune fille, son costard de travers, son odeur de scotch et d’ivresse, son teint blafard et ses yeux vitreux, il entendit la porte s’ouvrir. Puis la voix de Solveig s’élevait dans le silence. Elle était en droit de l’envoyer chier, bien comme il faut, mais lui n’avait absolument pas la force de lutter. Ni celle de lui avouer clairement qu’il avait besoin d’être avec elle. En fait, il espérait qu’elle comprenne d’elle-même, et était intimement convaincu que ce serait le cas. Leur interconnexion n’était pas du flanc, elle pouvait ressentir ce qu’il ressentait. Il tourna la tête brusquement vers elle en un geste de profonde lassitude. Son visage décomposé par la détresse, ses traits pliés par la fatigue, et ses lèvres entrouvertes et figés qui ne daignaient pas sortir le moindre mot. Il ne répondit rien, et comme il l’avait pensé, Solveig le compris tout de suite. Elle vint se mettre face à lui et le prendre dans ses bras. Une vague de soulagement intense précédait une déflagration chaotique dans le cœur du jeune homme qui pour la première fois, lâchait complètement les vannes et admettait sa fragilité. Il laissa sa tête tomber sur l’épaule de la jeune fille tandis qu’elle lui dit à l’oreille qu’elle était là. Les mains de Noah vinrent se crisper sur les hanches de la jeune fille, comme s’il ne voulait pas qu’elle parte, comme s’il la remerciait d’être là, tandis que sans pouvoir se retenir il se mit à pleurer, en silence, entre le cou et l’épaule de la jeune fille. Incapable de parler, il ne répondit rien pour le moment.


 



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Si elle devait mettre un mot sur ce qu'elle ressentait à ce moment précis, elle dirait de la fatigue, de l'épuisement. Pas de l'épuisement bénéfique, comme ce que l'on peut ressentir après une bonne séance de jogging ou de sport, mais de l'épuisement mental et physique. Résultat de quelques heures de sommeil par ci par la depuis un certain temps et surtout des mots qu'elle avait pu entendre ce soir à son égard, si seulement, elle avait pu se réfugier ailleurs, elle l'aurait fait, dans des bras rassurants, quelque part où elle se sentait en sécurité et où surtout son coeur ne menacerait pas d'exploser à chaque seconde qui passait. Parce que Solveig c'était ça, montrer toutes ses forces, montrer ses bons côtés sans avoir peur des répercussions que ça pourrait avoir sur son organisme. Oui, elle était forte, mais non, elle ne pouvait pas encaisser tout les coups, elle était un peu un coeur chamallow, si elle en était capable, elle aiderait tout le monde, sans exception, même le dernier des connards, elle l'aiderait, parce que pour elle, tout le monde a droit à une seconde chance. Sauf qu'elle, Chuck ne lui avait pas donné de seconde chance, il l'avait quitté comme ça, du jour au lendemain et encore, elle n'aurait pas fait le déplacement jusque Paris, elle ne l'aurait pas su. Elle serait restée dans le noir total, le déni, la pire chose qui puisse arriver quand l'autre s'en va sans qu'on puisse lui dire au revoir. De toutes façons, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de s'attacher à pleins de petites choses inutiles, futiles mais elle n'avait pas prévu de s'attacher à ce garçon. Après tout, après tout ce qu'il lui avait fait enduré, elle aurait dû prendre ses jambes à son cou et fuir, mais non. Elle est restée la, masochiste qu'elle est. Elle n'est pas attachée à lui comme elle peut être attachée à Dean, ou comme elle était attachée à Chuck, mais un lien indescriptible les lient et elle est intimement persuadée que quoi qu'elle fasse, cela ne s'en ira pas. Qu'elle serait malheureuse si elle n'avait pas celui qu'elle avait tant qualifié de “connard” dans sa vie. Certes c'était un connard mais il était attachant et Solveig ne pouvait clairement pas le nier. Ce serait mentir que dire le contraire.Comme ce serait mentir de dire qu'il n'hantait pas ses pensées à ce moment précis, elle qui tentait de prendre une douche brûlante pour oublier, elle n'y arrivait pas. Elle avait beau fermer les yeux du mieux qu'elle le pouvait, elle était incapable de se retirer de la tête ce baiser, ces mots assassins et sa voix taciturne. Elle détestait cela, d'ailleurs, elle ferait tout pour que cela n'arrive plus. Mais ils étaient comme deux aimants, à s'attirer puis à se repousser.

La preuve en est, quand, entrant dans sa chambre, elle l'aperçoit sur son lit, assis, vide, dénué de tout sentiments. Elle sent son coeur qui se brise et elle se demande aussi ce qu'elle doit faire. Est-ce qu'elle doit aller le voir ? Le consoler ? L'envoyer bouler comme elle a pu le faire ? Elle n'en savait trop rien, alors elle se laissait guider et se retrouver près de lui, à lui dire les mots qu'on dit tout le temps, les mots pré-enregistrés quand quelqu'un va mal. Parce que la, oui il allait mal, il était tellement mal au point qu'elle se demandait si c'était possible. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de tenter de le consoler. Le silence était macabre, gênant. Lorsqu'il se blottissait contre elle, elle pouvait sentir les larmes qui coulaient le long de sa peau et elle frissonnait. Il sentait l'alcool, et elle avait envie de vomir. Elle ne supportait pas cette odeur, cela lui rappelait certains soirs où son ex mari rentrait complétement arraché d'une soirée. Elle soupirait, retenant sa respiration et elle le forçait à se reculer “Parle moi... Dis moi ce qu'il t'arrive s'il te plait. Je ne pourrais pas si tu ne le fais pas...” Elle essuyait les larmes qui perlaient sur les joues du jeune homme avant de l'allonger doucement, s'installant sur le bord du lit, caressant doucement son visage du bout des doigts avant d'embrasser tendrement sa joue. “Tu veux rester ici cette nuit ? Ou pour le peu de temps qu'il reste ?” Elle se mordillait la lèvre, un peu stressée par le fait qu'il puisse rester mais au fond d'elle, elle ne voulait pas qu'il s'en aille dans cet état. Elle n'était pas capable de le laisser partir.
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✧ Chambre de Solveig, 5h45 du matin. ✧Solveig & Noah
 

La décharge émotionnelle de la soirée était bien trop puissante pour l’encaisser sans ciller. Noah sentait dans son ventre une profondeur abyssale, le trou noir, comme si tout ce qu’il était, était en chute permanente et constante depuis qu’il avait embrassé Solveig. Tout autour de lui ne suivait plus la même harmonie. Que ce soit le chaos, ce n’est pas si terrible, un chaos ordonné a son charme. Mais se retrouvait là, autant à vif, avec la sensation d’avoir tout perdu et de n’être plus rien, se sentir complètement seul et dévasté, ça c’était le pire qu’il pouvait lui arriver. Il avait honte de s’avouer qu’il avait en quelconque sorte utilisé Solveig. Elle qui finalement, ne lui faisait rien de mal si ce n’est lui rendre les coups qu’il lui donnait, était devenue pour lui à la fois amante et amie. C’était étrange comme lien, vraiment très étrange, très profond et fusionnel. Mais ce soir il s’est servit d’elle, parce qu’il savait qu’elle ne reculerait pas, parce qu’il était intimement convaincu qu’il pourrait faire ce qu’il voulait avec elle, elle serait toujours là. C’était prétentieux et arrogant, mais c’est ainsi que Noah le ressentait. Et aussi bizarre que cela puisse paraitre, cette facilité ne l’en dégoutait pas. Au contraire, ça le conduisait à s’attacher de plus en plus à elle, la fille qui ne connaissait toujours pas son nom, et à ne vouloir qu’à aucun prix elle disparaisse. En fait, il était entier et complet avec elle. Il n’avait pas cherché à lui plaire, il était infecte avec elle, et pourtant elle ne l’avait pas laissé tomber. Malgré tout ce qu’il lui faisait subir, elle ne le lâchait pas, et ils se retrouvaient toujours à revenir irrépressiblement l’un vers l’autre. Ainsi, Noah qui avait cru trouver la sécurité auprès d’Amanda, se rendit compte que ce n’était qu’un leurre de son esprit : il ne pouvait pas se sentir en sécurité avec Amanda puisqu’Amanda ne connaissait que ses bons côtés, que ce qu’il voulait bien lui montrer. A l’inverse, c’est avec Solveig qu’il se sentait le plus en sécurité au monde parce qu’il savait pouvoir lui faire la pire des crasses qu’elle ne le lâcherait pas. Elle n’essayera même pas de comprendre, elle serait là, et c’est tout. Ce pourquoi sans doute, inconsciemment, ses jambes et son âme en perdition l’avaient porté jusqu’à la chambre de la jeune rousse. Il avait envie d’être prés d’elle, de se laisser tomber dans ses bras, et pour quelques secondes, de s’autoriser à être l’enfant fragile qu’il avait besoin d’aide sans qu’on se moque de lui, sans se retenir.

Noah se laissait complètement aller une fois qu’il avait senti les bras de Solveig l’encercler. C’était un soulagement énorme pour lui, il était rassuré, il se sentait … moins seul, moins incompris. Elle avait un parfum délectable et une peau douce à damner les morts. S’il avait pu ne jamais ressortir du creux de son épaule, il l’aurait fait, il y serait resté jusqu’à ce que sommeil s’en suive. Elle finit par reculer et lui demander de parler. Noah était incapable d’émettre le moindre son. Ses lèvres serrés, son visage humide, ses yeux vitreux, son air vide, macabre. Il la sentait essuyer ses joues et se laissait faire, épaules voutés, perdant toute la stature fière qu’il avait l’habitude d’arborer. Ils s’allongèrent, Solveig près de lui et… c’était exactement ce dont il avait besoin. La sentir là, prés de lui, moins seul. Solveig réagissait exactement comme il fallait et Noah se sentit encore plus attaché à elle. D’une main, il cramponnait la nuisette de la jeune fille la tirant vers lui, comme pour lui signifier par les gestes qu’il ne voulait pas qu’elle parte : « Je veux dormir avec toi … ». Il cessa ses sanglots et commençaient à se détendre un petit peu, légèrement recroquevillé sur lui comme en position fœtale face à Solveig. Il fixait sa poitrine, comme il était à son niveau, sans vraiment la regarder, perdu dans ses pensées : « On peut juste … parler de rien, faire comme si de rien n’était, et être là toi et moi, juste … comme ça ». Il releva doucement la tête vers la jeune rousse avant d’attraper sa main et de l’embrasser en la serrant fort dans la sienne : « Je suis tellement désolé Solveig … tellement ».


 



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Naïve elle l'était, on ne pouvait pas faire plus naïve que la jeune Blackbird. A croire que toute la naïveté qu'elle avait endormie depuis son adolescence, sa rencontre avec Chuck s'était réveillée d'un seul coup et qu'elle n'arrivait plus à cohabiter avec cette partie d'elle, qu'elle faisait n'importe quoi. Oui, elle faisait des choses qu'elle ne se connaissait pas. Coucher avec le premier inconnu qui passe n'était pas elle. Par contre, croire au bon côté d'une personne, vouloir voir que les bons côtés des personnes et non leur côté obscur, ça c'était Solveig. Un mélange de naïveté et de bisounours. Elle était un bisounours, en manque d'amour. Et elle ne trouvait pas la personne adéquate pour la combler. Peut-être Dean, et encore, elle ne savait pas où ils en étaient tout les deux, et elle ne voulait pas savoir pour le moment, elle avait trop peur d'être blessée par la vérité, que l'évidence lui pète à la figure. C'est pour cela, qu'elle se forgeait une carapace tellement facile à percer, elle était tellement prévisible que ça en deviendrait presque pathétique. Elle faisait pitié et se faisait pitié elle-même. Alors comment pouvait-elle espérer que le jeune homme qu'elle voyait sur son lit, la traite convenablement ? Alors qu'elle n'était même pas foutu de se rendre à l'évidence qu'elle était en train de sombrer, de faire n'importe quoi de sa vie. Elle ne donnait même pas l'exemple à sa maison, et elle montrait aux yeux de tout le monde que les Cabots n'étaient pas mieux qu'une autre maison. Elle, qui lors de son entrée dans cette maison, ne comprenait pas comment des filles pouvaient donner leurs corps à des Hommes aussi facilement ? Peut-être que c'est parce qu'à cette époque, elle venait de se faire passer la bague au doigt et qu'elle rejetait toute forme d'infidélité avant de tomber sur Blake. Et c'est à partir de ce moment précis qu'elle avait dérapé que ses désirs avaient pris le dessus sur sa conscience. Conscience tâchée par diverses choses qu'elle avait fait et qu'elle regrettait, ou non. Elle ne savait pas ce qu'elle regrettait ni même ce qu'elle ne regrettait pas, elle était un peu perdu comme Alice aux pays des merveilles quand elle tente de sortir du labyrinthe de la Reine. Elle ne s'en sortait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi il était ici, dans sa chambre alors qu'il semblait la détester, il ne savait pas si c'était de la haine ou de l'attirance un peu trop exprimé. Mais tout ce qu'elle savait c'est qu'elle aimait ce qu'ils étaient. Des personnes qui semblaient éprouver de la haine, une terrible haine ui ne demandait qu'à être exprimer avant que cette haine se transforme en désir et plaisir charnels.

Toutefois, le voir ainsi, si faible, lui brisait le coeur, c'est pour cela qu'elle se rapprochait de lui pour lui demander ce qu'il se passait. Comme elle s'y attendait, elle n'obtint pas de réponses et c'est la qu'elle se rendait compte qu'il était vraiment mal. Mal au point de ne pas vouloir parler, elle comprenait ce sentiment, elle l'avait ressenti quand son ex l'avait quitté. Elle ne voulait parler à personne. Pas une personne n'était capable de la comprendre. Alors elle se contentait d'être la, lui parlant, tentant d'obtenir des réponses mais aucun son ne sortait de la bouche du jeune homme. Elle prenait des initiatives et elle pouvait sentir qu'il aimait l'initiative qu'elle venait de prendre. “Alors reste ici, dors ici ça ne me dérange pas le moins du monde” Peut-être qu'elle arriverait à dormir avec quelqu'un auprès d'elle, c'était même sur. Elle sentait sa poitrine épiait mais elle ne pouvait rien dire, elle ne voulait rien dire, peut-être qu'il ne le faisait pas exprès. Elle s'installait convenablement, la position inconfortable qu'elle avait adoptée lui faisait mal au dos et elle souriait quand elle entendait sa voix et la jeune rousse se contentait de reprendre ses mots en murmurant “Juste comme ça alors...” Et elle se rapprochait un peu de lui tandis qu'il saisissait sa main pour l'embrasser. Elle fermait les yeux instinctivement et ses excuses la faisait un peu plus sourire. C'était rare de la voir sourire la jeune Blackbird depuis la mort de sa mère, mais elle ne voulait pas se cacher auprès de lui. “Ne t'excuse pas, j'ai fais des choses aussi qui sont excusables. Mais je ne veux pas que tu t'excuses. Tu n'as pas à le faire.” Elle se rapprochait alrs de lui pour embrasser tendrement sa joue, laissant ses lèvres s'attardaient où les larmes coulaient quelques temps plus tôt. Puis, elle se blottissait contre lui, emplie d'un sentiment de sécurité. “Tu sais, je pense qu'on ne touche jamais vraiment le fond. C'est toujours des choses qui font qu'on a l'impression de toucher le fond, qu'on a l'impression de ne plus pouvoir remonter la tête à la surface. Mais toi, je sais qu'au fond de toi, même si tu veux jouer la personne qui est intouchable, tu as tes faiblesses. Moi, la mienne c'est d'avoir perdu ma mère. Mais toi, t'as réussi à me changer les idées sans même savoir que ma vie à ce moment la, c'était de la merde. Donc non, je ne t'excuse pas. Je te remercie.” Elle fermait alors les yeux, de peur d'entendre sa réponse et qu'il reprenne son caractère arrogant et insupportable, mais elle était prêt à ça, prête à l'affronter une nouvelle fois.
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✧ Chambre de Solveig, 5h45 du matin. ✧Solveig & Noah
 

Solveig ne se moquait pas de lui : ce fut la première remarque qui vint à l’esprit de Noah. Elle aurait pu, comme tout le monde, se foutre de sa gueule maintenant qu’il était plus bas que terre, lui qui passait son temps à tyranniser les autres, les rabaisser et les humilier. Voilà l’occasion d’une revanche, belle revanche pour la jolie rousse qui s’était vu offrir un des tours de passe passe les plus détestables du jeune homme lors de leur première rencontre. Pourtant, elle ne se moquait pas. Elle ne cherchait même pas à comprendre, même pas à savoir, malgré quelques petites questions que la curiosité ne pouvait pas éteindre, elle était là, tout simplement là, et Noah était d’autant plus touché par son attitude. Ça ressemblait étrangement à de la confiance. Il ne savait ni comment, ni pourquoi c’était arrivé, un genre de coup de foudre inexplicable qui le poussait, lui le loup misanthrope et craintif, à avoir une confiance aveugle en cette jeune fille. Il en était persuadé, elle ne lui ferait jamais de mal parce que Solveig est dans le fond, et malgré tout ce qu’il dit à haute voix, une fille bien, une bonne personne. Il répondit un bref « merci » soulagé lorsqu’elle lui dit qu’il pouvait rester dormir. Il n’avait vraiment aucune envie, strictement aucune, d’être seul. Il savait qu’au moment où il se retrouverait avec lui-même, il pèterait les plombs, finirait dans un déni irascible qui le pousserait à fuir, peut-être à l’autre bout du monde, uniquement pour ne pas assumer ses actes, notamment envers Amanda, ni ses sentiments, envers Echo : « Si Solveig. C’est exactement pour ça que j’ai envie de m’excuser : parce que tu pense ne pas mériter d’excuses, parce que tu ne les attends pas, et que ça fait de toi quelqu’un de remarquable. Je suis désolé de t’avoir embrassé ce soir, de t’avoir mal parlé ensuite. Probablement aussi pour tout le reste. Je … je sais pas quoi dire ». Recroquevillé sur lui-même, la main de Solveig dans la sienne, il fermait légèrement les yeux, comme un enfant qui commençait à trouver enfin le repos après un douloureux cauchemar. La jeune fille finit par se blottir contre Noah qui la laissa faire et la pris dans ses bras, avant de déposer un baiser sur son front. Baisé qui se voulait rassurant, il voulait la faire se sentir en sécurité avec lui, au moins ce soir, même si ça ne durerait pas éternellement.  Les phrases qu’elle lui balançait en suite le touchèrent, profondément. Noah était tellement égocentrique qu’il oubliait souvent que les autres gens qu’il rencontrait n’étaient pas que des fantômes, qu’ils avaient leur histoire et leurs peines. Perdre sa mère …. Noah ne s’imaginait pas pouvoir survivre si sa propre mère venait à disparaitre alors il se sentit extrêmement con tout à coup vis-à-vis de ce qu’il avait fait à la jeune fille : « Je suis désolé pour ta mère, je ne pensais pas que ... », il était incapable de finir une phrase. Alors, après avoir repris son souffle il poursuivit : « Ne me remercie pas, surtout pas ». Il se redressa légèrement, de manière à faire basculer Solveig et lui se mettre derrière elle, en cuillère. Il gardait la main de la jeune fille dans la sienne, l’enveloppant de presque tout son corps sans l’étouffer, ses jambes entrecroisées avec celle de la belle rousse. Et à son oreille il ajouta : « Je m’appelle Noah ». Une manière pour lui de baisser définitivement les armes.


 



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Elle ne voulait pas se moquer de lui, la n'était pas son but et surtout, elle ne supportait pas l'injustice. Elle en avait été victime quand elle était enfant. Forcément, une petite rouquine, un peu ronde, qui ne parlait quasiment pas, ça attisait les moqueries et elle s'était refermé sur elle-même, se promettant de ne jamais se moquer de quelqu'un même si l'occasion se présentait. Et il lui donnait l'occasion de se moquer de lui, de sa faiblesse certainement passagère mais elle ne voulait pas le faire. Après tout, elle était trop fatiguée pour le faire et elle avait le coeur assez meurtri pour être méchante. Et là, il lui donnait les moqueries sur un plateau d'argent, si c'était une langue de vipère, les moqueries, les insultes auraient fusés. Mais non, elle voyait la détresse dans les yeux du jeune homme. Elle voyait de la détresse, du désespoir et peut-être même une once de tristesse. Elle savait qu'il avait noyé son chagrin, tout ce qu'il ressentait dans l'alcool vu l'odeur que son costume émanait. Elle se demandait tout de même pourquoi il était ici, dans sa chambre alors que quelques heures auparavant, il l'avait envoyé se faire foutre en bon et dû forme.Alors elle ne comprenait pas, et elle ne cherchait pas à comprendre, elle ne supportait pas de le voir dans cet état, c'était impensable, peut-être était-elle la cause de ce mal-être, elle n'espérait pas, elle ne voulait pas cela, pas lui. Elle ne voulait pas qu'il s'excuse, elle ne supporterait pas d'excuses de sa part, pour elle, quand deux personnes sont aussi fautives les unes que les autres, il n'y a pas d'excuses qui doivent être prononcées. “Alors ne dit rien, il n'y a rien à dire. Après tu avais sûrement tes raisons, tu me les dira si jamais un jour tu veux me les dire, mais pas ce soir. Je sais que c'est pour ça que tu.. que tu pues le whisky à des kilomètres à la ronde, j'en suis persuadée.” Les bras du jeune homme autour de la jeune rousse lui donnait un sentiment de sécurité et elle ne voulait plus qu'il parte, elle ne voulait pas qu'il s'en aille et qu'il la laisse la toute seule, elle ne supporte plus la solitude mais elle ne veut être avec personne en ce moment, elle est trop mal, trop bizarre pour être supportée par quelqu'un d'autre. Alors ce sera lui ce soir, et elle restera dans ses bras le plus longtemps possible. Le baiser sur le front de la jeune fille lui fit fermer les yeux instantanément, comme si plus rien ne comptait, comme si plus rien n'avait d'importance. Dans l'optique que seul ce moment soit important. Et les mots sortaient tout seul de la bouche de la jeune fille, pour une fois, elle parlait sans avoir de craintes, sans se dire que quelqu'un allait la blâmer. Il était désormais l'une des personnes à savoir que sa mère avait disparue, qu'elle était morte, elle ne l'avait dit quasiment à personne. Ses mots la touchait réellement et elle souriait quand il se disait être désolé, après tout qu'est ce qu'on dit dans une situation pareille ? Rien de bien. “Si je dois te remercier, arrête un peu de faire le dur à cuire et accepte les remerciements. Tu verras tu ne t'en portera que mieux.” Elle n'avait pas prit un ton autoriraire mais elle essayait de lui faire comprendre qu'elle voulait qu'il les accepte ses foutues excuses. Elle se laissait manipuler comme une poupée, et une fois la bonne position adoptée, elle se collait un peu plus à lui, caressant le dos de sa main de son pouce.

Elle restait silencieuse, elle ne savait pas quoi dire, pas quoi faire, elle voulait juste rester la, avec lui, simplement. Et la, les mots devenaient plus fort que les gestes. Alors il s'appelait Noah. Elle sentait son coeur qui s'accélérait, mais elle ne prononçait pas un mot avant de pouvoir être sûre de ne pas dire de bêtises. Elle ouvrait la bouche puis la refermait avant de prononcer à demi-mot “Enchanté Noah.” ce qui eut le don de la faire rire légèrement. Elle restait alors dans la même position avant de renverser la tendance et de se retrouver face à lui, récupérant sa main et laissant leurs jambes emmêlées “Tu sais, je pense que tu devrais t'ouvrir plus aux autres, je suis sûre qu'au fond de toi, t'en as envie aussi. Je ne sais rien de toi, mis à part que je te trouve totalement con quand tu t'y met et que tu t'appelles Noah.” Elle laisse alors son doigt vagabonder sur l'avant-bras du jeune homme avant de reprendre “Si jamais l'envie te prend de te confier, je suis la Noah. Je vais commencer par me confier, peut-être que ça te donnera envie de faire la même chose... Je n'ai plus de famille, mes frères se sont cassés, j'ai dû supporter l'enterrement de ma mère seule. Ils sont la que pour péter un câble parce qu'il … Non laisse tomber.” En fait, elle n'y arrivait pas. Elle n'arrivait pas à parler de sa famille qui avait volé en éclats après la trahison de leur père, à croire que c'est normal qu'un père abandonne ses enfants, et que des frères laisse leur soeur seule. C'est tout à fait normal chez les Blackbird. “Je n'aurais pas dû parler de ça, parle moi de tout, de rien, change moi les idées s'il te plait...” Sa voix sonnait comme un supplice, elle ne voulait plus penser à sa famille et la seule personne capable de le faire, à ce moment précis, c'était lui.
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✧ Chambre de Solveig, 5h45 du matin. ✧Solveig & Noah
 
Plus les minutes passaient plus les battements de cœur de Noah ralentissaient, comme s’il commençait peu à peu à se reposer, se laisser aller par une fatigue jusque là réprimée. Ses yeux, humides, vitreux, et gonflés, se fermaient machinalement tandis qu’il continuait de discuter avec la jeune fille. Il aimait la sentir là, prés de lui. Sa peau froide et laiteuse était rassurante. Et puis, il la trouvait belle. Il l’avait toujours trouvé belle, même la première fois qu’il l’avait rencontré et qu’elle lui avait renversé son verre de vodka black sur la chemise. Mais ce soir, cette nuit, ce matin, particulièrement. Elle faisait partie de ces rares personnes qui ne portaient pas de masque, et malgré ce naturel assumé, elle en restait toujours aussi difficile à deviner. C’était là toute la singularité de Solveig, tout ce que Noah trouvait en elle de particulier et le rassurait. Sa relation avec cette jeune fille ne pouvait ressembler à aucune autre et c’est pour ça, qu’il se retrouvait là, plus fragile et fébrile que jamais, sa main retenant celle de la jolie rousse, son nez perdu dans son cou et sa chevelure. Solveig n’insista pas pour sonder le jeune homme, geste appréciable, il ne fallait jamais lui forcer la main pour qu’il se confie, sinon il se braque. Et, elle lui fit remarquer son odeur d’alcool nauséabonde, Noah le savait, il avait bu comme un trou et le whisky avait le don de coller au corps comme un parfum impossible à arracher. Alors, comme il ne voulait pas rentrer dans le détail de ce qui le poussait à boire, il se contenta de rétorquer, passant du coq à l’âne : « Je peux toujours prendre une douche si l’odeur te dérange ». Il se redressa péniblement, se retrouvant quelques secondes assis, avant d’enlever sa veste de costume, sa cravate, et sa chemise, et de les jeter par terre. Au moins, il n’y aurait plus sur lui l’odeur qu’imbibait ses vêtements – ça n’enlevait pas tout, mais c’était déjà ça. Torse nu, il vint se remettre contre la jeune fille avant de l’écouter poursuivre ses déclarations. Il ne répondit pas rien lorsqu’elle évoqua une nouvelle fois les remerciements, pas du tout à l’aise avec ce genre de procédé. Surtout qu’il se sentait plus lamentable et pathétique qu’autre chose et n’avait pas du tout la sensation de mériter des remerciements, surtout pas venant de Solveig.

Recroquevillé, entrelacés, encerclant Solveig de ses bras, Noah ne dit plus rien pendant quelques instants. Ses yeux fermés appréciaient la pénombre reposante, le silence éloquent de tendresse. Son souffle s’était définitivement calmé ainsi que les battements de son cœur. Il appréciait le moment comme un instant de repos délectable perdus quelque part dans une dimension parallèle. Ses lèvres ne purent s’empêcher de se poser sur l’épaule de la jeune fille longuement, d’une façon appuyée, avant de rester là se rassasiant de ce contact subtil mais apaisant. Noah eut un sourire instinctif lorsqu’il entendit Solveig prononcer son prénom – ça changeait des insultes et surnoms habituels. Puis, la jeune fille finit par se retourner et faire face au jeune garçon qui ouvrir lentement les yeux pour la regarder. Il l’écoutait parler et ne souriait pas. Evidemment qu’elle avait raison, mais s’ouvrir aux autres comportaient un risque majeur auquel Noah n’était pas prés de se donner : être rejeté pour ce qu’il est vraiment. C’est toujours mieux de se faire détester pour une carapace, un masque de connard de circonstance, que pour ce qu’on est vraiment. Et Noah avait cette peur phobique du rejet et de l’abandon : « Je n’ai pas envie de m’ouvrir à n’importe qui. Et je ne sais rien de toi non plus, pourtant, ça ne m’empêche pas de t’apprécier à chaque fois un peu plus. Je crois qu’il y a des choses dont il ne faut pas parler, qui se font … naturellement. Et pour le moment, tant que toi tu ne me déteste pas, au moins ce soir, ça me suffit ». Lorsqu’il eut finit de parler, un petit silence réfléchis s’installa entre les deux jeunes gens avant que Solveig ne se remette à parler et raconter ce qui avait l’air d’être une vie douloureuse. Noah passa sa main autour d’elle, en bas de son dos, manière de lui faire comprendre qu’il était là et qu’il ne la lâchait pas. En fait, il ne savait pas quoi faire d’autre. Il l’écoutait parler et se sentit extrêmement triste de la savoir elle-même aussi triste. Noah avait beau se comporter comme un salo, il n’en reste pas moins que son hypersensibilité le rendait empathique à l’extrême, et c’était très éprouvant. Il aurait pu la rassurer avec des mots, lui dire tout un tas de chose pour ne plus qu’elle se sente aussi mal, mais il était liquéfié face à son désespoir et elle avait raison : il valait mieux se changer les idées. Essayant d’apaiser l’atmosphère après quelques instants de silence, Noah finit par regarder Solveig droit dans les yeux, alors qu’il n’était qu’à quelques centimètres de son visage : « Ne panique pas, je suis là … ». Il remonta sa main le long de son dos pour venir effleurer sa joue et lui replacer une mèche de cheveux derrière l’oreille, sans la quitter des yeux, voulant la rassurer par des gestes. Une fois que ce fut fait, il posa sa main sur sa joue et se redressa légèrement avant d’avancer tout doucement vers sa bouche et d’y déposer un baiser très timide et retenu. Quelque chose chargé d’émotions positives, pour une fois, qui trahissait sa fragilité momentané et son envie de ne pas blesser Solveig une fois encore.



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Solveig tentait de calmer sa peur en se calant sur la respiration du jeune Eliot et malheureusement, elle y parvenait bien difficilement, tant elle pouvait sentir le coeur affolé du jeune homme battre contre sa poitrine. Elle ne supportait pas les gens triste, les gens déprimés, ça la déprimait elle-même. Mais, elle ne pouvait pas se montrer triste, parce qu'elle ne l'était pas. Elle ne faisait pas partie de ces filles qui ont le coeur brisé, elle, ça allait de ce côté la, même si elle était énervée par le comportement exécrable de Noah lors de cette soirée. Lorsqu'elle sentait les effluves du whisky qui lui parvenaient aux narines, elle avait envie de vomir résultat d'une cuite monumentale qu'elle avait pris une seule fois et qui faisait qu'elle ne supportait plus cette odeur. Il y avait aussi les souvenirs de Chuck qui lui revenaient en tête et elle s'en voulait de penser à lui à ce moment précis, même si ses souvenirs lui laissaient un goût amer. Elle ne voulait plus se dire qu'il avait été la, parce qu'il l'avait quitté au premier obstacle, il avait demandé le divorce sans même lui laisser le temps de s'expliquer. Lorsqu'il lui annonçait qu'il pouvait prendre une douche, elle ne voulait pas qu'il s'éloigne d'elle alors elle l'entourait doucement de ses bras pour lui indiquer qu'il devait rester. Elle était silencieuse, mais ses gestes prenaient la place de la parole. Elle savait qu'il comprendrait parce qu'ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre, les regards, les gestes, les sourires faisaient tout. Elle se reculait doucement en le sentant se relever et elle le voyait se déshabiller ce qui la fit sourire tandis qu'elle se recollait doucement contre lui, la fraîcheur de sa peau contrastant avec la chaleur du jeune homme et le fait qu'il ait retiré sa chemise lui donnait un peu moins la nausée et intérieurement, elle le remerciait. D'avoir fait ça pour elle.

Ca lui faisait bizarre, ce silence, à la jeune Cabot. Elle avait l'impression que plus le silence continuait, plus il s'éloignait mais c'était tout le contraire. Ca les rapprochait encore et encore. Comme ce contact qui était certainement naturel lorsqu'il déposait ses lèvres sur l'épaule laiteuse de la jeune fille, elle souriait. Pas un sourire forcé, un sourire franc qu'il ne pouvait voir puisqu'ils étaient de dos. Elle se mordillait doucement la lèvre, en proie d'une légère anxiété mais lorsqu'elle se retrouvait en face de lui, tout ses doutes s'envolait. Il était vraiment la, et il voulait vraiment passer le reste de la soirée avec elle. Lorsqu'il prononçait son prénom et qu'elle le disait à la suite, elle se demandait si son coup était calculé, mais de toutes façons, c'est à ce moment précis qu'elle savait, qu'il allait être la pour elle, dans n'importe quelle situation. La seule chose qu'elle ne savait pas c'était combien de temps cela allait durer, s'ils n'allaient pas finir par se prendre la tête, mais elle ne voulait penser à rien d'autre pour le moment. Elle tentait le coup de la confidence, parce qu'intérieurement elle voulait en savoir plus sur cet homme si mystérieux, qui se cachait derrière un masque. Elle ne savait pas qu'il était vraiment, ni même d'où il venait. Elle ne se sentait pas l'âme d'une détective pour chercher tout cela, et elle n'en avait pas envie, elle prendrait cela pour de la trahison. Elle l'écoutait parler et ce qu'il lui disait, lui donnait une envie irrépressible de le prendre dans ses bras, elle murmurait alors comme si c'était une confidence « Je ne te déteste pas, quand je te dis que tu es un connard c'est parce que, parce que tu m'énerves. Parfois quand tu prends ton air de monsieur j'ai un balai ou je pense, tu m'insupportes, je ne supportes pas les gens comme ça, mais je ne te déteste pas, je ne serais pas capable de le faire de toutes façons. » Non, elle n'arriverait pas à le détester. C'était impossible à concevoir, même s'ils se prennent la tête parfois, elle s'en voulait. Elle est bien trop faible la jeune Cabot. Pour lui donner une raison de ne pas la détester elle, pour qu'il connaisse un peu plus de choses sur elle, elle se confiait sur sa famille, la seule chose qui lui donnait envie de vomir et de partir loin d'ici, dans un pays reculé. Sa famille qui était si soudée mais qui a volé en éclats après la disparition de sa mère, elle ne pensait pas devoir lui dire adieu si tôt et elle a bien eu du mal à le faire, vu que ses blessures ne sont pas totalement panser. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit si compréhensif, elle s'attendait à d'autres mots que ceux la et elle souriait. « Ne m'abandonne pas... » Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui demandait cela, mais pour elle, c'était une évidence, sans lui, elle serait perdu. Elle fermait les yeux au contact de la main du jeune homme sur sa joue et elle soupirait doucement. Elle ne s'attendait pas à cela, mais lorsqu'il déposa ses lèvres timidement, chastement sur celles de la jeune fille, elle ne savait pas vraiment quoi faire. Comme si, elle ne savait plus rien, mais se reconnectant avec la réalité et le moment, elle l'embrassait tendrement, sa main venant caresser la joue du jeune homme à son tour, tandis qu'elle continuait à l'embrasser avant de se reculer après lui avoir doucement mordiller la lèvre « Je ne veux pas que tu m'embrasses parce que tu as pitié Noah.. » Qu'est ce qu'elle en savait qu'il avait pitié ? Elle n'en savait strictement rien mais elle avait envie de goûter une nouvelle fois aux lèvres du jeune homme.
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