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En fait, les gens comme moi ne connaissent jamais de fin heureuse. Les seules fins qu'on connait sont celles qui se terminent dans des bris de vaisselle, dans des cris, des pleurs, ou dans un dernier baiser volé sur un quai de gare, après une nuit où les corps s'entremêlent dans une dernière étreinte, s'offrant les derniers feulements dans la voix suppliante qui dit à l'autre de ne pas partir au petit matin, ou de ne pas partir du tout. On sait pourtant que c'est la meilleure solution, que ça nous évite des souffrances inutiles, on sait que cette dernière nuit était une erreur, mais on s'en fout, on veut vivre un nouvel instant de joie avant de redescendre dans la déchéance des effluves du passé qui nous hantent. Dans ces feulements suppliants on entend une détresse, ces peurs qui lacèrent le ventre comme une lame, des larmes dissimulées dans les cris qu'on pousse, malgré le plaisir que cette étreinte procure. On se vide de nos frustrations, on balaie nos sourires sous la porte des souvenirs, dans l'espoir d'ouvrir à nouveau cette porte à l'avenir. On se vide de nos utopies comme on se vide de son sang, lentement, toujours bercés par une illusion que la machine va s'enrayer et faire marche arrière. On sait pourtant qu'il est trop tard, mais le coeur balance toujours sa dose d'espoir, pour rappeler au cerveau qu'il n'est pas seul décisionnaire de l'oubli. Alors on s'efforce du mieux qu'on peut à être indifférent, pour le bien de tout le monde, quitte à se détruire soi-même. L'être humain est complexe, et mes souvenirs ne cesseront de me hanter toute ma vie. Tu t'appartiens, n'oublie jamais que tu n'es pas la propriété d'autrui, bien que le coeur soit une partie détachable du puzzle, difficile à retrouver... Je restais aussi calme que possible, sachant qu'elle se servait de mon rythme cardiaque et du son de ma voix pour se calmer. Je me voulais rassurante au possible, qu'elle retrouve ce sourire qu'elle a habituellement au bord des lèvres, et qui manque terriblement quand il ne s'y trouve pas. J'écoutais les informations qu'elle me donnait vis à vis de ce fameux Chase, un léger rictus au coin de mes lèvres. C'est grand Boston, tu veux pas que j'le trouve, c'est ça ? Je continuais les papouilles que je lui donnais, alors que ses doigts se baladaient sur moi, vite fait. J'écoutais ce qu'elle ajoutait attentivement, avant qu'elle ne se rapproche un peu plus de moi en embrassant ma joue. L'oubli n'est qu'éphémère, tu vas trouver du réconfort quand tu le pourras, quand tu le voudras, mais ton inconscient reviendra toujours à la charge...mais si tu veux oublier le temps d'un instant... Je ne terminais pas ma phrase, de peur de passer pour la meuf qui pensait à ça depuis le début ou qui profite de la faiblesse de l'autre, alors que pas du tout. Je venais à mon tour attraper la tasse de thé qu'elle m'a servie pour en boire. L'amour est le plus doux et à la fois le pire sentiment au monde, donc j'peux qu'être d'accord avec toi. Mais redevenir l'ancienne toi ne te rendra pas plus heureuse. Prends pas exemple sur moi là dessus. Mes doigts venaient se glisser dans sa nuque alors que mon regard cherchait le sien.
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