« Mais qu'à nous deux, dieu et diable l'emporte » ∇ JASPEANDRA

"C'est facile pour toi Jasper d'offrir ton avenir, il est à bout de bras. Le mien est encore à définir, j'ai pas une entreprise qui m'attends, j'ai pas des portes ouvertes quand j'claque des doigts, j'peux pas décider de bosser depuis n'importe quel pays du monde parce que j'ai rien pour le moment. Et j'refuse d'être cette femme qui suit tout tes faits et gestes sans rien faire de sa vie." La colère monte, d'un coup. Qu'elle comprenne pas que si tout foire, c'est de sa faute, c'est de sa putain de faute. Le bleu se teinte de gris, la tempête s'annonce. « C'est facile ? » Rire nerveux, qui sort de son ventre. « C'est facile ? Je renonce à mon rêve pour toi, et c'est facile ? J'te parle de changer de faculté, pour une toute aussi brillante. Alors me sors pas tes conneries d'arguments. Fait pas comme si je te connaissais pas par cœur, et que j'attendais que tu sois une espèce de femme au foyer sans ambition. » T'es comme moi là dessus, c'est notre ambition avant tout. La seule différence, c'est que j'suis capable de l'esquiver pour toi, et qu'l'inverse est pas vrai. Les mains sur ses hanches la repoussent, pour qu'elle se lève. Pour qu'elle s'éloigne. Pour qu'elle arrête de le poignarder, même sans le vouloir. Parce qu'il est sur ses dernières forces, la respiration suffoque, le cœur saigne tellement qu'on peine à l'entendre battre. « Dernière chance. Dit-moi que c'est moi que t'aimes, rien que moi. Juste moi, pleinement. Assez pour qu'à la fin de tes études tu partes d'ici, et que tu les quittes. » Il s'est relevé. Et cette dernière, s'en est même pas une. C'est juste Jasper qui arrive pas à partir, qui arrive pas à la quitter alors qu'elle l'a déjà laissé sur le trottoir. Qui gagne du temps, alors qu'il se noie dans ses propres larmes. Idiot.

« C'est facile ? » Je déteste l'intonation, je sens que la suite va être la partie la moins drôle de toute la scène. « C'est facile ? Je renonce à mon rêve pour toi, et c'est facile ? J'te parle de changer de faculté, pour une toute aussi brillante. Alors me sors pas tes conneries d'arguments. Fait pas comme si je te connaissais pas par cœur, et que j'attendais que tu sois une espèce de femme au foyer sans ambition. » On est tellement similaire que ça pourrait faire peur. Tu sais, si j'avais été face à toi, si j'avais été ta concurrente première, comment tout ça aurait fini ? Je pense qu'on se serait tellement donné pour nos entreprises respectives qu'on se serait détruits. Comme en amour. « Dernière chance. Dit-moi que c'est moi que t'aimes, rien que moi. Juste moi, pleinement. Assez pour qu'à la fin de tes études tu partes d'ici, et que tu les quittes. » Il est debout, comme un affrontement, un énième face à face. Opposés, comme presque toujours. Réagis au quart de tour, par la première chose qui passe en tête. "QUOI ? Bien sûr que c'est toi que j'aime !" Soupire, jette un œil à son sac prêt pour le week end auquel elle rêvait depuis des semaines. "J'attendais que ça ! J'attendais que ce week end pour t'le montrer et qu'on agisse enfin comme un vrai couple !" Mais c'est trop difficile pour toi, n'est ce pas ? Soupire, baisse les yeux, sans savoir quoi ajouter. "Tu sais que j'partirais à la fin d'mes études Jasper, tu l'sais. Sauf que.. j'sais pas où ni comment." Mon avenir est écrit, tout est pleinement calculé jusqu'à la date presque plus ou moins précise de quand je deviendrais enfin sénateur. Un homme n'a jamais été dans mes plans, parce que ce n'est pas quelque chose qu'on peut prévoir. Tomber amoureuse ne se décide pas, n'est ce pas ? "J'ai encore de l'affection pour Jude.. on a vécu ensemble et il a représenté une énorme partie de ma vie. Je sais que c'est pas ce que tu veux entendre mais je sais que tu es au courant de ça.. tu l'sais, et tu sais bien que je pourrais pas effacer ces années de ma vie en claquant des doigts.." mais maintenant je suis avec toi, alors est-ce qu'on pourrait se reconcentrer sur le sujet principal ? Sur nous ? Nous et notre manque de communication, nous et nos doutes, nous et nos peurs.

Jasper est épuisé, même pas de son quotidien, mais de ça. Que ça ne se passe pas comme prévu, encore. Quand Leandra s'est décidée, que son choix s'est porté sur lui, il a cru, un instant, court instant, trop court pour correctement cicatriser, que s'en était finit de ces indécisions. Ils étaient ensemble, enfin. Sauf que.. non, voyez. Fallait qu'elle déconne avec son passé, qu'elle mélange tout, et lui, il fallait qu'il parte à New-York. Chacun son vice. J'aime celui qui est identique au mien, j'aime le retrouver chez elle. J'aime même surement qu'elle refuse de changer d'université pour moins bien. J'aime moins ses pieds enfoncés dans le sol, alors que moi je l'attends au bout de la rue. Et j'ai beau la tirer de toute ma force, elle n'en décolle pas. Et son regard se jette parfois en arrière, comme si le futur n'était pas assez brillant pour elle. « Tu vois. Comme un vrai couple, t'as dis. Comme si on en était pas un. » J'l'entends. « Alors me dit pas que ce qu'on a, là, ça te suffit. » Non, toi t'as pris goût au quotidien blasant avec l'autre abruti et son fils. Moi, j'te propose l'inverse. J'te veux pas à la maison à faire à manger, j'veux qu'on se fasse livrer et que tu me racontes combien t'as été brillante. « Tu sais pas où ? C'est pas c'moment où t'es censé me dire qu'on décidera, où ? » T'as raison, tu dis rien de ce que je veux entendre. Tu confirmes toutes mes craintes, t'en réconfortes aucune. Que tu m'aimes, j'le sais. C'est combien, c'est à quel point ? Pas autant que moi. « J'parle comme ça de mon chien. Tu sais, j'ai vraiment de l'affection pour Machiavel, vraiment. » Qu'il ironise, de ses lèvres acides. « J'te parle d'amour, pas d'affection ! » Etre amoureuse, désirer. « Je te demande pas d'effacer, j'te demande de renoncer à lui, comme j'ai pu le faire avec mon passé. » Parce que sans ça, ça marchera jamais, distance ou pas.

Je comprends pas où on va avec cette conversation, on tourne en rond. On tourne en rond et on prends pas de décision, j'ai l'impression de marcher sur un fil, de pas savoir où aller ni quoi faire. Fixer, là, dans un creux. « Tu vois. Comme un vrai couple, t'as dis. Comme si on en était pas un. » soupire. Joue pas avec les mots, t'a très bien compris ce que je voulais dire. « Alors me dit pas que ce qu'on a, là, ça te suffit. » Evidemment que ça ne me suffit pas, à qui cette vie de couple suffirait ? "Oh parce que ça te suffit à toi ?" clairement, ça ne suffirait à personne. Se voir entre deux avions, être là de temps en temps, quelques petits moments partagé lors d'un long mois. « Tu sais pas où ? C'est pas c'moment où t'es censé me dire qu'on décidera, où ? » C'est vrai, j'pourrais te promettre de vivre d'un amour fou pendant des années, que toutes mes décisions serons prises à deux mais tu sais que c'est faux. Tu sais que j'ai un but précis, que si je décide une ville je ne laisserais pas le choix à ma moitié. « J'parle comme ça de mon chien. Tu sais, j'ai vraiment de l'affection pour Machiavel, vraiment. » Plisse les yeux. Merci de jouer, c'est le moment. « J'te parle d'amour, pas d'affection ! Je te demande pas d'effacer, j'te demande de renoncer à lui, comme j'ai pu le faire avec mon passé. » le regarde, "Dis moi comment on va tenir jusqu'à la fin de mes études ? Même si j't'assure de te suivre une fois fini, au final t'aura des tas d'occasions de trouver quelqu'un d'autre, tout comme moi. T'appelle ça une vie de couple de se voir une fois par semaine à peine ? Et encore quand tu peux, entre deux rendez-vous parfois." soupire, lasse. "Je dis pas que c'est de ta faute.. On a juste pas le bon timing. Aussi bien toi en décidant de partir que moi en décidant de rester." Au moins, on sait à quoi s'attendre. Tu ne pourra pas dire que c'est faux, que je mens, que ce n'est pas ça le problème. Le problème c'est ça. Toi tu part, moi je reste, et on ne se voit pas assez pour avoir une réelle relation de couple.

Il essaye de se raccrocher à ce qu'il peut, Jasper. Il s'égratigne les mains à force de se maintenir au bord de la falaise, à s'agripper à sa relation avec un désespoir presque magnifique. C'est l'amour, vous savez. Le pur, le sincère, celui qui prend toute votre vie et votre corps. "Oh parce que ça te suffit à toi ?" J'voudrais toujours plus, évidemment. « J'ai pas dis que ça me suffisait. Mais toi si, t'as dis que ça t'allais, que ça irait. » Et moi, j'commencais à y croire. J'ai essayé de te donner les moyens de me faire rester dans ce duo, et toi t'en acceptes aucune. Mes doigts, là, en sang, ils vont pas tenir longtemps. J'me sens d'ailleurs doucement me casser la gueule. Et j'ressens plus rien. Tout est tellement douloureux que ça en devient d'une neutralité absolue. "Dis moi comment on va tenir jusqu'à la fin de mes études ? Même si j't'assure de te suivre une fois fini, au final t'aura des tas d'occasions de trouver quelqu'un d'autre, tout comme moi. T'appelle ça une vie de couple de se voir une fois par semaine à peine ? Et encore quand tu peux, entre deux rendez-vous parfois." Y a aucune phrase qui ne va, là-dedans. Dans Leandra qui renonce, Jasper qui peine juste à glisser un : « On peut s'arranger, on peut.. » C'est marrant, hein, comme maintenant j'suis celui qui lutte et toi qui assassine. J't'ai juste refilé l'arme, comme un con que je suis. Mais demoiselle continue, ça ne va pas, ça n'ira jamais, et de toute façon, elle pense déjà au fait qu'il pourrait y en avoir un autre. Le Ellington se prend ça en serrant les dents. "Je dis pas que c'est de ta faute.. On a juste pas le bon timing. Aussi bien toi en décidant de partir que moi en décidant de rester." Tu prends ça de façon tellement pragmatique que ça me donne la gerbe. Depuis quand j'suis le plus sensible des deux ? « C'est marrant, j'ai l'impression d'être tombé amoureux de moi-même. Sauf que moi, j't'ai donné l'occasion de faire que ça marche. T'avais qu'à me promettre qu'on finirait par se rejoindre, me dire qu'il était plus dans le tableau, ou juste prendre ce putain d'avion. T'as été capable de rien de tout ça. » Il s'est approché, la surplombant de son regard orageux. « C'est pas de ma faute, c'est de la tienne. Toi qui est incapable de sacrifier quoique ce soit pour nous. Moi, j'suis juste con d'avoir cru que ça marcherait, et d'être retombé amoureux de toi alors que j'étais heureux. » Là, tu vois de la joie dans mes billes ? Le bleu s'est effacé, dilué. « Je crois qu'on s'est tout dit. Tu sais où j'habite, si tu changes d'avis. Mais mets pas trop longtemps, parce que moi je t'attendrais pas, ça fait trop de temps que je le fais. » Pour le résultat qu'on connaît. Mais t'oublier j'sais pas comment ça marche, j'ai jamais réussi. Là, j'essaye juste de me barrer, parce que concrètement, j'sais pas combien de temps mes nerfs ont devant eux avant de craquer. Que si j'le fais pas maintenant, j'partirai jamais. Fait un pas, deux, s'arrête à sa hauteur. Les doigts se glissent avec une certaine douceur jusqu'à ses cheveux qu'il soulève pour dévoiler l'arrière de l'oreille féminine. « Et efface cette connerie de tatouage. T'es brillante tu sais, t'arrives à mettre un point final à l'infini. » Parce que l'amour, l'amitié, ça se finit là.

On était sûrs en se lançant dedans que ça allait être compliqué, parce que c'est nous, et que ça l'est toujours quand il s'agit de nous deux. « J'ai pas dis que ça me suffisait. Mais toi si, t'as dis que ça t'allais, que ça irait. » fronce les sourcils, "parce que je voulais être avec toi !" une femme est prête à tout, tu le savais. Alors oui ça irait, ça irait parce que je le voulais, ça irait parce qu'on allait faire des efforts et ne pas abandonner. Enfin, c'est ce que je pensais. « On peut s'arranger, on peut.. » rire nerveux, "Evidemment qu'on peut !" y a toujours une solution, on s'est toujours battus, on a toujours trouvé, "mais comment on va faire ? t'a une solution à me proposer ?" je suis preneuse, on peut tout faire si on prends le temps de se poser et d'y réfléchir, mais j'ai pas l'impression que c'est ce que tu as envie de faire, alors je m’effrite et m’énerve, m'agace, et je réagis de la même manière que toi. T'es venu avec des problèmes, sans solution. « C'est marrant, j'ai l'impression d'être tombé amoureux de moi-même. Sauf que moi, j't'ai donné l'occasion de faire que ça marche. T'avais qu'à me promettre qu'on finirait par se rejoindre, me dire qu'il était plus dans le tableau, ou juste prendre ce putain d'avion. T'as été capable de rien de tout ça. » j'ai été capable de tas de choses pour toi dans le passé, on dirait que t'a oublié. J'ai été capable du meilleur, comme du pire aussi, je l'admet, mais j'ai trop bien compris comment tu étais, désormais je me protège. Pas de la manière la plus intelligente qui soit, certes. Il approche, se met au dessus. Je connais ça, je sais la suite. C'est un peu le risque, d'être tombé amoureux d'un autre soi. « C'est pas de ma faute, c'est de la tienne. Toi qui est incapable de sacrifier quoique ce soit pour nous. Moi, j'suis juste con d'avoir cru que ça marcherait, et d'être retombé amoureux de toi alors que j'étais heureux. » J'ai rien sacrifié pour toi ? C'est la meilleure celle là. "Oh parce que j'étais pas heureuse moi ?!" les crises, ça nous connait bien. Notre marque de fabrique, le petit truc qui fait qu'on se reconnaît bien quelque part, et c'est là dedans. « Je crois qu'on s'est tout dit. Tu sais où j'habite, si tu changes d'avis. Mais mets pas trop longtemps, parce que moi je t'attendrais pas, ça fait trop de temps que je le fais. » remet tout sur mes épaules, retire toi toute responsabilité. Je pourrais m'en prendre qu'à moi même aussi ? Il s'approche, mon corps réagit. Sa main dans mes cheveux, me fait pas ça alors que clairement tu me dis que tu t'en vas et que le seul moyen possible de te retrouver c'est de te rejoindre. « Et efface cette connerie de tatouage. T'es brillante tu sais, t'arrives à mettre un point final à l'infini. » cette connerie de tatouage ? lève les yeux vers l'homme, c'est trop. Tu pousse, tu pousse et ça craque, tu devrais t'y attendre. La main part contre la joue du brun, levant des regards intrigués vers nous. Ne s'arrête pas là, non. Frappe encore une fois le torse, près du cœur, et une autre, encore une et puis une dernière pour la forme. Sent comme tu me fais mal, et que tu continue jusqu'à la fin. Cette connerie de tatouage, c'est nous.

« Et moi je veux être avec toi ! » Au présent. J'le conjugue au présent ce putain de verbe. Je veux, maintenant, après, être avec toi. Avant aussi. Toujours, depuis qu'on s'est connu jusqu'à notre point de chute. On se disait que ça cesserait pas, parce qu'on a survécu à deux relations parallèles, qu'ils nous ont pas effacé, jamais. Y a que nous qui sommes capables de le faire. L'auto-destruction, ça fait partie de notre adn. "mais comment on va faire ? t'a une solution à me proposer ?" Je les ai toutes exposées sur la table, que t'as envoyé valser d'un revers de main. Répond même pas, j'veux pas me répéter et que tu refuses, encore. "Oh parce que j'étais pas heureuse moi ?!" J'sais pas, j'm'en fous, dans mon malheur j'suis égoiste. Et j'veux pas repenser au prénom en J, pas maintenant que c'est notre instant. Qu'on se quitte au moins correctement, puisqu'on a foiré tout le reste. Qu'on part dans une dernière guerre, tes mains qui croisent ma joue sans douceur, mon torse, mon cœur, qui le martèle. Ca me fait plus rien, et réflexe habituelle, prend tes poignets. Comme d'habitude. C'est comme ça qu'on s'équilibre. « Tu nous as laissé tomber, et j'espère vraiment pour toi que ça vaudra le coup. » Réellement ? C'est faux. C'est tellement faux. Mon corps entier, l'esprit avec, le cœur surtout, souhaite que tu le regrettes chaque matin. Que la tristesse qui m'habite maintenant te poursuive pour les jours à venir, les semaines et les mois. Que je te manque à en crever. Qu'il n'y en ai aucun pour m'effacer. Voit comme je t'aime, hein, intensément et salement. Dans les coups-bas et la douceur. Douceur dans ce baiser que j'applique sur tes lèvres. Parce qu'on a pas le droit d'avoir une dernière page gâchée.

« Et moi je veux être avec toi ! » T'a pas le droit de faire ça Jasper, t'a pas le droit de commencer à conjuguer au passé et me laisser répondre dans le ton de temps. T'a pas le droit d'ensuite changer de temps, de retourner ta phrase contre moi. Je n'ai fais que suivre ton rythme, c'est seulement ce que j'ai fais, ce que je m'efforce de faire. Suivre le courant, essayer d'aller dans ton sens sans pour autant me perdre moi-même en chemin. « Tu nous as laissé tomber, et j'espère vraiment pour toi que ça vaudra le coup. » fronce les sourcils, je nous ai laissé tomber ? J'ai envie de le frapper encore plus fort mais on ne change pas de vieilles habitudes, ses mains encerclant mes poignets. Dans cette déchirure, il trouve encore le moyen de m'embrasser. Je ne sais pas lequel est le pire. Lui qui m'embrasse ou moi qui prolonge. Certainement moi, qui me colle contre son corps, qui passe une main dans sa nuque, sans me rendre compte que c'est possiblement le dernier. Non, ce baiser, c'est l'espoir. Notre espoir. Tu peux pas m'abandonner après ça, parce que tu sais que tu vas me manquer, tu le sais. Ne me laisse pas tout sur les épaules en partant l'esprit léger. Tu sais que ça va me ronger. C'est nous, ça. Les disputes, les vraies, les fausses, je sais même plus où j'en suis. Est-ce qu'on se quitte ? Est-ce qu'on se montre qu'on s'aime à notre manière ? J'ai aucune notion de ce qu'il se passe, je te l'ai dis, je suis le courant.

On s'quitte. C'est ça que ça veut dire, dans l'esprit tordu de Jasper. On se quitte, mais pas parce qu'on s'aime pas. Parce qu'on s'aime trop, nous-même, surement. Que c'est pas le bon moment, et peut-être que ça le sera jamais. Qu'on est pas foutu de faire les choses correctement. On a raté le début, le milieu, on a qu'à faire une jolie fin. Ca pansera les plaies à venir ; parce qu'elles viendront, n'en doutez pas. Quand on sera seul comme des cons, à regretter chaque moment de dispute, qu'on regrettera de ne pas s'être décidé plus tôt, pour en profiter d'avantage. Ca fera mal, et on aura nos souvenirs. Celui qu'on se créé, là, au milieu du salon de l’hôtel. Ca rendra pas la suite plus agréable, ni moins douloureuse, mais moins amère. On est lâche. Tu l'es, en répondant alors que tu devrais me frapper. J'le suis, en t'embrassant alors que j'devrais déjà être dehors. « Viens. » En attrapant ta main, t'embrassant dans l'ascenseur, dans le couloir de l'hotel, contre la porte. Comme si c'était la première fois, que chaque seconde où nos peaux ne se touchent pas sont du temps perdu. Dans la chambre, on garde la lumière fermée pour éviter la vision des valises qui attendent. On a qu'à dire qu'on s'en rappelle plus, que ça compte pas.