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Comment regagner la confiance de quelqu'un qui nous a brisé, qui a joué avec notre coeur ? J'avais peur de la suite des événements, j'avais encore en tête notre dispute, les passants qui nous regardait et les mots qu'il avait employé. Je ne pouvais pas me les enlever de la tête, comme si j'étais traumatisée. Mais après tout, il les a dit, il a dit qu'il ne voulait plus me voir mais on est ou ? On est la, tout les deux, dans un endroit assez intime, puisque nous n'étions que nous deux, les serveurs passant de temps à autre pour voir si nous n'avions besoin de rien, mais moi, je n'avais besoin de rien, j'avais juste envie de discuter avec lui, comme deux vieux amis le feraient. Parce que finalement, c'est ce qu'on est. Deux vieux amis, deux anciens amants qui essayent de passer au-dessus d'une situation qui les a détruit. Ou plutôt qui m'a détruite. Je ne savais pas ce qu'il en était de son côté, si lui aussi ressentait les mêmes choses que moi. Si, il avait autant de mal que moi à dormir, à passer une journée sans penser à moi. J'avais trop de choses en tête pour ne plus penser à lui. Je me souviens encore de son regard froid presque glacial, quand il me parlait. De son visage fermé, un visage que je ne lui connaissais pas et qui m'avait apeuré. Si nous n'étions pas dans un lieu public, est-ce qu'il m'aurait frappé ? Je n'en sais rien, et je ne veux pas de réponses à cette question, si la réponse s'avérait positive, je l'aurais perdu pour toujours. Je ne voulais pas d'un homme qui me faisait peur au point de trembler à chaque fois que j'aurais été à ses côtés. Non, je ne voulais pas ça, mais heureusement, il ne m'avait pas touché. Heureusement. Je pense que je ne serais jamais revenue de Sydney si ça avait été le cas. Il m'annonçait qu'il voulait retrouver ma confiance, qu'il allait tout faire pour. Mais si seulement il savait à quel point ça allait être difficile, il ne dirait pas cela. Je le fixais simplement à la suite de sa phrase, le coeur menaçant d'exploser tant il tambourinait dans ma poitrine et j'avais l'impression que mes jambes ne pouvaient plus me supporter alors je m'étais assise. J'avais les jambes en coton, le coeur en mode accéléré et je ne savais pas quoi faire de mes mains, tant elles tremblaient. Toutefois, il était rassurant et cela me soulageait. Ses lèvres sur les miennes était tout ce que je voulais, tout ce que j'avais désiré ces dernières semaines et je ne pouvais pas m'appliquer à ne rien faire, à rester de marbre. Non, j'étais obligée, je me sentais dans l'obligation de prolonger ce baiser, et même si c'était l'inverse, j'étais persuadée que mes désirs n'auraient pas écouté ma conscience et j'aurais tout de même continuer cet instant afin de ne pas perdre cette sensation de bien-être qui m'envahissait. Et mon père m'a toujours dit que les mots avaient plus d'impact que les gestes alors je ne les contrôlais pas, je lui disais tout ce que j'avais sur le coeur, même si, peut-être il n'en avait rien à faire, toutefois il me forçait à le regarder et je ne pouvais m'empêcher de me perdre dans son regard. “Alors ne me perd plus, ne nous prenons plus la tête comme ça, vivons simplement.” J'espérais qu'il approuve cette décision. Je me mordillais la lèvre, stressée, apeurée une nouvelle fois, écoutant sa voix qui me berçait. Les mots se bousculaient dans ma tête, comme si ils voulaient sortir rapidement, j'avais peur de dire une bêtise alors je soupirais pour me calmer, apaiser cet état qui était un mélange d'excitation et d'affolement avant de dire simplement “Et moi ? Tu crois que tu ne me rend pas folle ? Je tournais en rond à Sydney, j'avais tellement mal que je voguais comme un fantôme chez moi. Mon père m'a dit qu'il ne reconnaissait plus sa petite fille, que j'avais l'air d'être une enfant perdue...” Sa tête dans mon cou, je caressais distraitement sa joue avant de fermer les yeux. Il semblait si faible, si bizarre que je ne le reconnaissais plus. Je le forçais doucement à remonter son visage pour plonger le bleu de mes yeux dans son regard avant de rajouter “Vivons simplement Chase, je ne demande pas d'effusions d'amour en public, je ne veux pas qu'on parle sur nous, même si je ne sais pas ce que nous sommes actuellement, néanmoins, je sais ce que je veux que l'on soit. Mais peut-être qu'on a pas encore assez de forces pour ça. J'ai peur que tu partes, que tu ne me supportes plus. Alors, restons amis pour l'instant. Juste assez proches pour que l'on ne se perde pas...” Amis. Ce mot me semblait impossible quand je pensais à nous, mais peut-être que c'était ce qu'il nous fallait pour le moment. Juste des bons moments, sans prises de têtes. Même si au fond, je voulais bien plus.
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