WE’RE A PERFECT MATCH, PERFECT SOMEHOW ∀ ALASKA

« Alors déjà, hein, tu baisses d’un ton avec moi hein, parce que hein, j’pourrais très bien être en train de m’amuser avec mes potes hein à l’heure qu’il est hein. » Je n'ai rien fait, rien dit, rien demandé. Je le regarde en haussant les sourcils. Je lui ai pas demandé de me suivre non plus, fallait pas qu'il m'emmerde. D'ailleurs, j'avais ri à sa blague malgré qu'elle soit blessante, alors fallait vraiment pas qu'il se plaigne. Je voulais savoir ce qu'il avait en stock pour me remonter le moral. J'en avais clairement besoin. « Donc, ce que je propose, c’est qu’on casse la gueule de quelqu’un. » Mauvaise idée, mais je n'ai pas vraiment le temps -enfin si un peu quand même- de réagir, qu'il reprend la parole. « Je tiens à dire que j’ai piqué cette idée-là à Pascal … Le grand frère, tu suis ? Et donc je ne m’attribue aucun mérite. Ce que tu vas faire, c’est que tu vas l’exploser par terre en te disant que c’est ton mec. J’veux dire, si Alex était un Hipster, il ressemblerait trait pour trait à ce nain de jardin, avec son regard vitreux et ... Oh tiens, qu'a-t-il dans la main ? Ne serait-ce donc pas un râteau ? » Je le regardais avec mon air triste. Ce que je pouvais être naïve avec les hommes. Cody était juste en train de se foutre de ma gueule, de me traîner dans la boue en me tenant fermement par les cheveux. Le pire dans tout ça : Il était bourré. « Je t'emmerde Cody ! Je t'emmerde toi et ton humour à la con ! T'es content, j'vais mal, tu es satisfait de me voir souffrir ? » lui demandais-je incrédule. Je laissais retomber mes bras le long de mon corps. Ça me faisait pas rire, moi, j'avais juste l'impression de crever de l’intérieur parce que je réalisais que j'avais été la reine des connes de m'attacher à un homme qui ne voulait pas de moi. « Et j'emmerde aussi tes idées à la con que tu m'as mis dans le crâne. L'amour c'est bien, c'est beau ! Et bien non, l'amour c'est de la merde qu'on te livre sur un plateau d'argent histoire de faire plus joli. Tu m'as vendu un voyage de rêve, personnellement, je me souviens que de l'atterrissage violent que l'on appelle : la réalité ! J'aurai dû fuir... » Je pleurais comme la chochotte que j'étais. Mais ça, le Bleeker, il en a rien à foutre parce qu'il est beurré comme un petit lu et qu'il me déteste.

« Plutôt oui. » Connard. Connard. Connard. Je suis certaine qu'il se demande comment il a pu avoir des sentiments pour moi. Il doit se dire que je suis la pire des garces et tant mieux. Qu'il profite, le jour où il lui arrivera un truc, je serais la première à venir lui cracher dessus. Je venais de lui hurler dessus, je perdais le contrôle ses derniers temps et bientôt, j'allais devenir ingérable. Je le savais parce que je ne prenais plus de drogue et j'étais à cran, je tremblais, je pleurais aussi. Je ne me rendais même pas compte que le sevrage était trop violent pour moi. Je voulais y arriver, je voulais juste montrer que j'en étais capable, que je n'étais pas si accro. Et je hurlais vraiment sur Cody, je lui disais à quel point je le détestais. Ce n'était pas de sa faute ce qu'il m'arrive, non. Mais putain, vive la publicité mensongère quoi. « WOWOWOWOOW ! » Je m'arrête aussitôt de m'exciter parce que quand il hausse le ton, Cody peut faire peur. « Déjà, pour mémoire, je faisais référence à moi. Je pense que Ô miraculeusement tu te rendrais compte que tu m’aimais MAIS au lieu de ça tu m’as fait une Alexander Struc…dddd… Il n’a pas un nom de famille à dire bourré … » Je le regardais incrédule. « J'étais censée le deviner toute seule comme une grande ? » Peut-être bien. En temps normal disons... Mais, je n'étais pas une personne normale. « Je t’ai dit que l’amour avec un grand A comme AAAAAAAmour et non comme AAAAAAlexander est une belle aventure, que même si l’atterrissage est brutal, le voyage en vaut la peine. Fallait te montrer un minimum sélective aussi. T’as sauté sur le premier … Truc venu. Et c’est vachement dangereux ce que tu as fait ! Attends, tu réalises ?! Tu aurais pu choper une MST ! Mon pote Leo était un tombeur et il a fallu d’une fois pour qu’il refile sa syphilis à une fille ! Bon maintenant cette fille c’est son AESD Amour Eternel Sans Divorce mais il n’empêche que tu as pris un gros risque toi ! » Non, mais il se prenait pour Dark Vador maintenant ? Il était devenu mon père spirituel ? J'avais l'impression de nager en plein cauchemar. Pourquoi est-ce que je me prenais la tête avec tout et avec tout le monde, tout le temps ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? « Tu penses que la fille détraquée que je suis aurait été mieux avec toi ? » lui demandais-je froidement comme s'il allait être en état de me répondre. Je ne pense pas. Il aurait jeté l'éponge bien vite. Il ne m'aurait peut-être pas comprise comme Alexander me comprenait.

« Si t’étais partie avec moi plutôt qu’avec Alex, on aurait été dans une ’what-if relationship’, t’aurais passé ton temps à te demander et si j’étais partie avec Alex plutôt qu’avec Cody ? Et si je continuais à coucher avec Alex jusqu’à ce qu’il m’aime ? Et si un jour le bide de Cody – que je trouve rigolo – ne me suffit plus et que je recommence à avoir envie de Mr ex-President ? Et si jamais c’était trop tard pour faire marche arrière ?. Et notre histoire tu ne l’aurais vécu qu’à moitié. » Il avait raison. J'avais Alexander dans la peau. Et là, je m'en mordais les doigts. J'avais préféré le laisser partir, ses sentiments n'étant pas au rendez-vous, ça ne servait à rien d'insister. S'il devait se passer quelque chose, le temps nous le dira. Pour le moment, une pause s'impose. Depuis ça, j'ai juste l'impression de mourir et de manquer de tout. Absolument tout. Je n'ai plus rien pour me faire vibrer. Je ne ressens plus rien. C'est limite si je n'avais pas envie que l'on me tabasse pour me faire mal, enfin, je ressentirais quelque chose et peut-être que je me sentirais vivante. J'étais juste fatiguée, de faire du mal, de me faire du mal. Je ne savais même pas pourquoi j'étais encore plantée là, dehors au milieu de la nuit avec Cody en train de jubiler de mon malheur. Il était bourré et je pleurais comme une fille faible. C'était absolument ridicule. « Tu vois, j’suis pas totalement naïf, je doute que ces questions tu te les sois posée quand tu étais avec lui. Alors c’est peut-être que d’une manière ou d’une autre, t’as fait le bon choix. » Je le regardais resserrant mon manteau autour de moi. Je n'en sais rien. Peut-être que si Cody n'avait pas lâché l'affaire, peut-être que ça aurait tout changé. Peut-être que je serais repartie avec lui. Comme disent les ieuv, avec des si on referait le monde. Je ne parlais pas, parce que j'avais décidé de faire un rp muet. Regardant le Bleeker dans les yeux. « Oh, je suis bourré. » Ouais, ce n'était pas plus mal. Parce que comme ça, tu ne vas pas te rappeler de la suite. Tu ne te souviendras pas de cette soirée. « Je suis naïve, je pensais qu'il pourrait avoir des sentiments pour moi. » dis-je doucement en haussant les épaules. J'avais préféré les demander à Alexander, parce que je pensais avoir ma chance. Je pensais pouvoir le toucher. Mais rien. Puis bon, là j'avais eu ma dose de Alaska t'es qu'une merde, alors simplement, je décidais de tourner les talons.

Oh god, tu viens vraiment de me raconter la vie de tes dents ? Dans un rp ? Où Alaska est en mode "relou en puissance". Tu casses tout Marie. Ouais, je me plaignais, parce que j'étais comme ça et c'est tout. Mais quand je suis heureuse, je promets que je peux faire sourire n'importe qui. Mais Cody, il me trouvait chiante parce qu'au fond, il ne me connaissait pas. Et parce qu'il ne m'aimait plus en ce moment. Non, il avait enterré ses sentiments en les frappant avec une pelle parce qu'il n'a pas compris comment se servir de la pelle. -Ça, c'est pour le coup du déo -. J'en demandais trop et l'on ne m'en donnait pas assez, alors malheureusement, ça ne pouvait pas marcher. J'avais décidé de partir pour soulager Cody parce qu'il me trouvait trop chiante et aussi parce que j'en avais marre de l'entendre me rabaisser. Et même que peut-être j'allais me tailler les veines avec du papier crépon -même si ce n'est pas possible du coup- ou que j'allais me jeter du haut d'un pont. Ou aloooors... Nan, je vais arrêter là. J'entends du bruit derrière moi, mais je ne m'arrête pas pour autant. Puis, je sens son bras se poser sur mes épaules et je suis tellement hs en ce moment que rien que ça, ça me réchauffe le cœur voyez-vous. « Je vais te raconter l’histoire d’un mec qui s’est remis avec son ex, qui se démène depuis des semaines pour lui prouver Ô combien il l’aime et qui ne reçoit en retour que des reproches et engueulades. Et là, tu verras que ne pas être aimée en retour, c’est pas le pire. C'est destructeur de savoir que quoique tu fasses et peu importe le cœur que t'y mettras, tu auras beau te tuer à la tâche ça ne sera jamais assez. » J'étais surprise pour du coup, parce que j'avais bien compris de qui il parlait. Fallait pas croire que j'étais blonde à ce point. Je m'arrêtais l'obligeant à faire de même et j'encerclais sa taille avec mes bras -j'essayais pour tous vous dire, je crois qu'il avait pris un peu depuis cet été -Ça, c'est pour le coup du déo --, posant ma tête sur son torse. Je ne lui demandais pas son avis, j'étais juste en train de lui voler un câlin. « Je suis désolée Cody, pour tout... » Sauf son couple, parce que je m'en tape un peu. Mais pour le mal que j'ai pu lui faire en tout cas.

J'avais passé mes bras autour de sa taille pour lui faire un câlin. J'étais sincèrement désolée pour lui, surtout pour lui avoir fait du mal. Je ne voulais pas me montrer méchante ou même désagréable avec quiconque. Ce n'était pas dans ma nature de toute façon. Alors j'avais décidé de m'excuser auprès de Bleeker. Dommage qu'il soit bourré par contre... Parce que du coup, il allait pas se rappeler de sa soirée et de mes excuses. « Ouais OK, moi aussi je suppose que je suis désolé, j'ai pas été super cool non plus. J'ai créé une page FB de haters qui s'appelle ‘Alaskaniche de Grand-Mère’ pour me venger et j’ai 10 000 likes, moi, ma mère, mon compte fake Jesse le Divan, ainsi que la plus grande communauté de mamies propriétaires de caniches au monde. » Par contre, moi, j'allais me rappeler de ce qu'il vient de me dire. Heureusement qu'il passait une main dans mon dos, sinon ça aurait été le moment de solitude de trop... Dans tous les cas, je finissais par le lâcher ! « Contente de savoir qu'il y a 10 000 personnes qui me détestent ou me trouvent drôle contre mon gré ! » Ouais, c'était pas la joie. Mais que voulez-vous ? J'avais créé avec Maggie un profil à Alex sur un site porno gay. Du coup, je comprenais le Bleeker. Je lâchais un soupir, il était venu pour moi le temps de partir d'ici et cette fois, je ne voulais pas qu'il me retienne. « Je suis fatiguée, je vais rentrer à la Mather House... Amuse-toi bien ! » Qu'est-ce que je pouvais dire d'autre après tout ? Rien. J'étais juste fatiguée et lassée et j'avais besoin de dormir... En espérant trouver le sommeil. Je pinçais alors mes lèvres en le regardant avant de tourner les talons une bonne fois pour toute et de rentrer chez moi.